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Historiques – 18e de ligne

Brave 18e, je te connais, l’ennemi ne tient pas devant toi (Bonaparte)

 

Créé Gâtinais en 1776 avec deux bataillons du petit vieux « Auvergne », après sa conduite au sein de  l’armée de Rochambeau en Amérique, il prend, en 1781, le nom de Royal Auvergne.

Devenu en 1791 le 18e régiment d’infanterie, il est, en 1792 à Jemmapes et entre à Bruxelles. En 1796, il est renommé 18e demi-brigade de ligne

Colonels et Chefs de Brigade

1791: Tourville (Charles-Bertin-Gaston Chapuis de) – Colonel
1792: Fontbonne (Alexandre-Louis de) – Colonel
1796: Fugieres (Jean-Urbain) – Chef de Brigade
1798: Boyer (Henri-Jacques-Jean) – Chef de Brigade
1799: Morangies (Jean-Baptiste Molette) – Chef de Brigade
1801: Ravier (Jean-Baptiste-Ambroise) – Chef de Brigade et Colonel in 1803
1809: Pelleport (Pierre) – Colonel
1813: Sauset (Louis-Antoine) – Colonel
1813: Maury (Jean-Pierre) – Colonel
1814: Woirol (Theophile) – Colonel

(Tony Broughton)

Général Pierre de Pelleport . Anonyme. Musée des Beaux-Arts de Bordeaux.
Général Pierre de Pelleport . Anonyme. Musée des Beaux-Arts de Bordeaux.

Passé le 14 janvier 1797 à l’armée d’Italie, la 18e chasse un bataillon autrichien et descend sur Garda. C’est là que Bonaparte se porte au devant  de la tête de colonne du régiment et lance sa phrase célèbre  :  » Brave 18e je vous connais. L’ennemi ne tiendra pas devant vous ! » Et la 18e,  sans tirer un coup de fusil, met l’ennemi en déroute.

Le 2 mars le régiment est à Freibourg.

Il participe ensuite à la campagne  d’Egypte, étant notamment, le 1er juillet 1798, à Alexandrie.

En 1803, le régiment retrouve son nom de 18e régiment d’infanterie de ligne qu’il gardera jusqu’à la fin de l’empire.

Durant la campagne de 1805, le 18e de ligne participe à l’encerclement et à la capitulation, le 14 octobre 1805, de l’armée autrichienne placée sous les ordres du général Mack. Elle fait alors partie de la brigade Levasseur, au sein de la division Legrand, du IVe corps d’armée du maréchal Soult. Le 2 décembre suivant, le régiment est à Austerlitz. Avec le 75e de ligne, il défend la faisanderie du château de Sokolnitz, point clé de la droite française, face aux forces largement supérieures des Alliés (2e et 3e colonne). Selon son commandant, le colonel Vautre, le régiment « perce la colonnes ennemie par trois fois », s’emparant de cinq drapeaux russes et d’autant de canons. 

10 mois plus tard, le régiment est à Iéna, toujours sous les ordres de Levasseur, Legrand et Soult. Il est engagé à l’aile droite de l’armée française lors de l’attaque contre les Prussiens de Hohenlohe. 

Le 7 février 1807, le 18e de ligne s’approche du village de Preussisch-Eylau, à la tête d’une colonne lancée à la poursuite de Benningsen. L’arrière-garde russe s’arrête, sur le plateau de Ziegelhofen. Deux bataillons du 18e sont alors envoyés sur la gauche de la grande route. Devant un feu soutenu de l’artillerie et de l’infanterie russe, le 18e se déploie en ligne et entame sa pression sur l’infanterie russe. Mais il est à ce moment chargé de flanc par les dragons Saint-Petersbourg. Le régiment est surpris, et n’a pas le temps de forme le carré. (1) Le 1er bataillon est mis en déroute, portant le désordre dans les rangs du 2e bataillon, qui tente de se rallier autour de son drapeau, qui est finalement enlevé par les Russes. (2)

Colonels tués et blessés en service

Chef de Brigade Morangies: blessé les 17 mai 1799, 25 juillet 1799 et 21 mars 1801
Colonel Ravier: blessé les 7 février 1807 et 3 mai 1809
Colonel Sausset: blessé le 18 octobre 1813

Officiers tués et tués en service (1804-1815)

Officiers tués : 38
Officiers morts de leurs blessures: 26
Officiers blessés: 248

(Tony Broughton)

Une charge opportune du 13e chasseurs à cheval évite au 18e des pertes plus importantes. Elles ont cependant énormes : 9 officiers tués, 35 blessés , dont le colonel Ravier, et un futur colonel, Pelleport., plus de 500 hommes perdus, dont la majorité prisonniers. Devant une telle épreuve, il est décidé de garder le régiment en réserve, le lendemain 8 février, lors de la bataille d’Eylau. (3)

Durant la campagne de 1809, le 18e de ligne (trois bataillons) est de nouveau attaché à la 3e division Legrand, du IVe corps d’armée, cette fois sous le commandement de Masséna. C’est Ledru des Essarts qui remplace Levasseur, mortellement blessé à Eylau, à la tête de la brigade, où sont également incorporés trois bataillons du  26e léger. La brigade est alors forte de 4 270 hommes environ, auxquels s’ajoutent deux bataillons du régiment badois Hochberg. Le 18e est ainsi à Eckmühl, le 22 avril.

Un mois plus tard, c’est la bataille d’Essling. Le 21 mai, vers 5 h 30 de l’après-midi, la brigade Ledru est envoyée reprendre la position d’Aspern. Avec le 26e léger et le régiment Hochberg, le 18e nettoie les rues du village et prend possession des points clés, l’église et le cimetière.  Les Français doivent alors subir l’assaut de six bataillons autrichiens, bientôt renforcés de 13 autres bataillons, emmenés par l’archiduc Charles. Les hommes de Legrand sont, après une heure d’un combat acharné, rejetés d’Aspern. Napoléon ordonne que l’on reprenne possession du village. Durant les quelque 20 heures qui suivent, le village change plusieurs fois de mains, et est réduit à un champ de ruines. Le 18e perd 600 hommes.

Batailles et combats

1792: Jemmapes
1796: Dego, Lonato, Castiglione, Saint-Georges, Caldiero, Arcole, Tarvis
1797: Rivoli
1798: Fribourg, Alexandrie, Chebreiss, Pyramides
1799: Saint-Jean de Acre, Mont-Tabor, Aboukir
1805: Hollabrun, Austerlitz
1806: Jena
1807: Eylau, Heilsberg, Friedland
1809: Ebersberg, Vienne, Essling, Wagram, Znaim
1812: Smolensk, La Moskowa, Krasnoe
1813: Dresden, Leipzig, Hanau
1814: Magdebourg, La Rothiere, Montereau
1815: Surbourg, Strasbourg

(Tony Broughton)

Six semaines plus tard, le régiment (1 575 hommes) combat à Wagram (5/6 juillet). Il combat de nouveau à Aspern, empêchant une nouvelle fois les Autrichiens de se glisser sur la ligne de retraite française.

Le régiment participe à la campagne de Russie, en 1812.  Il est attaché à la brigade Joubert de la 11e division Razout, du IIe corps d’armée du maréchal Ney. Il est à Borodino, au centre du dispositif français, participant à l’attaque et à la prise des flèches Bagration, ainsi que du village de Semenosvkaya.

Le 18 novembre, à Krasnoe, le régiment perd pour la troisième fois son aigle (4). Le 18e est ce jour là pratiquement anéanti : 600 hommes hors de combat, dont 350 morts. 

Pour la campagne de 1813, le régiment est reformé autour des cadres restants. Il combat dans la brigade Bronikowsky (5), de la 6e division Vial, dans le IIe corps d’armée du maréchal Victor. Il a reçu, sur sa demande, un nouvel aigle pour remplacer celui perdu à Krasnoe. Il combat à Dresde puis à Leipzig.

Il participe ensuite à la campagne de 1814, sous le même commandement, présent notamment à La Rothière, le 1er février 1814. 

En 1815, sous la Deuxième Restauration, le régiment est rebaptisé Légions du Gers et des Landes.

 

Le 18e de ligne reconstitué

NOTES

(1) Il sera raconté que le porte-drapeau, de peur de se le voir capturé, l’enterra dans la neige. Il ne fut jamais retrouvé.

(2) L’adjudant Fomine, les dragons Podvorotni, Deriaguine et Erofeiev, le trompette Logvinov participent à la capture de ce trophée, pour lesquels chacun d’entre eux fut plus tard décoré de la Croix de Saint-Georges. Le lieutenant Lacombe, du 2e bataillon, tout en déplorant la perte de l’aigle du régiment, notera cependant que celle-ci était intervenue après le massacre du porte-drapeau et que le porte-aigle ait été abattu par « les cosaques »

(3) Napoléon ne tiendra pas rigueur au 18e de ligne :

« L’aigle d’un des bataillons du 18e régiment ne s’est pas retrouvée; elle est probablement tombée entre les mains de l’ennemi. On ne peut en faire un reproche à ce régiment : c’est, dans la position où il se trouvait, un accident de guerre; toutefois l’Empereur lui en rendra une autre lorsqu’il aura pris un drapeau à l’ennemi. » (58e Bulletin de la Grande Armée – 9 février 1807)

(4) Sur l’ordre de Pelleport, l’aigle avait été placé en tête du régiment. Alors que les autres régiments, pour défendre leurs couleurs, les avaient démontées et portées à l’arrière, le 18e défendit vaillamment – mais en vain – les siens. Ce sont les sous-lieutenants Koratcharov et Bolchwing, et le uhlan Dartchenko, du 2e escadron des Uhlans de la Garde Russe, qui s’emparèrent des trophées du 18e, et décorés de la Croix de Saint-Georges.

(5) Legrand a été sévèrement blessé à la Berezina.