Correspondance de Napoléon – Mars 1812
Paris, 15 mars 1812.
Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major général de la Grande Armée, à Paris
Mon Cousin, donnez l’ordre le plus précis au général Dorsenne de faire partir les trois régiments de marche de l’armée de Portugal pour cette armée. Cet ordre ne souffre pas de délai ; il faut que ces trois régiments rejoignent.
Donnez-lui l’ordre d’envoyer des officiers à la recherche de la division Palombini pour hâter sa marche.
Les sept régiments de marche d’infanterie de l’armée du Midi, formant une seule colonne avec les régiments de marche de cavalerie, se rendront à Madrid et de là à Séville, pour renforcer leurs régiments. Tous les régiments de marche de l’armée de Portugal se rendront à l’armée de Portugal, où ils seront dissous, et les cadres rejoindront leurs dépôts.
L’armée du Nord sera composée de la manière suivante, savoir : de la division Caffarelli, de la division Palombini, de la division de la Garde, 2e, 3e de voltigeurs et de tirailleurs, gardes nationales , dix bataillons, et d’une division composée du 40e et du 34e de ligne, de ce qui reste du 34e léger, du 113e et des détachements suisses.
Réitérez l’ordre que tout ce qui appartient à la Garde de Paris rejoigne sans délai en France.
Faites connaître au général Dorsenne qu’on envoie à Saint-Sébastien, à Vitoria, à Burgos, des régiments de marche, mais qu’il est nécessaire qu’au moment où des troupes reviennent d’Espagne les Espagnols voient des troupes rentrer dans l’intérieur de l’Espagne.
Donnez ordre que tout ce qui appartient à l’armée de Valence parte de l’armée du Nord pour s’y rendre.
Ces différents ordres ne souffrent aucun délai dans leur exécution.
Paris, 16 mars 1812
Au général Clarke, duc de Feltre, ministre de la guerre, à Paris
Monsieur le Duc de Feltre, dans mon dernier voyage en Hollande, j’ai ordonné par différents décrets que plusieurs compagnies départementales fussent augmentées. Pourtant il n’y a rien de fait, et, lorsqu’on parle de ces décrets aux préfets, ils ne savent même pas ce que cela signifie. Envoyez ces décrets à Hogendorp; chargez-le dépasser la revue de ces compagnies et de prendre toutes les mesures nécessaires pour qu’avant la fin d’avril elles soient organisées conformément à mes décrets.
Présentez-moi aussi un projet d’instruction au général Molitor et au commandant de la 31e division militaire, pour qu’en cas d’événements on puisse réunir ces compagnies en un bataillon provisoire ; ce qui, joint à la garde soldée de Rotterdam et d’Amsterdam, doit faire un corps de plus de 3,000 hommes pour la défense du pays.
Paris, 16 mars 1812.
Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major général de la Grande Armée, à Paris
Mon Cousin, faites connaître au roi d’Espagne, par une estafette extraordinaire qui partira ce soir, que je lui confie le commandement de toutes mes armées en Espagne, et que le maréchal Jourdan remplira les fonctions de chef d’état-major. Vous donnerez en même temps cet ordre au maréchal Jourdan. Vous informerez le Roi que je lui fais connaître mes intentions sous le point de vue politique par le canal de mon ambassadeur.
Vous écrirez au maréchal Suchet, au duc de Dalmatie et au duc de Raguse, que j’ai confié an roi d’Espagne le commandement de mes armées dans ce royaume ; que le maréchal Jourdan fera les fonctions de chef d’état-major, et qu’ils aient à se conformer à tous les ordres qu’ils recevraient du Roi pour faire marcher les armées dans une même direction.
Vous écrirez, en outre, particulièrement au duc de Raguse que la nécessité de mettre de l’ensemble dans les armées du Midi, de Valence et de Portugal, m’a déterminé à donner au roi d’Espagne le commandement de ces armées, et qu’il ait à régler ses mouvements sur les ordres qu’il en recevra.
Dans la journée de demain, vous écrirez plus en détail au Roi, mais il est nécessaire d’expédier ce soir une estafette à Bayonne. Vous chargerez le général l’Huillier de faire partir un officier en poste pour porter votre lettre au Roi.
Paris, 16 mars 1812.
Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major général de la Grande Armée, à Paris
Mon Cousin, faites connaître au prince d’Eckmühl que je lui ai envoyé les ordres de mouvement pour le 1er avril, dans la supposition que les Russes ne quitteront pas leur frontière et ne commenceront pas les agressions ; que dans ce cas tout ce que j’ai ordonné s’exécutera littéralement, et que le principal sera de faire reposer les troupes, de bien les faire nourrir, d’organiser les ponts et têtes de pont de la Vistule, et d’être, en un mot, maître de partir de là pour commencer la campagne avec activité, si les hostilités ont lieu. Mais si, au contraire, les Russes commençaient les hostilités et entraient en Prusse ou dans les États du Grand-Duché, le 5e corps, qui est de près de 40,000 hommes et que commande le prince Poniatowski, serait appuyé par le 7e, qui est fort de 20,000 hommes, et par le 8e qui est également fort de 20,000 hommes. Le roi de Westphalie, qui sera rendu le 1er avril à Krossen, à la tête de son contingent, et qui suivra sa marche jusqu’à Varsovie, prendra alors le commandement de ces trois corps, qui seront commandés par le prince Poniatowski et par les généraux Vandamme et Reynier, et avec ces trois corps verrait à couvrir Varsovie. Le 1er corps s’avançant sur l’Aile, sur Osterode, Allenstein et Guttstadt, menacerait de tourner les corps qui déboucheraient par Varsovie par Grodno et obligerait l’ennemi à garder le Niémen. D’ailleurs, aux premières nouvelles du prince d’Eckmühl, le 2e, le 3e et le 4e corps se mettraient en grande marche de Krossen, de Berlin, de Küstrin et de Glogau, pour se diriger tous les trois sur Thorn, ce qui réunirait 250,000 hommes sur la gauche. J’ai désiré que le prince d’Eckmühl connût ces idées générales, afin qu’il se comportât en conséquence.
Il est nécessaire qu’on ignore jusqu’au dernier moment que le roi de Westphalie doit commander ma droite.
Si, au contraire, les Russes ne font aucun mouvement, le prince Poniatowski placera alors les Saxons et les Westphaliens entre Kalisz et Varsovie pour les nourrir plus facilement. Le 1er corps fera son mouvement comme je l’ai ordonné, et les 2e, 3e et 4e corps ainsi que la Garde s’avanceront successivement et méthodiquement dans le courant d’avril. Le grand quartier général sera à Berlin le 1er avril.
Le prince d’Eckmühl doit, au contraire, se faire annoncer à Varsovie avec tout son corps d’armée, comme s’il était destiné à s’y rendre.
Paris, 16 mars 1812.
Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major général de la Grande Armée, à Paris
Mon Cousin, donnez ordre au duc d’Elchingen, 1° d’occuper pour tête de pont Torgau, au lieu de Wittenberg; 2° de faire venir sur l’Elbe toute la cavalerie et le parc, qui sont en arrière à Gollia et ailleurs, en s’étendant dans le pays de Dessau, qui va être évacué par les Westphaliens, dont le mouvement commence le 24; de sorte qu’au 1er avril tout son corps, ainsi que le 2e corps de cavalerie, soit pelotonné de Leipzig à Torgau et à Wittenberg, et que, s’il en reçoit l’ordre au 1er avril, il puisse se mettre en marche pour se diriger sur l’Oder.
Paris, 16 mars 1812.
Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major général de la Grande Armée, à Paris
Mon Cousin, donnez ordre au duc de Reggio de faire passer le pont de l’Elbe, du 21 au 24, à la brigade de cavalerie du général Corbineau et à la 3e division de cuirassiers avec ses douze pièces d’artillerie légère; de diriger ces 4,000 chevaux sur Brandenburg; de faire passer le lendemain la division Legrand et de la diriger également sur Brandenburg; de mettre en même temps en marche la division Verdier et de la diriger également sur Brandenburg; de faire passer son parc et de le diriger sur Brandenburg; de réunir toute la division Belliard à Magdeburg. La cavalerie et la 1e division d’infanterie séjourneront à Brandenburg le temps nécessaire pour n’entrer à Berlin que le 28 mars, où le maréchal entrera avec ses 4,000 hommes de cavalerie, sa 1e division, l’artillerie de sa division et les équipages militaires de sa division. La division Verdier restera à Brandenburg avec le parc de l’armée. La division Belliard passera l’Elbe le 27 ou le 28, et se cantonnera entre Magdeburg et Brandenburg.
Vous communiquerez au duc de Reggio les extraits du traité avec la Prusse relatifs à la non-occupation de Potsdam. Il doit donc de Brandenburg suivre une autre route que celle de Potsdam, où ses troupes ne peuvent pas entrer. Il doit également ne pas occuper le palais de Charlottenburg, ni le palais du roi à Berlin. 1,500 Prussiens doivent rester pour garder Potsdam ; une compagnie doit rester pour garder Charlottenburg; une autre compagnie de Prussiens doit également rester pour garder le palais de Berlin. Il ne doit y avoir aucune troupe à Spandau; les Prussiens n’y auront que des invalides. Le duc de Reggio me fera connaître dans quelle situation est cette place. Sans occuper la forteresse, il faut placer un bataillon dans la ville. Donnez l’ordre au grand quartier général de séjourner deux ou trois jours à Erfurt ; après, il continuera sa route pour se rendre à Berlin, où pourtant il est nécessaire qu’il n’arrive pas avant le 1er avril, c’est-à-dire qu’il ne doit y arriver que deux jours après que le maréchal duc de Reggio y sera entré. Soumettez à mon approbation la route que le quartier général doit faire chaque jour. Écrivez au comte Saint-Marsan pour lui faire connaître en gros le mouvement du 2e corps, que commande le duc de Reggio.
Paris, 16 mars 1812.
Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major général de la Grande Armée, à Paris
Mon Cousin, instruisez le prince d’Eckmühl que, le 28 mars, le 2e corps entre à Berlin; que le 3e corps, sous les ordres du duc d’Elchingen, sera dans les premiers jours d’avril sur l’Oder à Krossen ; que les Bavarois et le 4e corps ou l’armée d’Italie arrivent à Glogau ; que désormais je ne puis plus donner des ordres de détail ; que je ne puis plus donner que des instructions, puisqu’on s’approche des frontières de l’ennemi; que mon intention est que le général Dessaix parte le 1er avril de Küstrin, avec la 2e brigade de cavalerie légère du 1er corps d’armée et les deux régiments de sa division qui sont à Küstrin, pour se diriger sur Posen; que le régiment de sa division qui est à Glogau se dirige également sur Posen, de sorte qu’avant le 10 avril ce général, avec sa division, avec l’artillerie de sa division et la brigade de cavalerie légère, soit réuni à Posen. Il enverra en avant des commissaires des guerres pour que les vivres soient assurés à sa troupe. En partant de Küstrin, il fera distribuer le pain pour quatre jours et il en portera pour quatre jours avec lui, afin que sa marche n’éprouve aucun ralentissement et que le soldat ne manque de rien. La division de cavalerie du général Bruyère et la division Gudin se porteront sur Thorn, où elles pourront être également du 10 au 12. Une division du corps d’armée pourra se diriger par la route, le long de la mer, pour arriver plus rapidement à Danzig, sans pour tant passer à Kolberg, que nous ne devons pas occuper. La grosse cavalerie se dirigera sur Marienwerder. Le prince d’Eckmühl portera son quartier général et le parc de son armée à Thorn. Du 10 au
15 avril, il fera occuper Marienburg et travailler sans délai à établir les ponts à Dirschau et à Marienburg, si toutefois la débâcle a eu lieu. Il fera travailler aux ouvrages de Marienburg pour les relever et les mettre en état, afin que quinze jours après on puisse les armer.
Il fera également relever la tête de pont de Marienwerder et rétablir le pont. Au même jour, 1er avril, le prince d’Eckmühl donnera l’ordre aux Saxons de partir de Krossen (les Saxons étaient à Guben et non à Krossen ; voir la lettre suivante) le 30 pour se porter sur Kalisz ; au prince Poniatowski de réunir tous les Polonais sur Varsovie, en faisant venir sur Varsovie tout ce qui serait du côté de Posen et en retirant également tout ce qu’il y aurait à Thorn; de sorte qu’en cas d’événement le prince Poniatowski ait pour défendre le duché les trois divisions polonaises et le corps saxon, qui de Kalisz pourra se porter rapidement sur Varsovie.
Ainsi, du 10 au 12, si les Russes n’ont fait aucun mouvement qui ait obligé le prince d’Eckmühl à changer ces dispositions, le quartier général sera à Thorn, ayant dans des cantonnements en avant, mais pas très-loin, la cavalerie légère et tout le 1er corps de cavalerie; ayant à Thorn une division; en ayant une autre à Posen; la 7e division réunie à Marienburg, et les trois autres se trouvant, une sur Marienwerder et aux environs, et deux sur Danzig; les Polonais réunis sur Varsovie, leur cavalerie légère en avant; les Saxons à Kalisz, prêts à se porter sur Varsovie. La garnison de Stettin sera formée par plusieurs bataillons de la division Daendels, ainsi que la garnison de Küstrin. Si les Russes ne commettent pas d’hostilités, soit en entrant en Prusse, soit en entrant dans le Grand-Duché, le prince d’Eckmühl laissera ainsi reposer toutes ses troupes jusqu’au 15 avril, et d’ici à cette époque il aura de nouvelles instructions.
Il est nécessaire, 1° d’approvisionner Thorn; à cet effet j’ai demandé que la Prusse versât une grande partie de ce qu’elle doit verser; 2° je désire que le prince d’Eckmühl fasse embarquer tout ce qu’il a dans les magasins de Küstrin, en farine, blé, biscuit, avoine, etc., et qu’il le fasse venir à Thorn ; je désire également qu’il fasse mettre, soit dans ses caissons, soit dans des voitures, le plus de biscuit et de farine qu’il pourra à Stettin et les dirige également sur Thorn ; 3° qu’on forme sur-le-champ à Thorn une manutention capable de faire par jour 60,000 rations de pain, et qu’on y établisse un grand magasin. On doit avoir à Danzig 2,000,000 de rations de biscuit, indépendamment de 250,000 quintaux de farine, avec beaucoup de biscuit et de riz ; il est nécessaire qu’on ait des bâtiments pour embarquer cela. Il faut s’assurer 300,000 quintaux poids de marc de blé, et 100,000 quintaux de seigle, de manière à avoir, à nous appartenant, 600,000 quintaux à Danzig, y compris les 25,000 quintaux déjà existants. Il faut qu’au Grand-Duché on fasse sans délai des magasins à Modlin et à Varsovie pour pouvoir nourrir l’armée. Enfin, le grand quartier général devant être le 1er avril à Berlin, l’intendant général et les généraux commandant l’artillerie et le génie, qui arrivent dans cette ville, donneront de là les ordres de détail pour leur service.
Faites-moi connaître si vous avez un chiffre avec le prince d’Eckmühl; si vous n’en avez pas, établissez-en un avec lui et avec tous les corps d’armée, parce que mon intention est de leur faire parvenir en chiffre les ordres pour les mouvements les plus importants. Prévenez directement le général Reynier, qui commande les Saxons, de l’ordre qu’il va recevoir du prince d’Eckmühl de partir le 1er avril pour se rendre à Kalisz. Recommandez-lui d’envoyer un aide de camp au prince Poniatowski pour le prévenir qu’il sera en mesure de se porter, s’il est nécessaire, au secours de Varsovie et d’appuyer le corps du Grand-Duché. Donnez l’ordre au corps westphalien de passer, le 24, l’Elbe à Dessau et de se diriger sur Krossep, de manière à y être arrivé le 1er ou le 3 avril. Instruisez également le prince d’Eckmühl du mouvement du corps westphalien sur Krossen, et que ce corps doit se rendre sur Kalisz et de là sur Varsovie. Le prince d’Eckmühl activerait la marche de ce corps selon les circonstances, c’est-à-dire si les Russes commençaient les hostilités et menaçaient Varsovie, ce que je ne pense pas. S’il n’y a rien de nouveau, le corps westphalien se reposera quelques jours, et je lui enverrai moi-même des ordres avant le 10 avril pour continuer son mouvement.
Ces 400,000 quintaux, qu’on se procurera à Danzig, seront pris par réquisitions; on enverra les individus par-devant l’intendant général pour régler les prix et les payements.
Paris, 16 mars 1812.
Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major général de la Grande Armée, à Paris
Mon Cousin, il y a une faute de rédaction dans mes dernières dépêches. Le corps saxon est à Guben et non à Krossen. Vous devez donc lui donner l’ordre simplement de partir de ses cantonnements actuels pour se rendre à Kalisz, le laissant maître de passer l’Oder où il le jugera convenable. Vous devez diriger les Westphaliens, non sur Krossen, mais sur Sorau et Spremberg. Faites-leur faire de petites marches et donnez-leur des séjours tous les trois jours; ils prendront deux jours de repos aux environs de Sorauet de Spremberg. Vous m’informerez du jour où ils arriveront sur ces deux points, afin que je donne des ordres pour leur faire continuer leur mouvement sur Glogau et Kalisz. Ainsi, au lieu d’arriver le 3 à Glogau, ils n’y arriveraient que le 5 ou le 6.
- S. Dites-moi donc quand les Bavarois et l’armée d’Italie arriveront à Glogau.
Paris, 16 mars 1812
INSTRUCTIONS DICTÉES PAR L’EMPEREUR SUR LES SERVICES ADMINISTRATIFS DE LA GRANDE ARMÉE.
1° Tout ce qui est relatif au dépôt de Hanovre ne fera point partie des attributions de l’intendant. Le général Bourcier continuera de correspondre avec le ministre de l’administration de la guerre, qui soldera les dépenses du dépôt, et avec le ministre de la guerre, pour ce qui concerne les chevaux destinés à l’artillerie.
2° Tout ce qui est relatif à la formation et au payement des trois compagnies du 6e bataillon des équipages militaires, qui se forment en Hanovre, ne regardera pas l’intendant général.
3° Les hôpitaux et le service de la 32e division militaire ne regarderont point l’intendant. L’ordonnateur de Hambourg correspondra toutefois avec l’intendant pour tous les rapports avec l’armée. Le ministre fera toutes les dépenses de cette division.
4° La même chose pour le département de la Lippe, dépendant de la 25e division militaire.
5° Le ministre de l’administration de la guerre fera des fonds spéciaux, et par le canal de l’intendant, pour solder le bataillon des équipages militaires à la comtoise et celui de bœufs qui se forment à Danzig, et enfin pour tout ce qui est relatif à l’accroissement de l’armée polonaise, conformément au dernier traité.
6° Tout ce qui est relatif à l’exécution du traité avec la Prusse regardera l’intendant, ainsi que l’emploi des 15,000 chevaux et toutes les dépenses des dépôts de Berlin, Francfort-sur-l’Oder, ou tout autre qui serait établi avec des chevaux de la Prusse. Or la Prusse doit fournir 3,000 chevaux de grosse cavalerie et 6,000 de cavalerie légère; cela rend donc nécessaires, sinon 9,000 selles, au moins 6,000, car c’est beaucoup supposer que de dire que sur 3 chevaux perdus on retrouvera un harnachement. Ces chevaux sont destinés, non à la remonte, mais à réparer les pertes.
Le général Bourcier viendra se mettre à la tête de ce dépôt, quand ses affaires de Hanovre seront terminées. Le dépôt de Hanovre est destiné à remonter les hommes à pied venant de France. En attendant, il est nécessaire qu’un général, ayant plusieurs officiers à sa disposition et un commissaire des guerres, vienne s’établir à la tête du dépôt des chevaux prussiens. Le major général me proposera ce général demain. Il faut un général d’une probité à l’abri de toute surprise. Il sera indépendant du général Bourcier jusqu’à ce que celui-ci ait fini son travail à Hanovre.
Les harnachements ne seront point faits en Prusse, mais pris sur les envois du ministre et des corps. Les 6,000 chevaux de trait seront donnés : 5,000 à l’artillerie, 1,000 aux équipages militaires. Les harnais seront également fournis sur les harnais que les bataillons enverront pour rechange. Sur les 6,000 harnais de rechange, il pourra y en avoir de reste, parce que l’on perd moins de harnais que de selles.
7° Les 6,000 chevaux, à l’exception de ceux du bataillon à la comtoise qui se forme à Danzig, ne sont destinés qu’à réparer les pertes des batailles ou des marches.
8° Si le ministre a fait des dispositions pour monter le bataillon qui se forme à Danzig, il doit annuler ses ordonnances.
9° La convention dit que les chevaux seront fournis par quart en quatre mois : cela est impossible et inutile; quand cette livraison se ferait en six ou sept mois, il n’y aurait point d’inconvénient.
10° Je suppose qu’on a pourvu dans le budget à la masse de ferrage des dépôts.
11° Les régiments de cavalerie n’y pourraient pas pourvoir sur leurs masses : il faut donc un fonds pour les dépenses extraordinaires, car les dépôts vont mal, faute de ces petites sommes, et cela retarde la disponibilité des chevaux.
12° On doit demander que les chevaux soient livrés sur la Vistule, près de Graudenz et de Marienwerder, entre la Vistule et l’Oder, sur un point du canal le plus propre à servir de dépôt, et enfin pour une très-petite quantité du côté de Berlin.
13e Il sera d’ailleurs nécessaire que l’intendant sache d’où les Prussiens les font venir, afin que, selon les circonstances, on puisse diriger leur marche, notamment de ceux qui viendraient de la Silésie. Il faut être très-rigoureux sur le choix ; les mauvais chevaux ne sont bons à rien.
Le service de l’armée se divise en arrondissements : entre le Rhin et l’Elbe, entre l’Elbe et l’Oder, entre l’Oder et la Vistule, entre la Vistule et les frontières de Russie.
Quant aux routes de communication de l’armée, une route partira de Mayence et ira à Magdeburg, de là à Küstrin, Posen, et se dirigera d’un côté sur Varsovie, de l’autre sur Thorn, et du troisième côté sur Danzig.
Les prolongements seront faits à mesure que les mouvements seront démasqués au-delà de la Vistule.
Une autre route ira de Wesel à Magdeburg, Berlin, Stettin et Danzig, un embranchement tombera sur Dirschau et Marienburg. Une autre route ira de Hambourg à Stettin. Enfin une autre route ira de Mayence à Würzburg, Bamberg, Kronach, Leipzig, Torgau, Glogau, et de là à Posen ; de Glogau un embranchement ira à Kalisz et à Varsovie.
Une autre roule ira d’Innsbruck, Augsburg, Nuremberg, et joindra la précédente à Bromberg.
Toutes ces routes sont nécessaires pour soulager le pays; un immense mouvement ne pourrait s’opérer sur une seule route sans l’épuiser.
Il n’y aura ni commandant ni commissaire des guerres entre le Tyrol, le Rhin et l’Elbe ; cela sera une économie d’employés et de commandants. Le prince Primat, le prince de Nassau, les princes de Saxe, le gouverneur d’Erfurt, la Saxe, y pourvoiront. Ils auront de la gendarmerie alliée, avec un détachement de leurs troupes, des commissaires des guerres, des municipaux et tout ce qui est nécessaire.
Du côté de Wesel, on traversera la 32e division militaire et la Westphalie, qui y pourvoira.
Ainsi il n’y aura ni gendarmerie, ni aucun employé français, si ce n’est toutefois un ou deux inspecteurs ou commissaires des guerres, pour s’assurer du bon état des hôpitaux, magasins, et vérifier les plaintes.
A Magdeburg, il y aura un commandant français et une administration française. Dans la Prusse, il faut des commandants français et de la force française; mais il faudrait qu’il n’y eût ni commissaire des guerres, ni employés français; les gens du pays y pourvoiront. Dans le duché de Varsovie, ni ambulances françaises, ni administrations françaises ; il y aura des militaires des dépôts du Grand-Duché. Toutefois il y aura à Magdeburg un officier supérieur qui aura la police de tout le pays entre l’Elbe et le Rhin, recevra les rapports de toutes les routes sur les mouvements, les hôpitaux et le service en général. Quelques commissaires des guerres ou adjoints, quelques chirurgiens et médecins lui seront nécessaires pour la surveillance sur les divers points. On présume qu’il faudra un hôpital à Fulde, un à Erfurt, un à Leipzig, un à Magdeburg, un à Wesel, un à Munster, un à Osnabrück, un à Brunswick, et ainsi pour toutes les routes; tout cela tenu par les administrations du pays; de sorte que les malades qui seraient restés dans quelques autres lieux soient, en peu de jours, transportés dans ces établissements et sous l’inspection de l’administration de Magdeburg.
À Brandenburg il y aura un hôpital, un à Berlin, un à Küstrin, un à Stettin, un à Bromberg, un à Posen, un à Glogau, un à Marienwerder, un à Marienburg, un à Danzig. En suivant ce qui a été fait dans la dernière guerre, on réglera ce qui doit être établi sur la ligne; on ne croit pas qu’il en faille plus d’un de cinq en cinq marches.
14° Si l’ordre du jour prescrit par Sa Majesté n’existait pas, il faudrait en provoquer l’émission.
15° Nous avons dit que le quartier général de l’administration et dû militaire entre le Rhin et l’Elbe serait à Magdeburg : entre l’Elbe et l’Oder, il sera à Berlin; entre l’Oder et la Vistule, à Posen. Le major général présentera le projet de la division territoriale qui avait été établie dans la dernière guerre, en forme d’ordre du jour, pour servir de règle à l’intendant général, afin que le militaire, l’administration et la police soient dans le même centre et à portée de remédier à tous les abus.
16° Aucun homme ne marchera isolément; tous seront réunis à Mayence, Wesel ou Vérone, et partiront aux époques où doivent partir les convois, pour en former les escortes. Il doit y avoir à peu près deux convois par mois; cela est suffisant.
17° Toutes les troupes doivent coucher à Magdeburg et à Berlin, où il y aura une administration supérieure, qui recevra du major général l’ordre de leur direction.
18° Les effets de petit équipement seront délivrés à Berlin, Thorn et Varsovie.
19° Au fur et à mesure que les convois arriveront de France, sans appartenir à aucun corps, on prendra les ordres de Sa Majesté pour leur direction.
20° Il sera nécessaire que le ministre de l’administration de la guerre ait pour son compte des effets et surtout des souliers à Vérone, Strasbourg, Mayence et Wesel, pour que tous les hommes partent bien pourvus.
21° L’équipement et l’armement seront donnés également à Berlin, Thorn et Varsovie.
22° Les hommes sortant des hôpitaux, qui ne viendront pas de France, joindront un dépôt de convalescents sur les places de l’Oder et delà Vistule, conformément aux ordres de l’armée, où ils seront habillés et réunis aux hommes de leur corps pour rejoindre leurs corps d’armée ensemble.
L’état-major doit rechercher l’état de remplacement des dépôts qui ont été formés en Prusse pendant la première campagne, et renouveler les ordres pour qu’aucun homme isolé ne passe plus isolément le Rhin, l’Elbe, l’Oder ni la Vistule, à moins qu’il ne soit en voiture.
23° Le décret sur l’habillement sera envoyé au major général et à l’intendant général, Afin qu’ils connaissent bien ce qui est ordonné pour ce service.
Sa Majesté ne veut rien laisser au hasard, ni à l’arbitraire des employés. Elle ne veut rien prendre ni faire confectionner par le pays. Il sera établi deux ateliers de confection, l’un à Danzig, l’autre à Glogau ; celui de Glogau sera affecté aux régiments dont les dépôts sont en Italie.
L’intendant recevra tous les mois l’argent porté au budget de l’administration de la guerre, et devra organiser des dépôts sous la surveillance du directeur de l’habillement.
Le premier travail qu’on remettra à Sa Majesté sera pour lui faire connaître l’arrivée à destination du premier convoi, qui est déjà en marche, et qui appartient à l’administration de la guerre.
24° L’état ci-joint fait connaître les denrées que la Prusse doit fournir en mars, avril, etc. L’intention de Sa Majesté est qu’elles soient versées spécialement à Thorn, Königsberg et Modlin ; il faut en laisser une partie pour les places de l’Oder; la moitié à Thorn, un sixième sur les places de l’Oder, un sixième à Modlin, un sixième à Königsberg.
Tout ce que la Prusse doit fournir sur ce qui existe, en sus de l’approvisionnement nécessaire à Graudenz et à Kolberg, devra être livré à Königsberg ; toutefois on mettra l’état sous mes yeux, aussitôt que les quantités en seront connues.
Il est nécessaire que le gouvernement du Grand-Duché approvisionne abondamment, et dans le plus bref délai, Posen, Varsovie et les autres points d’étape. Thorn se trouvera approvisionné par la Prusse ou par la France.
Tous les grains, farines, biscuits et riz actuellement existant à Stettin, Küstrin et Glogau, seront dirigés sans délai sur Thorn, en embarquant toutes ces denrées à Küstrin.
L’expédition devra avoir lieu au 1er avril. On laissera dans les places seulement ce qui est nécessaire à leur approvisionnement. Le sixième des fournitures à faire par la Prusse alimentera suffisamment ces places. Il faut que tout ce qui sera expédié de ces trois points soit préalablement converti en farine.
Le premier soin de l’intendant général sera de me présenter l’état de ce qu’on laissera dans ces places et de ce qu’on en expédiera, en faisant connaître le nombre de bateaux qui seront employés à ce transport. Un détachement du bataillon d’équipages de marins sera réparti sur des bateaux pour apprendre celte navigation. Des ingénieurs des ponts et chaussées seront employés sur ce canal pour lever les obstacles que cette navigation pourrait éprouver. Si au 1er avril il y en avait encore, on ferait transporter tout à Thorn de Glogau, de Stettin et de Küstrin par voitures. Le major général a donné l’ordre aux corps d’armée qui sont en mouvement d’emporter tout ce qu’ils pourraient. Toutes les voitures des équipages militaires qui arriveront à vide sur l’Oder s’y chargeront de farine et de biscuit. On embarquera à Magdeburg tous les riz venant d’Italie et les eaux-de-vie venant de France pour se diriger sur Küstrin.
Il y a à Danzig 250,000 quintaux de blé; j’ai ordonné depuis longtemps leur conversion en farine; on doit les embarquer sur des bateaux pour suivre le mouvement de l’armée. Il faut faire connaître la quantité de bateaux nécessaire, se les procurer sur-le-champ, les faire monter par des marins français, et y placer des commissaires des guerres et des agents de l’administration.
L’intendant général devra se concerter avec le commandant de l’artillerie, qui a une grande quantité de bateaux à Magdeburg et à Danzig.
300,000 quintaux de blé et 100,000 quintaux de seigle, poids de marc, seront requis, le 5 avril à midi, à Danzig; ce qui portera à 650,000 quintaux les ressources en grains à Danzig. On les fera sur-le-champ convertir le plus vite possible en farine. 50,000 quintaux resteront pour les besoins de la place ; 600,000 quintaux seront pour l’armée.
Un ordonnateur intelligent, dont on me fera connaître le nom, doit spécialement être envoyé pour diriger l’administration des corps qui se rendent à Varsovie.
L’intendant général écrira au ministre de la guerre du Grand-Duché pour que 1,500,000 rations en farine et 500,000 rations en pain soient prêtes au 1er avril ; ce qui assurera le service de 100,000 hommes pendant vingt jours.
Je dois avoir à Danzig 500,000 boisseaux d’avoine.
Les divisions des corps d’armée étant toujours ensemble, et peu de raisons devant occasionner leur dissémination dans l’immense plaine, je pense qu’il serait convenable de n’établir un service de postes qu’au quartier général de chaque corps d’armée. Cependant, s’il est indispensable d’en donner aux divisions françaises, il ne faut jamais en donner aux alliés.
Le service des postes sera entièrement ordonnancé par l’administration des postes, et l’on comptera à la fin de la campagne. Le ministre des finances en sera prévenu.
Quant à mon service, l’estafette sera établie depuis l’Elbe jusqu’à Paris, comme en France. Au-delà de l’Elbe, le service sera fait avec des chevaux du pays, mais par des courriers français; à cet effet, on établira, de trente en trente lieues, des détachements de courriers. À la poste du grand quartier général, il y aura à la disposition du grand écuyer des postillons et des chevaux en nombre suffisant pour faire le service sur une ligne de cent lieues, de sorte que les cent dernières lieues seront toujours servies par des chevaux et des postillons français, et que, les postes ordinaires de l’armée venant à être dérangées, mon paquet ne soit jamais retardé d’un instant. Sans cet établissement, on pourrait être plusieurs jours sans courriers, ce qui est arrivé. Le directeur général des postes verra le grand écuyer pour organiser les courriers et leur fournir les selles et équipages nécessaires. Quant aux chevaux, il les fera acheter à Danzig et à Thorn ; on ne serait plus à temps de les envoyer.
Paris, 17 mars 1812.
Au général Lacuée, comte de Cessac, ministre directeur de l’administration de la guerre, à Paris
Monsieur le Comte de Cessac, vous avez lu le décret d’organisation du premier ban de la garde nationale. Il est nécessaire que vous envoyiez aux ordonnateurs des différentes divisions des modèles d’effets d’habillement, et que vous fassiez rédiger une instruction pour leur faire connaître les prix et les différentes règles qu’ils doivent observer.
Paris, 17 mars 1812
Au comte Daru, ministre secrétaire d’État, à Paris
Monsieur le Comte Daru, le ministre de l’intérieur est malade depuis trois mois, et mes affaires souffrent. Rendez-vous chez lui pour voir comment il se porte. Il serait convenable qu’il me demandât de désigner quelqu’un pour gérer le ministère, comme l’a fait le comte Cretet. Il y a huit jours qu’un conseil de subsistances doit avoir lieu ; pendant ce temps le peuple souffre d’un mal auquel on ne porte point de remède. Quel que soit le zèle du ministre de l’intérieur, personne ne peut surmonter la nature; il se rétablira plus vite en prenant deux mois de repos. Je désirerais que la demande vint de lui, pour qu’il ne croie pas que je veux lui ôter le ministère.
Avant de vous rendre chez le ministre de l’intérieur, faites venir chez vous son médecin, pour savoir quelle espèce de maladie il a, et si cela doit durer encore longtemps.
Paris, 18 mars 1812
Au maréchal Bessières, duc d’Istrie, commandant la garde impériale, à Paris
Mon Cousin, donnez ordre que la division de la vieille Garde (chasseurs et grenadiers), les régiments de chasseurs, dragons et grenadiers à cheval, l’artillerie à cheval de la Garde, l’artillerie de la ligne attachée à la Garde, les équipages, les ambulances et administrations quelconques de la Garde, continuent leur route sur Würzburg.
Donnez ordre qu’on fasse partir de la Fère, de Metz et de Mayence tout ce qu’il sera possible de faire partir pour Würzburg.
- S. Remettez-moi un état de mouvement de la Garde, division par division.
Paris, 19 mars 1812
Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major général de la Grande Armée, à Paris
Mon Cousin, donnez ordre au général Grouchy de diriger le 3e corps de cavalerie, savoir, la division Kellermann et la division de dragons, avec les dix-huit pièces d’artillerie légère, de manière à gagner la tête de la colonne, ou du moins à gagner le plus d’avance possible. Donnez le même ordre au duc d’Abrantès. Il faut que la cavalerie rejoigne, parce qu’on peut en avoir besoin. Donnez ordre au général Montbrun d’être rendu à Torgau le 1er avril, pour prendre le commandement de son corps. Donnez ordre au duc d’Elchingen de faire porter la cavalerie du 2e corps de réserve en avant de Torgau, pour qu’elle prenne la tête de la colonne et qu’elle puisse marcher rapidement si les circonstances le voulaient.
Paris, 19 mars 1812.
À Eugène Napoléon, vice-roi d’Italie, à Milan
Mon Fils, le 13, le 15 et le 17 février, le 5e bataillon du 6e de ligne, le 5e bataillon du 14e d’infanterie légère et le bataillon de marche du 1er régiment de la Méditerranée sont partis de l’île d’Elbe, faisant ensemble 1,800 hommes. Ils ont passé à Florence le 20, le 22 et le 24 ; ainsi ils ont dû arriver avant le 2 mars à Mantoue.
Je suis surpris que vous ne m’en parliez pas dans votre lettre du 4. Vous pouvez mettre en subsistance dans les 5e bataillons du 14 léger et du 6e de ligne les 500 bommes du bataillon de la Méditerranée, dont vous pourrez par ce moyen renvoyer le cadre à l’Ile d’Elbe. Les 5e bataillons du 14e et du 6e seront alors forts chacun de 900 hommes. Faites mettre ces deux bataillons en marche pour continuer leur route ; faites passer la revue de leur armement et de leur habillement à Vérone; qu’on leur donne des cartouches et qu’ils aillent rejoindre vos corps. Vous ferez la répartition de ces 1,800 hommes entre vos régiments qui sont à la Grande Armée; cela comblera à peu près la moitié du déficit qu’éprouvent vos régiments. Ayez soin d’incorporer les hommes d’infanterie légère dans les régiments d’infanterie légère, et ceux de la ligne dans la ligne. On me dit que l’habillement est en mauvais état ; faites rectifier tout cela avant leur départ de Mantoue. J’ai très à cœur que tous les régiments qui sont partis d’Italie soient portés au complet de 140 hommes par compagnie et y soient maintenus. Le 4e bataillon du 8e léger doit être arrivé; comme, avec le détachement du 14e léger, le 8e et le 18e léger seront assez forts, mon intention est que le 4e bataillon du 8e léger soit envoyé à Trieste, où il tiendra garnison. Ce sera l’augmentation d’un bataillon pour la province illyrienne ; il y en a deux, cela fera trois et ne peut être que fort utile. Ayez bien soin que ces bommes qui vous arrivent aient deux paires de souliers dans le sac et une bonne paire à leurs pieds ; faites-leur compléter cette fourniture à Vérone.
Il est indécent que la route militaire passe par Munich ; cela gêne le roi; faites-la passer par Augsburg, Nuremberg, Donauwœrth, et de là sur Glogau, où doit être le dépôt de votre armée.
Vous ne m’avez pas parlé de l’arrivée des 300 hommes du 92e ; dans quels régiments les avez-vous incorporés ? Je vous envoie le rapport des ministres sur le mouvement des hommes des 6e et 14e.