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Le Fayoume (par J-B. Regnault, Claude Gautherot, Charles Meynier, Adolphe Roehn )

D’après notre étude sur les chevaux de Napoléon (Note de la Rédaction : voir le livre incontournable de Philippe Osché : les chevaux de Napoléon) , nous avons identifié le cheval représenté par Jean-Baptiste Regnault dans son oeuvre Bonaparte au camp de Boulogne comme étant le Fayoume (page 116, fig. 42).


J-B. Regnault

1804
© Photo Museo Napoleonico, La Havane
Napoléon blessé à Ratisbonne. GautherotClaude Gautherot
1810
© Photo RMN/N° d’inv. 94DE18145/MV 1745

Le cheval représenté par Claude Gautherot dans son tableau Napoléon 1er blessé au pied devant Ratisbonne, est soigné par le chirurgien Yvan, 23 avril 1809 et réalisé en 1810, a la même robe et les mêmes signes distinctifs que le cheval de Bonaparte au camp de Boulogne par Jean-Baptiste Regnault réalisé en 1804. Il y a d’importantes similitudes dans la position de l’avant et arrière-mains du cheval dans les deux tableaux. Nous sommes donc bien en présence d’une autre représentation du Fayoume.

Claude Gautherot
1808
© Photo RMN/N° d’inv. 78EE204/MV 1512
Un tableau précédent de Claude Gautherot   Napoléon 1er harangue le 2ème corps de la   Grande Armée sur le pont de Lech à   Augsbourg le 12 octobre 1805 réalisé en   1808 nous montre un cheval ayant les mêmes   signes distinctifs que son cheval de Ratisbonne   réalisé plus tard. Nous pensons qu’il s’agit là   aussi du Fayoume, cheval qui aura marqué   l’artiste pour l’avoir reproduit deux fois dans  deux œuvres différentes et à deux époques   différentes 1808 et 1810.

 

Charles Meynier
1810
© Photo RMN/N° d’inv. 87EE1237/MV 1552

 Un tableau de Charles Meynier nous représente  l’entrée de Napoléon à Berlin, le 27 octobre 1806. Si  on compare ce tableau avec celui de Claude  Gautherot Napoléon 1er harangue le 2ème corps de  la Grande Armée sur le pont de Lech à Augsbourg  le 12 octobre 1805, on se rend compte aussitôt de la  similitude entre ces deux chevaux simplement  représentés tête-bêche, comme nous l’avons remarqué  sur les deux tableaux de la bataille d’Austerlitz  d’artistes différents (page 117, fig. 43 et 44).
Adolphe Roehn
1812
© Photo RMN/N° d’inv. 000PE005055/MV 11725

Détail du tableau
d’Adolphe Roehn

Le tableau de J-B
Regnault en miroir

 

Nous voici en présence d’un autre exemple d’inspiration directe d’un artiste par rapport à un autre.
Adolphe Roehn réalise en 1812 un tableau intitulé Entrée de l’armée française à Dantzig, 27 mai 1807. Nous sommes tout de suite frappé par la simititude du cheval représenté en comparaison avec une oeuvre connue et réalisée plus tôt par J-B. Regnault.Simplement, Roehn a placé son cheval en miroir par rapport à Regnault et pour trompé le contemplateur, il a relevé la tête du cheval. Mais on ne s’y trompe pas : l’arrière-main, la rondeur de la cuisse, la queue, la position des membres et celle de la jambe de Napoléon, tous ces détails sont rigoureusement identiques.Nous constatons, encore une fois, que certains peintres contemporains sont allés chercher leurs sujets dans des toiles réalisées antérieurement.Cela ne veut pas dire que le Fayoume était bien présent à Dantzig, ni que le peintre ait pu le savoir pour le figurer dans son oeuvre. Néanmoins, nous savons que ce cheval a participé à la campagne de 1806-1807 englobant les batailles d’Iéna – Eylau, Friedland pour finir à Tilsit.

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Le Fayoume = Nickel

Enfin, nous pouvons lever le voile sur le mystère du cheval appelé Nickel et dont les Allemands ont gardé le souvenir et relaté en page 257 du livre.

Le Fayoume est un arabe gris argenté. Il entre à l’Équipage de selle en 1803-1804, puis il participe aux batailles d’Austerlitz 1805, d’Eylau 1807 et de Wagram 1809 avant d’être transféré au haras de Zweibrücken dans la Sarre (page 114, historique du cheval).

Napoléon entre à Berlin, le 27 octobre 1806 et c’est précisément dans cette ville qu’à lieu l’anecdote du Pumpernickel. Le Fayoume est donné par le registre comme un gris argenté, couleur du nickel… Nous sommes persuadés que Nickel est un surnom donné au Fayoume, probablement pas par Napoléon puisqu’il n’a pas été retranscrit dans le registre, mais plutôt par un membre important de ses écuries.

 

 Copyright © Philippe Osché