Journal du Voltigeur Asseré (Nivôse an XI – Décembre 1806)

Le 8, à Surques : le 9. à Saint-Omer le 10, à Isbergues le 11 , à Béthune : le 12, à Lens : le 13, à Douai ; le 15. à Cambrai : le 16. à Landrecies : le à Saintes : le 18, à Any: le 19, à Eteignères le 20, Charleville : le 22, à Balan : le 23. à Estain: le 24, à Sivry : le 25. à Verdun : le 26. à Mars-la-Tour : le 27, à Metz : le 29, à Juville ; le 30, à Omrnerey [1]Asseré commet ici la même erreur qu’à l’aller : ses gites successifs sont : Juville, Vie, Omrnerey. Lixheim.: le 1er. à Vic : le 2, à Lixheim : le 3, à Saverne: le 4, à Strasbourg ; le 6, revue du prince Murat ; proclamation sur la campagne que nous allions commencer le 2 vendémiaire. On nous distribua cinq jours de vivres : cinq paquets de cartouches par homme, avec ordre de nous tenir prêts à  marcher pour le lendemain.

La maréchal Jean Lannes
Le maréchal Jean Lannes

Le 3 vendémiaire l’an XIV (25 septembre 1806), passé le Rhin, ayant à notre tête le maréchal Lannes, le prince Murat et le général Oudinot.

Le 3, à Billem [2]Buhl : le 4, dans un bourg ; le 5, Freudenstadt [3]principauté de Bade [4]Le bataillon dont fait partie. Asseré est celui qui a pris position près du Kniebis pour reconnaitre et tromper l’ennemi.. Restés cinq jours. Première rencontre des Autrichiens dans les monts de la Forêt-Noire, les hostilités non commencées : le 9, à Fainsheim [5]Asseré n’a pu aller de Freudenstadt à Stuttgart en deux marches. II a dû arriver le 9 dans un endroit inconnu, et le 10 à Heimsheiln, qu’il appelle.Fainsheiun. ; le 11, près Stuttgart ; le 12, à Sehorndorf: le 13, un hameau : le 14, à Hermetsheim ; le 15, à Calin [6]Nous n’avons pas pu identitier ces deux loealilés. La division Oudinot était le 11 à Ebnatll et le 15 Amerdingen,.

Le 16 (8 octobre) bivouaqué près Tavenai (sic) après avoir passé le Danube : première affaire avec les Autrichiens [7]Combat de Wertingen.. Détail de cette affaire, une colonne composant l’avant-garde de l’armée autrichienne arriva le même jour que nous sur la rive gauche (sic) du Danube, elle était forte de 10,000 hommes, tous grenadiers hongrois, et d’un corps nombreux de cavalerie légère. Nous passâmes le Danube sur un pont de fascines, l’ennemi ne nous attendait pas si tôt.

Nous nous formâmes en bataille, toute la division des grenadiers d’avant-garde, sur la rive gauche (sic) du Danube, pour donner le temps à la cavalerie et aux parcs qui nous suivaient de passer ce fleuve, ce qui se fit en diligence. La cavalerie qui s’était fraichement reposée prit le devant, ayant les postes de l’ennemi en tête, et les repoussa de l’autre côté du bois où l’ennemi était en bataille, et à l’approche de la cavalerie se formèrent en carré, faisant un feu fourni : notre cavalerie, tout dragons, chargea trois fois sur le carré, qui se rompit et se reforma trois fois, manœuvre digne des grenadiers qui le composaient.

La cavalerie française se disposait à une nouvelle charge, lorsque notre division arriva et fit un feu massacrant : n’ayant aucune pièce de canon, on prit le parti de charger à la baïonnette, l’arme chérie des Français ; bientôt le pas de charge se fit entendre, les colonnes se meuvent, le cri de victoire se fait entendre ; l’on vit bientôt les panaches couleur de feu percer les rangs de cette terrible infanterie, renverser leurs colonnes, leur faire abandonner en désordre le champ de bataille qui resta couvert de morts et de leurs bagages : plus de 2.000 hommes furent faits prisonniers, une grande quantité de pièces d’artillerie, plusieurs drapeaux, quelques généraux furent le prix de cette première victoire qui porta la terreur dans l’armée autrichienne, qui ne s’arrêta plus que sous les murs de Ulm.

Le 17 vendémiaire (9 octobre) nous étant avancés fort avant, nous nous trouvâmes sur le derrière d’un corps d’armée ennemi qui se battait avec une division française [8]Division Malher, Gunzbourg. de manière que nous fûmes toute la nuit entourés par l’ennemi qui, le matin, évacua le terrain et nous laissa la route libre. Le 18 (10 octobre), campés près Burgau : la 3e compagnie, dont je faisais partie, fut prise pour aller en sauvegarde à Burgau, où nous fûmes très bien reçus.

Le 19, logé à Ichenhausen: le 20, à Roggenburg : le 21, marché toute la nuit ; le 22, changé de position ; le 23, campé près d’ Ulm, place forte que l’on assiégea et prit après plusieurs batailles qui se donnèrent dans les environs et se rendit le 25 (17 octobre) à discrétion, 66.000 hommes demeurent prisonniers de guerre, 71 drapeaux et étendards, plusieurs généraux, une grande quantité de pièces de canons et munitions de guerre.

La reddition d’Ulm, le 20 octobre 1805
La reddition d’Ulm, le 20 octobre 1805

Cette campagne, quoique très courte, fit beaucoup de mal aux troupes, tant par les pluies continuelles qui avaient défoncé les chemins, que par les marches de nuit et forcées que l’on fut obligé de faire.

Les nuits du 21 au 25 [9]13-17 octobre. furent terribles : pendant ces quatre nuits, il fallut marcher à travers les plaines que les pluies et la cavalerie avaient défoncées. Il est impossible de décrire cette malheureuse position : nous vîmes plusieurs de nos camarades perdre leurs armes, leur sac dans la boue.

La cavalerie, l’artillerie ne pouvaient plus marcher : plusieurs hommes, emportés par la douleur des maux qu’ils souffraient, se brûlèrent la cervelle afin d’abréger leurs souffrances : il me souvient que dans la nuit du 24 au 25, je brûlai deux chemises pour allumer un feu: je n’y réussis point ; la pluie jointe au bois vert y contribuèrent beaucoup, je me vis contraint de m’étendre sous un sapin où le sommeil me surprit : depuis quatre nuits je n’avais pris aucun repos ni nourriture.

Le 25 au matin, nous fouillâmes un village où nous trouvâmes une assez bonne quantité de porcs, de moutons et autres bestiaux mais pas de pain. Ce fut ce jour que la ville se rendit, fort tard, car nous étions destinés pour monter à l’assaut cette journée. Nous partîmes le 26 (18 octobre) pour aller à la poursuite d’une division échappée d’Ulm sous les ordres du prince Ferdinand.

References

References
1Asseré commet ici la même erreur qu’à l’aller : ses gites successifs sont : Juville, Vie, Omrnerey. Lixheim.
2Buhl
3principauté de Bade
4Le bataillon dont fait partie. Asseré est celui qui a pris position près du Kniebis pour reconnaitre et tromper l’ennemi.
5Asseré n’a pu aller de Freudenstadt à Stuttgart en deux marches. II a dû arriver le 9 dans un endroit inconnu, et le 10 à Heimsheiln, qu’il appelle.Fainsheiun.
6Nous n’avons pas pu identitier ces deux loealilés. La division Oudinot était le 11 à Ebnatll et le 15 Amerdingen,
7Combat de Wertingen.
8Division Malher, Gunzbourg.
913-17 octobre.