Hugues-Bernard Maret, duc de Bassano (1763–1839)

Hugues-Bernard Maret, duc de Bassano.
Hugues-Bernard Maret, duc de Bassano.

Hughes-Bernard Maret nait à Dijon, le 22 juillet 1763 (il a un frère jumeau, Bernard, qui décèdera à l’âge de 15 ans), où son père est médecin.

Il acquiert très tôt une très bonne instruction, mais, destiné à la médecine, il abandonne cette carrière, ne pouvant supporter les descriptions d’opérations de chirurgie, et choisi l’étude des lois et du droit politique. En 1784, il participe au concours organisé par l’Académie de Dijon (il s’agit de faire l’éloge de Vauban) et obtient le deuxième prix, derrière Carnot.. L’année suivante, il est à Paris, sur l’invitation du ministre Vergennes, où il suit les cours du Collège de France..

Fasciné par les événements du début de la Révolution, il suit avec attention les débats de l’Assemblée constituante, dont il publie, avec son confrère Étienne Mejan, un résumé objectif sous le nom de Bulletin de l’Assemblée qui est inséré dans Le Moniteur universel. Jacobin, il est l’un des fondateurs du Club des Feuillants. Protégé par Lebrun-Tondu, alors ministre des Affaires étrangères, il est envoyé en mission à Londres. En juillet 1793, il est nommé ambassadeur à Naples.

Arrestation à Novate Mezzola de Maret et Sémonville
Arrestation à Novate Mezzola de Maret et Sémonville

En traversant le Piémont pour se rendre à Naples, il est fait prisonnier à Novate Mezzola (dans les Grisons) par les Autrichiens en même temps que Charles-Louis Huguet de Sémonville [1]Charles-Louis Huguet de Sémonville (1759 – 1839), homme politique et diplomate français. Il sera comte d’Empire en 1808 et joua un rôle important lors du choix de la deuxième épouse de … Continue reading . Emprisonnés à Mantoue, puis à Kufstein, ils sont libérés en 1795, après 30 mois de captivité, échangés contre Marie-Thérèse de France, fille de Louis XVI (Madame Royale). Suit une période de mise à l’écart, jusqu’au retour d’Égypte de Bonaparte.

Maret épouse en 1801 Marie Madeleine Lejeas (1780-1827), fille du maire de Dijon. Ils auront 5 enfants, dont l’aîné, Napoléon Maret de Bassano, sera grand chambellan de l’empereur Napoléon III.

La carrière de Maret épouse ensuite celle du nouveau maître de la France. Après le 18 brumaire, il est nommé secrétaire des Consuls, puis secrétaire d’État sous le Consulat, puis sous l’empire. A la fin de 1805, après Austerlitz, il participe à l’élaboration du traité de paix avec l’Autriche. En 1806, après la conquête de la Pologne, Napoléon le charge de l’organisation du gouvernement polonais. A Finkenstein, il conclut avec l’ambassadeur persan le traité entre la France et la Perse. En 1809, de nouveau à Vienne, il rédige, avec Bubna, les conditions de paix, que Champagny signera en octobre.  Peu après, il se prononce en faveur de l’union matrimoniale avec l’Autriche.

Maret est ministre des Affaires étrangères de 1811 (après la disgrâce de Champagny) à 1813 (19 novembre 1813), lorsqu’il est remplacé par Caulaincourt (mais Napoléon le garde près de lui comme Secrétaire d’État). Les récompenses sont à la hauteur du travail accompli : comte de l’Empire le 3 mai 1809, puis duc de Bassano le 15 août de la même année.  En 1803 il avait été élu à l’Académie française, au dixième fauteuil, succédant à Jean-François de Saint-Lambert.

Durant les Cent-Jours, il redevient Secrétaire d’État, et est fait Pair de France. Il suit Napoléon à Waterloo, et lu reste fidèle jusqu’au dernier moment, mais ne peut le suivre à Sainte-Hélène.

En 1816, proscrit, il se réfugie en Autriche, où il séjourne à Linz, puis à Graz, jusqu’à son retour en France, en 1820.

Maret sera très brièvement Président du Conseil (et ministre de l’intérieur) en 1834.

Il avait été exclu de l’Académie en 1816. Il refusera une nouvelle élection, en 1829, mais acceptera un fauteuil à l’Académie des sciences morales et politiques en 1832.

Hugues-Bernard Maret meurt à Paris, le 13 mai 1839. Ses obsèques religieuses sont célébrées en l’église Notre-Dame de Lorette. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris (division 31).

Tombe de Maret au cimetière du Père Lachaise
Tombe de Maret au cimetière du Père Lachaise

LIEUX DE MÉMOIRE

  • A Dijon, au 28 de la rue Monge, maison natale de Maret (plaque commémorative)
Plaque commémorative à Dijon
Plaque commémorative à Dijon
  • A Isques, à quelques kilomètres au sud de Boulogne sur mer : château d’Hermerangues, où Maret séjourna durant ses séjours au camp de Boulogne.
Le château d'Hermerangues
Le château d’Hermerangues
  • A Meudon (92), au 23 route des Gardes : hôtel de Montalais, fut habité par Maret.
Hôtel_des_Montalais
Hôtel_des_Montalais
  • A Kaunas (Lithuanie) : 8 rue Mituines, maison où séjourna Maret
  • A Vilnius (Lithuanie) : au 36, Didzioji, demeure du gouverneur de la ville Jomini, et où séjourne Maret durant la campagne de Russie
  • A Esternay (50), à 12 km à l’ouest de Sézanne : château où Maret rencontra Napoléon le 28 février
Le château d'Esternay
Le château d’Esternay

 

References

References
1Charles-Louis Huguet de Sémonville (1759 – 1839), homme politique et diplomate français. Il sera comte d’Empire en 1808 et joua un rôle important lors du choix de la deuxième épouse de Napoléon.