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Alphonse-Jean-Baptiste-Louis Vidal de Léry (1787-1861)

Jean -Baptiste-Louis-Alphonse Vidal de Léry, nait, en 1787, d’une famille noble de Pro­vence. Ses aïeux , offi­ciers distingués dans la marine royale, y acqui­rent des grades élevés et étaient tous chevaliers de Saint-Louis.

Deo-Gratias-Nicolas Godinot
Deo-Gratias-Nicolas Godinot

Petit-fils de l’amiral marquis de Chaberl, on le destinait de bonne heure à suivre la carrière de ses ancêtres, pour laquelle il faisait ses études, lorsque la 25e demi-brigade, commandée par le colonel Godinot, vint, à son retour de la campagne d’Italie, tenir garnison à Toulon; le jeune Vidal de Léry, à peine âgé de seize ans, avait une vocation prononcée pour la carrière des armes; le lieutenant général baron de Godinot, alors colonel, qui devint son beau-frère, le décida à s’engager dans son régiment, où il débuta comme soldat, le 16 août 1802.

Ses premières campagnes eurent lieu sur les côtes de l’0céan. Dès 1803, le jeune Vidal de Léry est successivement nommé caporal (le 11 juillet), fourrier (21 juillet), sergent (le 13 septembre), puis il passe au 25e régiment d’infanterie légère le 1er novembre et est promu au grade de sous-lieutenant le 10 du même mois et de la même année.

En 1806, il est fait lieutenant au 45e de ligne, le 11 sep­tembre, et, quelques jours après, aide de camp du général Godinot. Il occupe ce dernier poste jusqu’au 23 juin 1810, époque à laquelle il joignit à ce grade celui de capitaine.

Le général Digeon
Le général Digeon

Le 14 avril 1813, il passe en cette qualité de capitaine-aide de camp, auprès du général de division Digeon, auprès duquel il demeurera cinq ans. Le 3 octobre suivant, il est nommé chef d’escadron au régiment des hussards du Jura et lieutenant-colonel à la suite, le 7 juin 1823, puis, le 7 août 1823, lieutenant-colonel titulaire.

Il sera promu au grade de colonel, le 12 août 1830, et enfin à celui de maré­chal de camp par ordonnance du 12 août 1830.

Pendant cette longue carrière militaire, Vidal de Léry fait de nombreuses campagnes et se distingue maintes fois par son habileté, son sang-froid et sa bravoure. En 1806, il se bat en Allemagne, en 1807 en Pologne; enfin, de 1808 jus­qu’en 1813, en Espagne ; en 1814, il rentre en France et fait partie de l’armée de Lyon ; en 1823, il retourne en Espagne avec la division Bourck dont les principales opérations ont lieu en Galice et en Estramadure.

Il avait assisté à l’affaire de Guntzbourg le 1er vendémiaire an XIV, où il fut blessé très-grièvement d’un coup de feu qui lui traversa la cuisse gauche ; il était au siège de Stralsund, à la bataille de Friedland, et, en Espagne, à la prise de Bilbao (où il fut décoré); aux affaires de Talavera, d’Albuera, de Sa­lamanque, des Arapyles, de Tariffa, à la retraite du camp de Saint-Roch et à la bataille fameuse autant que sanglante de Vittoria, le 21 juin 1813, où il reçoit deux coups de sabre à la tête, dans une charge impétueuse.

16 janvier 1809 – Bataille de La Corogne
16 janvier 1809 – Bataille de La Corogne

Le siège de la Corogne, les combats de Saint-Sébastien, de Puerto-Mirabète le voient également payer de sa personne; mais c’est surtout à Astorga qu’il se distingue, dans une reconnaissance qu’il commande et à la tête de laquelle il surprend l’ennemi et fait 150 prison­niers parmi lesquels se trouvent le maréchal de camp Santiago-Wall, et le chef d’escadron Manuel-Romero ; il fut cité avec distinction, pour cette affaire, dans le 9e bulletin de l’armée et est fait lieutenant-colonel en récompense de sa belle conduite.

Le maréchal de camp, comte de La Rochejaquelein, dans son rapport sur l’affaire de Puerto-Mirabète, sur le Tage, le 30 septembre 1823, le nomme également avec éloge et instruit le ministre de la manière ho­norable dont il a combattu sous ses ordres.

A différentes époques, et, comme justes récompenses de sa bravoure, et de son dévouement au pays, il a été nommé che­valier de la Légion d’honneur le 19 septembre 1808; puis officier du même ordre le 21 septembre 1814; chevalier de Saint-Louis le 15 janvier 1817; chevalier de deuxième classe de l’ordre royal et militaire de Saint-Ferdinand d’Espagne le 18 novembre 1823; il a reçu enfin la décoration de com­mandeur de la Légion d’honneur le 17 juin 1832.

Lors de la retraite de Lyon sur Valence, le général Vidal de Léry, qui était à cette époque chef d’escadron aide de camp du général Pigeon, est envoyé en mission auprès de M. le maréchal Suchet, qui occupe alors Narbonne avec son corps d’armée, rentré de Catalogne, pour l’engager à faire sa jonc­tion avec celui du maréchal Augereau, en position sur la Drôme.

Il arrive la nuit au quartier général, au moment où un officier d’ordonnance, venant de Paris, appor­te au maréchal Suchet l’adhésion de l’armée et l’avènement au trône de Louis XVIII. II rétrograde alors sur Valence; traverse aussitôt un pays tout à fait insurgé, et manque, plusieurs fois, à son passage à Nîmes et Montpellier notamment, d’être victime de son dévouement, car il n’avait été envoyé en mission, que de son consentement, et à l’insu du maréchal Augereau, qu’on soup­çonnait, à cette époque, de trahison.

Vidal de Léry décède à Paris, en 1861, dans sa 74e année.