Wagram – Combats à Groß-Enzesdorf

Les combats à Groß-Enzersdorf

4-5 juillet 1809

 

C’est dans la nuit du 4 au 5 juillet que le bombardement de la ville commence. Plus de cent pièces, installées dans la Lobau, se mettent à tirer en même temps. Le but est de démolir la ville, de manière qu’elle ne puisse servir de point d’appui aux autrichiens, mais également de couvrir le terrain qui s’étend devant elle (vers Mühlheiten et Wittau) de tant de mitraille que ces mêmes autrichiens (notamment l’avant garde de Nordman), ne puissent y tenir. Le colonel Baste, commandant des batteries, fait tirer sur tous les points où l’on aperçoit des feux. Des milliers d’obus se répandent sur Groß-Enzersdorf, (la population a fuit, de sorte que peu de civils seront tués pendant cette bataille) dont les pièces installées dans l’île, et est rapidement réduite au silence.

En peu de temps, le village est en flamme.

La maréchal Marmont
La maréchal Marmont

Marmont:

« Nos batteries eurent bientôt mis en feu la petite ville d’Enzersdorf, dont les défenses misérables n’avaient aucune valeur et ne présentaient aucun abri »

Girault:

« Bientôt la petite ville d’Enzersdorf, sur les bords du Danube, fût tout en feu, et lorsque le clocher brûla, on y voyait dans l’île comme en plein midi. »

Au même instant, un orage d’une violence inouïe s’abat sur cette rive gauche du Danube, où les troupes de Masséna et Davout commencent à prendre pied. Marmont couvre les ponts sur la rive droite. A 5 heures du matin le 5 juillet, le premier se trouve devant Groß-Enzersdorf, le second, à droite, au-dessus de Wittau.

 

Les remparts de Groß-Enzersdorf
Les remparts de Groß-Enzersdorf

A cette époque, le village est entouré d’un haut mur à meurtrières, précédé d’un remblai formant parapet, comme le raconte Marbot:

« Ce gros bourg, environné d’une muraille crénelée, précédé d’une digue taillée en forme de parapet…tandis que des flèches en terre  couvraient toutes les entrées »

Au matin du 5 juillet, il est massivement occupé par de l’infanterie, une brigade de cavalerie (Nordman) se trouvant à proximité.

Les Français lancent leur attaque vers 8 heures, alors que le village est toujours en flammes. Ce sont les fantassins du 46e de ligne (commandés par Sainte-Croix et Pelet) qui en sont chargés, pendant que la cavalerie de Lasalle enveloppe le village, empêchant qu’on ne lui prête secours. Malgré les pertes subies durant le bombardement, les autrichiens, commandés par le major Daho, repoussent les français. On se bat de maison en maison. Mais les munitions manquent. Les français bientôt pénètrent, par la Kaserntor, jusqu’au coeur du village (vers les restes du Freisingerburg), où de violents combats corps à corps ont lieu. Les défenseurs n’ont que la ressource de s’échapper, par la Raasdorfer Tor. Une centaine d’entre eux sont faits prisonniers.

La plaque commémorative, devant l'église
La plaque commémorative, devant l’église

La prise de Groß-Enzersdorf marque le début de la bataille de Wagram, les Autrichiens étant forcés de ramener la gauche de leur ligne de défense derrière le Rußbach, entre Markgrafneusiedl et Wagram.