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Napoléon en Styrie

Traité de Leoben, 17 avril 1797. Esquisse pour un tableau commandé en 1806 pour la salle des conférences du Corps législatif et conservé au musée de Versailles. Guillaume Guillon Lethière, 1806.Traité de Leoben, 17 avril 1797. Esquisse pour un tableau commandé en 1806 pour la salle des conférences du Corps législatif et conservé au musée de Versailles. Guillaume Guillon Lethière, 1806.

Günther Jontes

Les images (© Jontes) ont été prises par l’auteur à l’occasion de la commémoration de 1997. Le texte a été révisé par le site.

Leoben, deuxième plus grande ville de Styrie, a été le lieu d’un événement historique mondial. Le 18 avril 1797, Napoléon Bonaparte, alors général en chef de l’armée d’Italie, et les diplomates autrichiens signent le traité de paix provisoire de Leoben, qui, six mois plus tard, sera ratifié à Campoformio, près d’Udine (Frioul), et allait changer radicalement

À cette  époque Napoléon n’a pas encore pris tout le pouvoir dans l’État, mais se sert de sa position militaire de commandant de l’armée pour devenir le seul dirigeant de la France. Nous sommes déjà au milieu de la guerre contre la France, durant laquelle,  alliances et campagnes penchent d’un côté puis de l’autre. Les monarchies européennes l’avaient déclenchée contre cette République française, secouée par la Révolution, parce qu’elles craignaient, entre autres, que cette idée ne se propage à leurs États. Lors de la première guerre de coalition, le duché de Styrie avait dû fournir des recrues et des fonds aux troupes impériales, mais il avait été alors épargné par les actes de guerre directs.

Mais au printemps 1797, après des combats victorieux, l’armée française, poursuivant les troupes autrichiennes qui se retirent de la Haute-Italie, se rend en Styrie par Neumarkt. Le commandant en chef de l’armée impériale est alors l’archiduc Charles d’Autriche, fils de l’empereur Léopold II et frère de l’archiduc Jean. Il a livré aux Français de petites combats de repli à Wildbad, Einöd et Neumarkt.

Napoléon à Leoben

Napoléon, qui n’a alors que 28 ans, mais qui est déjà l’un des plus brillants chefs de campagne, est encore sous l’autorité du gouvernement à Paris. Mais il a déjà l’air souverain, agissant à sa seule discrétion. Et comme les voies de communication sont trop longues, et que le ravitaillement est devenu difficile pour l’armée en raison d’une trop grande distance des bases d’approvisionnement, il prend la décision, de sa propre autorité, de rechercher un cessez-le-feu, voire une conclusion de paix, pour laquelle les conditions politiques lui semblent alors favorables.

Il écrit une lettre à l’archiduc Charles, qui l’exprime clairement:

Klagenfurt, 31 mars 1797

L’archiduc Charles

Au prince Charles, commandant l’armée autrichienne

Monsieur le Général en chef, les braves militaires font la guerre et désirent la paix. Celle-ci ne dure-t-elle pas depuis six ans? Avons-nous assez tué de monde et commis assez de maux à la triste humanité! Elle réclame de tout côté. L’Europe, qui avait pris les armes contre la République française, les a posées. Votre nation reste seule, et cependant le sang va couler encore plus que jamais. Cette sixième campagne s’annonce par des présages sinistres; quelle qu’en soit l’issue, nous tuerons de part et d’autre quelques milliers d’hommes de plus, et il faudra bien que l’on finisse par s’entendre, puisque tout a un terme, même les passions haineuses.

Le Directoire exécutif de la République française avait fait connaître à S. M. l’Empereur le désir de mettre fin à la guerre qui désole les deux peuples : l’intervention de la cour de Londres s’y est opposée. N’y a-t-il donc aucun espoir de nous entendre, et faut-il, pour les intérêts ou les passions d’une nation étrangère aux maux de la guerre, que nous continuions à nous entr’égorger ? Vous, Monsieur le Général en chef, qui, par votre naissance, approchez si près du trône et êtes au-dessus des petites passions qui animent souvent les ministres et les gouvernements, êtes-vous décidé à mériter le titre de bienfaiteur de l’humanité entière, et de vrai sauveur de l’Allemagne ? Ne croyez pas, Monsieur le Général en chef, que j’entende par là qu’il ne vous soit pas possible de la sauver par la force des armes, mais, dans la supposition que les chances de la guerre vous deviennent favorables, l’Allemagne n’en sera pas moins ravagée. Quant à moi, Monsieur le Général en chef, si l’ouverture que j’ai l’honneur de vous faire peut sauver la vie à un seul homme, je m’estimerai plus fier de la couronne civique que je me trouverais avoir méritée, que de la triste gloire qui peut revenir des succès militaires. 

Je vous prie de croire, Monsieur le Général en chef, aux sentiments d’estime et de considération distinguée avec lesquels je suis, etc.

Et le 6 avril à Judenburg, un cessez-le-feu temporaire est conclu jusqu’au 20 avril, mettant bientôt fin aux combats. L’archiduc Charles avait immédiatement répondu à cette lettre de Napoléon, depuis Vienne, où l’on était satisfait de la solution et où l’on mettait immédiatement en marche des diplomates qui se rendaient à Leoben pour les négociations à venir, et où les négociations de paix devaient avoir lieu.

Napoléon ne se soucie plus des directives du Directoire à Paris, agissant comme bon lui semble. Bien qu’un général lui ait été envoyé depuis la capitale française, pour rappeler le Corse à ses propres pouvoirs, il n’a pas été assez rapide et n’est arrivé à Leoben que peu de temps après la signature du traité de paix, où il était en fait impuissant face à Napoléon.

Celui-ci ne pensait plus se laisser dicter quoi que ce soit depuis Paris. Ici, en Styrie, il est passé du pouvoir militaire à un homme politique, et il s’interrogeait déjà sur la manière dont il pourrait mettre fin à la République de Venise. L’historien français Christian Jamet, dans son livre paru à Angers en 1992, appelle ce processus « Leoben, ou l’envol de l’Aigle » – « L’aigle vole haut ».

Parti de Judenburg avec l’armée et son état-major, Napoléon prend ses quartiers dans l’ancien couvent de nonnes de Göss, qui était désormais la résidence du premier et dernier évêque du diocèse josephin, François-Joseph Alexander Engl de Wagrain. Malgré le cessez-le-feu, la population a beaucoup souffert des exactions de l’armée française.

A quoi ressemblait Leoben en ces jours fatidiques ? Le village est alors une petite ville rurale qui a déjà subi des dommages économiques importants en raison de la fermeture du Collège des Jésuites en 1773 et de la disparition de la fondation bénédictine de Göss en 1782. En 1786, le commerce du fer, qui a nourri la ville pendant des siècles, a également réduit l’importance de la population. J.C. Kindermann, dans son ouvrage publié en 1798 « Repertorium der steiermärkischen Geschichte « , cite encore Leoben « la ville la plus grande et la mieux construite de l’Obersteyermark ». Elle dispose alors, avec la banlieue, de 225 maisons habitées par 350 familles, représentant au total environ 3000 personnes.

Un peintre anonyme  a fixé  les événements de cette époque dans un grand tableau riche en détails.

Bataille de Leoben (Anonyme)

La vue s’étend vers l’est. On reconnaît la ville, encore entourée de murs. Tout à gauche se dresse l’ancien collège jésuite avec son église Saint-Xaver. Puis vient la tour de la porte, rénovée à la suite d’un tremblement de terre, la « tour des éponges ». Derrière se trouve la perspective de la place principale entourée par l’hôtel de ville et les quatre quartiers. La limite à droite est marquée par la tour médiévale dite freimann de la fortification de la ville. Le vaste champ est parsemé de jardins de citoyens. Le petit bâtiment blanc est la maison Eggenwald, où le traité de paix fut signé. Mis en feu par des soldats français en maraude, un bûcher flambe. Derrière se trouve l’ancienne église paroissiale de Saint-Jacques de la ville , située à l’extérieur de la bourgade depuis le Moyen Age. En allant vers l’ouest, on aperçoit l’église paroissiale de la banlieue de Marie am Waasen, encore sans tour, au milieu de la banlieue du même nom. En avant, des groupes de militaires français clôturent l’image.

Les personnages au premier plan montrent des officiers français et des soldats, dont des grenadiers, des dragons et des hussards. Cependant, leur uniformes montrent déjà la situation après 1800, lorsque le Tchako avait déjà été introduit comme nouveau couvre-chef.

 

Lieu des négociations entre Napoléon et les négociateurs autrichiens (le général comte Meerveldt, le lieutenant-colonel Saint-Vincent et Gallo), la maison du baron Egger von Eggenwald, en face de l’église paroissiale, a été élue saint Jacques pour créer une certaine neutralité entre la ville et la résidence épiscopale.

La propagande graphique de cette époque s’empare immédiatement du sujet des négociations et de la signature de façon très fantaisiste. Les artistes ne pouvaient s’appuyer que sur des rapports écrits, n’étant pas présents eux-mêmes.

La conclusion de la paix de Leoben a également été perçue dans le reste de l’Empire et s’est traduite par son image. Deux cibles de tir, l’une à Schwäbisch Hall, l’autre à Würzburg, ont été conservées.

Cible de tir
Cible de tir

 

Dans cette petite élégante maisonnette d’un étage, le 18 avril 1797, le traité de paix ou les préliminaires de paix furent signés après de longs entretiens. L’automne suivant, la paix sera ratifiée à Campoformio, près d’Udine, et plus précisément à la Villa Manin .

 

 

La maison Eggenwald

Voilà à quoi ressemblait la maison vers 1850, lorsque le peintre de Leoben Johann Max Tendler l’a probablement esquissée comme base pour une aquarelle. Au moment de la conclusion de la paix, la petite construction, dans les sources françaises, était avec arrogance appelée « château d’Eckenwald ». Le rez-de-chaussée a probablement été utilisé, à cause de l’humidité du sol, pour y ranger les outils de jardinage, tandis que l’étage supérieur, auquel on arrive par un escalier à deux rampes, forme un bel espace éclairé par quatre grandes fenêtres.

À partir du milieu du 19ème siècle, la maisonnette est passée entre différentes mains, jusqu’à ce qu’en 1922, elle soit acquise par la municipalité de Leoben,pour y établir la pépinière municipale. En 1990, le caractère original a été dénaturé par l’aménagement d’un café au rez-de-chaussée. Finalement, à l’étage supérieur, l’auteur de cet article a pu créer un petit musée dans lequel des illustrations et des objets rappelaient l’événement historique.

En 2015, le maire K.W., historiquement désintéressé et sans éducation, se réservait le droit de fermer ce joyau muséal (« Coutume man net ! ») et d’installer à sa place un bar à chicha, qui a fait faillite.

Les contemporains étaient parfaitement conscients de l’importance du lieu et le propriétaire Egger von Eggenwald fit même installer un petit monument, un ange de la paix, au milieu du jardin devant la maison. Il l’a également noté dans son journal.

L’adorable ange de pierre classique porte dans ses mains la trompette de la guerre et la palme de la paix.

Lors de la restauration, on aurait pu facilement reconstruire le jardin avec ses haies, ses arbustes et ses remises florales d’origine. Celui-ci avait été entouré d’un mur et on aurait pu créer un refuge silencieux pour les visiteurs à ce carrefour bruyant et très fréquenté, car les documents visuels étaient tous conservés. Seuls, les politiciens et les architectes, dans leur désir de réalisation de soi planifièrent différemment et presque personne ne veut s’installer ici aujourd’hui.

Voilà à quoi ressemblait la pépinière municipale, avec ses annexes grossières et sa construction en verre jusqu’à la restauration en 1990.

Une fois de plus, le monument a dû être sauvé avec l’aide de l’Office fédéral du patrimoine lorsque, en 1975, le maire de l’époque, L.P., qui avait d’ailleurs été le double directeur de l’école, a projeté de démolir la maison et de construire un parking à sa place.

En tant qu’effet secondaire de la paix, un protocole additionnel secret entre l’Autriche et la France stipulait qu’ensemble, la République de Venise, entre autre, devait disparaître et ses territoire, tandis que l’Autriche renonçait au bénéfice de la France à ses possessions rhénanes de gauche. C’était d’ailleurs la seule paix de la période française qui a également apporté des avantages à l’Autriche. Toutes les autres conclusions de paix furent des diktats. En fait, l’accord ne dura pas longtemps, la deuxième guerre de coalition contre la France commençant dès 1799.

(…)

La municipalité de Leoben, dirigée par le maire M. K., s’est donc impliquée de manière méritoire pour commémorer les événements de l’année jubilaire 1997. Il s’agit d’un grand spectacle historique, mais il a fallu surmonter les résistances de groupes dits « pacifiques » qui voulaient considérer cette commémoration historique comme un « jeu de guerre » stupide et coûteux. En vain!

Les plans prévoyaient que des groupes d’associations de toute l’Europe seraient invités à donner une vie fidèle à la connaissance historique du livre. Et cet appel  a été un franc succès. Ces aspirations sont aujourd’hui appelées « reconstitutions », du « reenactment ». Les événements historiques sont rejoués de la manière la plus authentique possible dans l’histoire de la culture et présentés à un public en costumes, en équipement, en armement et en comportement d’époque. L’histoire doit pouvoir être vécue à nouveau. De telles aspirations existaient déjà dans l’antiquité classique et les jeux de la passion médiévale autour de la souffrance et de la mort du Christ tentèrent à leur manière de rejouer cette histoire en toute profondeur d’émotion.

Aujourd’hui, on observe de telles aspirations dans toute l’Europe, mais aussi aux États-Unis. La plupart du temps, ce sont des événements de guerre qui prennent forme de cette façon. On rencontre des légions romaines, des Vikings sauvages, des guerriers des guerres napoléoniennes, des scènes rejouées de batailles célèbres comme Waterloo ou Königgrätz, des soldats de la guerre mondiale défilent et participent à la remontée du Danube en patrouille à la frontière agitée contre les romans. 

En Allemagne, à Landshut, tous les cinq ans depuis 1903, le mariage de la princesse polonaise Hedwig/Jadwiga avec Georg en 1475, est rejoué  avec plus de 2000 personnes strictement costumées selon des principes scientifiques. On les rencontre dans l’image de la rue, on admire les tournois, qui sont montés de manière effrénée, on participe aux festins nocturnes et on finit par admirer le train de mariage somptueux dans toute sa splendeur. Et ce n’est qu’un des exemples d’aujourd’hui. Il faut sans cesse se disputer pour que cette ligne de démarcation entre le spectacle peu scrupuleux et la transmission de l’histoire scientifique ne s’estompe pas. On parle aussi de Living History ou d’Histotainment, avec le plaisir ressenti par ce dernier, qui exprime le divertissement.

L’archéologie expérimentale fournit également de nombreuses bases pour les reconstitutions, les méthodes de l’Antiquité cherchent à recréer des objets comme les armes, les armures, les navires eux-mêmes, en expérimentant les matériaux et les fonctions. En particulier, l’archéologue allemand Marcus Junkelmann a fait ici des travaux de base dans l’étude des réalisations des légions, dans la stratégie maritime des Romains et dans les tactiques de cavalerie.

 

L’adversaire de Napoléon dans cette campagne était l’archiduc Charles, le fils de l’empereur Léopold II, et donc aussi le frère de l’archiduc Jean, le « prince de Styrie » et l’ancien empereur François II (en tant qu’allemand romain et François I d’Autriche après la dissolution de l’Empire). Il fut un chef militaire doué et actif et devait être le premier à vaincre l’empereur Napoléon lors de la bataille d’Aspern et d’Essling, près de Vienne en 1809. Son monument se trouve sur la Place des Héros de Vienne.

Au cours de combats mineurs, il avait dirigé son armée en Haute-Styrie. Ses correspondants et ses compagnons de paix avec Napoléon avaient ensuite pris du galon dans l’armistice de Judenburg et enfin dans les négociations de paix de Leoben. Cependant, il n’avait pas rencontré le Corse, mais s’était précipité à Vienne pour y recevoir ses ordres ultérieurs.

 

Les soi-disant « femmes soldats » jouaient un rôle particulier dans les armées de l’époque depuis l’époque de landsknecht. Il est vrai que parmi celles-ci, il y avait aussi des personnes « honnêtes », les « vivandières ou cantinières », qui vendaient surtout des boissons alcoolisées aux soldats. Parfois, on en voit encore aujourd’hui quand, à côté du tambour-major d’une fanfare, elles sont équipées d’un petit tonneau d’alcool, versant des « schnapsl » aux badauds.

Cependant, la majorité des femmes qui accompagnaient l’armée étaient des épouses ou des fugitives qui avaient pu se mettre à l’abri dans l’armée et qui s’étaient dès-lors rendues utiles avec la cuisine, le nettoyage et la réparation. Bien sûr, il y en avait aussi qui vendaient ce que les soldats entendaient par amour dans les campagnes. Mais d’ailleurs, les « femmes soldats » étaient un élément important et elles se sont également montrées très élégantes et sympathiques durant la reconstitution de Leoben.

(…)

L’approvisionnement en nourriture se faisait à partir de dépôts, mais la plupart du temps, la population paysanne ou les lieux occupés, étaient pillés et des réquisitions brutales s’exerçaient souvent contre les  paysans et les citoyens pauvres. Le cessez-le-feu régnait à Leoben, mais l’armée française se comportait comme une puissance d’occupation victorieuse. En particulier, la division Masséna exigea de grandes quantités de vivres pour les hommes et les chevaux.

Dans les sources, on peut ainsi lire :

« On a demandé 25.000 portions de Brod, 40 demi-départs de vin [En Styrie, 1 startin correspondait a environ 560 litres], 50 sacs de riz ou d’autres plats, 30 bols de foin, 100 sacs de haber. 50 pesées vides, 60 bœufs, dont 30 en un seul coup… On s’est épuisé dans les discussions, mais ça n’a servi à rien, on a dit : « Soit on fait ce qu’on demande, soit la ville est incendiée et pillée. »

(…)

On ne pouvait pas faire beaucoup d’efforts, soit dans des chaudières au-dessus du feu ou frit dans des casseroles de fer ou à la broche. Des boulangeries de terrain ont toujours été établies pour l’approvisionnement en pain principal. Mais la charge principale était entre les mains des femmes expérimentées, qui devaient cuisiner des plats rassasiants pour des centaines, voire des milliers de soldats affamés.

Les pommes de terre étaient encore très rares à cette époque et étaient encore considérées par les gens comme des aliments pour le bétail plutôt que comme des aliments humains.

On mangeait avec la cuillère en bois, directement sur le bûcher, au sol et sur les genoux.

 

Comme l’eau était la plupart du temps polluée et continuait à entraîner des épidémies graves, notamment dans la Ruhr, on buvait le plus souvent du vin qui était toujours réquisitionné en grandes quantités. Une bouteille en bois faisait partie de l’équipement standard d’un guerrier.

Après, le soldat a peut-être fumé la pipe de tabac. Cette nouveauté du Nouveau Monde avait été largement diffusée en Europe, en particulier par les armées, depuis la Guerre de Trente Ans. Ces pipess étaient en argile brûlée et fabriqués par des céramistes spécialisés dans ce domaine. Ils étaient souvent été endommagés en raison de leur long tuyau. On a ensuite cassé le morceau endommagé et elle est devenue de plus en plus courte. Les archéologues modernes en ont trouvé beaucoup.

Durant  la première guerre de coalition, les uniformes de l’armée française étaient encore très hétérogènes. Les guerriers étaient mal équipés, mal armés et mal entraînés, peu soignés et indisciplinés, mais très motivés pour défendre la Révolution et donc la République avec des dents et des griffes etne pas se  soumettre aux ennemis.

(…)

 

Sur des places libres, les Français élevaient aussi des arbres dits de liberté, des cimes de conifères, le plus souvent décorés d’un chapeau jacobin et des trois couleurs. À Leoben, en 1797, il fut perçu comme tel: « Dans tous les camps français, on voyait des arbres de la liberté, mais ils les ont abattus à leur départ ». On dansait aussi le Carmagnole, une danse avec un chant populaire, jouée par la foule grognant même lors d’exécutions avec la guillotine. Aujourd’hui encore, il suffit aux Français d’exprimer de la honte à propos de la mort du roi Louis XVI et de sa femme Marie Antoinette, exécutés sous la giollontine.

Dans le camp, les soldats ne portaient pas le 2×00 ou Tchako, mais des bonnets de camp plus légers.

 

 

 

 

 

Ceux-ci portaient parfois des slogans électoraux personnels comme ici. C’est un mot martial de « République ou mort » !

Les armées portaient à l’époque une tresse en général, qui devait être tressée et entretenue exactement selon les règles.

 

Des symboles brodés ou appliqués ont également donné des informations sur la fonction du guerrier. Ici, c’est un grenadier français en uniforme de parade avec des grenades enflammées sur les trous de frack.

 

 

Il y a un sapeur ou un charpentier que l’on qualifierait aujourd’hui de pionnier. La beireur a également été utilisée pour donner le coup de grâce aux chevaux gravement blessés, qui étaient en grande quantité lors des batailles.

Des soldats français nous ont rencontrés en nombre en 1997.

 

 

 

 

 

 

 

Des grenadiers français magnifiquement ajustés et en uniforme avec de hauts bonnets en fourrure d’ours et la grenade flamboyante sur le bandelier.

 

 

 

 

 

Les officiers de l’infanterie de ligne française étaient marqués d’un pectoral en métal portant comme emblème le liktore de l’époque avec des cintasses (lat. fasces) introduit au XXe siècle par la pop-danse italienne Benito Mussolini comme symbole de domination et pour lequel son idéologie était appelée fascisme. Jusqu’à présent, les communistes et, plus généralement, les gauches se réservent le droit de qualifier de fascistes ceux qui ne suivent pas leur sagesse.

 

 

L’arme standard de l’infanterie, bien sûr, était le fusil. Ils ont eu une course « vilaine », c’est-à-dire sans canon, ce qui a vivement réduit la précision des coups. Mais il n’y a pas eu de tir isolé, c’est l’effet que l’on espérait de la distribution de salves. Le fusil était une chargeuse avant. On transportait de la poudre dans des bouteilles de poudre, mais on l’a ensuite convertie à ce qu’on appelle des cartouches. Une cartouche a d’abord été prélevée sur la cartouche, mais elle n’a rien à voir avec les munitions d’aujourd’hui. C’était une cartouche de papier dans laquelle il y avait une boule de plomb et une bonne dose de poudre. On a mordu la pointe de la gaine, on a vidé la poudre dans le canon, on a froissé le papier en une boule, ce qu’on appelle le pansement à billes, qui devait fabriquer un certain joint de gaz, et on l’a mis dans le canon. La balle de plomb a suivi, puis le tireur a sorti le bâton de fer de la carabine et a serré la charge. Certains voulaient échapper au service militaire, qui était à vie, en se fracant les incisives et en ne pouvant plus mordre la cartouche. Il y a eu de lourdes peines pour ça.

Pour pouvoir utiliser le fusil comme arme blanche pour le combat rapproché, le combattant avait une baïonnette à ses côtés, qui a été mise à sa portée. La baïonnette a été particulièrement entraînée, au tir, seulement la vitesse du magasin entraîné.

 

 

 

Pour tirer, le robinet a été tendu, dans lequel il y avait un silex , juste un morceau de bois. Lors du coup de feu, le robinet a été projeté vers l’avant par un ressort, en actionnissant le caissillon, en brisant le couvercle de sortie de la poudre, en frappant sur lui une étincelle qui mettait le feu à la poudre fine déversée. Celui-ci frappa alors la course et le coup de feu se brisa.

Ici, comme salve d’honneur, un soi-disant « decharge général » par la garde des tireurs de Murau.

 

 

Il y avait aussi l’artille de champ représenté. Leurs canons avaient des tubes en bronze, qui étaient stockés sur une la graisse en bois. On transportait les « morceaux » en les enseignant sur des attelages de chevaux en guise de pourbage, permettant ainsi de changer de position à la vitesse de l’éclair.

Les canons étaient des chargeurs avant. La plupart des balles ont été tirées en pierre, puis en fer. Dans le combat à corps, des charges d’obus fines ont également été brûlées, ce qui a eu des effets terribles sous l’infanterie attaquante.

Les canonniers portaient dans leur poche à hauteur de ceinture sur le dos une soi-disant cartouche, les canons avec des canons croisés, les officiers avec l’aigle antique.

 

 

 

 

Si une boule de canon était coincée dans le tube à cause d’une charge de poudre trop faible, on essayait de la sortir avec une perceuse spéciale.

L’artillerie de l’Ancienne Autriche portait une jupe brun-rouge en uniforme.

 

La musique militaire avait un rôle important à jouer. Elle ne servait pas seulement à encourager ses propres soldats au combat. Ils ont également transmis de nombreux signaux sur le déroulement des combats par des trompettes, chez les Français, par des cornes censées masquer le bruit des batailles. Parmi les plus belles figurent celles de l’armée autrichienne. Ils ont été spécialement composés par Michael Haydn, le frère du grand Haydn. En 1797, alors que l’armée française se rapprochait de plus en plus du cœur de la monarchie, Joseph créa également une messe qui exprime merveilleusement les mondes émotionnels de la population anxieuse. On l’appelle encore aujourd’hui la Missa in tempore belli / » messe sainte en temps de guerre « . Et en même temps, l’hymne impérial a vu le jour.

La banda française a fait une apparition particulièrement magnifique et impressionnante. On s’était depuis longtemps égaré de l’ancienne musique de terrain seulement avec des tambours et des sifflets et on avait adapté pour lui-même la soi-disant « musique turque », c’est-à-dire un ensemble avec de très nombreux instruments en tôle, de chips et de percussions. Au sommet, le tambourmajor marchait avec le bâton avec lequel il signalait le rythme et les mouvements.

Des roulements de tambours et des trompettes fracturantes faisaient écouter les gens quand la chapelle s’approchait ou se mettait en place pour le concert.