Les Tirailleurs Corses

Deux jours après l’armée rétrograde sur Vienne par la route de Nikolsburg ^[1]Mikulov aujourd’hui. Au moment où les Tirailleurs Corses entrent dans Vienne, le Maréchal Soult qui regarde l’armée défiler, s’approchant du Commandant d’Ornano le félicite et lui dit :

Votre bataillon s’est couvert de gloire, l’honneur vous en revient en grande partie, je suis heureux de vous le dire et l’Empereur connaît votre belle conduite.

Le quartier général de la 3e division s’installe à Baden, les Tirailleurs Corses sont cantonnés à Kottingbrunn.

Le 24 décembre, l’Empereur passe en revue la 3e  division du IV° Corps sur la route de Vienne à Baden, à hauteur de Laxenburg. Les corps sont rangés en bataille; à la droite des Tirailleurs Corses, sont placés les officiers et sous officiers qui doivent être présentés à Napoléon pour y recevoir la croix de la Légion d’honneur.

Le Général Legrand ordonne au Commandant d’Ornano de se placer à la droite des candidats, car il veut demander pour lui la croix d’officier ^[2] qu’il obtint le 26 avec le grade de Major

Le 26 décembre, la paix de Presbourg est signé, la 3e coalition a vécu ^[3]Le Tsar ayant donné l’assurance d’évacuer le territoire Autrichien « par le chemin le plus court »..

Le 28 décembre, Napoléon regagne Paris d’où il est parti il y a à peine trois mois pour réussir une « campagne modèle » et faire entrer le « soleil d’Austerlitz » dans la légende.

Le 31 décembre il écrit à BERTHIER :

Faites mettre à l’ordre du jour ce qui suit :

L’Empereur a passé la revue de la division du général Legrand.

Il a été content de la belle tenue de cette division et lui a témoigné sa satisfaction, sur la bonne conduite que les bataillons qui la composent ont tenu à la bataille d’Austerlitz.

Conformément au Traité de Presbourg, la 3e Division quitte les environs de Vienne dans le courant du mois de janvier 1806 et vient établir son quartier général à l’abbaye de Saint Florian, près de Linz, où se trouve déjà Soult. Les Tirailleurs Corses, cantonnent dans la ville d’Enns. Quelques jours plus tard le Maréchal transporte son quartier général à Passau et la Division Legrand cantonne dans cette ville.

Tous les différents corps de l’armée étaient cantonnés de la manière la plus avantageuse dans ses provinces si fertiles. Nos soldats étaient parfaitement bien vus des habitants. Chacun d’eux dans son logement était l’ami de la maison. L’instruction et la discipline gagnaient tous les jours. Les recrues et les effets d’habillement venant des dépôts établis en France arrivaient exactement. L’armée se renforçait au physique et au moral, et il est aisé de prévoir que si l’occasion s’en présentait de nouveau, elle aurait les mêmes succès qu’à Austerlitz. (Saint-Chamans).