Correspondance de Napoléon – Juillet 1806

Saint-Cloud, 30 juillet 1806

Au roi de Naples

Je vous ai déjà fait envoyer 500,000 francs; je viens de donner ordre qu’on vous en envoie 500,000 autres. J’ai aussi donné ordre qu’on réunisse cinq bataillons, de 1,000 hommes chacun, à Ancône, d’où ils se mettront en marche pour vous soutenir immédiatement après leur arrivée.

J’ai vu avec plaisir la prise de Gaète.

J’attends des nouvelles du général Reynier. Je ne puis trop vous répéter de ne pas tenir vos troupes à Naples. Faites former de camps ou cantonnements à une ou deux journées de Naples, en tenant juste le nombre d’hommes nécessaire pour la défense de la ville et des châteaux. Vous-même placez-vous dans une maison de campagne. Cette mesure, qui n’était pas bonne avant la prise è Gaète, est convenable à présent que les esprits sont rassurés. Donnez vous bien de garde d’écouter les conseils de ceux qui voudraient vous placer entre Bénévent et Capoue. Placez-vous entre Naples et
la Calabre; réunissez vos forces et envoyez des expéditions pour brûler les villages insurgés. J’imagine que vous avez rejeté dans mer les Anglais qui auraient débarqué du côté de Salerne. Ne vous soumettez pas à l’initiative des mouvements des Calabrais et des ennemis. Vous avez assez de forces pour conquérir le royaume Naples et toute l’Italie. Les Anglais ne sont pas redoutables; mais lorsqu’on les attaque sans artillerie et en désordre avec la plus grande partie de mauvaises troupes comme les Polonais, il n’est pas étonnant qu’on réussisse mal.

Le gouverneur de Naples doit avoir une maison en ville; mais il doit avoir aussi un logement dans les châteaux, qui doivent être approvisionnés pour trois mois.

Vous devez ne jamais faire aucun pas rétrograde et périr, s’il le faut, sur le territoire napolitain.

Toutes les dispositions qui ont été faites ne sont pas bonnes.

Il ne faut point de troupes à Naples; avec 100,000 hommes, vous ne garderiez pas celle ville, et avec 15,000, vous n’y feriez pas la police, qui peut se faire tout aussi bien avec 1,500. Des mesures vigoureuses rassureront plus la capitale que de voir des troupes encombrées dans son sein et qu’elle s’accoutumera à croire à peine suffisantes pour la police.

Vous pouvez prendre l’offensive en Calabre sans vous précipiter au fond de la botte, à moins que cela ne soit nécessaire pour dégager le général Reynier. Vos troupes marcheront avec plaisir. De Cassano à Naples il n’y a pas plus de 50 lieues. Il n’y a pas un moment à perdre pour placer là votre avant-garde. Cela seul peut mettre en repos votre royaume. Il serait même dangereux pour les négociations que cela ne se fit pas bientôt. Cette position, occupée par 6,000 hommes pouvant être renforcés dans un jour par 3,000 autres et dans deux jours par 6,000 autres, qui, en cas d’attaque par des troupes très-supérieures, pourraient se retirer d’une marche et se réunir encore à 3,000 hommes, vous rendra la tranquillité et fera que les affaires de Calabre n’auront plus d’influence sur la politique. Pendant ce temps, vous organiserez votre service, vous ferez des expéditions pour soumettre les villages, et enfin, si l’ennemi prétendait vous attaquer sur Naples, en deux jours vous auriez 9,000 hommes sur cette capitale. Mais toutes ces choses ne se font pas ainsi; un débarquement n’est pas une chose facile; on le verra toujours précédé par les mouvements de l’intérieur. Je suis très-impatient d’apprendre que vous avez occupé Cassano. La saison va devenir supportable, et l’armée reprendra de l’ardeur. D’ailleurs faites piller deux ou trois gros bourgs, de ceux qui se sont le plus mal conduits; cela fera des exemples et rendra aux soldats de la gaieté et le désir d’agir. En supposant que les Anglais eussent beaucoup de forces en Calabre et voulussent soutenir sérieusement une guerre si disproportionnée, avec une avant-garde à Cassano, appuyée, à quelques marches, de deux ou trois brigades, vous seriez renforcé en trois jours par 9,000 hommes; et, si enfin ils ne se croyaient pas suffisamment forts, ils se retireraient d’une marche et seraient encore rejoints par 3,000 hommes. C’est ainsi que l’on fait la guerre, lorsqu’on a plusieurs points à garder et qu’on ne sait pas sur lequel l’ennemi vous attaquera. Vous-même pouvez porter votre séjour à dix ou douze lieues de Naples. Des postes de cavalerie, des signaux doivent être établis, afin de correspondre avec les points de la côte qui sont sur votre flanc droit; et, quand enfin il en sera temps, que la saison sera rafraîchie, vous vous mettrez en mouvement et vous reprendrez toute la Calabre.

Je ne ferai jamais la paix sans avoir la Sicile; cela n’entre pas dans mes projets. Si les affaires de Calabre y mettent obstacle, et que les affaires du continent ne m’appellent point ailleurs, je me rendrai à Naples à la fin de septembre.

Vous avez d’aussi bons généraux qu’il peut y en avoir en France. Saint-Cyr est un général très-prudent. Il est vrai que Reynier a fait des fautes de toute espèce et auxquelles je ne m’attendais pas; l’art d’être tantôt audacieux et tantôt très-prudent est l’art de réussir. Du moment que Reynier vous aura rejoint, faites-passer les trois régiments qui sont avec lui, sur les derrières, dans des positions où ils puissent se reposer; ce doit être à l’un des échelons intermédiaires, ni le plus près de Cassano, ni le plus près de Naples.

Je ne vois pas d’inconvénient que vous employiez à votre service des officiers français, et que vous en premier pour votre Garde comme vous le jugerez convenable, sans trop affaiblir les cadres. Vous m’en donnerez avis et m’en enverrez la note, afin que je les fasse remplacer dans leur corps.

 

Saint-Cloud, 30 juillet 1806

Au roi de Naples

J’ai reçu votre lettre du 19 juillet. Je vois avec plaisir que vous avez fait partir six régiments d’infanterie et deux de cavalerie pour Cassano. Il y a de quoi soumettre toute la Calabre et culbuter les Anglais. Il est assez inquiétant de savoir ce qu’est devenu le général Reynier; peut-être se maintient-il aux environs de Cotrone. Il urgent de le dégager, car il doit avoir très-peu de vivres. Par différentes lettres que je vous ai écrites, je vous ai fait connaître les dispositions que votre position comportait : des échelons et des échelons, les châteaux de Naples approvisionnés et armés, vos dépôts enfermés dans Gaète et dans Capoue, et vos 25 ou 30,000 hommes placés de manière à pouvoir être réunis en quatre ou cinq jours, pour trois quarts, et en cinq marches forcées, sur Naples ou sur Cassano. Vous avez des côtes, sans doute, mais j’en ai partout; et, s’il est vrai que des vaisseaux donnassent tant d’avantage aux Anglais, il s’ensuivrait qu’avec les 40,000 hommes qu’ils ont de disponible ils pourraient tenir en échec un bien plus grand nombre de troupes. Mais pour chaque chose il faut un plan.

Il y a longtemps que je vous ai dit que vous disséminiez trop vos troupes. Tenez-les réunies, et il vous arrivera ce qui est arrivé en France : les Anglais ont débarqué plusieurs fois, mais ils ont été bien rossés et n’osent plus débarquer.

Si vous n’aviez, pas laissé Cassano sans forces, et que vous y eussiez tenu deux régiments, au lieu de les tenir dans la Pouille et disséminés sur les côtes, les Anglais eussent été rejetés dans la mer, et vous eussiez assuré votre tranquillité pour longtemps. L’idée que Naples ne peut être défendue contre une puissance maritime est une idée ridicule. Si vous dites ensuite que vous devez choisir pour séjour habituel une autre ville que Naples, plus avant dans les terres, je suis de votre opinion. J’aurais bien désiré avoir les plans des forts de Naples avec une dissertation des officiers du génie, et les plans de Capoue avec des mémoires qui me fassent connaître les points environnants.

Vous aurez Naples et la Sicile, vous serez reconnu par toute l’Europe; mais, si vous ne prenez point des mesures plus vigoureuses que celles que vous avez prises jusqu’ici, vous serez détrôné honteusement, à la première guerre continentale. Vous êtes trop bon, surtout pour le pays où vous êtes. Il faut désarmer, faire juger et déporter. A mon sens, les premiers travaux à faire, lorsque vous serez maître de la Sicile, c’est d’établir un fort au phare et un autre à Scilla. Au reste, soyez sans inquiétude, je vous tiendrai ce que je vous ai promis. Je serai moi-même à la fin de septembre à Naples, s’il le faut.

Le royaume d’Italie me rend cent quarante millions de Milan ; il faut que les royaumes de Naples et de Sicile me rendent autant, sans cela vous n’aurez rien. Il faut avoir à votre service 3,000 Corses, 6,000 Suisses et pas plus de 6,000 Napolitains. Vous n’employez pas assez les officiers napolitains qui ont servi dans l’armée d’Italie. Suivez mes principes politiques; faites l’armée patriote; employez les officiers partisans de la France et qui ont montré de l’énergie; ceux-là ne vous trahiront jamais pour la reine Caroline. Si vous gouvernez votre pays avec vigueur, et que vous en retiriez cent quarante à cent cinquante millions de Milan de contributions, vous aurez six vaisseaux de guerre et autant de frégates, qui, joints à ma marine de Toulon , rendront plus difficile et plus chanceuse aux Anglais leur domination sur la Méditerranée. N’employez pas trop de troupes napolitaines, qui vous abandonneraient si j’étais battu en Italie; il faut calculer ainsi : employez des troupes qui ne vous abandonneront pas.

Le 1er régiment suisse, est composé d’hommes qui ont servi en France, et qui seront fidèles. Les Corses vous seront fidèles, et vous pouvez facilement les recruter. Les Napolitains patriotes, qui ont été en France lors de la révolution de l’an VII, seront fidèles. Je ne parle pas de l’armée française; puisque les destins de la France ne peuvent être mis en balance que par l’Europe réunie, elle aurait besoin de toutes ses troupes, et probablement je ne pourrais vous laisser que deux ou trois régiments. Souvenez-vous bien de ce que je vous dis : le destin de votre règne dépend de votre conduite à votre retour dans la Calabre. Ne pardonnez pas. Faites passer par les armes au moins 600 des révoltés. Ils m’ont égorgé un plus grand nombre de soldats. Faites brûler les maisons de trente des principaux des chefs de villages, et distribuez leurs propriétés à l’armée. Désarmez tous les habitants et faites piller cinq on six gros villages de ceux qui se sont le plus mal comportés. Recommandez aux soldats de bien traiter les villes qui sont restées fidèles. Privez de leurs biens communaux les villages révoltés, et donnez ces biens à l’armée. Surtout désarmez avec rigueur.

Puisque vous comparez les Napolitains aux Corses, souvenez-vous que, lorsqu’on entra dans le Niolo, quarante rebelles furent pendus aux arbres, et que la terreur fut telle que personne ne remua plus. Plaisance s’était insurgée; à mon retour de la Grande Armée, j’y envoyai Junot, qui prétendait que le pays ne s’était pas insurgé et m’envoyait de l’esprit à la française : je lui ai envoyé l’ordre de faire brûler deux villages et de faire fusiller les chefs de la révolte, parmi lesquels étaient six prêtres. Cela fut fait et le pays fut soumis, et le sera pour longtemps.

Vous voyez la terreur qu’inspire la reine; certes, jene vous propose pas son exemple à imiter; mais il n’en est pas moins vrai que c’est une puissance. Si vous vous conduisez avec vigueur et énergie, les Calabrais ni les autres ne bougeront de trente ans.

Je finirai ma lettre comme je l’ai commencée. Vous serez roi de Naples; vous aurez trois ou quatre ans de paix. Si vous vous faite roi fainéant, si vous ne tenez pas les rênes d’une main ferme e décidée, si vous écoutez l’opinion du peuple, qui ne sait ce qu’i veut, si vous ne détruisez pas les abus et les anciennes usurpations de manière que vous soyez riche, si vous ne mettez pas des impositions telles que vous puissiez entretenir à votre service des Français, des Corses, des Suisses, des Napolitains, et armer des vaisseaux, vous ne ferez rien du tout; et, dans quatre ans, au lieu de m’être utile, vous me nuirez, car vous m’ôterez de mes moyens. Vous avez une place à construire à Scilla; envoyez-m’en au plus tôt les plans, pour que je les approuve. Arrivé en Sicile, ne perdez pas un mois sans faire travailler à un pareil fort sur le rivage opposé à Scilla, pour lier ensemble vos deux royaumes.

Puisque la Calabre s’est révoltée, pourquoi ne prendriez-vous la moitié des propriétés de ce pays pour distribuer à l’armée ? Ce serait une ressource qui vous serait d’un grand secours, et en même temps un exemple pour l’avenir. On ne change et réforme pas les États avec une conduite molle; il faut des mesures extraordinaires et de la vigueur. Comme les Calabrais ont assassiné mes soldats, je prendrai moi-même le décret par lequel je confisquerai, au profit de mes troupes, la moitié des revenus de la province, particuliers et publics. Mais si vous commencez à prendre pour principe qu’ils ne se sont pas révoltés et qu’ils vous ont toujours été attachés, votre bonté, qui ne sera que faiblesse et timidité, sera très-funeste à la France. Vos amis le disent : vous n’inspirez pas de confiance; vous êtes trop bon.

 

Saint-Cloud, 30 juillet 1806

Au roi de Hollande

Je ne vois pas de difficulté que vous preniez les 600 hommes que vous désirez, pour former votre Garde, parmi les troupes françaises qui sont en Hollande. Mais vous mettez dans tout cela beaucoup trop de précipitation; marchez donc plus doucement. Vous devez vous rappeler que vous m’avez fait beaucoup de tort dans votre commandement de mon armée du Nord. Vous m’avez ôté des moyens de ma Grande Armée, et vous avez dissous mon armée du Nord avec une précipitation sans exemple.

 

Saint-Cloud, 30 juillet 1806

Au prince Joachim

J’ai reçu vos lettres. J’ai été surpris de vos observations sur Wesel. Je dépenserai cette année plus de deux millions sur cette place; je dépenserai encore beaucoup d’argent pour la garantir des mouvements du Rhin. Wesel ne peut appartenir qu’à une grande puissance. Quant à la garantie de vos enfants, c’est un raisonnement pitoyable et qui m’a fait hausser les épaules; j’en ai rougi pour vous. Vous êtes Français, j’espère, vos enfants le seront; tout autre sentiment serait si déshonorant que je vous prie de ne m’en jamais parler. Il serait fort extraordinaire qu’après les bienfaits dont le peuple français vous a comblé vous pensiez à donner à vos enfants les moyens de lui nuire. Encore une fois ne me parlez plus de cela, c’est trop ridicule.

Je vous recommande beaucoup de sagesse avec les Prussiens; point de démarches hasardées, parce que vous serez désavoué; beaucoup de prudence dans vos discours, parce que vous êtes très-observé. Veuillez aussi ne vous éloigner en rien du recès de l’Empire sur l’octroi du Rhin et n’y faire aucune innovation, sans quoi vous vous attirerez un affront. Il faut marcher avec beaucoup de prudence, et faire davantage ce que je vous dis. Vous me connaissez assez pour savoir que je suis homme à faire exécuter ce que je crois utile à mon empire, et que je n’agis pas sans de bons motifs, parmi lesquels vous devez compter l’amitié que je vous porte.

 

Saint-Cloud, 31 juillet 1806

DÉCISION

Mesdames Laura Cornaro-Mocenigo; Delfin, née Gradenigo-; Elisabetta da Mulla, née Pisani; Maria Tiepolo, née Priati; Chiara Coutarini, née Correo; Catarina Manin née Pesaro, dame du palais de la princesse Auguste, ayant reçu la croix étoilée d’Autriche, dernandent à l’Empereur d’être autorisées à la porter.

Joseph Josy, premier dignitaire du Dôme de Milan, demande l’autorisation de porter l’ordre de Saint-Etienne de Toscane.

Renvoyé à M. Marescalchi, pour répondre à ces dames que mon intention est qu’aucun de mes sujets italiens ne porte d’ordres étrangers; que, si elles avaient ces décorations pendant le temps que l’Autriche régnait sur Venise, je n’y aurais fait aucune attention, mais que je ne puis regarder que comme une inconvenance qu’elles leur soient données depuis la paix et que je désire que ces dame les renvoient , en faisant sentir le refus que j’ai fait de leur permettre de les porter.

 

Saint-Cloud, 31 juillet 1806

Au vice-amiral Decrès

Monsieur Decrès, je désire qu’on mettre en place du vaisseau le Commerce-de-Paris un vaisseau à trois ponts, en construction à Toulon, qui sera appelé la Ville-de-Vienne. Je désire qu’en place du Robuste on mette un vaisseau de 80 canons, qui sera appelé, comme vous le proposez, le Donawert. Les deux vaisseaux de 74, que vous mettrez sur les cales qui sont vacantes, s’appelleront l’Ulm et le Danube.

Faites remplacer l’Ajax, à Rochefort, par un vaisseau de 74, qui d’appellera le Vénitien.

Les deux premiers vaisseaux que vous mettrez sur le chantier à Anvers, s’appelleront le Dalmate et l’Albanais; je dis à Anvers, parce que je veux que ce soient de petits vaisseaux. Je vous recommande de veiller à ce que beaucoup de constructions soient commencées.

 

Saint-Cloud, 31 juillet 1806

Au roi de Naples

Je reçois votre lettre de 22 juillet, par laquelle vous me faites connaître l’entrée à Naples des troupes du siège de Gaète. J’ai vu avec plaisir que vous avez donné 10,000 hommes au maréchal Masséna pour aller en Calabre; mais j’ai vu avec peine que vous ne placiez pas vos troupes en échelons pour pouvoir en trois jours les réunir, si cela est nécessaire, et tomber sur les Anglais. Je suppose Masséna arrivé à la hauteur de Cassano; qu’il apprenne que les Anglais cernent le général Reynier avec 12,000 hommes et 4 ou 5,000 révoltés : il prendra une position et sera obligé de perdre quinze jours à attendre que vous lui renvoyiez des renforts. Au contraire, en plaçant en échelons ces troupes, qui, en trois on quatre
jours, pourront le joindre ou revenir sur Naples et Salerne, s’il le fallait, il ne perdra point de temps pour dégager Reynier. Vous savez bien que Reynier n’a pas aujourd’hui plus de 4,000 hommes de troupes, désorganisées et découragées. Quelle honte et quel malheur si ces braves gens, après s’être défendus, étaient obligés de rendre leurs drapeaux ! Je vous ai écrit deux longues lettres là-dessus.

J’ai donné ordre que les Polonais vous rejoignissent, ainsi que le dépôt. J’ai donné ordre que 6,000 hommes soient réunis Ancône, sous les ordres du général Lemarois, pour se porter sur Naples;  mais il faut le temps qu’ils se réunissent à Ancône. J’ai également donné ordre au général Lemarois de vous envoyer tous les détachements qu’il a de la légion corse et des Polonais, et le bataillon suisse qui est à Ancône. Je donne ordre au général Duhesme de vous faire passer le bataillon du régiment de la Tour d’Auvergne, qui est à Cività-Vecchia. Les deux autres bataillons de ce régiment sont à Gênes et vont filer incessamment pour rejoindre le premier. Mais ce ne sont pas les troupes qui vous manquent, c’est la manière de les rassembler, de les tenir réunies et de les faire agir avec vigueur.