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le champ de bataille de Wagram

Groß-Enzersdorf

Nous commençons notre visite par le village de Groß-Enzersdorf, que nous atteignons en empruntant, à partir de Vienne, d’abord la Reichsbrücke, puis, sur notre droite, la Erzherzog Karl-Strasse. Puis, continuant toujours tout droit, et traversant les anciens villages d’Aspern et Essling, nous atteignons les remparts de ce petit village qui en juillet 1809, après une intensive canonnade, subit les premiers assauts de la Grande Armée qui venait de franchir le Danube, non loin de là (voir ci-dessus), après s’être retranchée et préparée, pendant un mois et demi, dans la Lobau.

Les remparts de Groß-Enzersdorf (Photo : C. Hardy)

 

 

 

 

 

 

En arrivant à Groß-Enzersdorf, on découvre les puissants murs de l’enceinte médiévale datant du XVe siècle, hauts de 7 m, qui entourent encore le village.

Ce gros bourg, environné d’une muraille crénelée, précédé d’une digue taillée en forme de parapet…tandis que des flèches en terre  couvraient toutes les entrées. (Marbot)

A gauche de l’église, une stèle rappelle le bombardement de Groß-Enzersdorf, à partir de la Lobau, le 4 juillet au soir, qui mit le village en flammes. Elle précise que le village fût pris par les Français, à leur troisième tentative, le lendemain 5 juillet à 9 heures, ce qui marqua le début de la bataille de Wagram.

(Photo : C. Hardy)

Le 4 juillet 1809, à neuf heures du soir, l’empereur Napoléon Ier commence, avec les batteries installées dans l’île de Lobau, le bombardement de la ville, qui s’enflamme. Ce n’est qu’après la troisième attaque que les Français réussissent, le 5 juillet, à 9 heures du matin, à entrer dans la ville, sévèrement endommagée. Ainsi commença la bataille historique de Deutsch-Wagram (5 et 6 juillet 1809).

Nos batteries eurent bientôt mis en feu la petite ville d’Enzersdorf, dont les défenses misérables n’avaient aucune valeur et ne présentaient aucun abri (Marmont)

La « petite ville » au bord de Vienne possède un intéressant musée municipal, hébergé dans le Rathaus.

Le Sachsengang

En continuant jusqu’à l’embranchement de Mülheiten (prendre à gauche), on arrive au château de Sachsengang. Le parc, qui accueille aujourd’hui un club équestre, est accessible au public (parking). Aller jusqu’au pont qui enjambe les anciennes douves (vue sur la tour nord). Le château lui-même est propriété privée et ne se visite pas.

A la veille des deux journées de Wagram, le château était partie intégrante du système de défense mis en place par l’archiduc Charles, dans l’optique du retour des Français sur la rive gauche du Danube. Mais, situé à l’extrême gauche de son dispositif, il n’avait été doté que de quelques pièces d’artillerie, ainsi qu’une très faible garnison (un bataillon de la brigade Nordman, du corps de Hiller), car, à ce moment là, l’archiduc croit toujours à un second passage des Français entre Aspern et Essling.

L’archiduc se contenta  d’occuper le château de Sachsenhausen (sic), poste isolé, placé au delà de Enzersdorf….les ouvrages occupés étaient destinés seulement à leur sûreté particulière et à présenter momentanément une première défense, pour retarder les mouvements de l’armée française. (Marmont)

Le passage du Danube effectué, c’est Oudinot qui a la charge du secteur situé vers Mülheiten, où il engage sa droite. Le château est cerné, puis criblé d’obus. Au lever du jour, Oudinot remonte la plaine du Marchfeld, laissant à son arrière garde le soin d’en finir. De fait, son commandant, se voyant comme noyé au milieu des 150 000 soldats français, n’attend pas plusieurs sommations et se rend.

Le bataillon placé dans le château de Sachsenhausen, ne s’étant pas retiré assez tôt, fut fait prisonnier. (Marmont)

Le château de Sachsengang (Photo : C. Hardy)
Boulets de 1809 (Photo : C. Hardy)

 

 

 

 

 

 

 

Le champ de bataille de Wagram

Pour se rendre sur le champ de bataille de Wagram proprement dit, revenir à Groß-Enzersdorf et emprunter la route qui mène à Gänzersdorf. Elle passe par Glinzensdorf.

L’église de Glinzensdorf (Photo R. Ouvrard)
(Photo R. Ouvrard)

 

 

 

 

 

 

 

Tombe de soldats français à Glinzensdorf (Photo R. Ouvrard)

Le 6 juillet, à 5 h du matin, le IVe corps autrichien, dans une attaque générale, repousse l’avant-garde du maréchal Davout hors de Grosshofen et de Glinzendorf, mais doit, au bout d’une heure, retourner sur les hauteurs.

L’église paroissiale occupe une charmante place pleine de verdure. A gauche de la grille donnant accès au cimetière, une plaque rappelle les combats qui eurent lieu, le 6 juillet au matin, entre les avant-gardes du maréchal Davout et les troupes du 4ème corps autrichien  du General-Marschal Radetsky, qui dut finalement reprendre ses positions de départ, au pied de Markgrafneusiedl. Dans le cimetière, à gauche, une tombe où sont ensevelis les restes de soldats français.

 

 

 

 

Markgrafneusiedl

Continuer en direction de Markgrafneusiedl. La célèbre tour s’aperçoit très bien, sur une butte.

D’où nous étions, nous l’appelions (le village de Markgrafneusiedl) le village de la tour carrée, à cause d’un vieux château féodal (sic), surmonté d’une grande tour carrée, visible de partout dans la plaine (Savary)

Se garer à proximité et prendre la route qui longe le bas de la butte. Le Napoleonweg ( !) n’est malheureusement plus accessible, car la tour est depuis peu propriété privée ; prendre le premier petit chemin qui l’escalade, à droite, pour accéder à la tour.

A l’époque de la bataille de Wagram, la tour était carrée, le bâtiment étant, depuis le 12ème siècle, une église dédiée à Saint-Martin. La tour ronde actuelle, qui date du milieu du 19ème, remplaça l’ancienne lorsque l’on construisit une nouvelle église située en contre-bas, et que l’on installa ici un moulin à vent. L’ensemble est en cours de restauration. Au moment de notre dernière visite, on accédait encore, par derrière, à l’intérieur de la propriété, ce qui permettait d’accéder à la stèle portant une plaque qui rappelle l’importance de la manœuvre de Davout dans le déroulement de la bataille de Wagram.

La tour de Markgrafneusiedel (Photo C. Hardy)
(Photo R. Ouvrard)

 

 

 

 

 

 

Vue prise du haut de la tour. Au centre, l’église de Markgrafneusiedl, où se trouve la crypte.

Redescendre jusqu’à l’église paroissiale située en contre-bas. Entrer dans le cimetière pour aller jusqu’à l’entrée de la crypte, à l’arrière de l’église. On ne peut entrer dans la crypte que sur autorisation de la paroisse. La vue est impressionnante, mais les restes des combattants de 1809 ne sont en fait pas visibles, car se situant au fond de cet amoncellement d’ossements, périodiquement « réapprovisionné », pour libérer des places dans le cimetière.

La crypte de l’église de Markgrafneusiedl. (Photo R. Ouvrard)

Un peu plus loin, sur la place, à droite, une plaque sur le mur d’une maison indique que l’archiduc Charles eut ici son quartier-général, avant qu’il ne soit détruit dans un incendie, ce qui l’amena à choisir Deutsch-Wagram.

Emplacement du quartier-général de l’archiduc Charles à Markgrafneusiedel (Photo R. Ouvrard)
(Photo R. Ouvrard)

Après les glorieuses journées d’Aspern et Essling (21-22 mai 1809), le généralissime archiduc Charles établit son quartier-général. Après l’incendie de Markgrafneusiedl, celui-ci fut transféré le 4 juin à Deutsch-Wagram, où il resta jusqu’au 6 juillet 1809.

Avant de repartir vers Deutsch-Wagram, prendre la route de Obersiebenbrunn, où se trouve un château baroque, qui fut aménagé en hôpital de campagne. Un peu plus loin, prendre à droite à la sortie du village, et continuer jusqu’à la pancarte indiquant l’emplacement d’une fosse commune, récemment mise à jour et réaménagée par la municipalité, avec le soutien du Souvenir Français.

Le château d’Obersiebenbrunn (Photo : C. Hardy)
La stèle sur la fosse commune (Photo : C. Hardy)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Reprendre la route qui mène à Deutsch-Wagram. Elle est tracée entre le Russbach et le bas du plateau. Le ruisseau (que l’on peut d’ailleurs suivre à pied, si on le souhaite) constitua la ligne de front entre les Français, établis entre le Danube et le Russbach, et les Autrichiens, qui tenaient le plateau. Le ruisseau, à cette époque, constituait un obstacle non négligeable pour la cavalerie et même l’infanterie. Il a été régularisé à la fin du XIXe siècle.

Avant d’arriver à Deutsch-Wagram, entrer dans le village de Parbarsdorf, qui, à l’époque napoléonienne, s’appelait Baumersdorf. Nous le traversons dans son entier : une stèle se trouve après le dernier virage à droite, dans un enclos de verdure. Elle rappelle la défense héroïque du village par le général-major Hardegg et précise que Napoléon lui-même aurait assisté au combat.

Le Russbach aujourd’hui, entre Deutsch-Wagram et Parbasdorf (Photo : R. Ouvrard)

 

 

 

 

 

 

 

Deutsch-Wagram

Nous arrivons bientôt à Deutsch-Wagram. Traverser la route qui vient de Vienne, et se garer à proximité du bel édifice, classé monument historique, qui abrite le musée napoléonien. L’archiduc Charles avait établi ici son quartier-général, après l’incendie de celui qui se situait à Markgrafneusiedl. Il est aujourd’hui presque entièrement occupé par un très intéressant musée napoléonien, où sont rassemblés la majeure partie des objets trouvés sur le champ de bataille.

Le musée de Deutsch-Wagram (Photo : C. Hardy)
Une des salles du musée (Photo : C. Hardy)

 

 

 

 

 

 

Un peu plus loin, en continuant la rue qui longe ce musée, on arrive sur la place du Sachsenklemm. La plaque, apposée dans le petit mur entourant l’église, est en fait le point de référence pour les souvenirs de Wagram, car elle mentionne (en plus du nombre de soldats autrichiens morts pendant la bataille) tous les endroits où d’autres plaques furent, installées, en 1960.

Sur cette même place, le monument aux morts de Franz Seifert, inauguré le 4 juillet 1909. Il représente un grenadier levant un drapeau, aux pieds duquel se trouve un fantassin mourant. Au-dessus d’eux se trouve un aigle, ailes déployées.

Le très beau monument de la bataille de Wagram (Photo : C. Hardy)

En face de ce monument, sur une façade, à peine visible, une autre plaque rappelle les évènements liés à cette place (soldats saxons pris entre les feux autrichiens et français : Saxenklemm signifie Pince aux Saxons). Si l’on prend le chemin qui part de l’arrière de l’église, on longe le bâtiment qui abrita la poste de l’armée impériale en 1809 (plaque commémorative).

Dans le parc Sahulka qui se trouve un peu plus loin, à l’embranchement de la rue principale et de la route qui mène à Bockfließ, se trouve une chapelle, érigée en 1859, en souvenir de la bataille et des maréchaux Nordmann, Vecsey, d’Aspre et Vukassovich.

 

 

Deutsch-Wagram: la chapelle Sahulka. (Photo : R. Ouvrard)
La plaque commémorative à l’intérieur de la chapelle (Photo : R. Ouvrard)

Enfin, sur cette même route qui mène à Bockfließ, tourner à gauche à hauteur du panneau « Kindergarten », et continuer jusqu’à une petite place plantée d’arbres. Ici, au lieu dit Helmahof, se trouvait la réserve de munitions de l’infanterie autrichienne, comme le rappelle une plaque (à peine lisible) apposée sur le mur du grand bâtiment au fond à gauche en arrivant.

 

Raasdorf

Repartir en direction de Vienne. Peu après avoir quitté Deutsch-Wagram, tourner à gauche, en direction de Raasdorf.  Après environ 1 km, juste avant un petit bosquet, une stèle marque l’emplacement où se trouvait le quartier général de Napoléon et la Garde, pendant le 2e jour de la bataille, le 6 juillet (en fait, dans le champ en face, mais il a fallu composer avec le propriétaire…).

La plaque commémorative (Photo : R. Ouvrard)
Ici Napoléon avait établi son quartier-général le 6 juillet 1809 (Photo : C. Hardy)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

D’ici, très belle vue sur tout le champ de bataille (à comparer avec le tableau de Siméon Fort, ci-dessous), avec, à gauche, Deutsch-Wagram, puis, plus à droite, Parbarsdorf (Baumersdorf), enfin, Markgrafneusiedl, dont on distingue la tour. La ligne d’arbres marque l’emplacement du Rußbach.

Vues du champ de bataille de Wagram depuis le quartier-général de Napoléon (Photos : C. Hardy)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La « grande batterie » se trouvait non loin d’ici, derrière cette stèle, à peu près dans l’alignement d’Aderklaa. En direction de Deutsch-Wagram, la grande colonne de Macdonald. A droite, entre Deutsch-Wagram et Parbarsdorf (Baumersdorf), l’Armée d’Italie du prince Eugène. Plus à droite encore, Markgrafneusiedl et sa tour, que l’on distingue bien, où Davout va mener son attaque décisive. La marche de flanc de Masséna, sous le feu des 1er, 3e et 6e corps d’armée autrichiens, se déroula d’Aderklaa en direction du sud, tout à gauche, vers Essling.

  Aderklaa

Rebrousser chemin, et rejoindre le village d’Aderklaa. Celui-ci est traversé par une rue principale, se dédoublant à hauteur de la place centrale. A une extrémité, près de la sortie vers Vienne, une plaque se trouve sur la façade de la maison portant le numéro 48, rappelant que le Quartier général de l’archiduc Charles se trouvait à cet emplacement le 16 mai 1809. En 1809, une seule maison occupait l’emplacement des maisons actuelles 34 et 48.

(Photo : C. Hardy)

Avant les journées d’Essling et d’Aspern, le généralissime autrichien, l’archiduc Charles, avait installé ici son quartier-général.

Le 16 mai 1809, à 9 h 00 le matin, Son Altesse Impériale, l’archiduc Charles, le frère de notre empereur François, arriva à Aderklaa avec la grande armée, et installa son quartier général chez le maire (Ortsrichter) d’alors, Joseph Neumayer, au numéro 34, et tout l’état-major s’installa dans les maisons avoisinantes. Chaque maison du accueillir un, ou, lorsqu’il y avait assez de lits, deux généraux et leurs suites. Tout autour il y avait les campements, sans égards pour les champs, qu’ils fussent plantés de blé, de froment, ou d’orge ( …). Les campements sont restés ici seulement 5 jours. (Les évènements de 1809 dans le village d’Aderklaa – Chronique locale – Edition allemande établie à partir de l’édition originale en « Kurrent » – écriture gothique cursive – Gerhard Frohner – 2007)

A l’autre bout, sur une petite place (en rénovation pour le bicentenaire de 2009), se trouve le monument qui rappelle l’action des Saxons dans les combats qui se déroulèrent ici.

(Photo : C. Hardy)

« A Aderklaa, l’armée saxonne, sous les ordres du maréchal Bernadotte, trouva sa tombe. »

Macdonald se mit en mouvement, ses troupes atteignirent le haut du plateau; mais elles y furent si vigoureusement reçues, qu’elles redescendirent rapidement et dans la plus grande confusion. Les saxons, après une attaque pareille, eurent un sort semblable. (Marmont)