Maximilian Graf Baillet de Latour General Feldzeugmeister (1737-1806)
(Remerciements à Bruno Nackaerts)
Maximilian Baillet de Latour nait le 14 décembre 1737, au château de Latour, dans une famille de vieille noblesse, qui, dès le 15e siècle, a donné aux ducs de Bourgogne, puis aux monarchies espagnoles et autrichiennes, des militaires et des fonctionnaires civils.
Il entre comme enseigne, en 1755, au régiment Salm-Salm Il est promu capitaine après la bataille de Collin, en 1757, durant la guerre de Sept-Ans. Il est ensuite Major en 1767, lieutenant-colonel en 1769, colonel en 1762.
En 1777, il commande un corps à Wicliczka, en Pologne et sa bonne conduite lui vaut une lettre autographe de félicitations de l’empereur Joseph II.
En 1722, il est General Major. En 1787, alors qu’il exerce son commandement en Carinthie, il est envoyé combattre le soulèvement dans les Pays-Bas. Pour ses services, Joseph II le nomme en 1790 Feldmarschallieutnant et « propriétaire » (Inhaber) du régiment de dragons d’Urcel, le célèbre « dragons de Latour »
Pendant les combats multipliés que se livrent alors les patriotes belges et les troupes impériales, combats qui aboutissent, en moins d’une année, au rétablissement des autorités autrichiennes en Belgique, le comte de Baillet défend énergiquement la ligne de la Meuse, entre Givet et Namur. Il fait évacuer le Limbourg, s’empare de la citadelle de Namur, puis de Mons, enfin amène la soumission de Gand, de Bruges, d’Ostende et conserve le commandement de la Flandre jusqu’au début de la révolution française.
Baillet de Latour est alors chargé du commandement de l’aile droite de l’armée du duc de Saxe-Teschen. Prenant l’offensive, il s’empare de Lannoy, d’Orchies (15 juillet 1792), de Saint-Amand, dont il fait les garnisons prisonnières. Il tient le général Dumouriez en échec, pendant trois mois, dans son camp retranché de Maulde, le chasse enfin de cette position, le poursuit sans relâche et s’empare de tous ses magasins. Il assiste ensuite au bombardement de Lille et, après la levée du siége (25 septembre – 8 octobre 1792), il défend la Flandre jusqu’à ce que la perte de la bataille de Jemmapes(6 novembre 1792) oblige l’armée autrichienne à opérer sa retraite derrière la Roer.
En 1793, le prince de Cobourg reprend l’offensive contre les Français. Le comte de Baillet a pour mission de couvrir le flanc droit de l’armée impériale; il s’empare de Stephanswert, s’avance jusqu’à Ruremonde, bat le général français La Mortière, s’empara de la ville et des magasins considérables qu’elle renferme, traverse audacieusement la Meuse et pousse ses …… Reichen.
Il reçoit alors du prince de Cobourg l’ordre de se mettre à la tête du corps d’armée qui a été assemblé à Liège : il doit protéger le flanc gauche de l’armée principale et chasser l’ennemi de Namur. Il exécute ce programme de point en point : après avoir repoussé les républicains de Huy, il culbute partout l’ennemi, lui coupe toute communication avec l’armée de Dumouriez et entre dans Namur. Les Français sont poursuivis jusqu’à Charleroi et doivent renoncer à la ligne de la Sambre et de la Meuse.
Après ces succès, Baillet pénètre dans le Hainaut français, s’avance jusqu’à Maubeuge et, par l’habileté de ses manoeuvres, parvient à maintenir l’ennemi en échec pendant les opérations de l’armée principale, qui assiége Condé )8 avril – 12 juillet 1793) et Valenciennes (25 mai – 27 juillet 1793); enfin il mit le blocus devant Maëstricht..
L’année suivante, Baillet reçoit le commandement des troupes impériales de l’armée austro-hollandaise du prince d’Orange, il attaque le camp retranché de Landrecies. Malgré la défense opiniâtre des Français, il emporta cette position sous les yeux de l’Empereur et commence le siège de la place, qui est forcée de capituler au bout de dix jours (21-30 avril 1794). 2.000 tués ou blessés. 5.000 prisonniers, soixante-dix huit pièces d’artillerie et des approvisionnements considérables sont le résultat de cette victoire.
Le chef des troupes républicaines croit devoir venger la prise de Landrecies sur les propriétés du vainqueur : il fait incendier le château de Latour. Le comte de Baillet se venge à son tour, mais de façon plus noble : il offre au comte de Kaunitz, qui avait été refoulé de Thuin et de Merbes-le-Château jusqu’à Rouvroy, d’attaquer l’ennemi; il remporte sur l’armée française, qu’il rejette de l’autre côté de la Sambre, une victoire éclatante qui a pour conséquence importante de sauver Mons et d’empêcher le général Jourdan de séparer les deux ailes de l’armée impériale.
Peu de temps après, Baillet attaque les Français à Forchies Lamarche et Fontaine-l’evêque, les défait et, grâce à ses manoeuvres habiles, délivre Charleroi (3 juin 1794). Mais les Français, ayant reçu des renforts, reprend l’offensive et assiége de nouveau cette place. Baillet attaque les villages d’Oignies et d’Heppignies, force tous les retranchements des républicains, s’y maintient avec opiniâtreté et amène de nouveau la délivrance de Charleroi (19-25 juin 1794). Il couvre ensuite la retraite de l’armée du prince d’Orange : sa vigilance, son activité et son énergie assurent le succès de cette opération dangereuse.
Pendant l’année 1795, Baillet reçoit le commandement d’un corps posté entre le Main et le Neckar, puis de celui de l’armée stationnée sur le Haut-Rhin. Il passe ce fleuve avec quatorze bataillons et quarante escadrons, seconde les opérations du général Clerfayt sur le Pfrim et s’empare de Frankenthal.
Baillet défend ensuite cette position contre les attaques du général Pichegru, chasse les républicains de la position d’Oggersheim, les poursuit jusqu’à la Queich, occupe Spire et fait lever le siége de Manheim (19 octobre -22 novembre 1795)
Les services éminents du comte de Baillet durant cette campagne, sont récompensés par le grade de général d’artillerie et la grand’croix de l’Ordre de Marie-Thérèse.
Après avoir remplacé provisoirement le général Wurmser dans le commandement de l’armée du Haut-Rhin, le comte de Baillet est chargé de couvrir le Lech et le Tyrol avec un corps de vingt bataillons et trente escadrons. Malgré l’infériorité numérique des forces qu’il peut opposer à l’armée du général Moreau, sur la frontière du Tyrol au Danube, il parvient à contenir les Français, puis il reprend l’offensive, grâce aux succès que l’archiduc Charles avait remportés à Amberg (24 août 1796) et Würzbourg (3 septembre 1796), les repousse jusqu’à Ulm, terminant la campagne par le siège et la prise de la forteresse de Kehl (10 novembre 1796 – 9 janvier 1797), défendue par le général Desaix.
Après la signature du traité de CampoFormio, le comte de Baillot est nommé plénipotentiaire pour l’Autriche au congrès de Rastadt. Il exerce ensuite, pendant six années le commandement en chef dans le margraviat de Moravie et dans la Silésie autrichienne; enfin il est appelé à la dignité de président du conseil aulique de guerre. Il meurt le 22 juillet 1806, à Vienne