Jean-Jacques-Basilien Gassendi (1748-1828)

Jean-Jacques-Basilien Gassendi
Jean-Jacques-Basilien Gassendi

Jean-Jacques-Basilien Gassendi naît le 18 décembre 1748, à Digne (Basses-Alpes). Il est le fils d’un avocat au parlement d’Aix. Mais il se tourne vers la carrière militaire et, après avoir terminé ses études, il entre comme aspirant dans le corps royal de l’artillerie, en février 1767. Il devient élève de ce même corps, le 6 novembre, puis lieutenant le 9 mai 1768, et capitaine le 73 juin 1779.  

C’est dans ce grade qu’il sert au régiment de La Fère, comme commandant d’une compagnie, lorsque le jeune Bonaparte y est alors lieutenant.  C’est de cette époque que naît une amitié qui perdurera durant le Consulat et l’empire.

L’éclatement de la Révolution ne plait guère au jeune Gassendi, mais, contrairement à beaucoup de ses camarades de l’artillerie, il n’émigre pas. Le 8 mars 1793, il est promu chef de bataillon, puis chef de brigade (colonel) le 3 mars 1796. Il s’est alors déjà distingué durant les premières guerres de la Révolution,, dans les armées des Pyrénées-Orientales et d’Italie, ainsi qu’au siège de Lyon. C’est lui qui a dirigé les équipages lors du siège de Toulon.

Le siège de Toulon
Le siège de Toulon

En janvier 1798, il se voit confier le parc d’artillerie de cette armée d’Angleterre, qui ne remplira pas son but, Bonaparte s’embarquant pour l’expédition d’Égypte, à laquelle Gassendi ne participe donc pas. Le 17 mars 1798, il est cependant fait général de brigade. 

Après Brumaire, Gassendi est nommé responsable du parc d’artillerie de l’armée de réserve qui se forme à Dijon. Il se distingue particulièrement lors du passage du Grand-Saint-Bernard, ainsi qu’à la bataille de Marengo (14 juin 1800). Deux années plus tard, il est commandant de l’école militaire d’Auxonne.

La bataille de Marengo (Lejeune)
La bataille de Marengo (Lejeune)

Sa carrière et les honneurs se poursuivent alors avec une régularité de métronome : membre de la Légion d’honneur le 11 décembre 1803, commandeur le 13 juin 1804, inspecteur général de l’artillerie le 14 mars 1805, général de division le 20 septembre 1805, conseiller d’État le 11 février 1806, comte de l’Empire le 9 décembre 1809, grand-officier de la Légion d’honneur le 30 juin 1811, Grand-croix de l’Ordre de la Réunion le 3 avril 1813, et, pour finir, sénateur le 5 avril 1813.

Et malgré tout cela : il souscrit, en 1814, à la déchéance de l’empereur et est fait pair de France, le 4 juin 1814.

Qu’à cela ne tienne : lorsque Napoléon revient sur le trône, Gassendi accepte d’être fait pair. Cette fois-ci, Louis XVIII se montre mécontent, et ne réintègre pas Gassendi dans son Sénat.  La disgrâce ne dure que jusqu’en 1819. En mars, le ministre Decazes l’inclut dans sa liste de réintégration. Gassendi commence par refuser, puis accepte, le 21 novembre 1819. 

Jean-Jacques-Basilien Gassendi meurt à Nuits-Saint-Georges (Côte d’Or), le 14 décembre 1828, à l’âge de 80 ans. 


Lieux de mémoire

La tombe (entourée d’une grille en fer forgé) du général Gassendi se trouve dans le vieux cimetière de Nuits-Saint-Georges.

Dans le village de Varages (Haut-Var), Place de la Libération, à l’extrémité basse, buste du général Gassendi. Sur le côté droit de la place la propriété familiale de la famille Gassendi a été transformée en Musée de la faïence et en jardin public. Le nom de Gassendi se lit au-dessus de la grande porte. (Roger Martin)

A Collonges-Lès-Bévy, à 30 Kms de Dijon, se trouve le château qui appartint à Gassendi, qui contient des souvenirs du général (mais aussi de Gaspard Monge), et qui peut être visité sur demande.

Le château de Collonges-les-Bevy
Le château de Collonges-les-Bevy