La vénérie consulaire – Article de mon ami Patrice Courcelle
Les domaines de chasse
Avec Malmaison, les bois de Boulogne, de St-Germain, ce qui restait des forêts entourant Versailles, ajoutés au domaine de Saint-Cloud mis à disposition par l’état français, Bonaparte disposait d’un vaste domaine dédié à la chasse. Il entreprit de l’agrandir.

Dès avril 1802, il fit acheter à Joséphine le pavillon du Butard à la Celle-Saint-Cloud, pavillon construit en 1751 pour Louis XV. De même, le même mois, elle fit l’acquisition de la propriété du Clos Toutain à Vaucresson, qui fut réaménagé pour loger l’équipage de chasse.
Les chasses étaient alors très liées à Malmaison dont C-F de Méneval nous apprend que le Premier Consul passait «tout le temps que le travail, la promenade ou la chasse n’occupait pas». Les chasses consulaires, confinées à ce domaine et aux forêts environnantes restèrent éloignées de la vue des citoyens.
Si les intentions de Bonaparte sont affirmées quand à la chasse et singulièrement à la vénérie à cette époque, ses ambitions restèrent relativement modestes, du moins si on les compare à ce qu’elles furent par ailleurs.
La tenue de Bonaparte et des maîtres veneurs de l’équipage
Par tradition séculaire, qui dit équipage de vénerie dit tenue spécifique. Celle de l’équipage privé du Premier Consul nous est connue par les piqueurs représentés sur la planche de JOB « Bonaparte à la chasse ». Le dessinateur possédait l’une de ces tenues; la source ne peut donc être plus exacte. En fait, on y retrouve les couleurs vert et rouge que le général Bonaparte avait choisies pour ses guides en Egypte et que le consul, puis l’empereur, gardera pour livrée jusque la fin.
[1]On les retrouvera encore sous le Second Empire, mais c’est un autre sujet.
Le Premier Consul ose s’approprierle galon de l’Equipage Royal de Vénerie, celui des rois de France; simple détail pour nous aujourd’hui mais qui, à cette époque, se révèle particulièrement édifiant et témoigne d’une arrogance sans borne de la part d’un homme de petite noblesse à peine parvenu au pouvoir . Elle découvre l’image que Bonaparte possède déjà de lui-même et met à jour clairement ses intentions, alors encore cachées au peuple français.
Aussi important que le galon et les couleurs dans la tradition des costumes de vénerie, le bouton. Celui de l’équipage personnel du Premier consul Bonaparte n’est pas connu. On peut penser que ce serait celui de l’équipage royal, mais c’est pure hypothèse.
