Correspondance de Napoléon – Mai 1801
Mai 1801
Paris, 3 mai 1801
DÉCISION
Le général Tilly expose que plusieurs individus de la bande de Georges témoignent le désir de se soumettre; il demande des instructions sur la conduite à qu’il doit tenir envers eux | Renvoyé au ministre de la police, pour faire connaître au général de l’armée de l’Ouest et aux préfets qu’aucun individu de la bande de Georges ne doit être reçu à soumission : tous doivent être exterminés. |
Paris, 3 mai 1801
NOTE POUR LE CITOYEN TALLEYRAND
Donner au Citoyen Bacher des Instructions pour qu’il provoque, sans trop s’avancer, des ouvertures de la part de l’Électeur de Bavière. Il peut dire à des personnes qui lui seraient attachées que pendant mon séjour à Rastadt j’ai été fort content de la manière dont cet Électeur s’est conduit, étant alors Duc des Deux-Ponts.
Faites mettre dans le Moniteur un article propre à frapper les Cabinets étrangers et qui fera connaître la différence de la marche diplomatique des Consuls et de celle de l’ancien directoire les appuyant sur l’exécution donnée au traité fait avec le Grand-maître de Malte et sur la stricte exécution du cartel fait avec les Anglais et en conséquence duquel les Consuls ont fait mettre en liberté M. Robert Barelay.
Sur la levée de l’embargo sur les vaisseaux danois et les 2 … danois reçus.
Dire aussi, quoique plus légèrement, que le caractère des Envoyés nouveaux nommés, pour les pays étrangers, tels que Bourgeois, Beurnonville, Alquier, etc. est une garantie des Instructions qu’ils doivent avoir de suivre les formes reçues dans les pays, en observant tout ce qui peut dépendre d’eux pour maintenir l’harmonie et la paix.
(Lettres à Talleyrand)
Paris, 4 mai 1801
ARRÊTÉ.
ARTICLE ler. – Le ministre de la guerre donnera les ordres pour réunir à Brest :
Un bataillon de la 30e lé8ère;
Un bataillon de la 31e, un de la 71e, un de la 77e, un de la 79e et un de la 82e de ligne, complétés chacun à 600 hommes;
Quatre pièces de 4, huit pièces de 8, deux pièces de 12 et deux obusiers, avec double approvisionnement en caisse, sans caissons, et des harnais;
Six pièces de 24, approvisionnées à 500 coups;
Six pièces de 16, approvisionnées à 500 coups;
Deux mortiers à la Gomer de 12 pouces, approvisionnés à 250 coups.
Deux mortiers à la Gomer de 8 pouces, approvisionnés à 500 coups;
Le nombre de canonniers nécessaire pour servir ces pièces;
600,000 cartouches d’infanterie;
Un détachement de 15 à 20 charretiers habiles;
Les ouvriers nécessaires;
2,000 fusils;
Une compagnie complète de sapeurs;
Des outils de pionniers;
Un officier supérieur du génie et quatre on cinq ingénieurs d’un grade inférieur; ces officiers seront pris parmi ceux de l’armée de l’Ouest.
ART. 2. – Les troupes d’infanterie seront sous les ordres d’un général de brigade, d’un adjudant commandant et de deux adjoints; chacun des deux parcs sera dirigé par un capitaine d’artillerie, et le sous les ordres d’un directeur du parc, chef de brigade. Tous ces officiers seront pris parmi ceux qui font partie de l’armée de l’Ouest.
ART. 3. – Cette armée expéditionnaire devra être prête dans la décade de prairial.
ART. 4. – Le ministre de la guerre désignera au Gouvernement un général de division pour commander en chef l’expédition, et un général de brigade pour commander en chef l’artillerie.
ART. 5. – Le ministre de la guerre est chargé de l’exécution du présent arrêté, qui ne sera pas imprimé.
Paris, 8 mai 1801
Au citoyen Talleyrand, ministre des relations extérieures
Je vous prie, Citoyen Ministre, d’écrire au citoyen Bacher et á tous nos agents en Allemagne qu’ils fassent connaître aux villes hanséatiques et impériales que la France les protégera et ne souffrira pas qu’elles deviennent la propriété d’aucun prince; quelles peuvent donc être sans inquiétude.
Paris, 11 mai 1801
Au général Berthier, ministre de la guerre
Faites connaître au général Murat, par un courrier extraordinaire, qu’il doit donner l’ordre pour que les batteries de Tarente soient préparées, afin que l’on puisse les armer en un jour, lorsque les pièces arriveront; que, d’ailleurs, il est possible qu’à chaque instant une escadre française se présente à Tarente, et que, si elle trouve les batteries faites et qu’elle ait besoin de protection, il ne lui faudra pas longtemps pour les armer d’une vingtaine de pièces de gros calibre.
Ordonnez au général Murat qu’il envoie d’Ancône une vingtaine de pièces de gros calibre et six ou sept mortiers, avec leur armement et approvisionnement, et qu’il en fasse partir autant de Livourne.
Comme l’intention du Gouvernement est de mettre Tarente à l’abri des attaques des Anglais, tant par mer que par terre, et d’en faire une place forte, faites connaître au général Murat qu’il peut autoriser le général Villeneuve à employer les pièces de la première frégate napolitaine qui lui sera envoyée, pour l’armement des batteries et des fortifications de Tarente.
Le général Murat doit faire connaître au général Soult qu’il ne doit pas perdre un instant à se former un système de défense du côté de la mer et de la terre à Tarente, afin que, si des événements extraordinaires survenaient, il pût défendre cette place aussi longtemps que possible. Il doit réunir à Tarente un ou deux millions de cartouches, un double approvisionnement de pièces de canon pour toute son artillerie; il doit établir sur-le-champ un petit arsenal d’artillerie.
Le général Murat peut envoyer de suite par terre une division extraordinaire de six forges de campagne, d’une compagnie d’ouvriers et d’une centaine de caissons chargés des munitions ci-dessus.
Je désire également que le général Soult commence la formation de ses magasins.
Dites au général Murat que nous attendons avec impatience un plan détaillé des fortifications et des environs de Tarente, ainsi que des détails circonstanciés relatifs à la population et aux subsistances de la presqu’île que nous occupons.
Donnez l’ordre au général Chasseloup de se rendre en toute diligence à Tarente, avec quelques bons officiers du génie; de tracer les fortifications les plus urgentes; de tracer un plan exact; de parcourir les principaux points de la presqu’île, et de se rendre ensuite à ensuite à Paris pour conférer avec le Gouvernement sur le parti définitif à prendre pour la défense de cette presqu’île et principalement du principal port.
Faites sentir au général Murat que le Gouvernement attache la plus grande importance à avoir un bon port et à y établir des fortifications qui le mettent à l’abri de tous les efforts du royaume de Naples; en un mot, une espèce de Gibraltar qui lui donne de l’influence dans la mer Adriatique et dans la Méditerranée.
Paris, 11 mai 1800
Au général Berthier
Les pièces de gros calibre que le général Murat doit expédier d’Ancône et de Livourne pour Tarente seront approvisionnées, les pièces, à 1,000 coups par pièce, les mortiers, à 500.
Il faut que la moitié de ces pièces soit du calibre de 24 ou supérieures, et l’autre moitié d’un calibre supérieur à 18.
Il pourrait aussi joindre à chaque envoi quelques pièces de petit calibre pour mettre dans les flancs.
Donnez l’ordre au général commandant l’armée d’Italie de faire partir de Ponte-di-Lagoscuro douze pièces de canon de 24 ou d’un calibre supérieur, douze pièces d’un calibre supérieur à 18, et douze d’un calibre supérieur à 8, avec doubles affûts, armements, approvisionnements, outils de pionniers pour construction des batteries; les pièces seront approvisionnées à 1,000 coups; six mortiers de 8 pouces avec doubles crapauds; six mortiers de 8 pouces avec armement et approvisionnement à 500 bombes par mortier. On aura soin d’y joindre trois ou quatre chèvres et trois grils à boulets rouges.
Ce convoi d’artillerie se rendra le plus tôt possible à Tarente, pour servir à l’armement de la place. Vous recommanderez au général de l’armée d’Italie de faire exécuter ce mouvement d’artillerie le plus promptement et le plus secrètement possible.
Donnez l’ordre au général de division commandant à Gênes de faire partir six pièces de 24, six pièces d’un calibre supérieur à 18, mais du même calibre; douze petites pièces avec six mortiers; les outils nécessaires pour mettre ces pièces en batterie; l’armement, l’approvisionnement à 1,000 coups par pièce et 500 bombes par mortier; deux grils à boulets rouges.
Cette artillerie se rendra, le plus promptement possible, à Tarente, pour servir à l’armement de la place. Vous donnerez connaissance de ces mouvements d’artillerie au général commandant l’armée d’Italie, pour qu’il les dirige, les accélère, et qu’il ait soin qu’on envoie, des quatre différents points, des pièces d’un calibre uniforme.
Vous lui ferez connaître que le but principal du Gouvernement étant d’avoir à Tarente un approvisionnement de plus de 100 bouches à feu, il est nécessaire qu’il y envoie tous les petits objets de détail qui peuvent contribuer à la défense de cette place.
Envoyez directement à Tarente un officier de confiance, avec 3,000 louis en or; il versera 2,000 louis dans la caisse du génie pour pourvoir aux premiers travaux de la place, et 1,000 louis dans celle de l’artillerie pour pourvoir aux premiers besoins du petit arsenal et des batteries. Cet officier, à son retour, sera porteur du rapport du contre-amiral Villeneuve, du lieutenant général Soult, de l’ordonnateur, de l’officier du génie et de l’artillerie, sur les forts, ports et rades de la presqu’île, et spécialement sur le port principal.
Paris, 13 mai 1801
Au citoyen Talleyrand, ministre des relations extérieures
Le Premier Consul envoie au Ministre des Relations Extérieures la copie d’une lettre de M. de Tamara au général Murat et un projet de réponse à y faire.
Paris, 13 mai 1801
Au citoyen Talleyrand, ministre des relations extérieures
Vous verrez par la lettre ci-jointe, Citoyen Ministre, que M. d’Aranjo est arrivé à Lorient. Faites-lui connaître, par un courrier extraordinaire, que le Gouvernement français est décidé à porter le siège de la négociation à Madrid, et à ne pas se départir des bases proposées par Sa Majesté Catholique; que vous vous empressez de lui faire cette déclaration, afin que son prince ne s’abuse pas par un vain espoir et ne commence pas une guerre dont la destruction du Portugal sera l’infaillible résultat;
Que, cependant, comme il est contraire à la marche du Premier Consul de ne pas écouter les propositions faîtes par une puissance en guerre, il a donné au citoyen Decrès, préfet maritime à Lorient, les instructions nécessaires pour traiter avec lui.
Vous ferez passer au citoyen Decrès de pleins pouvoirs et une instruction portant :
Que la négociation ne doit pas durer plus de cinq on six jours;
Que, dès la première conférence, il doit faire connaître à M. d’Avanjo que le Premier Consul ne désire point que les négociations soient établies à Paris, parce qu’il lui paraît inconséquent que, dans un moment où les hostilités vont commencer et où des corps nombreux vont entrer en Portugal, on ait à Paris un ministre qui entraverait les négociations de Madrid;
Que le Portugal a jusqu’ici été une province anglaise;
Que le premier pas de la réconciliation avec la France est de mettre un embargo sur tous les bâtiments anglais, et de prohiber l’entrée de leurs bâtiments dans les ports du Portugal jusqu’à la paix générale;
Que, les Anglais ayant fait de grandes conquêtes sur la France et l’Espagne, et les flottes du Portugal les ayant aidés, dans leurs conquêtes, il fallait que la province Tras-os-Montes et la province de Beïra reçussent garnison, moitié d’Espagnols, moitié de Français, jusqu’à la paix générale, pour servir d’équivalent aux conquêtes faites sur les alliés par les Anglais;
Que je veux également que les vaisseaux qui ont bloqué Malte et l’Égypte, de concert avec les vaisseaux anglais, nous soient remis;
Et enfin 20 millions pour les préparatifs de la guerre.
Le citoyen Decrès sera autorisé à signer des préliminaires basés sur ces articles; une fois signés, il pourra donner à M. d’Aranjo des passe-ports pour se rendre à Paris.
Paris, 14 mai 1801
Le citoyen Barral, chef de brigade, communique ses observations sur les diverses productions de l’île de Corse. | Renvoyé au ministre de l’intérieur, pour entretenir le citoyen Barral sur le parti que l’on pourrait tirer, pour notre marine, des bois de l’île de Corse, et des mines de fer de l’île d’Elbe, qui est en notre pouvoir. Le ministre me fera un rapport sur ces deux objets. |
Paris, 14 mai 1801
Au citoyen Roederer, président de la section de l’Intérieur au Conseil d’État
Le Premier Consul désire, Citoyen, que les mesures à prendre pour l’établissement d’une chambre de commerce dans les principe villes de la République ne soient plus différées. Il vous invite à présenter le plus tôt possible un projet d’arrêté sur cet objet.
Paris, 14 mai 1801
Au citoyen Chaptal, ministre de l’intérieur
J’ai été visiter le prytanée de Saint-Cyr, Citoyen Ministre. J’ai été peu satisfait de la tenue de cet établissement. Tous les enfants y sont nus, sans uniforme. Il n’y a aucune règle, aucun ordre, ni dans l’instruction, ni dans la police, ni dans l’administration. Il m’a paru aussi que les élèves étaient dépourvus des meubles les plus nécessaires.
Il me paraîtrait convenable :
1° Que les parents ne fussent point chargés de l’habillement des enfants, hormis du premier trousseau;
2° Que les élèves fussent divisés en compagnies;
3° Qu’ils eussent un ancien tambour, afin de faire tous mouvements militairement, et un sous-officier de vétérans, pour les exercer et commander les marches dans les différentes distribution de la journée.
L’administration m’a paru vicieuse en ce que l’administration de Paris pourvoit à toutes les dépenses. Je désirerais qu’il y eût dans tous les prytanées un conseil d’administration, et que l’administration centrale donnât à ce conseil 600 francs par élève; moyennant qu’il serait chargé de faire toutes les dépenses et de payer les professeurs;
Il n’y a pas de bibliothèque dans ce prytanée; il en faudrait une de 2,000 volumes, en histoire, géographie et voyages.
Je désire que vous me présentiez un projet de règlement pour les prytanées.
Il n’y a point d’inspecteur pour mettre de l’uniformité et de règle dans toutes ces administrations.
Tous les règlements organiques, tant pour la discipline que pour l’administration, sont à faire.
Paris, 16 mai 1801
Au citoyen Jourdan, administrateur général du Piémont
J’ai reçu, Citoyen Général, votre lettre du 18 floréal. J’ai appris avec grand plaisir le bon effet qu’avait produit dans le Piémont la dernière mesure du Gouvernement. Il faut actuellement l’exécuter de manière qu’en messidor on puisse gouverner ce pays absolument comme les autres départements de la République.
Les ministres des finances et de la justice ont envoyé des agents; mais, dans un moment si essentiel, votre présence est trop nécessaire à Turin. Vous devez être convaincu de l’estime que j’ai pour vous et de la satisfaction qu’a le Gouvernement de votre administration.
Si vous avez quelque chose à me dire, écrivez-le-moi directement, et tous les obstacles qui pourraient s’opposer à l’exécution de vos mesures seront levés.
Paris, 16 mai 1801
Au citoyen Savary, aide de camp du Premier Consul, à Rochefort
L’ordre de la comptabilité est pour le Gouvernement une loi sacrée. Si l’amiral Bruix veut avoir à bord 600,000 francs, il faut qu’il embarque un payeur, car ces fonds ne doivent jamais sortir des mains de la trésorerie.
Dumanoir a touché 500,000 francs.
Nous n’avons point de nouvelles d’Égypte; le départ du général Bruix n’en est que plus urgent. Si, comme je l’espère, l’armée d’Orient oblige les Anglais à se rembarquer, ce ne sera qu’après avoir perdu un tiers de son monde; elle aura donc besoin d’un prompt renfort.
Paris, 16 mai 1801
A l’amiral Bruix, à Rochefort
Je reçois votre lettre du 14. Je vois avec plaisir que vous êtes prêt à partir. Votre arrivée dans la Méditerranée est d’autant plus importante qu’il paraît que les Anglais préparent de nouvelles troupes pour renforcer leur armée à Aboukir, et que, si Abercromby est embarqué avant leur arrivée, l’armée d’Orient sera considérablement affaiblie par la victoire et aura d’autant plus besoin de renfort.
Dumanoir a reçu 500,000 francs. Moyennant le monde que vous pourrez lui fournir peut-être pourra-t-il, sans vous retarder, vous donner deux ou trois vaisseaux. Il y a cinq vaisseaux espagnols Cadix; ils se rangeront sous vos ordres.
Vous savez sur l’Égypte tout ce que nous savons nous-mêmes Ganteaume a passé devant l’île d’Elbe, que nos troupes occupent. Il a continué sa route de manière à pouvoir jeter des renforts en Égypte.
L’amiral Villeneuve est à Tarente, occupé à armer trois frégates napolitaines. Il mande que quarante vaisseaux de guerre seraient l’abri de forces supérieures ennemies dans la rade de Tarente, dont il fait grand éloge; aussi est-ce un nouveau refuge pour nos escadres dans la Méditerranée. La ville de Tarente et toute la côte de la presqu’île d’Otrante, depuis Tarente jusqu’à Brindisi, sont occupées par 12,000 hommes de nos troupes, parmi lesquels 1,800 canonnier de la marine. Comme, d’ici au temps où vous pourrez arriver devant Cadix, j’aurai probablement des nouvelles de la Méditerranée, ferai partir un courrier pour Cadix vingt-quatre heures après que saurai votre départ de Rochefort.
Si vous préférez que le général d’Houdetot commande les troupes de débarquement, vous pouvez faire connaître au général Thiebault qu’il peut suivre sa destination en Portugal.
Les moindres règles de la trésorerie ont une telle influence sur l’ordre et la prospérité de l’État, qu’il faut toujours les respecter scrupuleusement. Votre but cependant peut être également rempli en exigeant que le payeur embarque à bord de votre escadre un de ses agents avec le trésor. Par ce moyen, l’argent ne sort pas des mains de la trésorerie.
Paris , 17 mai 1801
Au général Berthier, ministre de la guerre
Je vous prie, Citoyen Ministre, de donner des ordres pour que l’on travaille constamment aux fortifications de Juliers et de Venloo. La citadelle de Juliers est dominée à 400 toises par une hauteur; conviendrait-il de l’occuper par un fort ?
Faites-moi connaître l’opinion du corps du génie sur les travaux à faire pour mettre ces deux places dans le meilleur état de défense. Mon intention est qu’il soit mis à la disposition du génie des fonds particuliers pour les travaux de ces deux places.
Écrivez au générale Moncey et au Gouvernement cisalpin pour leur faire connaître l’importance que j’attache aux fortifications de Porto-Legnago et Peschiera. Il faut que, toutes les décades, le général commandant en Italie et le général du génie vous envoient le détail de ce qui a été fait. Le Gouvernement cisalpin doit prendre des mesures pour que les fonds ne manquent pas.
Vous trouverez ci-joint un arrêté qui doit être exécuté avec, la plus grande exactitude.
Paris, 17 mai 1801
DÉCISION
Le ministre de la guerre propose aux Consuls d’accorder à la République helvétique une somme de trois millions à compte de ce qui lui est dû pour fournitures faites aux troupes française, et d’assigner un fonds particulier pou cet objet. | Les troupes de la République ayant garanti l’Helvétie de l’invasion des Russes et des Autrichiens, l’ayant rétablie dans son intégrité, y joignant même une partie du Valais et les Ligues Grises, tout dommage qu’auraient occasionné à l’Helvétie les événements de la guerre se trouve compensé par les résultats, avantageux pour elle, des triomphes de la République. |