Ordre de l’armée de réserve.
Au quartier général à Mayence, le 30 mai 1807.

Il parvient des rapports fréquents à son excellence monsieur le maréchal KELLERMANN sur des militaires ne pouvant pas suivre leurs colonnes et qui même sont obligés d’entrer à l’hôpital parce qu’ayant des souliers trop courts ou trop étroits, ils sont gelés dans la marcher et souvent blessé ce qui provient du peu de soin qu’on apporte dans les corps soit dans les dimensions qu’on y donne dans la confection, soit parce que l’on ne les fait pas essayer aux soldats lorsqu’on fait la distribution des souliers.
Pour remédier à un abus aussi préjudiciable au bien du service, il ordonne ce qui suit :
Chaque fois qu’il y aura une distribution de souliers soit au magasin des corps, soit au magasin de Mayence, soit à tout autre magasin de l’armée, chaque soldat essayera les souliers avant de les recevoir et pour peu qu’il ne se trouve gêné dans ceux qui leurs seront présentés, il lui en sera de suite donné d’autres qu’il essayera également jusqu’à ce qu’il s’en trouve qui soient adopté à son pied et qui ne le gêne pas.
Il y aura toujours un officier présent aux distributions. Tout officier d’habillement ou garde magasin qui voudront bien (donner) les soldats à recevoir des souliers sans les essayer, sera mis aux arrêts forcés en attendant que monsieur le maréchal à qui il en sera rendu compte sur le champ, ait prononcé définitivement.
A l’arrivée de chaque détachement à Mayence, monsieur le maréchal ordonne que l’inspection des souliers soit faite par un officier qui désignera à cet effet et qui fera essayer devant lui les souliers à tous les soldats composant le détachement et s’il s’en trouve qui soient trop courts ou trop étroits, le commandant du détachement sera sévèrement puni. En conséquence, les commandants de détachement avant de partir de leurs dépôts auront soin de faire essayer les souliers distribués aux soldats de leur détachement.
Le présent ordre sera tous les dimanches à la tête des compagnies, il sera affiché dans les magasins des corps et dans les magasins de l’armée, soit à Mayence, soit autre part. chaque fois qu’il sera fait des distributions de souliers, l’officier chargé de la distribution dans les magasins de l’armée en fera lecture aux soldats à qui ils devront être distribués avant que la distribution commence.
Messieurs les officiers généraux employés près les troupes tiendront strictement la main à l’exécution du présent ordre. Monsieur le commandant ordonnateur en chef y tiendra également la main en ce qui le concerne. Il donnera l’ordre aux commissaires des guerres, sous ces ordres, les instructions nécessaires pour que les gardes magasins sous leur police, s’y conforment exactement.
Le lieutenant GROSS du 111ème régiment d’infanterie commandant l’escorte de l’aigle du 3ème bataillon de ce corps s’étant permis de fumer à la tête de cette escorte et pendant la marche pour aller chercher l’aigle, a été condamné par son excellence le maréchal KELLERMANN à 8 jours d’arrêts forcés. Monsieur le maréchal fait connaître cette punition à l’armée pour que de pareille indécence ne se renouvelle plus.
Signé au registre l’adjudant commandant sous-chef de l’état-major général signé : Martial THOMAS.
Pour copie conforme
Le général commandant le département du Bas-Rhin signé : HARTY