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16-17 novembre 1812 – Krasnoie

Manuscrit de 1812

Baron Fain

On quitte donc Smolensk pour gagner les ponts d’Orcha, et mettre entre nous et Koutousov le der­nier détour par lequel le Borysthène [1] coupe le grand chemin [2]. Mais avant d’arriver à Orcha, nous avons à franchir vingt-cinq lieues de plaine, et à défiler sur ce long espace entre le Borysthène qui côtoie la route au nord, et l’armée de Koutousov qui menace de nous resserrer au sud. Le général russe, après l’affaire d’Ielnia contre la divi­sion Baraguay-d’Hilliers, est venu s’établir à dix lieues de Smolensk ; il tient les routes de Roslaw et de Mitislaw, et son avant-garde nous a dépassés.

« Les Français sont presque sans cavalerie, sans artillerie, sans transports. Sans cavalerie, on ne peut éclairer la route à un quart de lieue ; sans artillerie, on ne peut pas risquer d’engagements, ni attendre de pied ferme ; il faut marcher sous peine d’être contraint à une bataille que le défaut de munitions nous empêche de désirer, et dans la marche il faut occuper un grand espace pour ne pas être tourné » [3]

Un froid excessif met le comble aux difficultés ; nous sommes en butte à tous les mal­heurs qui ont signalé le retour des grandes ex­péditions poussées au-delà de l’Euphrate par Alexandre le Macédonien, Marc-Antoine, l’em­pereur Julien et tant d’autres. La cavalerie des Parthes n’était pas plus incommode que celle des Cosaques; les déserts glacés qui nous environnent ne sont pas moins mortels que les sables brûlants de la Bactriane. Notre désastre est le même.

« Dans ces rudes épreuves, les hommes que la nature n’a pas trempés assez fortement pour être au-dessus de toutes les chances du sort et de la fortune, sont ébranlés et ne rêvent que catastrophes; ceux qu’elle a créés supérieurs à tout, voient une gloire nouvelle dans des dangers nouveaux. » [4]

Voici le moment où ces grands caractères vont briller de tout leur éclat.       .

Le 14, on n’a fait que six lieues. On apprend, au gîte de Korouitnia, que l’avant-garde de Koutousov a pris sur nous de l’avance, qu’elle s’est mon­trée à Krasnoï, et que la division Claparède, qui précède notre marche, a été obligée, pour pénétrer dans cette ville, d’en chasser les éclaireurs d’Ojarowski.

Bataille de Krasnoie (Tableau de Peter von Hess)
Bataille de Krasnoie (Tableau de Peter von Hess)

Le 15, les colonnes de la garde impériale, en approchante leur tour de Krasnoï, aperçoivent sur la gauche le corps de Miloradovitch. Ce général a sous ses ordres les troupes de Raïevski et celles de Dolgorouki, qui a remplacé Baggovoute.

« Mais il n’ose pas barrer la route, et se contente d’envoyer des boulets. » [5]

A peine l’empereur est-il entré dans Krasnoï, que d’autres détachements ennemis sont signalés aux environs. Déjà les plus voisins sont établis au village de Koutkowo, qui n’est qu’à une demi-lieue au sud de la ville. Napoléon veut qu’on se déblaie de cet entourage. Dans la nuit même, il fait attaquer Koutkowo. Une division de la garde et le général Roguet qui la commande sont char­gés de ce coup de main. Ils tombent sur les Russes à la baïonnette et sans tirer, les surprennent, leur tuent beaucoup de monde, et les repoussent au loin.

C’est le corps d’Oujarowski dont ils nous ont débarrassé. On apprend par les prisonniers que Koutousov arrive : son quartier-général n’était la veille qu’à sept lieues de nous, à Jourowa. Dans quelques heures, il sera en présence avec toutes ses forces. Il faudrait pouvoir se remettre en marche avant qu’il vînt développer son cercle autour de Krasnoï; mais le vice-roi, le prince d’Eckmühl et le duc d’Elchingen sont encore en arrière, et l’empereur veut les attendre. Il reste à Krasnoï toute la journée du 16.

Portrait de Miloradovich par G. Dawe (Hermitage)
Portrait de Miloradovich par G. Dawe (Hermitage)

Cependant derrière nous Miloradovitch a refermé la route; il s’est replacé dans son embus­cade, et guette au passage les premières troupes qui paraîtront. Sur les trois heures, les bandes d’hommes isolés qui précèdent le vice-roi se pré­sentent. Aussitôt, Dolgorouki sort du village de Mikoulino et barre le chemin, tandis que Raïevski étend sa ligne sur le côté pour nous inter­dire la plaine. Au milieu de la foule des nôtres qui s’est arrêtée, se trouvent des généraux et des officiers de tout grade. On propose de brusquer l’attaque. La colonne se forme, et l’on se préci­pite sur l’ennemi. On force une première ligne ; mais cette généreuse impétuosité succombe sous les réserves et les feux croisés que les Russes ont disposés à l’avance.

Eugène de Beauharnais
Portrait de Miloradovich par G. Dawe (Hermitage)

Au bruit du combat, le vice-roi est accouru. Il est entouré des généraux Guilleminot, Philippon, Broussier, Ornano, Triaire, Poitevin, Pino, Guyon; de ses aides-de-camp Giflenga, Tascher, Bataille, Labédoyère, et de beaucoup d’autres dont le nom m’échappe [6]. Il donne ses ordres, et des manœuvres plus régulières vont renou­veler les attaques. En ce moment, un parlemen­taire russe, le prince Koudatcheff, se présente. Il vient sommer le fils adoptif de Napoléon de mettre bas les armes. Un mouvement unanime d’indignation le repousse. Les généraux Broussier et Philippon ont formé, sur les bords de la route, des redoutables carrés, entre lesquels tous les hommes isolés se sont groupés, et nos six mille soldats s’avancent avec intrépidité sur les vingt mille de Miloradovitch.

Cette fois encore, le nombre, l’avantage de la posi­tion, et la supériorité de l’artillerie, finissent par l’emporter [7]. Le vice-roi reconnaît l’impossi­bilité de forcer le passage ; mais il est bien loin de désespérer de sa fortune. Le terrain qui des­cend à droite jusqu’au Borysthène, est encore libre. Eugène feignant, par une manœuvre habile, de vouloir prolonger le combat sur sa gauche, attire de plus en plus, de ce côté, l’attention des Russes, tandis que tout ce qui n’est pas engagé, file par la plaine opposée. La garde royale italienne marche en tête. Bientôt la nuit qui met fin à l’action, achève de délivrer ceux des nôtres qui sont restés en arrière. On tourne ainsi les postes de Dolgorouki, et, en moins de deux heures, le vice-roi et ses troupes ont rejoint le quartier im­périal à Krasnoï.

Michail Illarionovich Kutuzov
Michail Illarionovich Kutuzov

Après avoir manqué le vice-roi, Miloradovitch faisait ses dispositions pour assurer sa revanche sur le prince d’Eckmühl et sur le duc d’Elchingen ; mais Koutousov est arrivé : il médite des coups plus décisifs. Les feux de ses bivouacs éclairent l’horizon à deux lieues au sud-est de Krasnoï. Sa droite est appuyée aux avant-postes que Miloradovitch occupe sur la grande route de Smolensk ; son centre, placé entre le village de Chilowa et de Novoselki, a pour chef le prince Gallitzin, qui remplace Toutchkoff; et sa gauche, composée de l’ancien corps de Bagration, de celui Doktourof et de celui de Borosdin, s’étend au midi, prêt à embrasser le reste de la plaine. Cette partie principale de l’armée russe est sous les ordres de Tormasow, le même qui a soutenu le début de la campagne en Volhynie contre Schwartzenberg, et que l’amiral Tchitchakof a relevé de ce commandement. Koutousov vient de l’appeler à lui. On le regarde comme le successeur de Bagration. Il est chargé de tourner la ville, et de faire main-basse sur tout ce qu’il rencontrera.

Alexander Petrowitsch Tormassow . Portrait de Georges Dawe
Alexander Petrowitsch Tormassow . Portrait de Georges Dawe

Le 17 au matin, Tormasof allait commencer son mouvement, lorsque la garde impériale sort de Krasnoï, non par le chemin qui la ramènerait en France, mais par celui qui la conduit droit au cen­tre de Koutousov. Devançant les Russes, elle prend l’offensive, et culbute tous les avant-postes du prince Gallitzin. C’est Napoléon lui-même qui, à la pointe du jour, s’est mis à la tête de sa troupe d’élite. Il n’a trouvé que cette résolution qui pût ménager au prince d’Eckmühl et au duc d’Elchingen le moyen de percer jusqu’à nous. [8] Cette attaque soudaine rompt toutes les mesures de l’en­nemi. À la vue de Napoléon, que les Russes croyaient déjà loin, Tormasof a reçu l’ordre de tout suspendre, et les forces principales de Miloradovitch ont été rappelées au centre; double succès qui affranchit à la fois, la route de l’arri­vée et celle de la sortie [9]. On se hâte d’en profiter, et, tandis que nos colonnes prennent la direction de Liadi, pour continuer la retraite, le prince d’Eckmühl, dégagé de Miloradovitch, parvient jusqu’à Krasnoï ; mais le duc d’Elchingen n’est pas avec lui ! Parti de Smolensk, seulement dans la nuit du 16 au 17, ce général est encore à une marche de distance. Combien sa position va de­venir difficile ! La tentative qui vient de réussir, n’est pas de celles qu’on peut répéter, et les Russes se sont remis de leur étonnement. Déjà Tormasow a recommencé ses manœuvres dans la plaine, et menace la route de Liadi. Il approche; on ne peut plus attendre ; il n’y a pas une minute à perdre; on entraine l’empereur. Lorsqu’il sort de Krasnoï, il est à pied à la tête de sa garde, ayant autour de lui ses officiers et ses principaux servi­teurs. On défile ainsi, pendant un quart d’heure, sous le canon de l’ennemi. Napoléon avait réglé d’abord que le prince d’Eckmühl essaierait de tenir ferme; mais la retraite, un moment conte­nue, se précipite dans un mouvement général qui entraîne tout, et Davout, poussé hors de Krasnoï, ne dégage qu’à grande peine ses derniers pelotons des mains des Cosaques [10].

Heureusement, l’armée moscovite s’arrête, Koutousov veut concentrer sur Krasnoï toutes ses masses, pour mieux traquer le duc d’Elchingen, que notre départ laisse presque à sa merci.

Ney à Krasnoie
Ney à Krasnoie

Le 18, dans l’après-midi, le duc d’Elchingen se voyait très-près d’arriver à Krasnoï ; quarante bouches à feu, chargées à mitraille, qui l’atten­dent au dernier ravin, éclatent, et lui révèlent, avec la présence des Russes, toutes les difficultés de sa position; mais, loin d’être déconcertées, ses troupes, comme naguère celles d’Eugène, dans le même péril, et au même endroit, n’écoutent que l’instinct de leur bravoure. Elles se précipitent sur les batteries. On distingue à leur tête Ricard, Dufour et Barbanègre ; sous leurs ordres trois régiments : le quinzième léger, le trente-troisième et le quarante-huitième, renversent, jusqu’à trois fois, la première ligne de Miloradovitch. Cou­rage admirable, mais inutile ! Leur opiniâtreté héroïque (et ils ont arraché cette expression à une plume ennemie) revient sans cesse à la char­ge; mais c’est frapper de la tête contre une mu­raille d’acier. Deux compagnies de sapeurs et de mineurs se sont fait écraser.

Après avoir acquis la triste conviction de tous les moyens de supériorité que les Russes ont ac­cumulé contre lui, le maréchal Ney cherchait sur sa carte le parti qu’il lui restait à prendre, quand un parlementaire de Miloradovitch vient encore proposer de mettre bas les armes ! Le ma­réchal dévore cet affront. La meilleure vengeance à tirer de ceux qui croient le tenir, c’est de leur échapper. Il a appris, par l’ennemi lui-même, que les Français ne sont plus à Krasnoï; dès lors, il n’hésite plus : il s’abandonne à une résolution dont la hardiesse promet de déjouer tous les calculs des généraux russes.

« Si le chemin de la rive gauche nous est maintenant fermé, » dit-il à ses compagnons, « allons en chercher un autre sur la rive droite. La nuit nous favorise; nous n’avons que quelques heures à marcher pour atteindre le Borysthène, et les glaçons nous seront propices, du moins cette fois : nous passerons dessus. Nous saurons bien ensuite regagner Orcha. »

Au retour du jour, Miloradovitch cherche en vain ses prisonniers. Osera-t-il appeler de ce nom les malades, les blessés, les malheureux perclus par le froid, qui n’ont pu suivre les pas de l’illustre maréchal ? Comme Eugène et Davout, Ney s’est tiré de ses mains, et le dernier espoir dont il a flatté Koutousov s’évanouit !

C’est ainsi que finit ce que les Russes ont ap­pelé pompeusement la bataille de Krasnoï. Si cette affaire est un des plus beaux faits d’armes de notre siècle, serait-ce, comme ils le préten­dent, parce que leur armée attaquant chacun de nos corps séparément, et les uns après les au­tres, a fait l’application la plus exacte des vrais principes de la guerre ? Non, c’est que chacun de nos corps, ayant à lutter successivement contre une armée entière, a montré tout ce que le véritable héroïsme a de ressources contre les froi­des combinaisons du métier [11]!

Dans cette marche de Smolensk à Krasnoï, le froid a fait tomber de nos mains une immense quantité d’armes et de munitions : que les Russes les ramassent, et en fassent le triste inventaire ! Ils ont pris, disent-ils, deux cent vingt-huit pièces de canon, dont la moitié a été trouvée en un seul monceau, à huit lieues de Smolensk, par le centenier Nazkin. Quant aux malheureux qu’ils ont recueillis, dans les fossés de la route, ou dans les cendres de nos bivouacs, ils en portent le nombre à vingt-six mille. Puissent-ils les soigner en ennemis généreux !

L’armée moscovite, elle-même, est affaiblie par les traîneurs et les malades que chaque jour­née laisse en arrière. Elle souffre de la rigueur du froid autant que l’armée française; mais dans cette calamité commune, l’avantage est encore pour elle. Tout ce qui ne peut plus suivre n’est pas perte pour celui qui s’avance, comme pour celui qui se retire ! [12]

NOTES

[1] Le Dniepr

[2] Orcha. Cette ville construite sur la rive droite du Dnieper, qui domine beaucoup celle de gauche, a des mamelons avancés qui semblent former des bastions na­turels. Au-dessous est le fleuve large d’environ quatre cents toises, et formant un immense fossé que l’armée la plus formidable n’aurait jamais pu passer sans s’exposer à une ruine entière. (M. Eugène Labaume, pag. 363. )

[3] Vingt-neuvième Bulletin.

[4] Idem.

[5] Le général Gourgaud.

[6] Parmi les non-combattants de la suite du prince, se trouvait le conseiller d’état Méjean, qui, pendant la cam­pagne, avait été chargé de la correspondance du royaume d’Italie.

[7] M, de Villeblanche , auditeur au conseil d’état, venait de quitter Smolensk, où il exerçait les fonctions d’intendant; il voit sur la route un colonel sortant du combat avec deux blessures et se traînant à peine. C’était le colonel Delfanti, Officier d’ordonnance du vice-roi ; il lui offre aussitôt l’appui de son bras, et tous deux s’éloi­gnaient, quand un boulet vient les atteindre. Le même coup qui achève le brave Delfanti, emporte la tête de son généreux soutien !

[8] Le 17, Napoléon envoie ses ordres; il s’arme, il sort, et lui-même à pied, à la tête de sa vieille garde, il la met en mouvement…. C’est au milieu de quatre-vingt mille ennemis qu’il retourne, qu’il s’enfonce pour attirer sur lui tous leurs efforts, pour les détourner de Davoust et de Ney, et arracher ces deux chefs du sein de cette Russie qui s’était refermée sur eux.

Le jour parut alors, montrant les bataillons et les bat­teries russes, qui de trois côtés, devant, à droite et der­rière, bordaient l’horizon, et de l’autre , Napoléon et ses six mille gardes, s’avançant d’un pas ferme et s’allant placer au milieu de cette terrible enceinte. En même temps, Mortier, à quelques pas devant son empereur , développe en face de toute la grande armée russe les cinq mille hommes qui lui restent ( M. Philippe de Ségur, tom. 2, pag. 261.)

[9] Dès que Kutusoff apprit que Napoléon se trouvait encore à Krasnoï, avec la totalité de son armée à l’excep­tion du corps de Ney, il craignit de se placer directement sur la ligne de retraite d’un ennemi dont le désespoir aurait doublé les forces, et il retarda le départ du général Tormasow, afin de laisser le passage libre à une partie des troupes de Napoléon, et de ne se présenter au delà de Krasnoï que pour couper le corps de Davoust ; ce qui devait donner aux Russes une victoire, à la vérité moins éclatante, mais plus sûre et surtout moins chèrement achetée. ( M. de Butturlin, tom. 2, pag. 221. )

[10] Nous eûmes près de douze cents blessés. Le manque de transports ne nous permit d’en emmener avec nous qu’un très petit nombre. Tous ceux qui ne purent nous suivre furent réunis à l’hôpital de la ville ; je m’y lundis pour opérer les blessures les plus graves et faire panser les autres. Dans cette circonstance difficile et extrême­ment périlleuse, tous les individus de l’armée montrèrent un sang-froid imperturbable. Les femmes françaises même qui avaient pu nous suivre, en partageant nos privations et nos dangers, portèrent le courage jusqu’à nous aider à panser les blessés sous le canon de l’ennemi. Madame Aurore Bursay, directrice du théâtre de Moscou, se fit surtout remarquer par son humanité et une fermeté peu commune aux personnes de son sexe… À notre départ de Krasnoï, je laissai à l’hôpital des officiers de santé pour continuer le traitement de nos blessés. ( Le docteur Larrey, tom. 4, pag. 95. )

[11] L’élite de l’armée russe avait succombé à la bataille de la Moskowa, et depuis les évènements l’ont bien prouvé. Où l’armée russe s’est-elle conduite avec la même vigueur ? Est-ce à Malojaroslavetz, où trois divisions françaises et italiennes l’ont battue ? Est-ce à Viazma, où notre arrière-garde a passé sur le ventre à Miloradovitch ? Est-ce à Krasnoï, où Napoléon avec une poignée de braves a fait reculer les cent mille homme de Kutusoff ? (Le général Gourgaud, pag. 428.)

[12] La marche de la grande-armée russe, depuis Malojaroslavetz, jusqu’à Krasnoï, l’avait affaiblie d’environ trente mille hommes. Elle se vit donc obligée de céder aux armées secondaires l’honneur de terminer la cam­pagne. (M. de Butturlin, tom. 2, pag. 235.)

NOTE ADDITIONELLE DE LA RÉDACTION.

Le total des pertes françaises à Krasnoï est estimé entre 6 000 et 13 000 morts et blessés et 20 000 à 26 000 disparus ou prisonniers.