La nuit où Napoléon voulu se suicider

Napoléon 

Eugène Tarlé 

1933

Napoléon, après avoir pris congédié Caulaincourt, avec qui il avait été si souvent ces derniers jours,, se rendit dans sa chambre et se saisit, comme il apparu plus tard, de  cette fiole remplie d’opium, qui se trouvait dans son nécessaire de voyage et dont il ne se séparait jamais. Comme on le sait, Napoléon, avait, en 1812, après la bataille de Malojaroslawez, au cours de laquelle il avait faillit être fait prisonnier, demandé au docteur Yvan de lui préparer, pour une telle éventualité, un poison violent. Il avait reçu une fiole d’opium, que les années suivantes il conservait dans son nécessaire de voyage.

Maintenant, à Fontainebleau, il s’en saisissait et en buvait le contenu.

De terribles douleurs apparurent. Caulaincourt, terrifié, se rendit chez Napoléon et prit cet état pour une soudaine maladie. Il voulut appeler le médecin, qui se trouvait au château. Napoléon le pria de n’appeler personne et lui ordonna même violemment de ne rien faire. Pourtant, les douleurs devenant plus violentes, que Caulaincourt sorti et réveilla la docteur, ce même Yvan qui, après Malojaroslawez, avait donné l’opium à Napoléon.  Lorsque le docteur aperçut la fiole sur la table, il comprit tout de suite ce qui était arrivé. Napoléon commença à se plaindre que le poison était trop faible ou évaporé, et réclama de recevoir une dose fraîche d’opium. Le docteur s’échappa de la pièce disant qu’il ne voulait pas être une deuxième fois un meurtrier.

Les douleurs durèrent quelques heures, Napoléon refusant d’absorber un contre-poison. Il donna l’ordre de ne rien dire de l’incident « Qu’il est difficile de mourir ! Comme cela aurait été facile sur un champ de bataille ! Pourquoi ne suis-je pas tombé à Arcis-sur-Aube ? » répétait-il, au milieu des crampes.

Le poison n’eut pas d’effet mortel et plus jamais Napoléon n’essaya de se suicider, et plus jamais il ne parla de cet évènement.