Antoine Baudouin Gisbert de Dedem (1774-1825)

Le général van Dedem (lithographie contemporaine)
Le général van Dedem (lithographie contemporaine)

Antoine Baudouin Gisbert de Dedem naquit le 23 août 1774 au château de Gelder, près de Wÿhe dans la province d’Ovcryssel.

À l’âge de dix ans, il accompagne ses parents à Cons­tantinople, où son père occupa pendant vingt-sept ans le poste d’ambassadeur de Hollande. Il fait ses études pour la carrière diplomatique à laquelle son père le destinait, quoiqu’il eût un penchant décidé pour l’état militaire.

Fort jeune encore il voyagee en Grèce, en Asie-Mineure et en Égypte, et en 1793 il retourne dans sa patrie qui devient bientôt le théâtre d’une révolution.

Il sera successivement : député de sa province aux États-Généraux des Provinces-Unies des Pays-Bas, ministre plénipotentiaire de Hollande en Suède de 1795 à 1797, envoyé extraordinaire à Paris en 1798, officier à l’état-major du général Daendels et commis­saire général en Angleterre en 1799, envoyé extraordi­naire et ministre plénipotentiaire à la cour de Wur­temberg en 1800, à celle d’Etrurie en 1801, à celle de Berlin de 1803 à 1806; général major et premier cham­bellan de Louis-Napoléon, roi de Hollande; son mi­nistre plénipotentiaire près du roi de Westphalie en 1808 et ensuite près du roi de Naples do 1808 jusqu’à l’incorporation de la Hollande à la France en 1810.

Le général de Dedem se décide alors à suivre sa carrière de prédilection, et l’empereur Napoléon lui donne le commandement d’une brigade sous les ordres du prince d’Eckmühl. Plus tard, il fait la campagne de Russie à l’avant-garde, sous le roi de Naples. Il est blessé à la prise de Smolensk, a deux chevaux tués sous lui à la bataille de la Moskowa; et à l’affaire de Fominskoë (autrement appelée combat de Krimskoié), c’est sa brigade qui couvre la retraite. Il est des premiers à entrer dans le Kremlin où il désarme la garnison russe, et après la retraite de l’armée, il apporta à Wilna la nouvelle du désastre.

Combat de Krimskoié
Combat de Krimskoié

Il sert ensuite à la grande armée d’Allemagne sous le maréchal Ney. Lorsque le général Girard est été blessé à Lützen, le général de Dedem le remplace et commande la dixième division qui prend une glorieuse part à la bataille. Il combat à Bautzen, à Leipzig, à Hanau, et en 1814 il est envoyé en Italie, où, après la mort du général Gratien, il commande la première divi­sion de réserve sous les ordres du général Maucune commandant en chef le corps de la droite du Pô.

Après la Restauration, il retourne dans sa patrie, mais il reprend service en France après le second retour des Bourbons. Il est alors inspecteur général dans le Jura et commandant ad intérim de la sixième division militaire.

Le général de Dedem ne fut jamais marié. Fils unique, il n’avait qu’une sœur, qui épousa le baron de Knobels- dorff, ministre de Prusse à Constantinople, et qui fut plus tard grande maîtresse à la cour de Hollande.

Le général devint comte de l’Empire en 1820 à la mort de son père, qui avait reçu ce titre avec le rang de sénateur lors de l’incorporation de la Hollande.

Il mourut en 1825, à Pieve Pelago non loin de Modène.