Richard Joachim Heinrich von Möllendorf (1724-1816)

Le général Möllendorf
Le général Möllendorf

Richard Joachim Heinrich von Möllendorf naît le 7 janvier 1724, à Lindenberg (Prignitz – au nord de). Il est éduqué à l’académie militaire de Lüneburg. Entré comme page du roi Frédéric de Prusse (le Grand) il participe à la première guerre de Silésie, puis, devenu enseigne au 1er bataillon de la Garde, à la seconde, au cours de laquelle il est légèrement blessé. [1]Frédéric exprimera des éloges à son égard, dans son « Histoire de mon temps », à propos de la façon dont il avait accompagné un convoi.   En 1746, il est promu capitaine au régiment de la Garde. C’est dans ce grade qu’il combat à la bataille de Rosbach [2]Intéressante collision historique, pour celui qui sera soixante ans plus tard, à Iéna ! et à celle de Leuthen., où il gagne l’Ordre du Mérite. En 1758, il est commandeur  du 3e bataillon de la Garde., avec lequel il participe à la prise  de Hochkirch. Deux ans plus tard, il est promis commandeur du régiment de la Garde. Il est aux batailles de Liegnitz (après laquelle il est promu oberst-lieutenant – lieutenant colonel) et de Torgau, où il est fait prisonnier après une action particulièrement brillante. Il est libéré rapidement par échange, et nommé Oberst (colonel). En 1762, le voilà général, alors qu’il n’était que capitaine cinq ans auparavant.

Durant la Guerre de Sept-Ans, il se distingue particulièrement le 21 juillet 1762, à la bataille de Burkersdorf, qui permet aux Prussiens de mettre le siège devant Schweidwitz. Après la signature de la paix, il est occupe différent poste d’inspection de l’infanterie, à Postdam, en Poméranie, enfin à Berlin, dont il est nommé en même temps gouverneur. Il s’y fait particulièrement apprécié des soldats, pour lesquels il plaide pour un traitement plus humain.

Durant la guerre de succession de Bavière [3]1778-1779. C’est la fameuse « guerre des pommes de terre » , il est, sous le commandement du prince Henri, un corps d’armée, et est victorieux le 5 février 1779, à Brür (il y gagne l’Ordre de l’Aigle Noir). Nommé feld-marschall en 1793, il remplace, en 1794, le duc de Brunswick à la tête des troupes prussiennes et saxonnes, sur le Rhin, destinées à protéger Mayence. Le 23 mai, il force, à Kaiserslauten, les Français à la retraite, mais le retour de ceux-ci, en juin.  Möllendorf doit bientôt repasser sur la rive droite du Rhin., le force à reculer lui-même, ce qui met un terme aux hostilités. La paix de Bâle est signée le 5 avril 1795.

Lorsque la guerre reprend, en 1806, entre la Prusse et la France, le quinquagénaire Möllendorf est cependant encore physiquement en pleine forme. Mais psychiquement, ses capacités sont devenues insuffisantes pour faire face aux responsabilités et aux tâches que l’on attend d’un feld-marschall. Ayant grandi avec les méthodes de guerre du dix-huitième siècle, il n’en avait pas, de plus, assimilé toutes les nouveautés. Face aux projets de réorganisation, il prend une position réservée. Il accompagne donc l’armée dans cette campagne, sans avoir de commandement. A Auerstaedt, il est aux côtés du Roi, parvient, après la défaite, à rejoindre, avec une partie de l’armée, Erfurt où, du fait de la capitulation (aux négociations de laquelle il ne participe pas, car malade), il est fait prisonnier de guerre. Il est rapidement libéré sur parole et se rend à Berlin (dont il est jusqu’au mois de septembre 1808 le gouverneur), où Napoléon le traitera avec respect, le faisant même, plus tard, Grand-Croix de la Légion d’honneur (ce qui lui vaudra des critiques).

Richard Joachim Heinrich von Möllendorf s’éteint le 28 janvier 1816, à l’âge vénérable de 92 ans, à Havelberg, où il s’était retiré.

 

References

References
1Frédéric exprimera des éloges à son égard, dans son « Histoire de mon temps », à propos de la façon dont il avait accompagné un convoi.
2Intéressante collision historique, pour celui qui sera soixante ans plus tard, à Iéna !
31778-1779. C’est la fameuse « guerre des pommes de terre »