Naoléon et la Pologne – Lettres de maréchaux
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“Pour Murat, bien sûr, il n’y avait pas de doute : ce roi, ce serait lui. Voila, Sire, la vérité, et lorsque Votre Majesté viendra à Varsovie, elle se convaincra que tel est le vœu bien prononcé de tous les grands nobles et riches propriétaires, et que toutes les autres classes sont tellem…”
Lettres de maréchaux à propos de la Pologne
(In « Le général Colbert – Tradition, souvenirs et documents touchant sa vie et son temps. » Paris 1888.)
Le maréchal Lannes à l’empereur
Devant Thorn, 18 novembre.
D’après tout ce que je vois, et tous les renseignements qui me sont parvenus, la Pologne est composée de deux classes d’habitants: la première est très riche et par intérêt ne peut se séparer du roi de Prusse; la seconde, et c’est la plus nombreuse, tient le milieu entre l’homme et la brute; ce sont des êtres sans aucune espèce d’énergie. Je prie Votre Majesté de croire avec confiance aux renseignements que je lui donne sur cette nation. Je suis bien convaincu que si on veut chercher à la soulever, au bout de quinze jours, elle sera plutôt contre nous que pour nous. Je suis fâché, Sire, qu’on juge l’esprit polonais dans les grandes villes; il faut considérer plutôt la misère et l’avilissement des campagnes.
Lannes.
Dans une autre lettre du 17 novembre, datée de Bromberg, le maréchal Lannes avait écrit :
D’après les conversations que j’ai avec les Polonais, je suis presque convaincu qu’il sera impossible de remuer la Pologne.
Le Maréchal Davout à l’empereur.
Sompolno, 18 novembre.
Le général Dombrowski ((
Jean-Henri Dabrowski, dit Dombrowski (1755 – 1818)
)) est plein de bonne volonté, mais il a peu de tête et de mémoire, il ne sait rien. Il s’en faut de beaucoup qu’il jouisse dans ces pays de la considération de Kosciusko ((Tadeusz Andzej Bobawentura Kosciuszko (1746 – 1817). En fait, Napoléon n’arrivera pas à se l’attacher)) dont le nom est dans toutes les conversations. Il parait que les députés de Varsovie que j’avais autorisés à aller dtrouver Votre Majesté à Küstrin((Napoléon y passe la nuit du 25 au 26 novembre 1806)) n’y ont point été, par crainte du général Dombrowski: il y a dans tout cela de petites passions et d’anciens souvenirs de partis
J’ai rempli les intentions de Votre Majesté. Je n’ai rien écrit, mais j’ai cherché à monter les Polonais. Suivant les rapports de tous les partis, l’esprit des bourgeois, des petits nobles et du peuple, est très monté. La grande noblesse fait des vœux, mais seulement elle est timide; cependant, il y a quelques exceptions
Davout.
Le maréchal Murat à l’empereur.
Varsovie, 28 novembre 1806.
Les Russes ne sont plus si fanfarons ; un de mes aides de camp, que j’ai envoyé ce soir à Praga pour savoir si ce faubourg était évacué, les a trouvés extrêmement polis ; ils ne veulent plus nous manger; ils ne cessent de se déchaîner contre les Prussiens, et disent qu’ils arrivent toujours trop tard. Un de ces jours ils ont eu une terreur panique: tout le monde fuyait, et le comte Potocki ((Stanisław Kostka Potocki (1755 – 1821))), chez qui je suis logé, m’assure avoir fourni à lui seul cent cinquante voitures pour les équipages. Il est resté, à ce qu’on m’assure, dans la ville au moins deux mille déserteurs polonais qui se sont cachés dans les maisons et n’ont pas voulu passer la Vistule. Je dois citer à Votre Majesté un propos d’un de leurs généraux qui ne semble pas annoncer qu’ils aient le projet de vouloir tenir devant nous: « Eh bien, a-t-il dit, si nous sommes serrés de trop près, qui nous empêche de mettre cent lieues de déserts entre l’armée française et nous ? La Russie n’y perdra rien et n’en sera pas moins grande.» Je présume que les Russes ne seront plus demain à Praga et qu’ils auront passé le Bug.
Je viens de faire partir différents officiers qui ont promis de parcourir toute l’armée russe et de me rapporter sous peu de jours sa position et sa force.
Sire, je dois parler à Votre Majesté de l’enthousiasme qui a éclaté aujourd’hui dans Varsovie à rapproche des troupes de Votre Majesté; il m’est impossible de vous le dépeindre, je n’ai jamais vu de ma vie un esprit national aussi fortement prononcé. Je suis entré dans cette ville aux cris mille fois répétés de: « Vive l’Empereur Napoléon, notre libérateur !» Ces mots sortaient de la bouche de toutes les classes de citoyens; les femmes surtout, de la noblesse et du peuple indistinctement ne pouvaient contenir leur joie, je ne puis mieux vous rendre ce qui s’est passé qu’en vous priant de vous reporter au jour où Votre Majesté reconquit Milan et fit son entrée dans cette ville.
Tous demandent des armes, des chefs et des officiers. Kosciusko est appelé à grands cris; ce nom-là est en vénération dans ce pays; il y jouit d’une confiance générale.
Tout le monde fait déjà chercher des chevaux pour se monter, et lorsque je leur ai dit que Votre Majesté proclamera l’indépendance de la Pologne lorsque vous verriez quarante mille hommes bien organisés, on m’a répondu :
« Nous en donnerons cent mille, mais que le grand Napoléon ne nous abandonne pas. » Tous nos soldats ont été reçus sur toute la route par les nobles, par les paysans, par tout le monde, comme des frères.
Les villes de Locwicz et de Sochaczien ont été illuminées à notre entrée; Varsovie le fut hier soir parce qu’il y avait quelques avant-postes auprès de ses faubourgs; elle l’est encore aujourd’hui parce que nous sommes dans la ville.
Chaque habitant se disputait les soldats pour les loger chez lui; des sociétés avaient préparé des repas pour les corps d’officiers; enfin, Sire, la joie est universelle. J’ai promis de dire à Votre Majesté la vérité; la voilà tout entière. Je vous prie maintenant de me faire connaître d’une manière positive vos intentions et surtout d’envoyer des officiers et des chefs pour organiser les bataillons qui demandent à se former. Kosciusko est le seul qui leur convienne; le général Dombrowski n’y jouit pas, à beaucoup près, de la même confiance.
Murat.
Le maréchal Murat à l’empereur.
Varsovie, 29 novembre 1806.
Sire,
Dans ma dépêche d’hier soir, j’ai rendu compte à Votre Majesté de l’enthousiasme qui avait éclaté à l’entrée de ses troupes dans Varsovie; il est toujours le même.
Aujourd’hui plus instruit, je vais lui parler du véritable désir de tous les Polonais grands seigneurs et grands propriétaires, et lui faire connaître le résultat des différentes conversations que j’eus avec les principaux nobles du pays.
Votre Majesté peut compter que tel est l’état des choses et des dispositions des Polonais. Former une nation indépendante sous un roi étranger qui leur serait donné par Votre Majesté, est le vœu général; aucun Polonais n’a là-dessus aucune arrière-pensée. Mais ils ne s’insurgeront que lorsque Votre Majesté aura déclaré l’indépendance de la Pologne et fait connaître le roi qu’Elle veut leur donner.
Je m’explique: tous les nobles, presque tout ce qui a été officier dans la révolution de Pologne, tout Polonais enfin qui n’a à hasarder que sa propre vie, prêt à se déclarer, à agir d’après l’impulsion qui lui sera donnée par le premier venu, tant on veut redevenir Polonais. Les grands seigneurs, les grands propriétaires, instruits par l’expérience et le malheur des derniers temps, disent: « Oui, nous sommes et nous serons toujours Polonais de cœur; le grand Napoléon n’a qu’à dire un mot : « Je déclare l’indépendance de la Pologne, un tel en sera le roi, alors plus de doute sur notre sort. Dès que l’Empereur aura parlé, nos destins seront fixés et notre indépendance est assurée. Mais pourquoi, avant de connaître ses intentions, et sur des proclamations de quelques militaires réfugiés en France qui n’ont rien à perdre, nous insurgerions-nous et hasarderions-nous ainsi notre existence, la fortune de nos enfants ? On nous dit de former des bataillons, mais on ne nous désigne point de chefs. Faut-il de l’argent ? Nous sommes prêts à donner tout ce que nous possédons, mais encore un coup que l’on nous donne un roi et notre dernière constitution. »((Pour Murat, bien sûr, il n’y avait pas de doute : ce roi, ce serait lui.
Voila, Sire, la vérité, et lorsque Votre Majesté viendra à Varsovie, elle se convaincra que tel est le vœu bien prononcé de tous les grands nobles et riches propriétaires, et que toutes les autres classes sont tellement exaltées qu’il est nécessaire de les contenir plutôt que de les exciter.
Je vais rendre à Votre Majesté un point important de ma conversation avec le prince Poniatowski, neveu du dernier roi, homme d’esprit, soupçonné assez légèrement d’être bien pour le roi de Prusse et pour la Russie, mais cependant bon Polonais. Ce que je vais dire à Votre Majesté m’a été confirmé par un de ses confidents. Lorsque Votre Majesté marchait de Vienne en Moravie, le bruit se répandit aussitôt en Pologne que vous alliez déclarer son indépendance et lui donner un roi. Ce bruit parvint bientôt dans le cabinet de Pétersbourg qui en fut alarmé. Alors l’empereur Alexandre, pour opérer une diversion en sa faveur, fit partir des émissaires pour travailler en sa faveur les esprits polonais. Un de ses seigneurs fut envoyé à Varsovie et adressé directement au prince Poniatowski ((Joseph, prince Poniatowski (1763 – 1813) pour lui faire connaître les projets de son maître et lui offrir 40,000 rixdalers pour être distribués aux officiers polonais et les insurger en faveur de la Russie, et que l’empereur Alexandre était très décidé à leur donner le prince Poniatowski pour roi.
Le prince Poniatowski lui répondit: « Reportez cet or à l’Empereur, et dites-lui qu’il n’a pas besoin d’employer ce moyen; qu’il n’a qu’à déclarer l’indépendance de la Pologne, lui désigner qui il voudra pour roi, et tous les Polonais sacrifieront leurs vies et leurs fortunes pour défendre son ouvrage; mais, sans cette déclaration, l’empereur Alexandre ne doit compter sur aucun mouvement.» Je crois pouvoir assurer qu’il en sera de même dans cette circonstance, si Votre Majesté ne parle pas elle-même.
Une de vos proclamations leur ferait tourner la tête. Sire, vous avez déjà décidé du sort des Polonais; il ne m’appartient que de vous dire la vérité, je l’ai dite tout entière. Je ferai partir une députation pour se rendre auprès de Votre Majesté.
Sire, je m’empresse d’adresser à Votre Majesté les renseignements qui viennent de m’être donnés par un Polonais rentrant de la Lithuanie, et sur lesquels vous pouvez compter. Ils s’accordent du reste avec ceux que me donnent tous les Polonais qui ont des propriétés dans ces mêmes contrées; et dans ce cas nous aurons quelques jours de repos qui nous donneront le temps de nous asseoir, de recevoir tous nos traînards, et surtout celui de recevoir les instructions de Votre Majesté, car je ne saurais me déterminer à passer la Vistule sans un ordre positif de Votre Majesté, d’après le post-scriptum de votre lettre du 24 que je n’ai reçue aujourd’hui 29 que vers trois heures après midi, qui porte: « Je ne veux pas trop m’étendre en Pologne sans avoir reçu de réponse du maréchal Duroc.» J’espère néanmoins, quoique je sois sur Varsovie, ne point avoir contrarié vos dispositions, puisque d’un côté je recevais l’ordre du major général, par sa lettre de même date que celle de Votre Majesté, de me porter sur Varsovie, si la suspension d’armes n’était pas ratifiée; et que de l’autre côté, par la position que j’occupe, je puis encore réunir des forces considérables soit sur Varsovie, soit sur Plotsk, si ces points venaient à être simultanément attaqués. Car j’ai dû supposer que je ne recevais l’ordre de me porter sur Varsovie que sur les premiers rapports de M. le maréchal Davout, qui vous annonçaient la marche d’une armée russe sur ce point; et lorsque j’ai eu la conviction contraire par la retraite de l’ennemi sur la rive droite de la Vistule, j’ai laissé tout le corps de M. le maréchal Lannes sur la Bzura, occupant Lowicz et Sochaczien, et une division du maréchal Davout à Blonie ((Petite ville située à 25 km au nord de Varsovie, et où Napoléon croisera, le 1er janvier 1807, pour la première fois, Marie Walewska.(]; une de ce même corps occupe Varsovie, la troisième est cantonnée autour de cette ville dans un rayon de trois lieues. Toute ma cavalerie est en arrière.
Les brigades légères sont sur la Vistule depuis Wroklawlse jusqu’aux frontières de l’Autriche; celle du maréchal Augereau observe ce fleuve depuis Thorn jusqu’à Graudenz.
Alors dans vingt heures je puis réunir toute l’armée sur la Bzura si l’ennemi cherchait à déboucher sur Wizygrod ; je puis réunir dans le même espace de temps, si le point de Plotsk était menacé, les corps des maréchaux Lannes et Augereau, et la division du maréchal Davout qui est à Blonie avec les divisions Becker et Nansouty. Je puis avec la même célérité réunir sur Varsovie les corps des maréchaux Lannes et Davout et toute ma cavalerie en cas de la marche de l’ennemi sur ce point. Si l’ennemi se porte sur Plotsk, les deux divisions du corps du maréchal Davout sont plus que suffisantes pour contenir ce qui voudrait déboucher sur ce point, et vice versa le corps du maréchal Augereau contiendrait ce qui voudrait déboucher sur Plotsk, si l’armée réunie marchait sur Varsovie. La facilité de réunir tous les différents corps sur la Bzura, et d’y choisir un bon champ de bataille, me fait espérer que Votre Majesté approuvera peut-être la position que je leur ai donnée.
Pour centraliser l’administration du pays et lui donner plus d’activité, et surtout pour assurer nos approvisionnements, j’ai dû adjoindre aux administrations prussiennes des administrations polonaises toutes composées des personnes les plus riches de ce pays.
Le comte Plock, cousin germain du prince Czartoryski ((Adam Jerzy Czartoryski (1770 – 1861). C’est lui qui conseille alors le tsar dans sa politique d’opposition à la politique polonaise de Napoléon)), et l’un des plus grands propriétaires de la Pologne russe, m’a assuré encore ce soir que l’Empereur de Russie ne ferait point la paix avec la France, tant il est peu maître et tant il dépend de ces mêmes jeunes gens qui lui ont déjà fait faire tant de sottises; quoiqu’il soit constant, m’a-t-il ajouté, que l’Empereur lui-même la désire ainsi que tous les Russes sensés.
La neige tombe à gros flocons; la Vistule commence à charrier; elle peut être gelée, si le temps continue, dans trois ou quatre jours; alors plus de barrière, alors plus de Vistule entre les deux armées; ce qui me donnerait l’avantage de reconnaître avec plus de facilité la position de l’ennemi et le forcerait à changer celle qu’il occupe actuellement, et enfin à prendre un parti.
Murat
La réponse de Napoléon viendra rapidement
2 décembre 1806, 10 heures du matin
Au grand-duc de Berg, à Varsovie
Je reçois vos lettres du 29 novembre onze heures du soir. Les Polonais qui montrent tant de circonspection, demandent tant de garanties avant de se déclarer, sont des égoïstes que l’amour de la patrie n’enflamme pas. Je suis vieux dans la connaissance des hommes. Ma grandeur n’est pas fondée sur le secours de quelques milliers de Polonais. C’est à eux à profiter avec enthousiasme de la circonstance actuelle; ce n’est pas à moi à faire le premier pas. Qu’ils montrent une ferme résolution de se rendre indépendants; qu’ils s’engagent à soutenir le roi qui leur serait donné, et alors je verrai ce que j’aurai à faire. Je n’ai point trouvé dans les provinces de Kalisz et Posen cet esprit d’égoïsme; elles ont montré dévouement et décision.
Vous aurez vu, par la proclamation du palatin Radziminski, que le 15 décembre, toute la noblesse doit se réunir à Lowicz. Faites mettre dans les gazettes de Varsovie tous les discours qu’ils ont tenu et mes réponses. Je connais Poniatowski mieux que vous, parce je suis, depuis dix ans, les affaires de Pologne. C’est un homme léger et inconséquent plus que d’ordinaire ne le sont les Polonais, ce qui est beaucoup dire. Il jouit de peu de confiance à Varsovie. Ce n’en est pas moins un homme qu’il faille bien traiter et ménager. Quant à ce qu’il vous a dit, de mettre le prince Czartoryski roi, c’est pour se rendre important. La Russie, je vous assure, n’a jamais rêvé à se saisir de la Pologne.
J’approuve, du reste, les mesures que vous avez prises. Il faut mettre des patriotes en place, des hommes qui veuillent se mettre en avant et ne point calculer arithmétiquement le rétablissement de la Pologne. Faites bien sentir que je ne viens pas mendier un trône pour un des miens ; je ne manque pas de trônes à donner à ma famille.
Le maréchal Murat à l’empereur.
Varsovie, 30 novembre 1806.
Sire,
La première division du corps du maréchal Davout a fait son entrée aujourd’hui dans la ville; les habitants ont montré le même enthousiasme. Sire, cet enthousiasme est universel, c’est une espèce de délire. Toutes les belles Polonaises ont encore la tête plus montée que celles des Polonais. On attend Votre Majesté comme le Messie ; le palais est déjà préparé, et une députation vient d’être nommée pour aller au-devant de Vous. C’est après-demain l’anniversaire du couronnement de Votre Majesté, c’est celui de la bataille d’Austerlitz. Quelques centaines de coups de canon porteront aux Russes sur la rive opposée le souvenir d’une journée qui leur fut si fatale et qui couvrit votre armée de gloire. Le soir, la ville sera illuminée, et le directeur du théâtre français m’a demandé la permission de donner ce jour-là un spectacle gratis. Il y aura aussi vraisemblablement un bal.
Un événement assez extraordinaire fait dans ce moment le sujet de toutes les conversations dans les sociétés de la ville. Un globe de feu argenté, venant de l’ouest, est tombé, dit-on, ce soir dans le jardin du palais de Saxe, y a éclaté, en répandant une grande quantité d’étoiles, et laissant après lui une longue traînée de feu. Tous les Polonais en conçoivent les plus grandes espérances, et en augurent que le sort de la Pologne est fixé.
Murat