Le théâtre et la musique à Vienne au temps du Congrès

 Si la capitale de l’Autriche, dont le sol recouvrait à peine les ossements des trente mille victimes tombés en 1809 sous ses murs, avait été choisie pour cet évènement,  c’était, en partie du moins, en raison de sa situation centrale et des ressources qu’elle offrait pour les distractions et les fêtes et du « caractère charmant de ses habitants ».

 Il ne s’est d’ailleurs élevé aucune critique quant à ce choix, de la part de quelque cour européenne ou de tel ou tel ambassadeur que ce soit.

On le sait, le Congrès fut marqué par des fêtes et des divertissements de tout genre, auxquels assistèrent régulièrement les souverains et les ministres plénipotentiaires présents à Vienne.

En fait, comme nul ne l’ignore, il y eut à Vienne, selon l’expression du baron Sirtema de Grovestins, un Congrès des négociations diplomatiques et un Congrès des plaisirs.

Le prince de Ligne
Le prince de Ligne (portrait anonyme)

C’est le second qui fut à l’origine de la célèbre saillie du prince de Ligne, dont j’ai choisi de vous parler, et dont il serait trop facile de se moquer, car, à y bien regarder, tous les divertissements offerts durant cette mémorable époque ne furent pas totalement étrangers aux buts du Congrès.

En effet, les souverains, les ministres et autres négociateurs se rencontrèrent souvent précisément dans ces fêtes, profitant de ces moments peu protocolaires – encore que… –  pour discuter entre eux plus librement, et où se produisirent, souvent, des rapprochements inattendus. 

Dans cette foire diplomatique, où le plaisir semblait devenu la seule chose importante, servait de décor ou de masque aux affaires sérieuses, un royaume se démembrait ou s’arrondissait dans une redoute, une indemnité s’accordait pendant un concert, un dîner cimentait un traité, ces agréables passe-temps servaient ainsi à adoucir la raideur des prétentions de chacun, et à réduire les tensions.

 

Ce cliché bien connu d’un « Congrès qui ne fit que danser » est là pour nous indiquer, de la manière la plus tangible, combien la musique, prise dans son sens général, eut un rôle de poids durant ces évènements. En fait, elle fut, durant le Congrès, partout présente, et dans de multiples contextes.

Talleyrand, le héros posthume de ce Colloque, le pressentait-il d’ailleurs, lui qui, pour se joindre à la délégation française, a demandé à un compositeur de l’accompagner ? Avec le recul du temps, la présence de Sigismund Neukomm, Autrichien né à Salzburg, peut apparaître comme un véritable symbole, voulu ou non par le prince. En tous les cas, elle ne déplut certainement pas aux Viennois, même s’il fut, un moment, suspecté d’être un espion par la police du célèbre baron Hager.

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Sigismund von Neukomm (1778 – 1858) – Portrait anonyme

 

Comment s’étonner, d’ailleurs, de cette atmosphère, dans une ville où, ce que l’on appelle « le classicisme viennois » a réussi, durant les cinq dernières décennies, à s’imposer, et où se développe alors un art de vivre dans lequel la musique joue le plus grand rôle, aidée en cela par une cour amoureuse des arts et des cercles « d’amateurs » (Dilettanten) voués aux arts musicaux.

Divertissements et fêtes du Congrès sont ainsi devenus légendaires. Chaque jour a sa revue, sa chasse, sa partie de traîneaux, ses dîners, ses galas de théâtres, ses raouts, ses bals et ses mascarades.  Comme le fait remarquer un observateur à la solde de Metternich,  les empereurs dansent, les rois dansent, Metternich danse, Castlereagh danse ; le prince de Talleyrand ne danse pas (ayant le pied bot), il joue au whist. »

Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord (1754-1838), Portrait de François Gérard (1808)
Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord (1754-1838), Portrait de François Gérard (1808)

lequel fait insidieusement remarquer à son souverain, dès le 6 novembre :

La Royauté perd certainement à ces réunions quelque chose de la grandeur qui lui est propre : trouver trois ou quatre Rois et davantage de Princes à des bals, à des thés chez de simples particuliers de Vienne, me paraît bien inconvenable.

Le temps perdu pour les affaires se consume dans des fêtes. L’Empereur Alexandre en demande, et même en commande, comme s’il était chez lui. On nous invite à ces fêtes, on nous y montre des égards, on nous y traite avec distinction, pour marquer les sentiments que l’on porte à Votre Majesté, dont nous entendons partout l’éloge.

Et son alter ego autrichien  de lui emboiter le pas :

Clemens Wenzel von Metternich (1773 - 1859). Avec l'autorisation de Marcus Kaar (http://portrait.kaar.at/)
Clemens Wenzel von Metternich (1773 – 1859). Avec l’autorisation de Marcus Kaar (http://portrait.kaar.at/)

 Je n’aime pas cela; il y a un manque de dignité tout à fait blâmable; les monarques ne savent pas le tort qu’ils se font en se prodiguant ainsi ; lorsque je suis dans le même salon que tous ces rois en frac, je me sens mal à mon aise, je crains toujours d’en coudoyer un, je ne me trouve pas à ma place et ils doivent surtout trouver qu’ils ne sont pas à la leur. Tous ces rois simples particuliers détruisent le prestige de la souveraineté; on l’a déjà tant avilie !

Il n’y eut pratiquement pas un seul évènement durant lequel la musique n’eut à jouer un rôle important, qu’il s’agisse d’en souligner le caractère festif ou exubérant, ou comme instrument de représentativité. Durant tous les dix mois de son déroulement, on compta environ une centaine d’évènements de cette sorte, tous en relation plus ou moins directe avec le Congrès.

On peut considérer ces manifestations au cours desquelles la musique joua un rôle important, voire indispensable, en fonction de l’importance qu’elle eut alors sur les évènements politiques – à savoir les conférences, les réunions, les négociations – ainsi que sur les festivités en tant que telles.

 

En d’autres termes, et pour autant que cela soit totalement pertinent, il peut être intéressant de chercher à analyser l’utilisation de la musique à des fins de politique et son rôle dans le déroulement des évènements.

Revenons donc à notre cher Prince de Ligne, dont la saillie moqueuse à propos du Congrès accepte – selon ses dires mêmes – différentes interprétations.

 

Le Congrès danse, mais il ne marche pas.

Rappelons d’abord cette anecdote, rapportée par Auguste de la Garde-Chambonas, observateur privilégié du Congrès (même s’il n’a probablement pas vécu lui-même tout ce qu’il raconte) et protégé du prince.

Nous sommes en décembre 1814. Une représentation, par un groupe d’amateurs de la haute société, d’un tableau vivant menace d’être annulée, pour la simple raison que l’un des protagonistes – le jeune comte Wrbna – refuse de se raser la moustache.   Ainsi que le raconte La Garde, l’émotion est grande : « on s’agite, on s’inquiète, on s’interroge, on oublie tous les autres plaisirs, on eût oublié le Congrès lui-même, si quelqu’un eût alors songé qu’il se tenait un congrès. Ces moustaches sont devenues l’objet des conversations et de la préoccupation générale. »

On peut donc voir là dans quelle atmosphère détendue les participants au Congrès se trouvèrent, même si certains d’entre eux, et non des moindres, finir par penser qu’il y avait là exagération, qui ne pouvait que nuire au bon déroulement du Congrès, comme Gentz, qui s’insurge, dans son Journal, de ce que Metternich puisse passer tant de temps aux frivolités (auxquelles s’ajoutent ses démêlés amoureux avec Wilhelmine de Sagan).

 

Le Congrès danse et ne marche pas.

Que le Congrès ne se soit préoccupé que de festivités est, en fait, une assertion largement contestée par nombre d’historiens. Ainsi, Jean Bourgoing fait remarquer que lors de la plupart de celles-ci l’atmosphère était loin d’être détendue. De plus, elles n’étaient  que l’endroit où se retrouvaient les têtes couronnées, pendant que les négociateurs discutaient de leur côté les choses sérieuses. Il y eut donc, en quelque sorte deux sphères totalement distinctes, suffisamment étanches pour que l’arbre des festivités cachât la forêt des négociations.

 

Le Congrès ne marche pas, il danse.

Pratiquement tous les auteurs modernes considèrent en fait qu’un tel programme de divertissements, loin de n’être qu’une façade, voire  un rideau de fumée, constitue une partie intégrante d’un tel congrès, servant de plateforme aux discussions sérieuses. Ils en veulent pour preuve que l’ensemble des plénipotentiaires ne se réunit qu’une seule fois – et à la fin du Congrès –  que la plupart des réunions officielles ou quasi-officielles, ne concernèrent  que les quatre ou les huit puissances présentes, le gros des négociations se déroulant lors des fêtes et autres bals, et surtout, comme le fait remarquer Bertuch, lors des soirées dans les différents salons, auxquelles participaient également les têtes couronnées et chefs de délégations, ce qui leur permettait des rencontres informelles avec leurs homologues. Malheureusement – ou peut-être justement – peu de contemporains ont véritablement évoqué le côté sérieux de ces réunions, à l’image de La Garde-Chambonas, le seul à vraiment en parler au détour d’une telle réception :

«  Vers la fin de la soirée, des groupes se formaient ici et là, des jeunes gens organisaient des divertissements pour le lendemain, pendant que les représentants de l’Europe  discutaient les questions délicates du moment. Ici, le prince de Talleyrand s’entretenait avec le prince Leopold de Naples, Monsieur de Labrador  avec le Chevalier de los Rios et le cardinal Consalvi. On parlait du prince Murat, lord Castlereagh se tenait près d’une cheminée, écoutant froidement le roi de Prusse. »

Pour certains, par ailleurs, les hôtes du Congrès, et en particulier Metternich, se servaient ostensiblement de ces divertissements pour leurs intérêts personnels, ou à des fins politiques, en tous les cas comme lieux d’espionnage, propices à le renseigner, lui et son souverain, sur « l’atmosphère » du Congrès. Il les aurait même fortement encouragés, les considérant comme un moyen de prolonger la diplomatie,  comme un moyen de satisfaire, de détourner, et finalement de lasser ses opposants.

 

Il serait trop long d’analyser ici, à la lumière de ce qui vient d’être dit, tous les évènements festifs qui marquèrent le quotidien des congressistes. J’en ai choisi, pour aujourd’hui,  trois, dont le caractère « politique » m’est apparu plus évident.

 

L’anniversaire de la mort de Louis XVI et la cérémonie de deuil à son attention.

C’est sans doute cet évènement, « organisé » le 21 janvier 1815, dans la cathédrale Saint-Étienne, qui revêtit le plus un caractère politique, à un moment des plus tendus dans le déroulement des négociations, correspondant à la signature du traité d’alliance défensive entre la France, l’Angleterre et l’Autriche !

Cérémonie pour la commémoration de la mort de Louis XVI
Cérémonie pour la commémoration de la mort de Louis XVI

Talleyrand avait informé, dès le début du mois de janvier, Louis XVIII de son projet, lui précisant que tout le Congrès y assisterait, y compris tous les souverains présents à Vienne, tout étant fait pour inspirer un grand intérêt et donner une grande leçon, selon ses propres termes. Pour notre représentant, il convenait en effet que les représentants de Louis XVIII, interprètes de la douleur de la France, la fassent éclater en terre étrangère et sous les yeux de l’Europe rassemblée ! Est-ce aussi sous l’influence du représentant de Louis XVIII ? Toujours est-il que, ce jour-là, tous les autres divertissements de la journée furent suspendus, sur ordre expresse de l’empereur François.

Et, de fait, la cérémonie fut grandiose, marquée par l’exécution d’un Requiem à deux chœurs, sans accompagnement d’orchestre, que Talleyrand avait spécialement commandé à son musicien Neukomm, un élève de Haydn. Le chroniqueur La Garde-Chambonas se fit un devoir – sans doute aussi le plaisir – d’en faire un très long commentaire.

Et pour bien en souligner le caractère politique, Talleyrand, quelques jours plus tard, informa son collègue Jaucourt, qui assurait l’intérim à Paris, que cette journée, marquée par la présence de tous les souverains et princes de familles souveraines, accompagnés des ambassadeurs de l’Europe entière, avait constitué un hommage rendu à la maison de Bourbon, dont le rétablissement ramenait l’espérance d’un heureux avenir.

Le soir, dans les salons du palais Kaunitz, on remarqua encore plus de monde qu’habituellement : une assemblée grave comme à l’ordinaire car, chez notre plénipotentiaire, il était de coutume de parler de politique, plutôt que de fêtes et de plaisirs. Et Talleyrand fut intarissable sur la cérémonie de la journée, faisant, nous dit le Suisse Jean-Gabriel Eynard, de grandes phrases et laissant entendre qu’il avait toujours été le plus fidèle sujet du défunt roi.

Au soir de cette journée mémorable, où l’on avait honoré le passé, mis en avance l’importance de la légitimité (et cela concernait également la Saxe et Naples), une chose était certaine : Talleyrand avait remporté là une grande victoire.

 

Représentation du Samson de Haendel.

Un autre évènement musical, parmi les plus représentatifs du Congrès, fut une représentation de l’oratorio Samson, de Haendel, dès le 16 octobre 1814, dans le Manège impérial. La toute nouvelle Société des Amis de la Musique – elle avait été créée en 1812 – rejoignait ainsi une longue tradition viennoise, datant du XVIIe siècle, s’appuyant essentiellement sur Haydn et Haendel.

Veut-on voir ici un message « politique » ? Cette représentation est en fait la première hors de l’Angleterre, et l’on peut voir par là une sorte d’hommage au pays qui, ces dernières années, a tant fait pour la défense de l’Europe. Tous les souverains présents à Vienne sont évidemment présents, mais les applaudissements du public (« une vraie tempête », selon un témoin oculaire) sont les plus nombreux à l’égard de l’empereur François, qui peut ainsi montrer à ses collègues, sa grande popularité auprès de ses sujets.  Sans doute faut-il voir là, également, une manifestation des efforts faits pour restaurer l’image des souverains européens.

 

La « star » du moment : Ludwig van Beethoven, compositeur « politique ».

Le 29 novembre, à l’heure de midi, dans la salle des Redoutes de la Hofburg (car il n’y a pas encore à Vienne, à cette époque, de grande salle de concert), les participants au Congrès peuvent assister à une Académie, organisée par la star du moment, Ludwig van Beethoven. Depuis 1813, en effet, libérée du joug napoléonien, l’Allemagne (entendez ici les pays de langue germanique, dont l’Autriche constitue alors le centre de gravité) a découvert que Beethoven était son musicien national.

Ludwig van Beethoven (1770 - 1827) - Avec l'autorisation de Marcus Kaar (http://portrait.kaar.at/)
Ludwig van Beethoven (1770 – 1827) – Avec l’autorisation de Marcus Kaar (http://portrait.kaar.at/)

De ce concert, un historien n’hésitera pas à écrire que si le Congrès n’avait rien apporté d’autre, il serait quand même resté dans les mémoires. Une fois encore, cet événement est marqué par la présence des souverains étrangers, qui font au compositeur  une cour assidue, à laquelle celui-ci est loin d’être indifférent.

Au programme, à côté de la « nouvelle » symphonie du compositeur (la n° 7, datant en réalité de 1812 et exécutée pour la première fois en décembre 1813), il faut surtout mentionner la cantate « Der Glorreiche Augenblick », œuvre de circonstance hautement symbolique, composée en septembre de la même année, pour l’ouverture du Congrès, sur un texte d’Aloys Weissenbach,  et qui vaudra à son auteur, bientôt, d’être fait « bourgeois honoraire de la ville de Vienne ».

Alors que les trois premiers mouvements de cette cantate décrivent seulement l’arrivée à Vienne des souverains alliés, les deux autres ont pour seul sujet le Congrès lui-même. L’empereur François y est même nommément cité ! L’accueil de cette cantate fut « indescriptible » rapportera Schindler dans sa biographie du compositeur.

« La Victoire de Wellington à Vittoria » est également au programme, décidément, on le voit, très politique.  

Comme le font remarquer de nombreux musicologues, c’est la cantate qui, indubitablement, recèle le plus d’éléments « politiques ». Beethoven n’oublie pas la présence des souverains. Par exemple le n°3 de l’œuvre, « Vienna », personnification de la ville hôte du Congrès, s’adresse directement aux souverains européens. L’œuvre reçoit ce soir-là un accueil très chaleureux des spectateurs, même si, pour certains, comme Carl Bertuch, le texte apparaît comme « médiocrement de circonstances ». Mais pour d’autres, comme Stolberg, il s’agit bien d’une allusion peu banale aux affaires du Congrès. Et les espions du baron Hager feront remarquer qu’il y avait désormais à Vienne deux factions pro et anti-Beethoven, reflétant en quelque sorte le climat politique du moment, les uns pro-Russes, les autres pro-Autrichiens. Les distractions, ici, se faisant l’écho de la diplomatie.

Beethoven composera, durant cette période du Congrès, un certain nombre d’autres œuvres à caractère plus ou moins, sinon politique, du moins de circonstance. C’est ainsi qu’il dédie sa polonaise en ut-majeur, à l’impératrice de Toutes les Russie.  Rappelons aussi que la nouvelle version de Fidelio – dont on ne peut nier la signification politique – après son échec retentissant de 1805, avait vu sa Première se dérouler le 23 mai 1814, et qu’il compose, pour la fête de son souverain – le 4 octobre – une Ouverture « Zur Namensfeier », qui sera terminée au mois de mars de l’année suivante.

 

Pour terminer, une dernière anecdote, rapportée par Wolzogen, qui montre bien que le théâtre, lui aussi, peut avoir une fonction politique.

Le dimanche 12 mars 1815, alors que La nouvelle est désormais connue à Vienne que Napoléon a débarqué à Fréjus, il y a, le soir, au Theater an der Wien, représentation de l’œuvre de Kotzebue, „Das Hausgesinde“, en présence de nombreux souverains, qui tiennent par là à montrer aux Viennois leur calme. C’est l’acteur Hasenhuth qui y joue le rôle de Jocrisse. Lorsque la maîtresse de maison lui reproche d’avoir laissé échapper de leur cage ses chers oiseaux, Jocrisse, se tournant vers la loge des monarques, lance « Ceux-là ont eux aussi laissé échapper le gros oiseau ! » Le public se régale, bien sûr, mais le pauvre acteur est aussitôt arrêté et emprisonné !

 

Conclusion

Le rôle de la musique et du théâtre durant le Congrès ne se limite évidemment pas à ces quelques exemples. Rôle dont l’importance est d’ailleurs appréciée différemment selon les auteurs, qu’ils aient été participants eux-mêmes au Congrès, ou non. Il aurait été par exemple également intéressant d’évoquer les nombreux bals organisés, soit par la Cour d’Autriche, pour rehausser son prestige, soit par les différentes familles princières, en quête d’une nouvelle légitimité, mais aussi dans les salons (citons par exemple ceux de Fanny Arnstein ou de Karoline Pichler), où la politique n’était jamais loin, sans oublier la musique militaire, qui accompagnait les célébrations destinées à glorifier la victoire des Alliés sur la puissance napoléonienne et le renouveau des monarchies ancestrales.

Si, oui, le Congrès dansa, ce fut finalement la plupart du temps pour la « bonne cause », et dans l’intérêt des affaires hautement compliquées qu’il s’était donné pour but de régler.

Robert Ouvrard


Conférence présentée devant l’Association les Amis de Talleyrand -pour le  200e anniversaire du Congrès de Vienne – Talleyrand l’indispensable – Paris – 8 – 9 juin 2015 – Hôtel de Talleyrand