Hohenlinden – Attaque de Decaen – Le Consulat et le Premier empire
Après une demi-heure de repos à Oberndorf, la division Decaen reprend sa marche, vers 8 heures en direction de Sankt-Christoph. Peu après, des tirs d’artillerie sont entendus dans cette direction. Decaen marche alors avec son avant-garde et donne l’ordre au commandant de celle-ci d’avancer au pas accéléré et de rejeter l’ennemi. Derrière l’avant-garde, la légion polonaise est à la tête du gros des troupes, suivie par la brigade Durutte. A Sankt-Christoph les Français se heurtent aux bagages de Richepance en retraite. La route étroite est encombrée de véhicules, l’avance est difficile.
Peu de temps après ce dégagement , j’arrivai sur le plateau de Christoph; il tombait alors beaucoup de neige (…) La neige qui tombait m’empêchait de voir ce qui se passait et de juger la localité; je ne pouvais me régler que d’après le feu que j’entendais et sur les renseignements qu’on pouvait me donner. Entendant aussi la fusillade à ma droite, je demandai ce que c’était. Quelqu’un ayant dit : Oh ! c’est l’ennemi qui nous tourne, – je répartis de suite : Eh bien ! s’il nous tourne, nous le tournerons à notre tour. » (Decaen) |
Vers 11 heures, enfin, Decaen arrive sur le plateau au nord de Sankt-Christoph et est informé, par Sahuc et Drouet de la situation. Il commence a neiger à gros flocons, ce qui empêche Decaen de se faire lui même une idée de l’état des combats.
De la droite, des coups de feu sont perceptibles. Une attaque sur le flanc des Autrichiens est lancée par le chef de brigade Laffon : 3 bataillons de la 14e légère et un escadron de son 6e chasseurs à cheval, ainsi qu’un bataillon polonais. Cette attaque est tout d’abord un succès. C’est alors que, soudainement, la neige ne tombe plus et le soleil se montre. Lorsque Gyulai lance sa réserve en avant, les Français faiblissent. Ce n’est qu’à l’arrivée du reste des troupes de Decaen – la légion polonaise à gauche sur Schützen, la brigade Durutte à droite sur Sankt-Christoph – que les Autrichiens sont forcés de retraiter.
L’arrivée propice de Decaen a donné suffisamment d’air à Drouet, pour que celui-ci puisse continuer sa marche en direction de Richepance.. Decaen donne maintenant différentes directions pour la poursuite de la marche en avant de ses unités :la légion polonaise est dirigée, par les bois, sur la route de Haag, et la brigade Durutte doit rejeter les Autrichiens qui se trouvent encore sur la gauche. Les détachements autrichiens Bojakowdki, Rothkirch et Gyulai, ainsi que les deux bataillons du régiment d’infanterie n° 3 (Archiduc Charles), qui sont resté en arrière, se dirigent maintenant vers Albaching, sur la réserve de Merveldt. Seul le groupe Richter essaye de rejoindre Hohenlinden. La légion polonaise revient plus tard de nouveau sur Sankt-Christoph, pour se rétablir et couvrir l’aile droite. Durutte, à 14 heures, se dirige également, à travers bois, vers la route de Haag, mais fait demi tour, lorsqu’il rencontre les unités de la division Grouchy, qui se dirige elle aussi dans cette direction.
Les Autrichiens de Riesch se maintienne jusqu’à la nuit à Albaching. Decaen a atteint un formidable résultat, il a fait 3.000 prisonniers et s’est emparé de 7 canons, alors que ses propres pertes sont de 286 hommes.
Au quartier général à Haag Le général en chef Moreau au général de division Decaen. Je vous prie, citoyen général de témoigner à votre division combien j’ai à me louer de sa conduite à l’affaire du 12. Sa récompense la plus douce sera sûrement la reconnaissance nationale pour les services importants que l’armée vient de rendre à la République. Veuillez joindre à votre rapport le nom des braves qui ont mérité des récompenses pour des actions distinguées; je m’empresserai de les faire connaître au gouvernement. Salut et attachement ! Signé : MOREAU |
On lira avec intérêt le récit de la bataille dans les Mémoires de Decaen