Discours de Napoléon à la 1e division bavaroise avant la bataille d’Abensberg, le 20 avril 1809

Le tableau fixe le moment où le prince royal Louis de Bavière (nue tête) se tourne vers ses soldats pour traduire les paroles de Napoléon.
Le tableau fixe le moment où le prince royal Louis de Bavière (nue tête) se tourne vers ses soldats pour traduire les paroles de Napoléon.

Tableau de Jean-Baptiste Debret (RMN)

La 1e division bavaroise était sous le commandement du Prince héritier Louis e Bavière (brigades d’infanterie von Rechberg, Stengel, brigade de cavalerie von Zandt, artillerie Halder). Les deux autres divisions du VIIe corps (maréchal Lefebvre) étaient sous les ordres de von Wrede (2e) et de Deroy (3e)

 

« Soldats bavarois !

C’est pour la première fois que je parle avec vous. Je ne suis pas venu comme Empereur, mais comme Protecteur de la Confédération du Rhin. Avec vous, je veux livrer bataille, sans avoir un seul soldat français auprès de moi. Mon nom est la terreur de l’ennemi. Il n’a jamais vu mon dos, ce ne sera pas aujourd’hui qu’il le verra. La France, depuis des siècles, fut l’alliée de la Bavière contre les oppressions de la maison d’Autriche. C’est pour la dernière fois que vous combattez dans votre pays. Je ferai la Bavière si grande qu’elle n’aura plus besoin de mon secours. Je châtierai ces cohortes qui sont venues dévaster vos foyers. Dans 8 jours, je vous mène à Münich, dans un mois nous serons à Vienne, et j’en chasserai cette canaille.

La première fois, j’étais trop généreux, je ne le serai plus. Tout le mal que les Autrichiens auront fait à Munich, vous le rendrez à Vienne. Comme je ne peux pas me faire entendre de vous tous, dîtes à vos camarades ce que je viens de dire. »

Cette version provient des Archives du prince Louis de Bavière (qui était présent, et traduisait les paroles de Napoléon), où elle figure dans une note manuscrite. La Correspondance présente cependant  de ce discours une autre version (n° 15099) :

« Soldats bavarois !

Je ne viens point à vous comme Empereur des Français, mais comme Protecteur de votre patrie et de la Confédération allemande. Bavarois ! vous combattez aujourd’hui seuls contre les Autrichiens. Pas un Français ne se trouve dans les premiers rangs; ils sont dans le corps de réserve, dont l’ennemi ignore la présence. Je mets une entière confiance dans votre bravoure. J’ai déjà reculé les limites de votre pays; je vois maintenant que je n’ai pas assez fait. A l’avenir je vous rendrai si grands, que pour faire la guerre contre les Autrichiens vous n’aurez plus besoin de mon secours. Depuis deux cents ans les drapeaux bavarois, protégés par la France, résistent à l’Autriche. Nous allons dans Vienne, où nous saurons bientôt la punir du mal qu’elle a toujours causé à votre patrie. L’Autriche voulait partager votre pays en baronnies, vous diviser et vous distribuer dans ses régiments. Bavarois ! cette guerre est la dernière que vous soutiendrez contre vos ennemis; attaquez-les à la baïonnette et anéantissez-les. »

(*) La 1e division bavaroise était sous le commandement du Prince héritier Louis e Bavière (brigades d’infanterie von Rechberg, Stengel, brigade de cavalerie von Zandt, artillerie Halder). Les deux autres divisions du VIIe corps (maréchal Lefebvre) étaient sous les ordres de von Wrede (2e) et de Deroy (3e)