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François-Marie, comte d’Aboville (1730 – 1817)

François-Marie d’Aboville est né à Brest, le 24 janvier 1736, au sein d’une vieille famille noble de Normandie. Son père, Bernardin d’Aboville, est commissaire provincial et commandant de l’artillerie de Brest, mais il meurt l’année de la naissance de François-Marie.

Celui-ci va donc être élevé par son oncle, Julien d’Aboville, lui-même premier inspecteur général d’artillerie. Rien d’étonnant, alors, à ce que François-Marie choisisse la voie militaire en général, et celle de l’artillerie en particulier. Il en au service en tant que surnuméraire, devenant rapidement l’aide-de-camp de son oncle. Il est avec lui à la bataille de Fontenoy, le 11 mai 1745, à celle de Lawfeld, lw 2 juillet 1747, ainsi qu’aux différents siéges mis devant les différentes places flamandes.

Survient la guerre de Sept-Ans. Il participe au siège de Munster, en 1759, sous les ordres du maréchal d’Armentières.

C’est ensuite la guerre en Amérique, qui commence en 1776 et qui ouvre de nouvelles occasions au talent du jeune d’Aboville. Chef de l’artillerie de Rochambeau au siège de Yorktown, en 1781, tenue par le général anglais Cornwallis. Il y récolte ses galons de brigadier d’infanterie, ainsi que la décoration de l’ordre de Cincinnatus.  Le mars 1788, il est promu maréchal de camp, il est membre du comité militaire qui se réunit à Paris, en 1789. A son instigation, l’artillerie et le génie sont réunis, et il coopère  à l’introduction en France de l’artillerie attelée.

En 1792, Rochambeau ayant été nommé par Louis XVI à la tête de l’armée du Nord, il suit ce dernier en qualité de général d’artillerie (il a été nommé lieutenant-général le 7 septembre), grade dans lequel il participe à la canonnade de Valmy, le 20 septembre.

Lorsque Dumouriez fait défection, il adresse une proclamation à l’armée, le 12 avril 1793, s’élevant contre

« ce général perfide et insidieux (qui) a traîtreusement abandonné le drapeau de la liberté, qu’il avait juré de défendre jusqu’à la mort, pour s’enrôler sous les bannière des despotes (qui) n’eut jamais  les vertus d’un républicain, (dont) l’ambition dévorait le coeur etc. »

Cette belle propose n’empêche pas d’Aboville d’être bientôt, lui aussi, suspect aux yeux du pouvoir. Il est bientôt rappelé à Soissons, et incarcéré, lui et les membres de sa famille. C’est Thermidor qui lui sauve la vie.

Sorti de prison, il se voit confier les travaux d’artillerie pour la reprise de Valenciennes, Condé, Landrecies et Le Quesnoy.  Puis il inspecte l’artillerie des places de la Belgique et de Hollande.. A son retour, il est nommé directeur de l’arsenal de Paris et président du comité central d’artillerie.

Le Premier consul nomme d’Aboville premier inspecteur général de l’artillerie, poste qui avait été supprimé en 1759. Le 14 septembre 1802, il est également nommé au Sénat conservateur. C’est lui qui, est chargé d’aller à Alexandrie accueillir le pape Pie VII, et de l’accompagner jusqu’à Paris, pour les cérémonies du sacre.

D’Aboville est nommé Gouverneur de Brest le 26 mars 1807, comte de l’Empire  en juin 1808. En 1809, il marche avec l’armée de la Tête de Flandres, qui doit aller secourir le port d’Anvers, menacé par les Anglais.

En avril 1804, d’Aboville se prononce pour la déchéance de l’Empereur et se prononce pour le retour des Bourbons. Le 4 juin, Louis XVIII le remercie par un titre de pair de France,  le 4 juin, puis commandeur de l’Ordre de Saint-Louis.

Lors du retour de l’île d’Elbe, d’Aboville est, de loin, mêlé à la « Conspiration du Nord », évoquée par Chateaubriand dans les Mémoires d’Outre-Tombe :

« Un complot, mi-impérial, mi-révolutionnaire, avait éclaté, le 9 mars 1815, dans les départements du Nord. Les généraux Lefebvre-Desnouettes et Lallemand, partis de Cambrai et de Laon, devaient d’après le plan concerté par les conjurés, se rendre à La Fère. s’emparer du parc d’artillerie, entraîner le régiment en garnison dans cette ville, se réunir  à Noyon au général Drouet d’Erlon et aux troupes qu’il aurait amenées de Lille, et de là, marcher sur Paris. L’énergie du général d’Aboville, qui commandait La Fère, fit échouer la conjuration. »

Napoléon, après son retour, nomme d’Aboville à la Chambre des Pairs. Il accepte la nomination, mais fait savoir que, du fait de sa santé, il ne pourra pas honorer son titre.

Louis XVIII de nouveau à Paris, celui-ci, le 24 juillet, exclu d’Aboville, puis se rétracte quelques jours plus tard (14 août).

François-Marie d’Aboville, qui avait été fait Grand-croix de Saint-Louis le 24 août 1817, meurt le 1er novembre suivant, à l’âge de 87 ans. Il repose au cimetière du Père Lachaise de Paris (25e division – famille d’Aboville)