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Promenades Impériales – Vienne (Autriche) – Le centre historique

Nous commencerons notre visite, cela va de soi, par le cœur historique de la ville (la « City » comme aiment le dire les Viennois), c’est à dire le 1er arrondissement, et plus particulièrement par la place Saint-Étienne (Stephansplatz), dominée par la cathédrale (die « Steffl ») et son unique tour. En 1809, durant les batailles d’Essling (attention ! ici on ne parle que d’Aspern !) et de Wagram, des postes d’observations furent installés.

 

La cathédrale Saint-Étienne (photo Ouvrard)

C’est ici que prend place, le 21 janvier 1815, devant l’ensemble des participants au Congrès de Vienne, à l’initiative du prince de Talleyrand, représentant de Louis XVIII, la cérémonie à la mémoire de Louis XVI. Isabey et Moreau ont dessiné le catafalque, érigé au centre de la nef, et flanqué de statues de plâtre représentant la France, l’Europe, la Religion et l’Espoir.

C’est l’évêque de Vienne, Sigismond Anton Hohenwarth qui officie. Sigismond von Neukomm, élève de Joseph Haydn et maître de chapelle de Talleyrand (qui a eu l’idée de cette célébration), a composé un requiem; le testament du roi décapité est lu par le curé français de l’église Sainte-Anne, qui prononce également le sermon.

Le Stock im Eisen (photo Ouvrard)

Au coin de la place, au début de la Kärtner Strasse, se trouve toujours le célèbre Stock-im-Eisen  (littéralement : Tronc dans le fer), ainsi nommé parce qu’au XVIe siècle, les apprentis serruriers venaient y planter un clou, avant de quitter la ville pour faire leur tour d’Autriche. En 1809, les soldats de la Grande Armée en firent autant, comme se le rappelle le musicien Philippe Giraud dans ses Mémoires.

Faisons un petit détour par la Rotenturmstrasse, jusqu’à la Bäckerstrasse. Au n° 8 se trouve l’ancien hôtel Seilern (1722),avec sa façade baroque, à la manière de Hildebrand, où Germaine de Staël habita en 1808. Au bout de la rue, la Dr Ignaz Siepel-Platz, où se trouve l’ancienne Université des Jésuites. Une plaque rappelle le souvenir d’un de ses plus célèbres élèves, Franz Schubert qui, de 1808 à 1813, étudia ici.

Un peu plus loin se trouve la Grünangergasse. Au n°1 se trouve la Neubergerhof. Ici séjourna, en 1805, le maréchal Oudinot, lorsque, blessé gravement à Hollabrunn, il fut ramené à Vienne. Il ne put donc participer à la bataille d’Austerlitz. C’est lui qui annonça aux Viennois la paix de Presbourg.

Revenons à la Kärtner Strasse, et empruntons la en direction du Ring. Sur la droite, nous trouvons bientôt le Neuer Markt. Là où se trouve aujourd’hui l’hôtel Ambassadeur, s’élevait, jusqu’en 1897, le Mehlgrube, immeuble monumental construit (1698), sur des plans de Fischers von Erlach, à l’emplacement d’anciens dépôts municipaux. Le Mehlgrube accueillit, à partir de 1725, de nombreux bals et concerts : le jeune Mozart y fit preuve de ses talents, en 1785 et 1786. Le 20 octobre 1814, la municipalité de Vienne donnent ici un grand bal en l’honneur des participants au Congrès de Vienne. Elle récidive le 17 novembre, et le tsar Alexandre Ier est pris de malaise dans la soirée.

Tournons à gauche, dans la Johannesgasse, afin d’admirer, au n° 5, la très belle façade du palais Questenberg-Kaunitz (1701 – 1723).

Facade du palais Kaunitz (photo Ouvrard)
Le grand escalier du palais Kaunitz (photo Ouvrard)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il abrita l’ambassade de France de 1802 à 1816. Durant l’époque napoléonienne, séjournèrent  ici : Talleyrand du 23 septembre 1814 au 10 juin 1815, lors du Congrès de Vienne ; le général Rapp, ainsi que le général Antoine Andreossy, gouverneur de la ville de Vienne, en 1809.

Continuant notre route par la Seilergasse, que nous empruntons sur la droite, nous atteignons la Schwarzenberg Strasse, prolongée, au-delà du Ring, que nous traversons, par la Schwarzenberg Platz, dominée par la statue équestre du Feldmarschall Charles Philippe, prince Schwarzenberg (1771 – 1820), commandant en chef de l’armée principale des Alliés à la bataille de Leipzig (1813). La statue en bronze est l’œuvre du sculpteur Ernst Julius Hähnel (1867).

De l’autre coté de la place, le palais qui porte son nom et qui fut sa propriété, le palais Schwarzenberg. Derrière celui-ci, un peu à gauche, le long du Rennweg, le Belvédère et ses deux palais (inférieur et supérieur)

Au milieu de la place, nous empruntons, sur notre droite, la Lothringerstrasse, qui nous permet d’atteindre, niché au pied de la cathédrale Saint-Charles, le musée de la ville de Vienne (Historisches Museum der Stadt Wien , Karlsplatz n° 4).

C’est au 2e étage que se trouvent les souvenirs de l’époque des guerres révolutionnaire et napoléoniennes dont

  • les bustes ou portraits de François II (Johann Lampi), de l’archiduc Charles (Johann Martin Fischer), du prince Clemens Metternich (Joseph Anton Courigier), du maire Stefan von Wohlleben (Johann Lampi), de la célèbre mémorialiste Karolin Pichler (Carl von Sales)
  • un ensemble d’objets militaires (dans une vitrine) : sabre, chapeau d’officier, épaulette, casque giberne ainsi qu’une écharpe de drapeau, offerte, en 1808, par l’archiduchesse et future impératrice Marie-Louise,
  • 13 fusils de la milice – modèle 1798
  • un modèle en bronze du monument de l’archiduc Charles (Fernkorn)

des peintures ou gravures, témoins des évènements

de 1797 : Présentation du rassemblement de la levée de Vienne sur le Glacis le 17 avril 1797 (gravure en taille douce de Josef Eder)

de 1805 : Parade de la milice bourgeoise à Am Hof (Weindl, d’après Hegl)

de 1809  : Le Passage du Danube (Johann Lorenz Rugendas), la canonnade de Vienne (Benedikt Piringer), le Soin aux blessés sur la Landstrasse après la bataille d’Aspern (P. Gross),

de 1814 et 1815 : Parade militaire au Prater, le 18 octobre 1814, gravure reproduisant le célèbre tableau d’Isabey sur le Congrès de Vienne, une lithographie coloriée de Rugendas représentant la bataille de Waterloo

un tableau représentant le duc de Reichstadt au milieu de la famille impériale d’Autriche (Leopold Fertbauer 1826)

  • une vitrine avec diverses médailles commémorant : la Paix de Vienne, le mariage de Napoléon Ier et de Marie-Louise, la Naissance du Roi de Rome, Médaille de Napoléon II, le Congrès de Vienne
  • une vitrine présentant, parmi des objets en porcelaine ou en verre, un gobelet au portrait de duc de Reichstadt, en uniforme d’officier hongrois, d’après le tableau de Daffinger, et un portrait en buste, sur porcelaine d’Augarten, du duc de Reichstadt, en vêtements civils, également d’après Daffinger

Nous reprenons notre chemin, empruntons bientôt le Ring, laissons l’Opéra sur notre droite, et continuons vers la Hoftor, longeant ainsi le Burggarten, et les statues de Goethe (oeuvre de Edmund Hellmer – 1900), et de Schiller (Johann Schillings – 1876), cette dernière située de l’autre coté du Ring, sur la Schillerplatz.

Comme son pendant le Volksgarten, de l’autre coté de la Burgtor, le Burgarten fut dessiné sur l’emplacement des remparts, que l’on vous dira détruits en 1809 sur les ordres de Napoléon. En fait, seuls les bastions furent, en partie, détruits.
Durant l’occupation de 1809, la censure fut supprimée et les œuvres de Schiller de nouveau présentées.

Passant sous la Burg Tor, nous pénétrons sur la Helden Platz (place des Héros) au centre de laquelle domine la statue équestre représentant l’archiduc Charles à la bataille d’Aspern (Essling), tenant à la main le drapeau du 15e régiment d’infanterie Zach, qu’il conduisit au feu. La statue en bronze est l’œuvre du sculpteur Anton Dominik Fernkorn (1860), qui réalisa également le célèbre Lion d’Aspern.

Statut équestre de l’archiduc Charles, sur la place des Héros (photo Ouvrard)

Congrès de VIENNE (septembre 1814-juin 1815). Les puissances alliées, après avoir vaincu Napoléon et réglé le sort de la France, ne pouvaient ni ne voulaient ramener purement et simplement l’Europe à ses cadres politiques et territoriaux d’avant la Révolution. Un certain nombre de décisions de principe avaient déjà été prises lors de la signature (30 mai 1814) du premier traité de Paris, qui rétablissait la paix et ramenait la France à ses limites de 1792; six articles secrets y stipulaient notamment que le sort des territoires récupérés serait réglé dans un congrès « et sur les bases arrêtées par les puissances entre elles », et cette distribution était esquissée à grands traits, conformes, du reste, à ce qui avait été admis dans les discussions antérieurement tenues à Langres, au mois de février. Toutefois, il restait à préciser et mettre en forme cette esquisse, et aussi à régler bon nombre de questions restées en suspens. Tout cela devait être l’œuvre du grand congrès général où l’on se donnerait au moins l’apparence de consulter les intéressés. Metternich, comme ministre de l’empereur d’Autriche, fut le principal metteur en scène de cette grande représentation qui se tint à Vienne d’octobre 1814 à juin 1815. Pour occuper les centaines de princes et de diplomates réunis dans la capitale autrichienne, se succédèrent revues militaires, représentations théâtrales, concerts, bals, fêtes de tous genres, si bien que le vieux prince de Ligne sut y trouver l’occasion d’un de ses derniers bons mots : « Le congrès ne marche pas, il danse. »

Passant sous les arcades, on atteint ensuite l’Alte Hofburg (Ancienne Hofburg). Ici, nous visiterons :

a) Les appartements impériaux (Kaiserliche Appartments), entrée à gauche dans la rotonde.

  • aile de la chancellerie : cabinet des trabans , ancienne chambre à coucher du duc de Reichstadt
  • appartements de l’impératrice Élisabeth :  dans le grand salon, œuvre de Canova, représentant Élisa Bonaparte en muse, à l’âge de trente et un ans (offert à l’Empereur François II).
  • appartements où le tsar Alexandre I habita lors du congrès de Vienne.
  • dans  la « Silber Kammer », service de table en vermeil, avant appartenu au vice-roi d’Italie, Eugène de Beauharnais, lorsqu’il se trouvait à Milan.

b) Le trésor du palais impérial (Schatzkammer –  entrée dans la cour des Suisses (Schweizerhof ).

  1. salle 4 : portrait de l’empereur François Ier par Amerling (1832).
  2. salle 9 : souvenirs napoléoniens
  • le célèbre berceau d’apparat du roi de Rome Prud’on, Roguier, Odrot, Thomire), en vermeil, nacre et velours, pesant deux cent quatre vingt kilogrammes et offert par la ville de Paris en 181
Le berceau du roi de Rome (photo Ouvrard)

Quatre pieds en forme de cornes d’abondance, sur lesquels prennent appui des génies ailés symbolisant la Force et la Justice, servent de support à la cage du berceau. Celle-ci est ajourée de colonnettes de nacre, où sont accrochées des abeilles dorées et à travers lesquelles on aperçoit un capitonnage de velours rouge. Sur chaque côté se trouve un bas-relief représentant le Tibre et la Seine avec les armoiries de Rome et de Paris. Au pied du berceau, un jeune aigle admire l’enfant; à l’opposé une niche, également capitonnée de velours rouge, sert d’appui à un globe terrestre avec l’inscription «offert par la ville de Paris l’an 1811». Au-dessus de la niche, une Victoire ailée tient à bout de bras deux couronnes superposées de lauriers et d’étoiles d’où descendent des voilages de soie à crépine d’or. Une des étoiles, plus grande, est celle de Napoléon avec son chiffre. Marie-Louise fit venir ce berceau en Autriche en 1814 (Philippe de Moustier).

  • deux miniatures sur ivoire, du peintre Isabey (1810) représentant Napoléon et Marie-Louise,
  • un portrait en pied de Marie-Louise par Gérard (1812)
  • un portrait de Napoléon en roi d’Italie, par Appiani (1805) (on le distingue sur la photo ci-dessus)
  • un coffre à bijou de Marie-Louise (Brennais/Dupré – 1810)

À la Hofburg logèrent, en 1809, l’Intendant général Daru, le maréchal Bernadotte, les ministres Champagny et Maret. Le roi Maximilien de Bavière y pris logis pendant le Congrès de Vienne.

Dans la cour intérieure de la Alte Hofburg, une statue en pied représente l’empereur François I d’Autriche , le… beau-père de Napoléon !

Statue de l’empereur François (II – I) (photo Ouvrard)

De la Heldenplatz, il n’y a qu’un pas jusqu’à la Ballhaus-platz (Ballhaus signifie Jeu de Paume – il en existait un un peu en face de la Minoriten Kirche), l’un des centres politiques du pays, puisque c’est là que se trouve, notamment, la Chancellerie fédérale.

En 1809, Theobald Bacher, directeur de la police de Napoléon , y a ses bureaux. Durant le Congrès de Vienne (septembre 1814 – Juin 1815) :

  • au n° 1 demeurait le tsar Alexandre Ier ,
  •  au n° 2, siégeait la Chancellerie, dirigée par Metternich. Il y donnera de nombreuses réceptions (les « lundis » de Metternich)

Nous quittons la Hofburg par la Michaeler Platz. Au n° 5 de la Herrengasse se trouve le palais Wilczek. Ici habitèrent :

  • Franz Grillparzer (1791 – 1872), écrivain et directeur des archives de la Cour ;
  • Joseph von Eichendorf (1788 – 1857),  écrivain allemand, ayant participé à la « Guerre de Libération » (volontaire au corps de Lützow)

Au coin du Kohlmarkt (n° 11) une plaque rappelle que Joseph Haydn habita sans cette maison, plusieurs années à partir de 1750.

Nous prenons à droite l’Augustiner Strasse, longeant les bâtiments du Manège d’Hiver (où évolue la célèbre École Espagnole de Vienne – entrée par la Josefsplatz).

Il fut le siège de nombreux évènements festifs durant le Congrès de Vienne, comme la représentation de l’opéra Samson, de Haendel, ou le célèbre Carrousel du 23 novembre 1814.

Au-dessus, les Redouten-Säle (qui ont été gravement endommagées par un incendie le 27 novembre 1992 – on ne visite pas).

Le 29 novembre 1814, Ludwig van Beethoven donne ici un concert devant tous les monarques présents à Vienne et six mille spectateurs (!) Au programme, la Septième Symphonie, la Bataille de Wellington à Vittoria (Antoine Salieri dirige la canonnade, Johann Nepomuk Hummel les percussions, tandis que le jeune Meyerbeer s’occupe de la machine à faire le tonnerre !) ainsi que, en première audition, la cantate Der glorreiche Augenblick (le glorieux moment). Cette oeuvre vaudra au musicien, à la fin de la même année, le titre de « bourgeois honoraire de la ville de Vienne ». Le concert est un triomphe, même si la symphonie de Beethoven n’a pas fait grande impression, et est répété le 2 décembre.

 

Josefplatz

Statue équestre de l’empereur Joseph I, sur la Josefplatz (photo Ouvrard)

C’est d’ici que partit la célèbre sortie en luges, le 22 janvier 1815

Cette sortie avait été préparée de longue date par la Cour, mais avait du être plusieurs fois reportée en raison du mauvais temps. Un magnifique cortège, composé de 35 traîneaux de bois et d’or, aux banquettes de velours rouge à pompons dorés, escortés militairement, quitte, d’abord à petite allure, la Josefplatz, traversant la ville, pour ensuite prendre le galop en direction de Schönbrunn, où les attend un grand bal. Une fanfare ouvre la marche, le cortège est mené par le prince Trauttmanndorf, maître de cérémonie. Puis viennent l’empereur accompagnée de la tsarine, le tsar et la princesse Auersperg, le roi du Danemark et la grande duchesse de Weimar, le roi de Prusse et la comtesse Julie Zichy. La tsarine et les sœurs du tsar sont habillées d’hermine, de hautes toques de fourrure et portent des broches en brillants. Les hommes sont bien sûr en uniforme. Les chevaux, la tête ornée de plumes d’autruche, sont protégés du froid par des peaux de tigre

N° 5, palais Pallavicini, ayant appartenu au financier Fries (il décèdera à Paris, ruiné, en 1826), avec ses quatre cariatides dues à l’architecte Zauners. Le général Mériage y élu domicile en 1809.

Le palais Pallavicini, sur la Josefplatz (photo Ouvrard)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

N° 7, église des Augustins (Augustinerkirche – entrée par la Josefsplatz).

Le mausolée de l’archiduchesse Christine dans l’église des Augustins (Photo Ouvrard)
Le mariage par procuration de Napoléon et Marie-Louise en l’église des Augustins. (estampe originale)

 

 

 

 

 

 

 

C’est dans cette église, réservée aux mariages de la famille impériale, que fut célébré le 11 mars 1810 (c’est un dimanche, seul jour de la semaine où, durant le Carême, il soit permis de marier) le mariage religieux de Marie-Louise et de Napoléon, représenté en la circonstance par l’archiduc Charles. Le cortège, qui a été formé dans les appartements impériaux, est passé par le cloître, tendu de vert. L’ordre est précis : fourriers de la Cour, pages, fourriers de la Chambre, écuyers tranchants, chambellans, conseillers intimes, ministres, grands dignitaires, puis les archiducs, deux par deux, le prince de Neuchâtel, le maréchal Berthier (arrivé le 4 mars), l’archiduc Charles, l’Empereur François, enfin l’Impératrice tenant Marie-Louise par la main. Les deux « époux » se passent mutuellement l’anneau au doigt. Mais 12 alliances de différentes tailles ont été préparées pour Marie-Louise, car on ne connaît pas la taille de l’annulaire de Napoléon. Elle les emportera à Paris, lorsqu’elle quittera Vienne, le 13 mars.

Dans l’église :

  • à droite, somptueux tombeau de l’archiduchesse Marie-Christine, fille préférée de Marie-Thérèse, dernière gouvernante des Pays-Bas, qui avait dû fuir à l’approche des armées révolutionnaires. En 1805, son époux, le duc Albert de Saxe-Teschen, fit élever ce monument par le sculpteur Canova;
  • un peu après, sur la droite : chapelle des cœurs (Loretto Kapelle – visite seulement le dimanche matin, après l’office solennel, ou sur rendez-vous), avec 54 urnes contenant les cœurs des Habsbourg ; celle contenant le cœur du roi de Rome est reconnaissable par un ruban tricolore qui entoure l’urne.
Les urnes contenant les cœurs de la famille, dans la Chapelle Loretto (photo Ouvrard)

 

 

 

 

 

 

 

 

Puis nous arrivons sur l’Albertina Platz. Le palais Albertina  doit son nom au prince Albert von Sachsen-Teschen, oncle et père adoptif de l’archiduc Charles.

Le palais Albertina (Photo Ouvrard)

Lorsqu’il meurt, le 10 février 1822, à l’âge de 84 ans, le duc Albert de Saxe-Teschen laisse derrière lui ce qui constitue encore l’une des plus grandes collections de dessins et de gravures du monde.

Il était né le 11 juillet 1738, fils du prince de Saxe Auguste II, futur roi de Pologne, et de l’archiduchesse Marie-Josèphe de Habsbourg. Le 8 avril 1766, il épousa la fille préférée de Marie-Thérèse, Marie-Christine, pour qui il commença ses collections.

Il y a actuellement à l’Albertina, environ 60.000 dessins et un million de gravures.

C’est dans ce palais que mourût l’archiduc Charles, le 30 avril 1847. En 1809, le maréchal Lannes puis le général Oudinot y séjournèrent.

Le palais renferme aussi le musée Goethe. Objets, lettres, souvenirs, dessins, statues et éditions originales retracent la vie et l’œuvre du grand écrivain allemand.

A peu près en face se trouve le palais Lobkowitz ( Lobkowitz Platz 2 ), au XVIIIe siècle, un des centres de la vie musicale de Vienne.

Le palais Lobkowitz (Photo Ouvrard)

La première audition de la symphonie « Héroique » de Ludwig van Beethoven, eut lieu ici, en 1803.

Masséna s’y établi en 1809, remplacé quelque temps plus tard par Davout. Le général Escorche de Sainte-Croix s’y repose de ses blessures.

 

 

 

 

La crypte des Capucins

Par la Tegetthofstrasse, nos arrivons à la place Neuer Markt, à l’un des angles de laquelle se trouve la Crypte des Capucins (Kapuziner Gruft), accolée à l’église du même nom (Kapuziner Kirche).

L’église des Capucins (Photo Ouvrard)

Dans la crypte reposent cent quarante-six membres de la famille impériale des Habsbourg. On dit que Napoléon y vint un soir, à la lueur des bougies, se recueillir devant le tombeau de la Grande Marie-Thérèse.

Dans le Franzensgruft se trouvent :

  • L’empereur d’Autriche François Ier et ses quatre épouses
  • Élisabeth Wilhelmine de Wurtemberg, première épouse
  • Maria Theresa Karoline de Sicile, deuxième épouse
  • Marie-Louise d’Este, troisième épouse
  • Karoline Auguste de Bavière, quatrième épouse

Jusqu’en 1940, se trouvaient dans cette crypte, à gauche du tombeau de son grand-père, celui du duc de Reichstadt et à droite, celui de sa mère Marie-Louise. Ce dernier est maintenant dans la Neue Gruft et celui de Napoléon II a été ramené, en 1940, aux Invalides.

Dans le Toskanagruft, tombeaux des membres de la famille impériale ; parmi ceux-ci :

  • Prince Anton , frère de l’Empereur, grand maître de l’Ordre des chevaliers teutoniques en 1805.
  • Prince Ludwig , frère de l’Empereur, officier dans l’armée autrichienne, il commandait le 5e corps à Wagram.
  • Ferdinand Karl d’Este, oncle de l’Empereur et son épouse Maria Beatrix d’Este.
  • Maria Karoline , sœur de Marie-Antoinette, reine de Naples dépouillée de ses États par les Français.

Dans la Neue Gruft:

  • Rudolf , frère cadet de l’Empereur, archevêque d’Olmütz, protecteur de Beethoven.
  • Charles, frère de l’Empereur, le héros d’Aspern, et son épouse : Henriette de Nassau.
  • L’impératrice Marie-Louise; son tombeau (reconnaissable par un petit bouquet de violettes qui s’y trouve en permanence), est en bronze, décoré sur les cotés de couronnes de lierre et au pied et à la tête d’une tête de lion tenant un anneau dans la gueule. Il porte l’inscription : »MARIA-LUDOVICA/A.A. PARMAE-PLALENTIAE-VASTALLAE-DUX/NAT- VONDOBONNAE DXII DECEMBRIS MDCCXC/NAPOLEONI-TUNCTGALLE-IMPERATORI./CONNUBIO-IUNCTA- DXI-MARTII-MDCCCX/VIDUA A.D.V.MAII MDCCCXXI/MORTA PARMAE D XVII DECEMBRIS MDCCCXLVII/HIC. RESQUIESCIT »

Au n°8 de la place, une plaque indique qu’ici naquit, le 15 avril 1744, le feldmarschal Charles von Schwarzenberg (le palais original fut démoli à la fin du XIXe siècle)

Plaque en souvenir de la naissance du maréchal Schwarzenberg (Photo Ouvrard)

Par le Graben et le Kohlmarkt, nous rejoignons maintenant la Wallnerstrase. En 1809, lors du bombardement de la ville, les toits des palais furent gravement endommagés. On verra :

  • au n° 4, palais Estherazy, où séjournèrent les maréchaux Berthier et Bessières
Le palais Esterhazy (Photo Ouvrard)
  • au n° 8, palais Caprara-Geymüller, qui fut la première ambassade de la France républicaine à Vienne et dont le général Bernadotte fut le premier représentant. Dans la soirée du 13 avril 1798, l’apparition du drapeau tricolore au balcon de l’ambassade provoque une soulèvement populaire, deux jours après notre ambassadeur doit quitter Vienne. Une rue voisine la Fahngasse- rue du Drapeau – rappelle cet événement .
La palais Caprara-Geymüller (Photo Ouvrard)

Un petit détour nous amènera à la Minoriten Kirche (c’est l’église des Italiens de Vienne).

La Cène, dans la Minoritenkirche (Photo Ouvrard)

A l’intérieur, à gauche de l’entrée, une reproduction en mosaïque, en grandeur nature, de la Cène de Léonard de Vinci, commandée à Giacomo Raffaelli par Napoléon. Elle resta cependant à Milan, jusqu’à ce que François Ier en fasse l’acquisition. Prévue alors pour le Kunsthistorische Museum, elle trouva finalement place dans cette église.

De là, par la Herrengasse, nous rejoignons le Freyung , bordé d’un coté par la Schottenkirche (Église des Écossais).

La Schottenkirche (Photo Ouvrard)

Le 15 juin 1809 a lieu le service funèbre de François Joseph Haydn, le célèbre compositeur, mort le 31 mai précédant. Dans l’assistance, en particulier, Vivant-Denon, ainsi que le commissaire aux guerres Henri Beyle, le futur Stendhal. Impressionné, ce dernier décide d’écrire un livre sur Haydn, Lettres sur Haydn, qui sera sa première oeuvre (1814).

Par la Schottengasse, nous atteignons rapidement le Schotten Ring, que nous descendons vers le Donau Kanal. Bientôt, après la Bourse, la Deutschmeister Platz, sur laquelle se dresse le monument élevé à la mémoire des combattants autrichiens. De part et d’autre de la statue centrale, se trouvent les statues:

 

Le monument aux Deutschmeister (Photo Ouvrard)
  • d’un grenadier, avec la mention « 1809 »
  • d’un fantassin secourant un blessé, avec la mention « 1814 »

Longeant le canal du Danube, nous retrouvons bientôt le Stuben Ring, où se dresse la statue équestre du Feldmarschall Josef Radetzky , oeuvre de Kaspar Zumbusch (1891).