Hohenlinden – Offensive de Legrand et Bastoul – Le Consulat et le Premier empire

Bastoul

A l’extrême gauche de la division Legrand, l’archiduc Ferdinand essaye de s’emparer du bois au nord-ouest de Loiperding et de couper le détachement français au sud de Hörlkofen. Cette tentative échoue face à la résistance de la 51e demie-brigade, qui repousse les Autrichiens. Une attaque de ces derniers sur Hartofen est également sans effet : la 42e et le 12e régiment de cavalerie leur résistent fermement.

De son coté, Legrand lance maintenant une attaque sur les hauteurs de Haidberg. Ferdinand résiste, jusqu’au moment où Fresnel, sur sa gauche, est repoussé sur Isen par Bonnet. Sur sa droite, la 51e  le tourne en direction de Buch, menaçant ainsi la ligne de retraite des Autrichiens. Le 13e régiment de dragons autrichiens attaque, mais est repoussé par le 5e chasseurs à cheval, dont le colonel, Corbineau (1), est sévèrement blessé. L’archiduc Ferdinand entame alors sa retraite, poursuivit avec vigueur, sur Lendorf, et doit abandonner 3 canons aux Français.

Au même moment, Bastoul attaque Schwarzenberg, qui se trouve sur les hauteurs à l’est de Reithofen, à Fostern et Tading et dans le Wettingwald. Les Français, après un premier succès, sont repoussés. Le bois de Kreiling est attaqué par la 89e, mais défendu énergiquement par 2 bataillons de Murray. Sur l’aile droite, les Français faiblissent devant la contre-offensive de l’infanterie de l’archiduc Ferdinand et des cuirassiers de Mack. Il se retire sur Kronacker, qui est cependant également perdu. A ce moment, la réserve de la division Ney passe à l’attaque, reprend Kronacker et redresse la situation. Legrand envoie un bataillon de la 42e, afin de renforcer l’aile gauche de Bastoul.

Désormais, Moreau sent que le moment décisif est arrivé : il lance ses réserves en avant. Il s’agit de la division de cavalerie d’Hautpoul (3 régiments), les grenadiers de Ney, ainsi que la 108e et deux bataillons de la 57e (Grouchy). La brigade Bonnet et la 42e attaquent maintenant l’aile droite de Schwarzenberg, tandis que l’aile gauche de ce dernier est attaquée par la brigade de réserve Joba (Ney). Durant cette offensive, Bastoul est blessé mortellement.

Entre temps, Kienmayer a appris le désastre de la colonne principale de Kolowrat et il donne l’ordre de retraite en direction d’Isen. La nuit arrive et cela permet à Schwarzenberg de repousser avec fierté la sommation de capituler, et de rejoindre, en bon ordre, Isen et Dorfen.

Pendant ces combats, Baillet-Latour est resté passif sur les hauteurs de Mittbach et n’est pas venu au secours de Schwarzenberg. Lorsqu’il apprend la déroute de la colonne principale et la défaite de Ferdinand, il ordonne lui aussi la retraite, en direction de Burgrain et d’Isen, qui est couverte par une arrière-garde composée de 2 bataillons d’Olivier Wallis et 6 escadrons des dragons Ferdinand.

Les pertes de l’aile gauche française se montent à 67 tués, 636 blessés et 141 prisonniers.

(1) Corbineau est blessé de deux coups de feu, l’un à la hanche droite, l’autre à la cuisse droite.