Frédéric Henry comte Walther (1761-1813)
Né à Obenheim (Bas-Rhin) le 20 août 1761, son père pasteur, est aumônier protestant au Royal-Alsace. Après une jeunesse discrète, il s’engage en 1781 au régiment de hussards de Bercheny, en garnison à Strasbourg.
Fourrier en 1784, adjudant en 1788, lieutenant en 1792, il est capitaine le 1er septembre 1792. Affecté aux armées du Nord puis de Champagne il se fait remarquer à Jemmapes et à Neerwinden le 18 mars 1793 où il est blessé.
Chef d’escadron le 1er mai 1793, il passe à l’armée des Alpes et participe au siège de Lyon où son humanité l’amène à sauver un grand nombre de personnes des griffes des révolutionnaires. Il est nommé chef de brigade le 27 septembre 1793.
Général de brigade le 22 octobre suivant, il part pour l’Italie et, sous Bonaparte commande la réserve de cavalerie en 1796. Affecté successivement aux armées d’Angleterre (Kilmaine), du Danube (Jourdan), d’Helvétie (Massena) enfin à celle du Rhin sous Moreau il est blessé dans un combat sur l’Iller, et s’illustre à la bataille de Hohenlinden le 3 décembre 1800 bien qu’une balle lui traverse la poitrine.
En convalescence à Strasbourg, il s’éprend de Louise Salomé Coulmann, fille d’un notaire de Brumath séduite elle aussi par la bonté, la personnalité et peut être par la balafre qui marque le visage du général. Le mariage a lieu à Vendenheim le 12 avril 1802.

Général de division le 27 août 1803, il commande, sous Davout la cavalerie du camp de Bruges. Mis à la tête de la deuxième division de dragons à cheval de la Grande Armée pour la première campagne d’Autriche, il est une nouvelle fois blessé en combattant à Austerlitz.

Grand Aigle de la Légion d’Honneur et Chambellan de l’Empereur le 8 février 1806, il est aussi nommé major-colonel des grenadiers à cheval de la Garde Impériale le 20 mai 1806 et commandant de la grosse cavalerie de la Garde en octobre. A partir de cette époque, il est parmi les proches de l’Empereur et souvent chargé de sa sécurité.
Présent aux batailles d’Iena (1806), d’Eylau et de Friedland (1807), il est de la campagne d’Espagne en 1808. Fait comte de l’Empire le 20 avril 1808, il revient en Autriche avec l’Empereur et combat à Essling et Wagram (1809).
Appelé le 10 mars 1812 pour la campagne de Russie, il rentre à Paris le 10 janvier 1813 et en repart en avril pour la campagne de Saxe où il commande sous Nansouty la cavalerie de la Garde. Encore brillant à la bataille de Hanau le 30 octobre 1813 c’est sur le chemin du retour en France qu’il est terrassé par le typhus et meurt à Kussel (aujourd’hui en Rhénanie – Palatinat) le 24 novembre 1813.
Transporté à Paris, il est inhumé au Panthéon le 13 juillet 1814. Son éloge funèbre est prononcé par G. Cuvier, son cousin. Il était membre du consistoire de l’église protestante et avait participé avec J. Rapp et G. Cuvier à l’établissement du culte protestant à Paris.
Surnommé : le balafré « Quel brave homme nous avons perdu » (Napoléon apprenant la mort de Walther)
« Mais il n’y a pas de danger pour moi général. Non pas pour vous Sire, mais vous empêchez les autres de s’en aller» (Walther priant énergiquement Napoléon de sortir de l’ambassade d’Autriche en flammes.)
« Retirez-vous ou je vous fais enlever par mes grenadiers. » (Walther à l’Empereur à la bataille d’Essling)
