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Hohenlinden – Introduction – Le Consulat et le Premier empire

1799 – Première année des guerres de la Deuxième Coalition . 

Les Français, battus à Magnano et Cassano, à la Trebia et à Novi, doivent abandonner les Républiques soeurs à Naples, Rome et dans l’Italie septentrionale, et évacuer l’Italie. En Suisse, Masséna a résisté aux attaques des Autrichiens, emmenés par l’archiduc Charles, et des Russes, sous les ordres de Korsakov et Souvorov.  Si, en Allemagne, l’archiduc Charles, a pu contenir l’attaque de Jourdan à Ostrach et Stockach, un débarquement anglo-russe dans le nord de Hollande a été repoussé victorieusement par le général Brune.

A la fin de l’année, l’alliance austro-russe se brise et les troupes du tsar évacuent l’Europe centrale. La raison en est le différent sur les buts de la guerre en Italie du Nord, l’ingérence permanente de la cour de Vienne dans la conduite de la guerre et l’instabilité mentale du tsar Paul.

L’année 1800 est celle du changement. Le coup d’état du 18 Brumaire a fait chuter un Directoire corrompu et porté le général Bonaparte au pouvoir. Le jeune vainqueur des campagnes d’Italie, qui s’est de nouveau couvert de gloire en Égypte, donne une nouvelle impulsion aux efforts militaires de la République.. Une armée de réserve est constituée, avec laquelle Bonaparte, franchissant les Alpes, fait irruption en Italie du Nord et défait de façon décisive le général Melas, à Marengo – avec de la chance et l’arrivée propice de la division Desaix. Un cessez-le-feu est signé, qui oblige les Autrichiens à se retirer derrière le Mincio.

En Allemagne, Moreau prend l’offensive avec l’armée du Rhin, contre les Autrichiens commandés par Kray, les défait à Engen, Stockach, Me´kirch et Biberach, et les force à retraiter sur Ulm. Lorsque la nouvelle de la défaite de Marengo lui parvient, et après de nouveaux combats défavorables à Ulm et Höchstädt, Kray décide de se retirer au-delà de l’Inn. Le 15 juillet, un cessez-le-feu est signé à Parsdorf et le 26 août, Kray se voit retirer son commandement.

L’empereur François, inspecte ses troupes en septembre et en tire une telle image qu’il conclu une prolongation du cessez-le-feu, en échange d’une évacuation des places de Ingolstadt, Ulm et Philippsburg, dont il entend tirer 20.000 hommes pour renforcer l’armée principale. Cet arrangement est signé à Hohenlinden, puis prolongé de 45 jours. Il prévoit un préavis de 15 jours pour la reprise des hostilités.

J’ai vu une partie de l’armée aujourd’hui; elle apparaît relativement bien, mais les hommes de l’infanterie semblent jeunes, et il y a sans doute  parmi eux beaucoup de nouvelles recrues. La cavalerie que j’ai vue a bonne aspect. Mais comme nous avons devant nous beaucoup de forêts et de mauvais terrains, je crains que nous ne pourrons pas en faire grand usage. Si la guerre devait reprendre, ce serait tellement un jeu de hasard, qu’il faudrait l’éviter » (François à Colloredo – 10 septembre 1800) [1]Vivenot, page 272.

Malgré ce tableau réaliste, l’empereur nomme son inexpérimenté frère l’archiduc Jean (qui n’a alors que 18 ans !) commandant en chef, et met à ses cotés le directeur général du Génie, le feldzeugmeister baron Lauer, un homme de confiance de Thugut (le chef de la diplomatie autrichienne). Lauer, qui a derrière lui une carrière d’officier du Génie,et s’est fait une renommée aux sièges de Belgrade et de Mannheim, est présenté à Jean, fort exagérément, comme « un des hommes les plus au fait de l’art de la guerre ». 

En 1796 déjà, l’empereur avait nommé son favori – il n’était alors que feldmarschall leutnant – au quartier général de l’armée d’Italie : le vieux Wurmser avait été démis de ses fonctions et le plan d’opérations de Lauer exécuté, sans en consulter avec Vienne. Le résultat : la campagne de Bassano et l’enfermement de Wurmser dans la ville assiégée.

A la demande expresse de l’empereur, l’archiduc doit s’abstenir de tout commandement personnel et doit suivre tous les conseils de Lauer (il s’agit là d’une situation similaire à celle de Ulm en 1805, mettant en présence l’archiduc Ferdinand et le général Mack). 

C’est le colonel Weyrother qui est nommé chef d’état-major général, un homme qui, à Rivoli, a été rien moins qu’heureux à Rivoli.

L’opinion que l’armée a de son commandement est reflété dans une lettre du général Wrede à sa cour, de mai 1800. Selon lui, seul l’archiduc Charles, le vainqueur d’Amberg, de Würzburg et de Stockach, le seul après lequel « l’armée tout entière gémis et appelle ».[2]Schwarzenberg, page 66.

La décision de la cour de Vienne de prendre l’offensive, avec une armée dans un tel état et un jeune archiduc comme figure de proue, peut pour le moins être qualifiée d’irresponsable. Une défense derrière la forte ligne de l’Inn était vraisemblablement la seule alternative. Mais on doit aussi considérer le choix autrichien d’une attaque à la lumière des subsides anglais – et ce sont tout de même plus de 800.000 livres.

Les Autrichiens ne se montrant pas disposés – eu égard aux intérêts anglais – à conclure une paix séparée, les Français dénoncent le cessez-le-feu le 13 novembre [3]Le 12 novembre, selon Jean Tranié, ce qui donne le 27 novembre pour la reprise des hostilités. Le général Moreau étant à ce moment là à Paris, c’est Dessoles qui annonce aux Autrichiens … Continue reading .

Le début des hostilités est fixé au 28 novembre 1800, à 6 heures du matin !

References

References
1 Vivenot, page 272.
2 Schwarzenberg, page 66.
3 Le 12 novembre, selon Jean Tranié, ce qui donne le 27 novembre pour la reprise des hostilités. Le général Moreau étant à ce moment là à Paris, c’est Dessoles qui annonce aux Autrichiens la reprise des hostilités. L’Archiduc Jean est alors à Wels