cent de commerce de son père, réquisitionné par la marine royale depuis 1768.
Il va faire ainsi une dizaine de campagnes de commerce, dont cinq au Levant, puis deux campagnes de guerre, après avoir été nommé lieutenant de frégate, l’une en Amérique à bord du vaisseau le Fier Rodrigue, l’autre aux Indes , aux côtés de Suffren, d’abord sur la flûte Marlborough, puis sur les frégates la Surveillante et l’Apollon, enfin sur le vaisseau Jupiter. En 1791 et 1792 il commande un bâtiment de la Compagnie des Indes, mais est fait prisonnier en 1793.
Relâché, il est nommé lieutenant de vaisseau le 1er septembre 1793, puis capitaine de vaisseau le 27 février 1794, il prend le commandement, la même année, du Trente et un Mai, de l’escadre de Villaret-Joyeuse. Il participe aux combats des 29 mai et 1er juin 1794, au cours desquels il est blessé trois fois.
Aux côtés de Villaret, il commande le vaisseau Montblanc puis une division (1 vaisseau, 4 frégates et 2 corvettes) dans les mers du Levant. Du 12 mars 1794 au 25 octobre 1797, il fait campagne dans l’escadre du contre-amiral Villeneuve et sur les côtes de France, puis prend le commandement de la frégate la Vengeance, du 14 décembre 1797 au 1er avril 1798.
Ganteaume participe à la campagne d’Égypte, comme chef de l’état-major de l’escadre. Il est le chef d’état-major de Brueys lors de la bataille d’Aboukir, ne quittant l’Orient que quelques instants avant l’explosion du navire.
Je vous demande le grade de contre-amiral pour le citoyen Gantheaume, chef de l’état-major de l’escadre, officier du plus grand mérite, aussi distingué par son zèle que par son expérience et ses connaissances. (Bonaparte au Directoire exécutif – Alexandrie, le 18 messidor an 6 (6 juillet 1798) |
Nommé contre-amiral le 7 novembre 1798, il prend le commandement des forces navales se trouvant sur les côtes d’Égypte. Il est au siège de Jaffa, de Saint-Jean d’Acre, aux combats de Gaza et du fort d’Aboukir. C’est lui qui ramène le général Bonaparte d’Égypte en France, sur la frégate la Muiron, en octobre 1799.
Après Brumaire, Ganteaume est nommé Conseiller d’État, et il rejoint alors Brest, où il prend la tête de l’escadre de secours qui doit porter des renforts à l’armée d’Égypte. Il devrait appareiller en janvier 1801, mais ses hésitations le font rester bloqué deux mois dans Toulon. Lorsqu’il arrive près des côtes égyptiennes, il n’ose pas faire débarquer ses troupes, qu’il ramène à Toulon.
Bonaparte lui garde cependant sa confiance, et sa carrière n’est pas stoppée. Il commande l’escadre de Méditerranée de 1800 à 1802, puis est nommé préfet maritime de Toulon en 1802, et enfin vice-amiral le 30 mai 1804. Nommé commandant de l’armée navale de l’Océan à Brest, avec le titre d’amiral, il ne parviendra pas à forcer le blocus anglais.
Par deux fois, en 1806 et 1807, il assure l’intérim du ministère de la marine puis prend le commandement de la flotte de la Méditerranée de 1808 à 1810. En janvier 1808, il part de Toulon pour débloquer et ravitailler Corfou, bloqué par une escadre anglaise ; après y avoir réussi, il est de retour le 10 avril, et est nommé inspecteur-général des côtes de l’Océan, le 18 avril. il quitte son commandement de l’armée navale le 8 juin 1810. Napoléon le fait comte d’Empire, le 11 juillet 1810 puis Chambellan de l’Empereur. Le 1er août 1811, il est nommé colonel commandant le bataillon des marins de la Garde.
Après avoir approuvé la déchéance de l’Empereur et s’être maintenu à l’écart lors des Cent-Jours, Ganteaume est fait Pair de France, le 17 août 1815, puis commandeur de l’Ordre de Saint-Louis le 3 mai 1816. Il votera pour la mort du maréchal Ney lors du procès de ce dernier.
Antoine Ganteaume meurt à Aubagne, le 28 juillet 1818
Il repose au cimetière d’Aubagne, au cimetière des Passons (seconde porte – ancien cimetière – Carré n° 1)