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Louis-Joseph-Vincent Saint-Hilaire (1766 – 1809)

Louis-Joseph-Vincent Leblond de Saint-Hilaire naît à Ribemont, en Picardie le 4 septembre 1766. Son père, lui même capitaine de cavalerie, le destine à la carrière militaire. Le jeune Saint-Hilaire entre donc le 13 septembre 1773, comme cadet, au régiment Conti-cavalerie. Il n’a que 14 ans lorsqu’il s’embarque pour les Indes orientales (c’est à dire les Antilles), en qualité de sous-lieutenant à la suite. Revenu en France, il est nommé sous-lieutenant « en pied » le 16 septembre 1783, cette fois dans le régiment d’Aquitaine (le futur 45e de ligne). Il est promu lieutenant le 1er juin 1788, puis capitaine le 1er juillet 1792.

La conduite morale et politique de cet adjudant-général a constamment été bonne; ses principes purs et son civisme à toute épreuve. Quant à ses talents militaires, ils sont au-delà de ce qu’on devrait attendre d’un jeune homme de son âge; dans toutes les occasions, il s’est conduit avec la plus grande intrépidité et une rare intelligence. II a fait deux campagnes et le siège de Toulon avec moi, et je l’ai toujours trouvé capable de remplir les premiers grades militaires. (général Laharpe)

Parvenu bientôt au grade de lieutenant-colonel, il est employé dans ce grade comme adjudant général, en 1793, à l’armée du siège devant Toulon (il y commande l’aile gauche de l’avant-garde), où Bonaparte le voit pour la première fois. Ce dernier en conçut une très haute idée, et l’ayant retrouvé à l’armée d’Italie, lorsqu’il en prend le commandement en 1796, il l’emploie avec beaucoup de succès dans plusieurs occasions, surtout à Castiglione. Après cette bataille,Saint-Hilaire est nommé général de brigade.

« C’étaitun homme aimable, bon camarade, bon parent et remarqué pour son caractère chevaleresque, ce qui le fit appeler le chevalier sans peur et sans reproches. Il était couvert de blessures. » (Napoléon à Sainte-Hélène)

Saint-Hilaire se distingue encore dans plusieurs affaires de ces brillantes campagnes de 1796 et 1797, notamment celle de Saint-Georges (il y est blessé aux jambes par un boulet) et de la Favorite. Il ne suit pas Bonaparte en Egypte et continue d’être employé à I’armée d’Italie, où il fait sous Schérer et Moreau la malheureuse campagne de 1799.

Après le 18 brumaire, Bonaparte nomme Saint-Hilaire commandant de la huitième division à Yseille. Il y montre beaucoup de zèle pour le nouveau gouvernement, ce qui lui fait obtenir aussitôt le grade de général de division, auquel d’ailleurs ses services et sa valeur lui donnent des droits incontestables. L’armée autrichienne sous Melas s’étant alors avancée sur le Var et menaçant la Provence d’une invasion, Saint-Hilaire est chargé d’aller au secours de Suchet qui défend cette frontière, et il lui amène tout ce qu’il a pu réunir de troupes dans la huitième division.

Il passe ensuite au commandement de la quinzième division militaire, dans les départements de l’ouest, et plusieurs fois, dans ses rapports au gouvernement, il annoncera l’arrestation et la destruction des bandes de chouans qui continuent à s’y montrer. Il se rend ensuite au camp de Boulogne, où il commande la 1e division d’infanterie, et de là à la Grande Armée, qui va faire, sous les ordres du nouvel empereur, la brillante campagne d’Austerlitz.

Dans cette mémorable bataille, Saint-Hilaire commande une division (la 4e du IIe corps d’armée du maréchal Soult) du centre, et il contribue beaucoup à la victoire en s’emparant (avec son collègue Vandamme) des hauteurs de Pratzen. Il est blessé à la tête.

Ayant conservé un commandement en Allemagne, il se trouve à Braunau lorsque le libraire Palm y est amené par ordre de Napoléon, pour être traduit devant une commission militaire. Chargé, par ses fonctions, de faire exécuter le jugement qui condamne à mort le malheureux,  Saint-Hilaire fait tout ce qui dépend de lui pour retarder cette exécution, et même I’empêcher. Mais Napoléon est inexorable: I’ordre définitif arrive  de Paris, et il faut s’y soumettre. Saint-Hilaire en éprouva un profond chagrin.

Il fait ensuite la guerre de Prusse, toujours sous les ordres du maréchal Soult, et se distingue à Iéna, à Lubeck et surtout à Eylau. Il reçoit le titre de comte peu de jours après cette sanglante bataille et se signale encore à Friedland.  Après la paix de Tilsitt, Saint-Hilaire reste en Allemagne et, lorsque la guerre contre I’Autriche recommence en 1809, il est encore au premier rang dans les batailles de Ratisbonne, d’Abensberg, d’Eckmühl, où sa division se couve de gloire, selon l’expression du Bulletin.

Peu de temps auparavant, on avait rapporté le général Saint-Hilaire, blessé aussi d’un coup de canon au pied; il en mourut quinze jours après (Mémoires de Savary, tome 4, page 126)

Cette division est une des premières à passer le Danube devant Vienne, en présence de l’armée autrichienne et Saint-Hilaire est chargé d’attaquer la redoutable position d’Essling, qui est enlevée, puis abandonnée à plusieurs reprises. Blessé grièvement dans l’une des dernières  attaques, le général Saint-Hilaire est emporté dans l’île de Lobau, puis à Vienne et il meurt dans cette ville, le 22 mai 1809.