[ed-logo id=’7324′]

Latest Posts

Mars 1814 – Le 21e à Bergen op Zoom

 

Plan de Berg-op-Zoom
Plan de Berg-op-Zoom

Nous sommes arrivés au moment où les Anglais se trouvent avoir l’avantage ; Skerret occupait le port, l’arsenal et le bastion 13 (proche de la Porte de Steenbergen). Des détachements des troupes de Gore sont présents à la Porte de L’Eau et sur le quai du port. Clifton se trouve à la Porte d’Anvers, tandis que Gore lui-même se tient au bastion 8 et à la Porte de Breda. Cooke contrôle le bastion d’Orange et envoit des renforts aux autres.

Sur les 16 bastions, les Français en détiennent seulement 6. Un à l’ouest de la Porte de Steenbergen et cinq à l’est de celle-ci. Des grosses pièces et l’artillerie de campagne couvrent le port. De petits groupes de soldats se battent au centre de la ville. Mais les Français manquent de munitions, la plupart de leurs entrepôts étant dans les mains des Anglais.

Les troupes de Morrice s’étant remises de leur panique initiale, Graham leur ordonne de se retirer de la partie est et de se diriger vers le sud où elles arrivent à pénétrer dans la forteresse par la même route que Cooke. Elles renforcent les forces de Cooke au bastion d’Orange. Comme la partie est n’est plus menacée, les Français peuvent s’y regrouper.

Un assaut est lancé contre le reste des troupes de Carleton à la Porte d’Anvers, les Français arrivant à repousser les Anglais mais se trouvant à leur tour repoussés par les Gardes de Clifton. Ils abandonnent un canon derrière eux dans leur fuite ; les Gardes les poursuivent jusqu’à la place du marché. Là ils se heurtent aux gendarmes français qui défendent les lieux. Ils font de nouveau reculer les Gardes dans la rue, passant devant le canon toujours inutilisé. Ce canon est alors capturé tour à tour par les deux camps à plusieurs reprises. Mais lorsque Gore et d’autres officiers supérieurs sont tués, de même que Clifton, les Anglais, las, font retraite vers le bastion d’Orange, avec les Français sur leurs talons. Ces derniers subissent le feu nourri du troisième bataillon des Gardes qui opère une sortie sur l’ordre de Cooke afin de voir ce qu’il advient des forces de Gore et de Clifton.

Les Français sont repoussés à la Porte d’Anvers.

Pendant ce temps, Skerret était fort affairé au moulin à vent. Il était en train de remporter lentement l’initiative lorsque les français reçoivent les renforts des fusiliers marins sous le commandement du capitaine Codercq. Ce dernier est tué, mais est remplacé par le capitaine Daguai, soutenu par le capitaine Evrard, à la tête du 51ème et du 17ème. Quand Skerret est mortellement blessé, les anglais doivent reculer jusqu’au bastion 14.

Un calme relatif revient sur la ville après une heure. Graham pense qu’il contrôle la-forteresse. Il donne l’ordre à Putten et à Wouw, à la tête de 950 hommes, de descendre sur Bergen op Zoom pour attaquer la forteresse dès l’aube. Mais il n’est pas dans une position aussi-favorable qu’il le croit. Les anglais occupant la partie sud du port, Cooke n’a plus assez d’hommes pour attaquer l’artillerie française. Graham et Cooke, pour leur part, ne connaissent pas la situation de Skerret car l’artillerie française empêche le contact entre le sud et le nord du port où se trouvent les anglais. Une grande part de la colonne d’Henry se trouve à la Porte Steenbergen, mais ils sont sans commandant et, sans ordres plus précis, ils ne peuvent faire mieux que de tenir leur position.  

Les Français  effectuent une reconnaissance de la ville et font le rapport de la situation au gouverneur. Un plan est mis au point et les troupes françaises sont regroupées en trois colonnes pour attaquer les forces anglaises. Le gouverneur approuve le plan, en conséquence les troupes des remparts sont retirées et les trois colonnes formées. La première colonne, celle de droite, doit renforcer les troupes du moulin à vent. La seconde, celle du centre, doit marcher sur la Porte False et la troisième, sur la gauche, se dirigera vers le bastion 5. L’assaut devra débuter à l’aube. Les Français pensent que le son des cloches de l’église tôt le matin pourrait être un signal aux anglais de lancer leur assaut, aussi ils s’assurent que le carillonneur ne puisse faire son office, placant l’homme sous la-surveillance des gendarmes.

La première colonne doit attaquer d’abord les forces de Skerret. Il leur faut conquérir ce bastion en silence afin que les autres troupes anglaises ne soient pas averties par les tirs de fusils qu’un assaut se déroule. Le signal du début de l’attaque sera lancé par un tambour de la première colonne qui battra l’ordonnance de bataille, puis les autres colonnes se mettront en marche. Cette première colonne, qui  se trouve à droite, est formée du 51e bataillon, sous le commandement du chef de bataillon Lombard, puis en suivant, du 17e commandé par le-capitaine Jacquain, et en queue de colonne, du 12e dirigé par leur chef de bataillon, Baron. Ils sont soutenus par trois pièces d’artillerie sous le commandement du capitaine Denis. L’artillerie est en queue de colonne car l’attaque doit se faire silencieusement, à la baïonnette et sans un coup de fusil. Il y a des marins partout ; ils se sont infiltrés sous le couvert des buissons à l’arrière de la position des anglais au bastion 14, près du moulin. 

Alors, à la pointe du jour, le tambour lance son roulement et la colonne marche sur le bastion 14 tandis qu’au même moment les marins attaquent à l’arrière. Les anglais n’ont aucune chance, et ceux qui ne se-rendent pas sont tués. Quelques-uns tentent de s’échapper et sautent dans le port. Mais les bastions 14 et 15 sont, en silence, conquis par les français.

Pendant ce temps-là, Baron avait progressé jusqu’à l’arsenal avec son 12e bataillon et, sans trop de difficulté, l’avait conquis. Il continue jusqu’au port où il s’empare d’un corps-de-garde, puis descend le long du port, sans tenir compte des coups de fusil tirés des maisons voisines et repousse les anglais jusqu’à la Porte de l’Eau. Le pont de cette porte est toujours relevé et les soldats qui courent sautent là encore dans l’eau. Quelques-uns réussissent à atteindre la terre ferme mais ils y sont accueillis par le feu-intensif des canons des remparts. Ils ne-peuvent pas courir vite, car c’est marée haute, et l’eau est trop profonde à traverser. Quand il devient clair qu’ils ne peuvent plus courir, ils montrent un mouchoir blanc, laissent tomber leurs fusils et sont faits prisonniers.

La colonne du centre, sous le commandement du gouverneur et chef de bataillon Leclercq, est moins chanceuse que la première colonne. Elle avance vers la Porte de Prison, mais subit un feu trop intense des anglais postés dans les maisons sur le port. Elle est contrainte de rester à la Porte de Prison et de garder les maisons sous le feu pour que les Anglais ne puissent contre-attaquer.

La colonne de gauche est commandée par le chef de bataillon Lespez. Il est secondé par le capitaine des ingénieurs Gageot. Lespez fest blessé mais il essaye néanmoins d’attaquer sur la gauche. Sa colonne est formée de son 21e bataillon et de quelques détachements de mineurs, de marins, de vétérans et de canonniers. Ils quittent le bastion 5 et essayent d’avancer jusqu’au bastion d’Orange, mais ils sont soumis à un déluge de tirs de fusils, mais également de mitraille lancée tirée par les canons. Ils doivent se replier vers le bastion 5 après avoir subi des pertes sévères.

La position des anglais empire. Cooke finit par apprendre que les anglais de la Porte de l’Eau sont défaits par Baron et que son 12e avait maintenant le contrôle du bastion 2. Les français contrôlent aussi le bastion 5. Par conséquent, Cooke ne peut pas se replier, mais il ne-peut pas non plus recevoir des renforts. Il décide d’attaquer le bastion 5. Les 55e et 69e d’infanterie reçoivent l’ordre de lancer cet assaut ; ils réussissent à faire reculer Lespez et ses hommes jusqu’à la Porte d’Anvers.

Lord Proby suggére à Cooke que le mieux est que les Anglais quittent la forteresse. Cooke accepte et les 55e et 69e reçoivent l’ordre de se replier à nouveau sur le bastion d’Orange. Lespez les poursuit et tente un autre assaut mais, une fois encore, ne réussit pas. Cependant, avec le soutien des troupes du capitaine Lombart, ils peuvent reconquérir le bastion 5. Il y a encore des soldats anglais dans les maisons le long du port. Ces maisons se trouvent à présent sous le feu d’obusiers. Les français essayent d’y mettre le feu pour faire sortir les anglais. Des chariots remplis de bois enduit de goudron sont amenés et mis en-position dans le même but.

Néanmoins, le lieutenant-colonel Jones, qui a été fait prisonnier dans Beulenstreet, avait-entendu de la bouche de nouveaux prisonniers britanniques qu’à part Cooke, il n’y avait pas d’autre défense britannique et propose d’éviter un massacre en demandant la permission d’aller à la rencontre de ses compatriotes et de leur demander lui-même de se rendre. Le gouverneur accorde cette permission. C’est ainsi que Jones et le capitaine Denis avancent côte à côte, en agitant un mouchoir blanc à l’adresse des combattants et le feu cesse. Cooke, qui a également appris dans quelle situation sans espoir il se trouve, se-rend. Les britanniques sont faits prisonniers, les officiers sont emmenés au corps-de-garde principal et dans un café, et les troupes sont enfermées dans la grande église.

Les français entre en possession de quatre drapeaux-britanniques, l’un d’entre eux appartenant aux Gardes. Ces drapeaux sont amenés au-gouverneur.

Les officiers reçoivent la permission de loger dans les pensions de famille locales et leurs épées leur sont rendues.

Le nombre de prisonniers dans l’église étant de beaucoup supérieur à celui des soldats français de la garnison de Bergen op Zoom, des canons chargés de mitraille sont placés devant les portes de l’église, pour empêcher les prisonniers de s’échapper.

Les pertes de cette bataille nocturne furent lourdes du côté britannique ; un grand nombre d’officiers supérieurs furent tués ou blessés. Au total, ils y eu 400 hommes tués, 500 grièvement blessés et environ 1600 faits prisonniers.

Chez les français, les pertes ne furent pas aussi élevées : 160 tués, 300 blessés graves et environ 100 prisonniers.

Les conditions de la reddition furent dressées après celle-ci. Les britanniques eurent trois jours, délai ensuite étendu à cinq, pour enterrer leurs morts et échanger les prisonniers. Les officiers des Britanniques et des Français se comportèrent de façon très amicale les uns envers les autres pendant ces journées ; des dîners furent donnés où les deux camps s’entendirent bien.

Quelques jours plus tard, Graham, qui se trouvait toujours devant Bergen op Zoom avec ses-renforts, fit mouvement vers Anvers et de-nouvelles troupes hollandaises prirent position devant Bergen op Zoom. Ils tentèrent d’attaquer la forteresse par deux fois, mais échouèrent également à la conquérir. Ca n’est qu’après que Napoléon eût abdiqué que l’occupation de Bergen op Zoom cessa.

Sources:

Verhaal van de verrassing van Bergen op Zoom, op den 8en en 9en maart 1814 – LeGrand, colonel du génie

Plans de l’assaut sur Anvers, Bergen-op- Zoom, …. etc. par les armées prussiennes et britanniques de 1814 et 1815  –  Colonel Carmicheal-Smyth des ingénieurs royaux

Gedenkboek 1813 – G.L. Breevelt et Dr. H.F.M. Huijbers

Et un remerciement tout spécial pour Keith Redfern, qui a partagé toutes les informations qu’il possédait sur le sujet.