L’Angleterre qui ne supporte pas la suprématie française sur le continent, rompt la fragile paix d’Amiens. Cette armée massée face à ses côtes l’inquiète au plus haut point. Avec son or, elle pousse l’Autriche et la Russie à s’armer. Seule la Prusse adopte une position d’attente, attendant de voir le déroulement des opérations pour s’engager. La guerre est déclarée.
Par une manœuvre audacieuse et longuement préparée, l’Empereur va démontrer dans cette campagne tout son génie. Par un habile mouvement à 180°, l’armée du camp de Boulogne entre en campagne.
EN MARCHE POUR AUSTERLITZ.
LA CAMPAGNE DE 1805
La levée du Camp de Boulogne a lieu le 30 août 1805. Le IV° Corps de SOULT se rend à Strasbourg, en passant par Saint Omer, Béthune, Douai, Cambrai, Avesnes, Mézières, Sedan, Verdun, Metz, Sarrebourg et Saverne. Il traverse le Rhin et arrive à Landau le 25 septembre. On fit à Saint Omer, une distribution d’effets de campement qui eut pour effet d’alourdir le « barda », et l’on fit trois séjours à Douai, Mézières et Metz pour reposer.
La 2ème division traverse le Rhin dans la nuit du 26 au 27 septembre et prend la route d’Heilbronn où elle cantonna le lendemain occupant Spire, Burhausen et Walosee.
Le 6 Octobre, la 2ème Division se met en marche à 6 heures du matin et se dirige sur Nordlingen et vient prendre position en avant de Golburghausen. Les Tirailleurs Corses sont en avant garde. La division Vandamme atteint Donauwert le 6 vers huit heures du soir. Le lendemain elle s’établit en avant du village de Genderkingen et à la pointe du jour se remettait en marche vers Aichach. Les évènements se précipitaient.
« Ne donnez aucun repos et songez que de jour ou de nuit il faut que vous m’enleviez le corps qui est à Augsburg. Le moins que vous puissiez m’envoyer c’est 3 à 4000 prisonniers ».(Lettre de Napoléon à Soult)
Dans la journée du 8 octobre la cavalerie du Général Sebastiani se heurte à l’ennemi, le culbute et lui fait quelques prisonniers. Le général est cité à l’ordre de l’armée.
Le 9 octobre à 4 heures du matin, la division Vaandamme se met en mouvement pour se diriger vers Augsburg par un temps affreux sur des chemins détrempés, des ponts coupés, vers midi la division souffrant de fatigue et de faim s’installe entre Augsburg et Gôgglingen, tandis que les Tirailleurs Corses qui ont ordre de rejoindre la 3e division continuent leur route vers Haunstetten. A la suite d’un incident survenu entre le général Vandamme, très entier et très vif, et le commandant des Tirailleurs Corses, Philippe d’Ornano, le bataillon est affecté par Soult à la division Legrand, Brigade Légère Merle. C’est à compter de cette date, que les Tirailleurs Corses seront associés à ceux du Pô.
Tous les corps sont au bivouac, épuisés par les marches et la faim.
Le 11 octobre, on se remet en marche, les Tirailleurs en avant garde. Après une terrible journée de marche sous la pluie et les rafales de neige, la division atteint Landsberg et vient s’établir en arrière de Holtzhausen, sur la route de Mildelheim.
Sur ordre de Soult, le 12 octobre avant le lever du jour, le général Sebastiani envoie une reconnaissance de deux régiments de dragons sur Wilheim à l’effet d’y enlever un convoi d’artillerie; en même temps la division Legrand, formant la tête de colonnes se dirige vers Mildelheim et porte son avant garde sur la rive gauche du Mindel.
Le 13 octobre, à la pointe du jour, la Division Legrand se met en route. Elle exécute les ordres de l’Empereur qui a écrit à Soult :
« Si je n’avais voulu que battre l’ennemi, je n’ai pas eu besoin de tant de marches et de fatigues, mais je veux le prendre et il faut que de cette armée, il ne reste pas un seul homme pour emporter la nouvelle à Vienne ».
Pour arriver à ce résultat, il fallait que Soult s’emparât de Memmingen pour assurer l’investissement d’Ulm.
A midi, la division Legrand est devant Memmingen. A 3 heures, l’avant garde reprend sa marche en avant pour se porter sur le pont d’Ingelsee en passant par Steinheim. Le général Merle qui conduisait l’infanterie, 26ème Léger et Tirailleurs Corses et le général Margaron, avec deux régiments de chasseurs et le 8ème Hussards ont l’ordre de s’emparer du pont et de jeter de suite des troupes sur la rive gauche de l’Iller. En arrivant à Steinheim, le général Merle doit diriger un détachement d’infanterie sur le pont de Kelmung. Dans la soirée l’avant garde rencontre l’ennemi, le culbute et fait quelques prisonniers. A la nuit, la 3ème division est placée, la gauche vers le village de Steinheim, et la droite vers l’Iller vis à vis du pont d’Ingelsee. La brigade de cavalerie et l’infanterie légère prennent position sur la rive gauche de l’Iller, près du pont, surveillant les mouvements des Autrichiens d’Ulm pour les empêcher de passer la rivière. L’investissement de Memmingen est complet grâce à l’habile manœuvre des généraux Walter et Sebastiani.
Le 14 octobre, nos troupes restent en position, attendant la capitulation de Memmingen, laquelle est signée dans la journée. Le général Sebastiani qui se trouvait avec le général Salligny lors des négociations, contribue avec un régiment de dragons à faire accélérer l’évacuation. Les Autrichiens commandés par le général Spanzen laissent entre nos mains 5 000 combattants, 10 pièces de canons attelés et leurs caissons à munitions et 10 drapeaux.
Dans la soirée, la 3e division se rend en toute hâte à Ochsenhausen où les troupes prennent une journée de repos, mais dès le lendemain Soult, qui veut se rapprocher le plus possible de Ulm, donne l’ordre de mise en route et les marches reprennent, toujours sous la pluie et le débordement des rivières , surtout la Rottun, obligent les troupes à passer dans l’eau, en ayant jusqu’à la ceinture.
Dans la journée du 16 octobre, les marches sont si pénibles que quelques cas d’indiscipline se produisent dans les 1ère et 2ème divisions du IV° Corps.
Le 18 octobre, Ulm capitule, une garnison de 36 000 hommes, 60 pièces de canon et 50 drapeaux tombent entre nos mains.
Il est difficile de se faire une idée des souffrances que l’armée avait du endurer pour exécuter les ordres de l’Empereur pendant les 48 heures qui avaient précédées la capitulation d’Ulm. L’Armée n’avait vécu que de pommes de terre et de fruits sous une pluie continuelle qui trempait les troupes et alourdissait les équipements.

Après la capitulation du général Mack à Ulm, la Grande Armée doit repousser les Russes et marcher sur Vienne. Le 19 octobre, la division Legrand quitte Lauphein et se dirige sur Memmingen. Quatre jours après, le IV° Corps était réuni à Landsberg. La 3e Division cantonne en arrière du village de Schöffelding sur la route de Munich.
Le 25 octobre, à 6 heures, la division Legrand se met en route, se dirigeant vers Munich. A 9 heures du matin, elle doit s’arrêter aux portes de la ville afin de permettre au reste du IV° Corps de rejoindre et ainsi entrer dans la capitale de la Bavière en bon ordre. Vers 1 heure de l’après-midi, le IV° Corps regroupé, en tenue de parade, traverse les rues de la ville; derrière la cavalerie légère marchent le 26e Léger, les Tirailleurs Corses, et les Tirailleurs du Pô. Tout à coup, on annonce aux soldats que l’Empereur est là pour les voir défiler. Aussitôt les rangs se serrent, les traînards se rallient, les têtes se relèvent, les fusils se redressent et l’on fait des efforts surhumains pour se présenter avec dignité et fierté devant l’Empereur. Napoléon connaissait toutes les misères endurées par son armée et savait aussi :
« que cette file d’éclopés, de traînards et de pillards était un mal inévitable, un résultat des marches forcées et subites, au moyen desquelles l’ennemi partout prévenu et déconcerté se trouvait à demi-vaincu avant de combattre. Qu’ainsi les jambes épargnaient les têtes. » (SEGUR Mémoires).
En sortant de Munich, la 3° Division s’arrête à Riem où elle reçoit l’ordre de se rendre à Ottendichel sur la route de Mülhdorf où elle cantonne. Les ordres du quartier général ajoutent que la division Legrand séjournera le 27 Octobre dans ses cantonnements pour y recevoir du pain pour deux ou trois jours. Mais un nouvel ordre reçu par la suite prescrit que la division partira à la pointe du jour, pour se rendre dans les environs de Hohenlinden avec pour mission d’appuyer la réserve de cavalerie sous les ordres du Prince Murat. A 7 heures du matin, par un brouillard épais, la division reprend sa marche en avant sans qu’il ait été procédé aux distributions prévues. En remplacement de viande et de pain, les troupes reçoivent un nouvel ordre: il s’agit de se rendre à grandes marches sur Muhldorf, et le 29 octobre, la division cantonne en avant de cette ville dans les villages de Töging et Mössling. Une maigre collation leur est fournie.

Le 30 octobre, la division Legrand franchit l’Inn et bivouaque sur les hauteurs, en arrière de Burghausen. Le lendemain par un temps affreux, à la pointe du jour, elle reçoit l’ordre de prendre le pain pour trois jours à Braunau; on en profite même pour faire une distribution de chaussures….il était temps.
« des régiments étaient entièrement pieds nus. 210 Tirailleurs Corses n’avaient plus de chaussures et attendaient toujours celles qu’on leur avait promises. Un ordre du 26 octobre annonçait que les souliers étaient enfin arrivés et allaient être distribués ultérieurement ». (Salligny aux chefs d’Etat-Major du IV° Corps, 26 octobre).
Le 1er novembre, la division atteind Ried, le 2, elle est à Kalham, la légère s’étant installée au bivouac en avant de Neumarkt. Le 3 novembre, le général Legrand, passe la Traun à Wels et après un marche pénible sur une route montagneuse, encaissée et boisée, installe ses régiments au bivouac sur les hauteurs de Schleissheim. Les avant postes comprennent deux bataillons d’infanterie légère à Lambach, les Tirailleurs Corses sont à Schleissheim, ce qui permet de couvrir les routes de Kremsmünster à Ebersberg, ainsi que les communications de Geschwend. Dans la soirée le Maréchal Soult instruit que nos troupes sont aux prises avec l’ennemi du côté d’Enns, donne ordre au général Legrand de se porter sur la route de Neuhofen.
Après une marche de nuit dans la neige et sous la neige, la division installe son bivouac en arrière de Neuhofen; le 5 novembre, elle se porte sur Kronstorf et bivouaque en avant de cette ville, prête à favoriser l’établissement d’un pont sur l’Enns. Elle devait rester sur cette position toute la journée du 6 pour prendre un peu de repos, mais vers 14 heures, un ordre de l’Empereur lui prescrit de reprendre sa marche en avant. Les bataillons se mettent en marche, et à une heure avancée de la nuit, s’établissent entre l’Enns et Strenberg.
Le 7 novembre, la division continuait son mouvement pour établir son bivouac près de Zeilborn.
Le 8 novembre, la marche continue et au soir la division s’installe à Erlaz.
Le 9 novembre, à la pointe du jour, la marche reprend et la division va cantonner dans les villages de Sirnig, Markersdorf, Haunolstein et Hainsdorf. Le lendemain matin, départ vers Sankt Pölten. Nouveau bivouac et nouveau départ à 7 heures du matin en direction de Sieghardskirchen où elle reçoit l’ordre de s’établir à Ried, Ollern et Wienzierl. Toutes ces séries de marche se font sous des rafales de neige et de pluies mêlées, sur des chemins détrempés où la neige cache des ornières et des obstacles en tout genre.
Cependant, Murat s’est remis en marche de Stockerau, le 15 Novembre au matin, avec la réserve de cavalerie et vient se heurter vers 11 heures aux avant-postes de l’armée de Koutousov, commandés par le prince Bagration. Ce dernier avait fait occuper Schöngraben comme position avancée pendant que le gros de ses forces se retranche dans le village de Grund. Murat lance immédiatement les grenadiers d’Oudinot contre le centre des Russes et dirige Suchet contre leur flanc gauche. En même temps, il appelle à lui les 2ème et 3e divisions du III° Corps.
Soult ayant reçu l’ordre de marcher vers 13 heures, les deux divisions cantonnées près de Goblersdorff se mettent en marche, dépassent Hollabrunn et viennent se déployer derrière le Corps du Maréchal Lannes. Il est environ 17 heures. Le village de Schöngraben est en feu et les Grenadiers d’Oudinot font des prodiges pour rester maître de leurs positions. Le village pris et repris plusieurs fois reste aux mains des Français. Le Maréchal Soult charge alors la 3ème division de marcher sur l’aile gauche de la ligne ennemie établie en avant du village de Grund.
« Je fis diriger la division Legrand par la droite de Schöngraben, sur le flanc gauche de la ligne ennemie établie en avant du village de Grund. La division était en deux colonnes, celle de droite composée d’infanterie légère (26ème, Tirailleurs du Pô et Tirailleurs Corses) avait ordre de déborder l’ennemi et de venir s’installer en arrière de Grund pour lui couper la retraite, celle de gauche (3ème de Ligne) devait marcher sur Grund, le 18ème et le 75ème restaient en réserve ».(lettre de Soult).
LE BAPTEME DU FEU
La nuit est déjà avancée lorsqu’en avant à hauteur de Wullersdorf, le général Merle s’aperçoit que le 3ème de Ligne, surpris par un retour offensif de l’ennemi, fléchit et se replie sur la route d’Hollabrunn. Jugeant la situation critique, il dirige sa brigade sur Grund. Les Tirailleurs Corses qui forment son aile gauche abordent les Russes à la baïonnette. Jusqu’à 10 heures du soir on se bat avec un acharnement incroyable dans les ruelles, les cours et les jardins de Grund, où le corps Russe laisse plus du tiers de son effectif. Mais, à la faveur de la nuit, Bagration peut se retirer sur Brünn.
Les tirailleurs Corses bivouaquent sur le champ de bataille au milieu des morts et des blessés. La nuit bien que belle est très froide et la température avoisine les –6 ou –7 degrés. Le baron Pouget écrit :
« On coucha sur des cadavres Russes rapprochés les uns des autres sur lesquels on avait étendu du foin. Le spectacle était horrible. Les blessés principalement ceux des Russes s’étaient réfugiés dans les habitations où l’incendie les avait bientôt atteints. Tout ce qui pouvait encore marcher s’était enfui à l’approche de ce nouveau danger, mais les estropiés ainsi que les hommes gravement frappés avaient été brûlés vifs sous les décombres…. Les cadavres des hommes et des chevaux tués pendant le combat avaient été aussi grillés, de sorte que l’infortunée citée d’Hollabrünn répandait plusieurs lieues à la ronde une épouvantable odeur de chair grillée qui soulevait le cœur. »
Le 17 novembre au matin, le maréchal Soult visite le champ de bataille; en passant devant les compagnies des Tirailleurs Corses, il s’arrête un instant pour adresser un mot d’encouragement au Lieutenant Ramolino, qui venait d’être pansé. S’adressant au Commandant d’Ornano, le Maréchal demande le nom de cet officier blessé.
– Lieutenant Ramolino, Monsieur le Maréchal.
– Ramolino ! Et le maréchal qui était aussi fin courtisan qu’habile général, se montre d’une amabilité exceptionnelle. Il complimente l’officier blessé et termine en disant: Ramolino ! mais vous êtes parent de l’Empereur.
– Il le prétend, Monsieur le Maréchal.
– Et Soult partit en riant.
Dès le lendemain, tous les blessés pansés, les ventres remplis, la 3ème division se met en route … en direction de….AUSTERLITZ qu’elle atteind le 20 novembre.
La marche,avec plusieurs étapes, est moins pénible, on marchait moins, la pluie ne tombe plus, le temps même s’est radouci, la neige fond. On reste au bivouac jusqu’au 28, le temps de se refaire une beauté, les chemises lavées, les accrocs raccommodés. Dans un ordre du 26 novembre, Soult prescrit une revue de détail pour le 27.
Ainsi lorsque, le 29, on se remet en route pour une courte étape, le bataillon de Tirailleurs Corses et d’ailleurs toute la brigade se déplace pour aller bivouaquer devant Mardorf dans une tenue impeccable et avec un moral au beau fixe.
Le 30 novembre, l’Empereur fait une reconnaissance générale du futur champ de bataille. C’est là qu’il voeut attendre l’ennemi, c’est là qu’il veut le battre. Il indique à ses maréchaux les dispositions à prendre pour la bataille qui va s’engager sur ce terrain coupé de lac et de collines et jalonné par les villages d’Austerlitz [1]En réalité, Austerlitz n’est pas situé sur le champ de bataille, Kobelnitz et Telnitz.
Le 1er décembre, la division Legrand s’installe sur ses positions. Le Général Mrtlr (1ère Brigade) occupe Kobelnitz avec les Tirailleurs Corses, Sokolnitz et Telnitz avec le 26ème Léger et le défilé de Sokolnitz avec les Tirailleurs du Pô.
Le Général Levasseur (2ème Division) a disposé ses troupes ( 3ème et 18ème de Ligne) au dessus de Telnitz, en arrière du Goldbach, de manière à pouvoir combiner ses mouvements, soit avec la 1ère brigade soit avec la division Vandamme, formant le centre du IV° corps.
La brigade de cavalerie légère du Général Margaron est en arrière de l’infanterie, et 6 pièces d’artillerie légère sont attachées à la Brigade Merle.
L’Empereur a placé fort peu de monde sur cette partie du champ de bataille, afin d’attirer les Russes sur le terrain marécageux où il a prévu leur défaite.
Dans son esprit la Division Legrand qui avait ordre de tenir les villages de Telnitz et Sokolnitz, devait retenir l’ennemi jusqu’à ce que celui-ci soit contourné, puis pris par derrière. Alors la brigade devrait se laisser poursuivre par l’ennemi afin de l’attirer derrière le Goldbach, dans les marécages, où sa perte serait rendue plus certaine.
Tout en s’installant sur leurs emplacements, les troupes de la 3e division fêtent l’anniversaire du couronnement de l’Empereur. Les officiers lisent aux compagnies assemblées l’ordre du jour annonçant la bataille. Une phrase surtout électrise les troupes. Celle où l’Empereur proclame que si elles justifiaient ses espérances, il se bornerait à diriger les mouvements, mais que dans le cas contraire, il s’exposerait aux plus grands dangers.
« A 11 heures du soir, l’Empereur visita les différents bivouacs de son armée; sa présence électrisa toutes les têtes; une illumination aussi subite que merveilleuse eut lieu à l’instant même. Au moyen de torches de paille liées au bout de grandes perches chaque soldat avait la sienne, et le camp se trouvait éclairé comme en plein midi. Les cris de Vive l’Empereur ! retentissaient de toutes parts ». (St CHAMANS).
Les Tirailleurs Corses étaient encore plus à la fête, imaginons leur enthousiasme et leur fierté de voir un enfant d’Ajaccio acclamé par la Grande Armée toute entière.
Le 2 décembre, l’Empereur est à cheval bien avant l’aube et procéde à une visite des avant-postes suivi du Maréchal Soult.
L’Empereur questionna lui-même les commandants des postes avancés. Ils s’accordèrent tous à dire que l’ennemi faisait un grand mouvement par la gauche, pour se porter sur notre droite. Nous entendions effectivement le bruit des voitures d’artillerie et des chevaux en marche dans cette direction.
A vous la balle, Maréchal SOULT, dit l’Empereur en se retournant vers lui.
Sire je m’en félicite, répondit le Maréchal en saluant sa Majesté ». (St CHAMANS).