1807 – Les forteresses de Silésie – Le Consulat et le Premier empire
Lorsque l’armée saxo-prussienne s’était rassemblée en Thuringe, on tenait pour assuré, au quartier–général, que les fortifications lointaines et de toutes façons dirigées contre l’Autriche, puissent être menacée par les Français. Elles n’avaient donc pas été mises sur le pied de guerre. Ce n’est que le 20 octobre, lorsque fut connue la défaite prussienne, que l’ordre de les armer fut donné.
Comme Napoléon, de son côté, supposait que la prise de la Silésie serait une chose aisée, il avait transmis le commandement des troupes à son plus jeune frère, tout en prenant la précaution de mettre au côté de celui qui n’était alors âgé que de 22 ans, l’expérimenté général Vandamme.

Après que les troupes se soient rassemblées, la cavalerie est tirée des divisions et de nouveau formée en brigades
- Général Mezanelli: 1er chevau-légers bavarois und 1er dragons.
- Général Lefebvre-Desnouettes : 2e et 3e chevau-légers bavarois et 2e dragons
- Général Montbrun : les trois régiment de cavalerie wurtembergeois.
La reddition de Glogau
Le 7 novembre, la forteresse de Glogau ne se rendant pas à la cavalerie française qui se présente devant la ville, le prince la fait encercler, le 10, par la division Deroy [1]De la division Deroy, le 6e de ligne se trouvait devant les fortifications de Plassenburg, à Kulmbach. La garnison, forte de seulement 360 hommes, sous les ordres du général von Uttenhofen, … Continue reading. Celui-ci ne reste cependant pas là longtemps, car l’empereur le fait appeler, avec ses deux divisions bavaroises, avec l’ordre de se rendre à Kalisch.
C’est au tour de Vandamme et de ses divisions wurtembergeoises (général Freiherr von Seckendorff [2]Seckendorff sera démis de son commandement en avril et remplacé par le général von Camerer.) de mener le siège.

Division wurtembergeoise Général Seckendorff
1e Brigade Lilienberg
Régiment Prince Héritier 813 hommes
Régiment Seckendorff 815 hommes
Régiment Lilienberg 819 hommes
2e Brigade Schröder
Régiment Prince Guillaume 818 hommes
Régiment Schröder 817 hommes
Brigade légère Colonel Neubronn
1er Chasseurs Hügel 725 hommes
2e Chasseurs Scharfenstein 744 hommes
1er bataillon léger Neubronn 753 hommes
2e bataillon léger Brüssel 384 hommes
1e Batterie (Kaspers) 109 hommes
Brigade cavalerie légère Lieutenant-colonel L‘Estocq
1er Chevau-légers 455 hommes
2e Chevau-légers 462 hommes
1er Chasseurs à Cheval 348 hommes
Batterie montée, Besner 130 hommes
Batterie a pied 214 hommes
Total : 8.642 hommes
Jusqu’ici, la place n’a été bombardée que par des pièces de campagne ; le 28 octobre arrive l’artillerie lourde de siège [3]6 mortiers légers et 8 lourds, ainsi que 4 obusiers lourds. , avec laquelle le bombardement des fortifications commence.
Garnison de Glogau
Les 3e bataillons de mousquetaires des régiments Vac. Grevenitz, Tschepe und Zastrow : 2388 hommes
Reste du régiment d’infanterie Zenge : 88 hommes
4 compagnies d’invalides : 235 hommes
Artillerie : 358 hommes
Chasseurs frontaliers [4]Une sorte de gendarmerie. : 91 hommes
Mineurs : 16 hommes
Cavaliers de différents dépôts : 52 Mann
Total : 3.228 hommes
Alors que le vice-gouverneur, le général von Reinhardt, a jusqu’ici repoussé toutes les sommations à se rendre, il accepte désormais de négocier et se rend le 3 décembre, avec sa garnison composée essentiellement de Polonais, de sorte que Vandamme peut, le jour suivant, lever le camp, et commencer le siège de Breslau. Les invalides sont libérés, le reste des défenseurs sont emmenés prisonniers.
Entre-temps, le roi de Prusse a nommé le prince von Anhalt-Pleß gouverneur général de Silésie, lui envoyant, pour le seconder, son aide de camp le major Graf Goetzen. Les commandants des places de Silésie sont informés de ces nominations, et invités à se défendre le plus farouchement possible, sous peine de mort.
Le gouverneur général ne se montre pas particulièrement à la hauteur de ses nouvelles fonctions, tandis que von Goetzen déploie de son côté une activité remarquable, pour fournir aux places tout ce dont elles ont besoins et de renforcer les garnisons avec des recrues et des isolés. Il parvient ainsi à renforcer de 22.000 hommes les six places encore libres d’ennemis. Il prépare également un plan pour tirer des places les meilleures troupes et en former un corps indépendant pour combattre efficacement l’ennemi.

Le siège de Breslau
La prise de Glogau a fourni à Vandamme une telle quantité de pièces d’artillerie lourde, accompagnées de leurs munitions, qu’il peut sans attendre commencer le siège de Breslau. Le 4 décembre, il envoie en avant-garde le général Montbrun, à la tête de la cavalerie wurtembergeoise, le suivant lui-même avec l’infanterie. Le 5 décembre, Jérôme et la division Wrede quittent Kalisch [5]Ici reste la division Deroy et la cavalerie, amputée cependant du 1er régiment de chevau-légers, envoyé à la grande Armée, remplacé par le 2e. . Le 6 décembre, Jérôme et la cavalerie arrivent devant la capitale de la Silésie, installant son quartier général à Lissa. Le jour suivant arrive également la division Wrede et la division wurtembergeoise : la ville est alors complètement encerclée. Trois jours plus tard, le bombardement commence et les trois semaines suivantes il y a de nombreux affrontements, qui, en général, tournent à l’avantage des Prussiens.
Garnison von Breslau
Gouverneur Général : Lieutenant Thile, Commandant Général : Major Kraft
Infanterie Régiment Thile : 89 Officiers, 3.909 hommes
3e bataillon de mousquetaires Hohenlohe
3e bataillon de mousquetaires Treuenfels
Fusiliers du dépôt de Greifenberg
Chasseurs : 1 Officier, 74 hommes
Invalides : 10 Officiers, 363 hommes
Cavalerie : 9 Officiers, 641 hommes
Artillerie : 26 Officiers, 854 hommes
Total : 135 Officiers, 5.841 hommes, 240 chevaux
Après l’arrivée à Neiße du gouverneur général, divers plans sont étudiés pour la suite des opérations. Le capitaine Heinrich von Lüttwitz est partisan de réunir la plus grande partie des troupes qui se trouvent dans les places de Silésie, et, avec environ 16.000 hommes, de marcher sur Breslau, et d’y anéantir les troupes de la Confédération qui se trouvent devant la ville.
Au contraire, Goetzen propose de les affaiblir par de petites opérations, ce qui est finalement accepté. 6.000 hommes et 40 chasseurs sont ainsi réunis, qui se rassemblent le 22 décembre à Grottkau (au sud-est de Breslau) et s’avancent sur la ville. Mais, du fait d’une mauvaise préparation et de l’inexpérience de leur chef, ce contingent, déjà faible, fond rapidement et, après quelques affaires malheureuses, il doit être retiré.
Le 20 décembre, sur l’ordre de Napoléon, Jérôme se rend à Varsovie.
Il confie le commandement des opérations à son chef d’état-major, le général Hédouville, un habile homme de cour, mais ne pouvant être comparé, du point de vue militaire, à Vandamme. Quoiqu’il en soit, Vandamme parlemente de lui-même avec le gouverneur de la ville, le général von Thiele, lequel ne veut, au début, rien savoir d’une reddition.
Le 30 décembre, une nouvelle tentative de lever le blocus échoue, en particulier parce qu’une sortie de la garnison ne se produit pas. La résistance de Thiele est à son terme. Il parlemente de nouveau, et, le 5 janvier 1807, il rend la plus importante place forte du pays. Deux jours plus tard, les vainqueurs entrent dans la ville.
Jérôme avait bien eut vent des négociations, mais il arrive trop tard de Varsovie pour recueillir les honneurs de la prise de la place. Ce n’est que le 8 janvier qu’il fait son entrée triomphale dans la capitale de la Silésie, non sans avoir destitué, encore à Varsovie, le général Vandamme. Par décret du 5 janvier, les troupes de Jérôme deviennent désormais le IXe corps de la Grande Armée.
Les journaux ne tarissent pas de louanges pour fêter l’entrée du prince impérial. Le docteur Friedrich Friese note, le 8 janvier, dans son Journal :
A une heure et demie, Son Altesse royale, avec une forte escorte de cavalerie, est arrivée aux portes, où elle est aussitôt montée sur un cheval richement paré et, au son de 24 canons et entourée d’une parade de soldats, a fait son entrée en bel ordre, saluée par la musique de tous les régiments. La suite était nombreuse et brillante… ses deux aides de camp étaient le prince héritier de Hohenzollern-Hechingen et le prince de Salm…. Le soir, à 7 heures, la ville fut illuminée et, à l’opéra, on présenta l’opéra Fauchon. [6]Kircheisen, Napoléon, S. 299-300
Blocus des forteresses silésiennes
Sur l’ordre de Berthier, du 7 janvier 1807, l’occupation de la Province doit être, si possible, terminée pendant l’hiver. Pour cela, Jérôme doit bloquer, d’abord Schweidnitz, puis Brieg et Kosel, lui-même restant à Breslau. C’est ce qu’il fait, naturellement, avec plaisir, et la noblesse de Silésie se met en quatre pour organiser des bals et des festivités en son honneur, afin de lui rendre son séjour à Breslau aussi agréable que possible.
Jérôme laisse la 2e division bavaroise Wrede – placée, en raison de la maladie de ce dernier, sous les ordres du général Menucci – à Breslau. Deroy, avec la 1e division et la brigade de cavalerie Mezzabelli, au total 6.000 fantassins, 900 cavaliers et 44 pièces d’artillerie, est d’abord chargé du siège de Brieg, puis de Kosel. Enfin, la division wurtembergeoise, sous les ordres de Vandamme, et la cavalerie de Montbrun (6.000 fantassins, 700 cavaliers, 20 pièces d’artillerie) doivent s’emparer de Schweidnitz.
Ici les troupes allemandes , en particulier les troupes wurtembergeoises, se livrèrent sur la population à des excès regrettables.. Longtemps leur commandant en fut, dans les sources allemandes, tenu responsable. Vandamme s’était, durant les guerres de la Révolution, déjà désagréablement distingué de ce point de vue. Mais, en y regardant de plus près, on s’aperçoit que ces excès eurent leur origine au sein des unités, et à l’encontre des ordres des chefs.
Le 8 janvier Deroy se présente devant Brieg. Le 15, le bombardement commence. [7]21 canons français tirent, jusque dans l’après-midi, 1.500 boulets sur les fortifications.. Comme la place n’a qu’une faible garnison, et que, de plus, les fortifications sont en mauvais état, elle capitule dès le jour suivant.
Garnison de Brieg | |
3e bataillon de mousquetaires Malschitzky | 12 officiers, 768 hommes |
Recrues der Landbataillone | 193 hommes |
Bataillon de retraités (invalides ?) Ranzionierte | 7 officiers, 220 hommes |
Artillerie | 3 officiers, 50 hommes |
Artilleriehandlanger et Invalides | 158 hommes |
Dépôt de hussards Pleß | 50 hommes |
Chasseurs | 62 hommes |
Total | 22 officiers, 1.501 hommes |
Deroy laisse à Brieg seulement un bataillon, pour se rendre ensuite à Kosel.
A Kosel, c’est le colonel de 71 ans von Neumann qui commande. A ses côtés, le colonel d’artillerie von Puttkamer, un an plus jeune. Mais, malgré leur âge et de nombreuses infirmités, les deux officiers montrent une énergie de fer pour conserver au pays cette place.

Le 23 janvier, Deroy se présente avec 6.000 hommes devant la forteresse, dont les défenseurs sont au nombre d’environ 4.000 :
Garnison de Kosel | |
3e bataillons des régiments Sanitz und Pelchrzim | 2.000 hommes |
Rekruten und Ranzionierte | 1.480 hommes |
2 compagnies d’invalides | 107 hommes |
Artillerie – Génie | 294 hommes |
Dragons – Dépôt von Osten | 75 hommes |
Cuirassiers – Dépôt von Bünting | 162 hommes |
Total : 41 cavaliers , 4.178 hommes |
Neumann repousse toutes les propositions de reddition, et Deroy n’a pas d’autre solution qu’un siège en règle. Dans la nuit du 28 au 29 janvier 1807, les travaux d’approche commencent et le 4 février, ce sont les premiers bombardements. Mais, suite à des ordres mal interprétés, Jérôme fait transférer les pièces d’artillerie du siège à Glogau, et le siège se transforme en une simple blocus et, après le départ d’une partie des Bavarois, en une opération d’observation [8]Le 23 février, Jérôme doit se séparer de la 2e division bavaroise, commandée par le prince héritier Louis de Bavière. Elle est dirigée sur Varsovie. .
La chute rapide et inattendue de Brieg a un effet accablant sur le prince de Anhalt-Pleß ; il se retire avec le reste de ses troupes, sur Glatz.
Le siège de Schweidnitz
Entre-temps, Vandamme, a commencé, le 10 janvier, le blocus de la place de Schweidnitz, l’une des plus puissantes de Silésie. Ici commande le lieutenant-colonel von Hacke, avec à ses côtés le major du génie von Humbolt. La garnison se monte à environ 6.000 hommes et 242 pièces d’artillerie.
Garnison de Schweidnitz | |
3e bataillon de mousquetaires des régiments : | |
Schimonski | 17 officiers/1194 hommes |
Strachwitz | 13 officiers/ 976 hommes |
Kropf | 28 officiers/ 495 hommes |
Restes du régiment Alvensleben | 1 Officier/18 hommes |
Dépôt de fusiliers de Silésie | 5 officiers/808 hommes |
Compagnie nationale Jungbluth | 3 officiers/ 177 hommes |
Chasseurs | 3 officiers / 162 hommes |
Jäger vom Lande | 92 hommes |
Invalides | 2 officiers/ 279 hommes |
Recrues der Land-Reserve | 980 hommes |
Artillerie | 7 officiers/202 hommes |
Ingenieurs | 3 officiers/3 hommes |
Mineurs | 3 officiers/90 hommes |
Cuirassiers du dépôt Heysing | 1 officier/255 hommes |
Bataillon de cavalerie Reisewitz | 10 officiers/334 hommes |
Total 96 officiers – 6.065 hommes | |
Avec les malades et les individus aux arrêts 6.391 |
Le 10, Vandamme somme encore le commandant de se rendre, et, ayant reçu une réponse négative, fait d’abord bombarder la ville avec des obusiers, ce qui ne cause pas de gros dégâts. Lorsque, le 3 février, les pièces de gros calibre arrivent, le véritable bombardement peut commencer. Napoléon attachant une grande importance à la chute rapide des places de Silésie, il a chargé le général Bertrand de surveiller le siège.
Dès le 8 février, les deux commandants se déclarent près à la reddition [9]Les négociations sont, du côté français, menées par le prince de Hohenzollern-Hechingen, un membre de la Confédération. Les deux officiers prussiens furent, en raison de cette capitulation, … Continue reading, même si la place a peu souffert du bombardement, les fortifications elles-mêmes n’ayant pas été atteintes, mais la garnison, en raison de désertions permanentes, est réduite à tout juste 400 hommes.
Ils signent une convention et se déclarent près à rendre la place le 16, si aucun secours n’arrive d’ici cette date.
Goetzen ayant reçu du roi l’ordre de se rendre à Vienne, pour essayer de gagner l’Autriche à la Coalition, le prince de Anhalt-Pleß étant passé lui aussi sur le territoire de Bohème, c’est le major Stössel qui est chargé d’une telle entreprise Mais la petite troupe de 1.500 hommes d’infanterie, 2 escadrons et 6 canons est défaite, le 16 février, en plusieurs petites affaires, et en partie forcée de trouver son salut sur le territoire autrichien.
Le siège de Neiße
Après la chute de Schweidnitz, Vandamme s’avance, avec les Wurtembergeois, en direction de Neiße, où il arrive, le 23 février, avec 5.600 fantassins et 180 cavaliers. C’est le gouverneur général von Steensen qui commande la place, un homme des plus vaillant, mais très malade. Neiße est bien approvisionnée et dispose de plus de 350 canons, obusiers et mortiers, avec 6.156 Zentner de poudre, ainsi qu’une grande quantité de projectiles de toutes sortes. Mais, au lieu des 12.000 hommes réglementaires, la garnison n’en a qu’à peine la moitié.
Garnison de Neiße | |
3e bataillon de mousquetaires von Müffling | 1.000 hommes |
Régiment d’infanterie Pelchrzim | 1520 hommes |
Landreservisten et recrues (4 bataillons, 1 compagnie de grenadiers) | 2600 hommes |
4 compagnies d’invalides | 416 hommes |
Artilleurs et volontaires sans armes | 206 hommes |
Mineurs | 60 hommes |
Hussards Schimmelpfennig | 50 hommes |
Chasseurs | 100 hommes |
Total 5.952 hommes |
Les travaux d’approche commencent le 2 mars, mais le siège ne peut se dérouler comme on le souhaitait, car l’empereur veut renforcer son armée en Prusse occidentale, qui s’est fortement éclaircie, et tire autant de troupes qu’il peut des théâtres d’opérations secondaires (cf. ci-dessus).
Ce n’est que le 5 avril qu’il ordonne la reprise du siège de Neiße et un blocus plus étroit de Kosel.
En mai, le prince Jérôme, nommé le 14 mars, pour ses « services », général de division, se rend de Breslau au camp devant Neiße, et somme le gouverneur de se rendre. Il reçoit une fin de non recevoir. Finalement, on ouvre, du côté prussien, des négociations, et, le 30 mai, les deux parties trouvent un accord, par lequel Neiße et le Fort Prußen seront remis le 16 juin aux Français, si aucune aide n’arrive avant cette date.
Bien que von Goetzen, nommé entre-temps gouverneur général de Silésie, soit revenu d’Autriche, et conseille fortement de tenir encore longtemps la place, ce qui reste de la garnison – 4.000 hommes et 133 officiers – met, le 16 juin, bas les armes.
Certes, Vandamme a reconnu la défense habile de la place, mais ce fut irresponsable de la part du gouverneur d’avoir rendu les fortifications, alors que seulement 3 officiers et 91 hommes avaient été tués et 137 hommes blessés.
La guerre des lieutenants
De toutes les places prussiennes, il ne restait désormais plus que Glatz, Kosel et Silberberg dans les mains prussiennes. Lorsque von Goetzen retourne à Glatz, il y trouve tout dans le plus misérable état. Malgré le refus qu’il a reçu en Autriche, il décide de remettre la place en état de se défendre et de lever des troupes.
Les troupes françaises et de la Confédération en Silésie n’étant pas très importantes – à la fin mai chacune se monte à environ 17.000 hommes – il essaye un coup de main sur Breslau et de libérer Neiße, mais ces deux tentatives échouent.
Dans le même temps, quelques corps isolés mènent une efficace petite guerre derrière les lignes françaises.
Comme celle-ci est, en général, dirigée par des officiers subalternes, on parle ici de « la guerre des lieutenants » [10]M. Lezius, Der Leutnantskrieg in Schlesien, copie d’un article se trouvant dans la succession H. Knötel, WGM Rastatt
Pendant ce temps, le siège de Kosel se prolonge. En réalité, il ne s’agissait que d’un simple blocus de la place, les Français manquant de pièces de siège. Après la mort, le 16 avril, de von Neuhommes, le colonel von Puttkamer prend le commandement. La situation des assiégés, en raison des maladies et des désertions, s’aggravant de jour en jour, il se décide à entrer en discussion avec le commandant des troupes d’encerclement, le général Ralgovich. On se met d’accord, que la place sera rendue le 16 juillet, si d’ici là aucun secours n’arrive. A cette date, le cessez-le-feu général a été signé, de sorte que la place ne tombe pas, de facto, dans les mains de l’ennemi.
Le siège de Glatz
Après la chute de Neiße, les Français transfèrent toutes leurs forces – environ 13.000 hommes à la mi-juin – devant Glatz, où, après déduction des malades et des hommes sans armes, se trouvent encore environ 5.800 hommes.
Garnison de Glatz | |
Infanterie de ligne de divers régiments. | 3600 hommes |
Artillerie, Mineurs , ouvriers | 1200 hommes |
Compagnie de chasseurs Ehrenberg | 150 hommes |
Compagnies de tirailleurs Polczinski, Clausewitz, Stengel, Freyburg, Ingenheim, Berswordt, Stillfired zusammen | 680 hommes |
Grenadierschützen Sell | 80 hommes |
5 escadrons montés | 555 hommes |
Cavalerie de réserve démontée | 300 hommes |
Total : 6.565 Hommes – 483 chevaux |
Le 20, l’attaque commence sur le camp fortifié de Glatz, dont Goetzen a conseillé la mise en place, mais qui n’est pas encore terminé lorsque les Français apparaissent. Malgré une violente fusillade, le camp est attaqué dans la nuit du 24. Les Prussiens perdent plus de 800 hommes. Lorsque, au matin du 24 juin, Jérôme fait dire à Goetzen qu’il fera bombarder la ville, si celui-ci n’accepte pas un cessez-le-feu, le gouverneur ne pense pas devoir refuser, car une entrée en guerre rapide de l’Autriche, et donc la seule aide possible, lui parait invraisemblable. Il est difficile d’imaginer que la situation de la place ait été si défavorable que Goetzen ait été conduit à craindre un siège. Quoiqu’il en soit, des négociations personnelles ont lieu entre Jérôme et Goetzen, qui se terminent le 25 juin. Sur la base de ces négociations, la place sera rendue le 26 juillet, si elle n’est pas secourue avant. Entre temps, le cessez-le-feu général portera une fin à toutes les entreprises guerrières.
C’est ainsi qu’il ne restait donc plus qu’à assiéger la dernière et la plus petite, mais aussi la plus éloignée des fortifications, Silberberg im Eulengebirge. Lorsque Deroy propose à son commandant, le colonel comte von Schwerin un accord semblable à celui qui a été conclu pour la remise de Glatz, ce dernier refuse. Les forces dont il dispose sont d’environ 2.000 hommes.
Infanterie de ligne | 1.200 hommes |
Servants de pièces d’artillerie | 400 hommes |
Compagnies de tirailleurs Reichmeister, Rekowski, Offeney | 410 hommes |
3 escadrons de cavalerie de différents régiments | 215 hommes 215 chevaux |
Total 2. 225 hommes |
Le 27 juin, les fortifications et la ville sont encerclées, et l’attaque commence le jour suivant, qui va se terminer par l’incendie de la ville. C’est l’annonce du cessez-le-feu général qui termine, ici aussi, les combats.
References[+]
↑1 | De la division Deroy, le 6e de ligne se trouvait devant les fortifications de Plassenburg, à Kulmbach. La garnison, forte de seulement 360 hommes, sous les ordres du général von Uttenhofen, capitula le 25 novembre, avant que ne commence le bombardement. Le 6e, renforcé du 14e et du 5e léger et d’artillerie, rejoindra plus tard le reste des troupes bavaroises. (Höpfner Bd. 4 S.16) |
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↑2 | Seckendorff sera démis de son commandement en avril et remplacé par le général von Camerer. |
↑3 | 6 mortiers légers et 8 lourds, ainsi que 4 obusiers lourds. |
↑4 | Une sorte de gendarmerie. |
↑5 | Ici reste la division Deroy et la cavalerie, amputée cependant du 1er régiment de chevau-légers, envoyé à la grande Armée, remplacé par le 2e. |
↑6 | Kircheisen, Napoléon, S. 299-300 |
↑7 | 21 canons français tirent, jusque dans l’après-midi, 1.500 boulets sur les fortifications. |
↑8 | Le 23 février, Jérôme doit se séparer de la 2e division bavaroise, commandée par le prince héritier Louis de Bavière. Elle est dirigée sur Varsovie. |
↑9 | Les négociations sont, du côté français, menées par le prince de Hohenzollern-Hechingen, un membre de la Confédération. Les deux officiers prussiens furent, en raison de cette capitulation, condamnés à mort par un tribunal de guerre, la sentence étant commuée en prison à vie. |
↑10 | M. Lezius, Der Leutnantskrieg in Schlesien, copie d’un article se trouvant dans la succession H. Knötel, WGM Rastatt |