L’amiral Edward Codrington nait le 27 avril 1770, à Dodington (UK). Orphelin de bonne heure, il est élevé par un oncle, qui l’envoit faire quelques études à Harrow. Mais il entre, dès le mois de juillet 1783 [1]Donc à 13 ans…, dans la Navy, comme aspirant. Après avoir servi dans diverses bases maritimes, en Amérique, en Médittéranée et en Angleterre, il est promu lieutenant dix ans plus tard, le 28 mai 1793. Lorsque la guerre éclate avec la France révolutionnaire, il est choisi par l’amiral Lord Howe, pour être son lieutenant de pavillon [2]L’équivalent dans la Marine d’aide-de-camp, sur le Queen Charlotte (100 canons). Il participe à la poursuite de la flotte française commandée par Van Stabel, en 1793, aux combats des 22 et 29 mai 1794, et à la célèbre bataille du 1er juin 1794 (The Glorious First of June).
A l’issue de la bataille, il est envoyé en Angleterre par Lord Howe, pour porter les dépêches annonçant l’arrivée saine et sauve, au large de l’Île de Wright, de la flotte anglaise et de ses prises. Il est alors (selon la coutume) promu Commander. Il est affecté sur le Comet, navire canonnier, qui fait partie de l’escadre de Lord Howe lors de son affrontement avec la flotte française en octobre 1794. Il est promu capitaine en 1795.
Aux commandes de la frégate La Babet (22 canons)), il participe aux combats contre la flotte française au large de l’Île de Groix, le 23 juin 1795. Il commande ensuite le Druide (32 canons), et, en compagnie des frégates Unicorn et Doris, il s’empare du Ville d’Orient, transporteur de troupes de l’escadre française qui doit envahir l’Irlande. Il est débarqué en 1797, et reste sans commandement et avec demi-solde pendant quelques années. C’est durant cette période qu’il épouse Jane Hall, de Kingston en Jamaique.
Lorsque la guerre reprend avec la France, après la rupture de la paix d’Amiens, il reçoit le commandement de l’Orion (74 canons) en mai 1805, participe au blocus de Cadix, sous les ordres de l’amiral Collingwood, et à la bataille de Trafalgar, dans la colonne de Nelson. Avec son navire il force le Swiftsure (français) à amener son pavillon. Après un essai infructueux pour s’en prendre au navire de l’amiral Gravina, le Principe de Asturias, il participe aux combats contre l’avant-garde de Dumanoir, en particulier à la prise de l’Intrépide.
Codrington reste sur l’Orion jusqu’en 1808, puis, en 1809, est nommé commandant du Blake (74canons), vaisseau amiral de Lord Gardner, lors de l’expédition malheureuse anglaise de Walcheren. Il se distingue en particulier lors du passage du Scheldt, alors que son navire est deux fois incendié par des boulets chauffés au rouge, et poussé sur des hauts fonds pendant trois heures, sous le tir des batteries côtières. L’année suivante, le Blake est envoyé sur les côtes du Portugal et d’Espagne, prenant part à la défense de Cadix.
Il commande, en 1812-1813, une escadre sur les côtes espagnoles, apportant une aide efficace à la défense de Tarragone, à la défaite des Français près de Villa Succa ainsi que dans d’autres occasions. Il est, en 1813, nommé colonel des Royal Marins, puis, l’année suivante, contre-amiral.
Edward Codrington prend ensuite le commandement du Tonnant et est Capitaine de la Flotte commandée par l’amiral Cochrane, durant la guerre américaine de 1814-1815, qui voit la prise de la ville de Washington, la destruction de la flotte américaine sur le Penobscot, la prise d’Alexandrie, l’expédition contre Baltimore et l’attaque de la Nouvelle-Orléans. Le 10 juillet 1821, il devient vice-amiral.
En décembre 1826, il est nommé commandant en chef en Méditerranée. Il prend la mer le 1er février 1827, ayant son pavillon sur l’Asia. En 1828, commandant des escadres anglaises, françaises (amiral de Rigny) et russes (amiral Heyden) mises en place pour la pacification de la Grèce. Une flotte de 27 navires, dont dix de haut bord, fait face aux 60 navires turco-égyptiens. Le 20 octobre 1827, c’est la bataille de Navarin (qui commence un peu par hasard), qui voit la flotte turco-égyptienne anéantie.

Les Turcs et les Égyptiens perdent tous leurs navires et près de 3000 hommes, les alliés seulement 180 tués et 500 blessés. Cette victoire, imprévue en Angleterre, et en fait presque désapprouvée par le gouvernement alors en place (mais populaire parmi la population), met Codrington dans une situation difficile, car il doit maintenant justifier son action, et qu’il n’a pas outrepassé ses instructions. Le 4 juin, un ordre de rappel lui est expédié.
En 1831, il commande l’escadre d’évolution anglaise (sorte d’escadre d’entraînement) de la Manche. Il entre en politique en 1832, élu représentant whig au Parlement de la ville de Devonport. Il rend cependant son siège lorsqu’il est nommé (il a été promu amiral en amiral le 10 janvier 1837) commandant en chef à Portsmouth, poste qu’il conserve de 1839 à 1842.
L’amiral Edward Codrington décède le 28 avril 1851, à Londres, âgé de 81 ans.
LIEUX DE MÉMOIRE
- A Dodington (Gloucestershire – UK), dans St Mary’s Church, Dodington Park, une plaque commémorative rappelle la mémoire de l’amiral Codrington (Dodington park Estate est propriété privée, la plaque n’est pas accessible au public)
- A Londres, la crypte de la cathédrale Saint-Paul renferme un monument à la mémoire de l’amiral Codrington, avec un portrait par Albert Bruce Joy.
- A Pylos (Grèce) un monument célèbre la bataille de Navarin, avec un portrait de Codrington (avec ceux du Français De Rigny et du Russe Heiden).