Historiques – 1er léger

Bravant obus, mitraille, au fort de la bataille,
le 76, un fier régiment
Fortiter Resistendo
La 76e a accompli des prodiges de valeur (1800)
Le 1er Régiment d’Infanterie Légère est formé en 1803 à partir du 2e bataillon du 102e Régiment d’Infanterie de Ligne. (a) (b)
Sous la Révolution, le futur 1er Régiment d’Infanterie Légère combat de 1792 à 1797 à l’armée du Nord. Il se distingue le 6 novembre 1792 lors de la prise de Menin et le 21 novembre 1794 à la prise de la redoute de Burik, lors de l’invasion de la Hollande.
De 1796 à 1798, le régiment est à l’armée d’Allemagne, puis à l’armée du Danube et d’Italie en 1801.
Colonels et chef de brigade 1794: Goree (?) – Chef-de-Brigade (source : Tony Broughton) |
Le 21 mai 1800, à Bregenz, le chasseur François Certout fait une action d’éclat qui lui vaut un fusil d’honneur le 16 juillet 1801. Il traverse une partie du lac de Constance à la nage pour atteindre, en silence, une des portes de la ville qu’il ouvre à ses camarades, permettant la prise de la cité. Un mois plus tard, lors du passage du Danube, le 18 juin, c’est au tour d’un carabinier du régiment de se couvrir de gloire : François David prend un drapeau autrichien [1][1].
En 1804, le 1er léger reçoit 3 aigles et drapeaux modèle Picot. Le régiment est au camp de Boulogne en 1805. Là, les chasseurs se transforment en marins aguerris, le 30 janvier, lorsqu’une chaloupe contenant une trentaine de chasseurs, sous les ordres du sergent Jacquet, est prise à partie par trois frégates anglaises. Du fait des combats, un incendie se déclare à bord; malgré le feu, les chasseurs réussissent à se dégager et à rentrer à Boulogne.
Le régiment combat en Italie, principalement en Calabre, jusqu’en 1808. Cette année là il quitte la péninsule italienne pour rejoindre la Catalogne et l’Espagne, où il reste jusqu’en 1813, date où il rejoint la Grande Armée en Allemagne. En 1812, le régiment ne met qu’un aigle en service. Son drapeau, du modèle 1812 avec aucune inscription, n’est pas emporté et reste au dépôt.
Officiers tués ou blessés du 76e de 1804 à 1815) Tués: 25 (source : Tony Broughton) |
Suite à la défaite de Leipzig, le régiment participe à la campagne de France en 1814. Tandis qu’une partie du régiment combat à Châlons sur Marne, le 3 février, une autre partie combat victorieusement sous les ordres du prince Eugène les Autrichiens au Mincio, en Italie le 9 février. Les derniers combats livrés par le 1er léger sont sous les murs de Lyon, le 18 mars 1814, à St Georges, où le maréchal Augereau est battu et le 20 mars à Limonest, où il fait partie de la division Pannetier.
Le 12 mai 1814 le régiment est renommé 1er Régiment d’Infanterie Légère du Roi.
Batailles et combats 1794: Le Cateau, Maastricht Source : Tony Broughton |
Lors des Cents Jours, le régiment perçoit une nouvelle aigle. Lors de la campagne de Belgique, le 1er léger est dans la brigade Bauduin, à la 6e division d’infanterie du II corps. Il compte 3 bataillons pour 1824 hommes et 64 officiers. Le 1er léger combat le 16 juin à Quatre Bras et le 18 à Waterloo. C’est durant cette bataille que le 1er Régiment d’Infanterie Légère signe son dernier fait d’arme impérial avec le sous lieutenant Legros, qui à la tête d’une cinquantaine de voltigeurs du régiment, abat la porte de la ferme d’Hougomont, y entrent et se battent jusqu’à la mort contre 200 Hanovriens. Durant la bataille, lorsque le colonel de Cubières donne l’ordre de retraiter, le porte drapeau tombe blessé sans que personne ne s’en aperçoive. Réalisant que l’aigle n’est plus là et qu’il risque de tomber dans les mains adverses, le colonel s’élance pour le récupérer. Lorsque l’officier anglais voit cela, il ordonne un cessez le feu à sa ligne de tirailleurs, laissant le temps au colonel de rejoindre les lignes françaises avec l’aigle avant de reprendre le feu.
Le 1er Régiment d’Infanterie Légère est définitivement supprimé par Louis XVIII le 3 août 1815 et son aigle détruit à Bourges.
Durant les campagnes du 1er Empire, le régiment perd 26 officiers tués et 76 blessés.
Le régiment recrute beaucoup dans l’Ain, surtout dans le centre du département et dans le pays de Gex. Ce sont plus de 162 soldats de l’Ain qui servent au 1er Régiment d’Infanterie Légère durant cette période.
NOTES
(a) Le 1er léger a pour double filiation (de 1677 à 1815):
· 1677 : Stuppa · 1692 : Surbeck · 1714 : Hemel · 1729 : Bezemwals · 1738 : La Cour au Chantre · 1749 : Balthazard · 1754 : Planta de Wildenberg · 1760 : Arbonnier de Dizy · 1763 : Jenner · 1774 : Aubonne · 1783 : Chateauvieux · 1791 : 76e régiment d’infanterie · 1792 : dissous · 1794 : 76e demi-brigade de bataille formée de : · 1796 : 76e demi-brigade de ligne formée de : · 1803 : 76e régiment d’infanterie de ligne · 1815 : dissous |
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(source : Recueil d’Historiques de l’armée blindée et de la cavalerie – Général Andolenko – 1968 (Ndlr)
On consultera également avec profit ce site (Ndlr 2018)
Jérôme CROYET.
Docteur en Histoire, archiviste adjoint aux A.D. Ain
Conférencier à l’Université Lumière Lyon II
(b) Un certain nombre de notes ont été ajoutées à cet article, basées essentiellement sur « Napoleon Wars Data Book – Digby Smith – Greenhill Books)
[1] Cette action lui vaut aussi un fusil d’honneur le 10 août 1800.