Trafalgar – Les navires

Voilures

Les éléments de voilure

A Cacatois d’avantH Cacatois de misaine
B Perroquet d’avantI Perroquet de misaine
C Hunier d’avantJ Hunier de misaine
D Grand voile d’avantK Brigantine
E Grand cacatoisM Foc
F Grand perroquetN Foc
G Grand HunierO Foc

 

Armement

Les navires de guerre de la marine à voile de la fin du XVIIIe et le début du XIXe siécle avaient la majeure partie de leur armement disposée en batteries de bordées. Le nombre de canons caractérise alors chaque bâtiment. Par exemple, la flotte de Nelson comprenait des vaisseaux à trois ponts armés de plus de 90 canons, tandis que les énormes navires espagnols Santissima Trinidad et Santa Anna en avaient respectivement 120 et 112.

Le Victory, quant à lui, disposait de 104 canons, sur trois ponts (les canons les plus lourds étant placés sur le pont inférieur pour stabiliser davantage le navire.)

  • batterie inférieure : 30 canons de 32 livres. Ils pèsent chacun 3,5 tonnes (2,75 pour le canon lui-même et 0,75 pour son chariot en bois).
  • deuxième batterie : 30 canons de 24 livres.
  • troisième batterie, sur le pont principal : 22 canons longs de 12 livres et 8 canons courts de 12 livres.

Devant la dunette, sur le pont des gaillards, une batterie plus légère est formée par 12 canons courts de 12 livres et à l’avant du navire se trouvent 2 caronades de 68 livres !

Les canons pouvaient tirer des boulets de 32 livres (14,7 kg), propulsés par une charge de 11 livres (5 kg) de poudre. Cette charge était d’abord introduite dans le tube, avec une bourre, au moyen du refouloir. On introduisait ensuite le boulet, puis une deuxième bourre, pour le maintenir en place. La charge était ensuite percée au moyen d’un poinçon et de la poudre à canon fine introduit dans l’orifice de mise à feu. Le fusil à pierre, destiné à produire l’étincelle mettant le feu à la poudre, était armé. La pièce était alors prête à tirer.

Les canonniers anglais, depuis plusieurs années forts d’une longue expérience à la mer, se révélèrent beaucoup plus rapides dans ces opérations que leurs homologues français, contraints, dans le même temps, à de longues périodes de siège dans les ports français, et tiraient 3 à 4 bordées lorsque ces derniers en tiraient tout juste deux.

La portée était d’environ 300 m, mes navires tiraient leurs bordées lorsqu’ils étaient à très peu de distance de l’adversaire. Dans ces conditions, un boulet pouvait traverser une épaisseur de 70 cm de bois. Pour tirer le plus grand avantage de cette faible distance, les canonniers ajoutaient, au-dessus du boulet, une ou deux boites à mitraille. L’efficacité maximum était atteinte lorsque la bordée était délivrée sur l’avant ou l’arrière du navire adverse, dans le sens de sa longueur : les boulets traversaient alors la totalité du navire, causant de terribles dommages. C’est ainsi que Collingwood délivra sa première bordée sur l’arrière du Santa Anna.

Cet armement lourd était complété, sur chaque navire, par un armement plus léger, disposé sur le pont supérieur ou dans les haubans, allant de la grenade aux mousquets et aux pistolets, servant à mettre hors de combat les officiers et les membres de l’équipage se trouvant sur le pont du navire adverse.

Les tirs de canons déclenchaient des incendies, difficile à éteindre durant le combat, conduisant souvent à la perte du navire. Ce sera par exemple le cas de l’Achille.

 

Les noms des navires

Un grand nombre de vaisseaux espagnols portaient des noms d’origine religieuse : Santa Anna, Santissima Trinidad, Santo Juan Nepomucena.

En Angleterre et en France, on avait une certaine préférence pour les noms se référant à l’histoire ancienne : Mars, Ajax, Agamemnon, Minotaur (anglais), Scipion, Pluton, Hermione, Argus, Neptune (français).

La France révolutionnaire avait également eu recours à des noms plus « héroiques » : le Redoutable, l’Indomptable, l’Intrépide, tandis que les Anglais voulaient faire référence à la taille du navire en le nommant Colossus ou Leviathan.

Trois navires anglais avaient, à Trafalgar, des noms français : le Belleisle, le Tonnant et le Bellerophon : ces unités ou leurs prédécesseurs, avaient été capturés par les Anglais.