Correspondance de Napoléon – Février 1813

Paris, 6 février 1813.

Au général Clarke, duc de Feltre, ministre de la guerre, à Paris

Monsieur le Duc de Feltre, il est temps de s’occuper en détail de l’organisation du corps d’observation de l’Elbe, qui sera dans le courant de ce mois à Magdeburg. Mon intention est que vous don­niez ordre au général Lauriston d’avoir du 15 au 20 février son quartier général à Magdeburg. Sa première division sera placée à Brandenburg; sa seconde, à Magdeburg ; sa troisième, à Brunswick ; sa quatrième, à Halberstadt.

Il faut que tous les généraux de division, adjudants commandants, chefs d’état-major, adjoints d’état-major, commandants d’artillerie, commissaires des guerres, administrations, et deux généraux de bri­gade par division, soient présents à cette époque. Prenez en consé­quence les meilleurs généraux parmi ceux qui commandaient les cohortes qui font aujourd’hui partie du corps d’observation de l’Elbe, et donnez-leur ordre de rejoindre leur division sans délai.

Cet ordre à donner est très-pressant.

Nommez un général du génie pour commander le génie. L’ordon­nateur et le général du génie sont nommés.

 

Paris, 6 février 1813.

Au général Clarke, duc de Feltre, ministre de la guerre, à Paris

Je reçois votre rapport du 6 février (bureau de l’artillerie). Je vois avec plaisir que vous avez déjà 3,000 chevaux de rendus. Vous me proposez de mettre en mouvement 600 voitures, savoir : 280 pour ce qui manque à l’avant-garde, 60 pour la 2e division du corps de L’Elbe, 130 pour la 4e division du même corps, 130 à prendre pour ce qui est nécessaire pour compléter la Grande Armée : il me faudrait étudier une heure pour comprendre ce que cela veut dire.

Je désire que vous me remettiez un état que vous diviserez en quatre parties, et qui m’indiquera le personnel du train qui est dans l’intérieur, et quelles sont les compagnies que vous destinez à atteler les voitures du corps d’observation de l’Elbe, celles du 1er corps d’ob­servation du Rhin, celles du 2e corps du Rhin, et enfin celles à envoyer à la Grande Armée. Enfin vous me ferez connaître ce qu’au 15 février chaque compagnie pourra avoir de disponible, le nombre de voitures qu’elles pourront atteler et de quel calibre et de quelle espèce sont ces voitures.

Je regarde les trois premières divisions du corps de l’Elbe comme déjà rendues ; il est donc important de faire arriver l’artillerie qui est nécessaire. La 1e division du 1er corps du Rhin est déjà à Francfort; il est donc important de lui envoyer son artillerie. L’artillerie de l’avant-garde est de la première importance; il y manque 280 voi­tures ; il est important de les envoyer. Quant aux 1er, 2e et 4e corps, cela presse moins. J’attendrai donc ces états et les projets de mouve­ment pour les approuver définitivement. En attendant, écrivez pour prévenir les directeurs qu’ils vont recevoir l’ordre de mettre en marche des chevaux et des hommes; qu’ils activent l’armement, l’habillement, etc.

L’entrée en Allemagne d’une quantité aussi considérable de voi­tures sera d’un grand et bon effet.

 

 

Paris, 6 février 1813.

Au général Lacuée, comte de Cessac, ministre directeur de l’administration de la guerre, à Paris

Monsieur le Comte de Cessac, le corps d’observation de l’Elbe, composé de quatre divisions, est en marche pour Magdeburg, où le quartier général sera rendu du 15 au 20. Vous avez déjà nommé l’ordonnateur en chef. Il est nécessaire qu’il y ait un commissaire des guerres et un adjoint pour chaque division, qu’il y ait un médecin et un chirurgien principal pour le corps d’armée, et autant de chirur­giens que le comporte la force du corps.

Chaque division a besoin de six caissons d’ambulance chargés, indépendamment de six pour le quartier général; ce qui fait trente caissons.

J’ai destiné un bataillon d’équipages militaires, le premier qui sera en état, pour faire partie de ce corps. Je désire que vous fassiez partir au 15 février une compagnie de quarante caissons de ce bataillon, bien attelés et bien servis ; vous les ferez charger d’effets d’ambulance à Mayence, et vers la mi-mars ces caissons pourront être partagés entre les quatre divisions, et il aura été pourvu à cette partie du service.

Il faut des chefs d’administration aux différentes divisions et au corps d’armée. Il n’y a pas un moment à perdre pour organiser ces services ; tout ce qui doit composer l’administration doit être rendu au 1er mars à Magdeburg.

Faites-moi connaître quand les 2e, 3e, 4e et 5e compagnies d’équi­pages destinées à ce corps pourront partir pour Magdeburg. Ce bataillon doit partir aussitôt qu’il sera possible, compagnie par com­pagnie ; toutes, hormis la première, qui doit prendre les effets d’am­bulance, doivent faire route à vide, a6n d’arriver en meilleur état à Magdeburg.

 

 

Paris, 6 février 1813

 

Au général comte de Lauriston, commandant le corps d’observation de l’Elbe, à Munster

Monsieur le Comte Lauriston, j’ai reçu votre lettre de Wesel du 3 février. Le corps d’observation du Rhin veillera aux désordres du grand-duché de Berg. Je pense qu’il est convenable qu’au 16 février tout ce que vous avez dans ce duché en parle, et que vous réunissiez toutes vos divisions sur Magdeburg, où votre quartier général doit être du 15 au 20 février. Vous pourrez placer une division sur la rive droite et une sur la rive gauche, à trois ou quatre journées de Magdeburg, en ayant soin qu’il n’y ait aucun détachement venant de la Grande Armée avec vos troupes. Les compagnies d’artillerie à pied sont déjà rendues à Magdeburg. Successivement le matériel y arri­vera, et la présence d’une force aussi considérable à Magdeburg se fera ressentir jusque sur la Vistule. Vous pouvez laisser un régiment à Hambourg, jusqu’à ce que les six bataillons des divisions réunies soient arrivés à Hambourg.

J’ai changé le commandant de votre 1e division; au lieu du général Carra Saint-Cyr, ce sera le général Maison, excellent officier; je lui ai fait donner ordre de se rendre à Hambourg. Le général Lagrange, qui commande votre 2e division, doit déjà être arrivé, ainsi que le général Puthod. Le général Rochambeau, qui commande votre 4e di­vision, est déjà rendu à Mayence.

Le ministre de la guerre a dû vous instruire des ordres que j’ai donnés pour qu’on envoyât à Magdeburg un choix de chefs de batail­lon, de capitaines, d’adjudants-majors et d’officiers qui seront à votre disposition; cela vous fera 3 à 400 officiers. Vous passerez la revue de vos régiments, vous renverrez les officiers incapables et mettrez à leur place ceux qui vous arrivent. Moyennant ces changements, j’espère que ces cohortes seront de bonnes troupes. Je donne l’ordre qu’on envoie à chaque division deux généraux de brigade pris parmi ceux qui servaient dans les cohortes ; enfin il faut que tous les régi­ments soient réunis de manière à pouvoir s’exercer tous les jours aux évolutions de ligne, faire l’exercice à feu, tirer à la cible, etc.

Je pense que vous pouvez placer votre 1e division entre Magdeburg et Berlin, à Brandenburg, la 2e à Magdeburg, la 3e à Brunswick et la 4e du côté de Halberstadt; votre état-major doit être à Magdeburg. Vous aurez ainsi toutes vos troupes dans la main. Vos généraux de division pourront voir tous les jours leurs corps, et vous pourrez voir plusieurs fois dans le mois vos divisions. Un mois ainsi de séjour, si les circonstances le permettent, mettra votre armée dans une bonne organisation.

J’ai donné ordre qu’un bataillon d’ouvriers de marine partit au 15 février d’Anvers pour se rendre à Magdeburg. Il sera jusqu’à nouvel ordre attaché à votre parc du génie et de l’artillerie.

 

 

Paris, 6 février 1813

A Eugène Napoléon, vice-roi d’Italie, commandant en chef la Grande Armée, à Posen.

Mon Fils, je vous envoie la copie de la lettre que j’écris au ministre de la guerre; conformez-vous-y sur-le-champ. Le corps du général Latour-Maubourg avec ses, quatre divisions se formera à Posen ou à Francfort-sur-l’Oder. Les trois divisions que commandera le général Sébastiani se réuniront à Magdeburg et sur l’Elbe. Donnez donc aussitôt l’ordre que tous les détachements de cavalerie qui compo­seront les quatre divisions du 1er corps se mettent en marche sur Posen ou Francfort, selon que vous le déciderez, et que tous ceux qui composeront les trois divisions du 2e corps se mettent en marche pour se rendre sur l’Elbe. Quant au régiment italien de la division Grenier, vous le placerez à la division de cavalerie légère qui vous conviendra.

Je pense qu’il convient de réunir les régiments de cavalerie lithua­nienne avec les régiments de lanciers polonais de ma Garde et d’en former une brigade dont vous donnerez le commandement au général Dejean. Cette brigade, réunie aux 800 hommes de ma Garde que commande le major Lion, pourra former une petite division. Reste-t-il quelque chose de la cavalerie napolitaine ? S’il n’y a plus de chevaux, il doit rester des hommes; envoyez-les-moi sur les derrières pour les remonter. J’ai ordonné que les Italiens soient remontés des dépôts comme les Français.

Ma Garde a déjà ici 4,000 hommes à cheval, 12,000 d’infanterie et soixante pièces de canon attelées. Je compte faire partir, du 15 au 20 de ce mois, une belle division de 12,000 hommes avec soixante pièces de canon et 3,000 hommes de cavalerie. J’ai porté le complet de la cavalerie de ma Garde à 10,000 hommes.

Prenez toutes les mesures convenables pour activer le recrutement des 1er et 3e régiments de lanciers polonais. Le général Dejean, qui commande cette brigade, doit en suivre l’organisation avec activité. Il faut aussi tâcher de recruter les deux régiments lithuaniens ; cela sera une ressource.

Par les dispositions que j’ai prises vous voyez que je ne parle point de la cavalerie alliée, qui faisait partie des brigades dans l’ancienne organisation. Il n’y a pas de Bavarois, de Wurtembergeois et de Westphaliens ; mon intention est qu’à mesure qu’il en arrivera ils se réunissent au 2e corps de cavalerie commandé par le général Sébastiani. 2,000 Bavarois, 2,000 Wurtembergeois et 2,000 Westpha­liens doivent être prêts à partir dans le courant de mars. Quant aux Saxons, il faut les laisser se réunir à leur corps sous les ordres du général Reynier; en attendant, ils pourront former une brigade de 2,000 chevaux, dont le beau régiment de cuirassiers fera partie, et qui se réunira sur votre droite. La même chose s’applique aux Prus­siens. Les seize régiments polonais formeront deux divisions, chacune de huit régiments et de deux brigades.  Si ces régiments avaient bientôt 500 chevaux, cela ferait 4,000 chevaux par division.

Napoléon.

  1. S. Vous verrez dans cette même lettre que j’écris au ministre de la guerre la formation d’un 3e corps de cavalerie, qui sera com­posé de deux escadrons tirés chacun des régiments de l’armée d’Es­pagne et qui sont déjà en France. Ce 3e corps, composé de quatre divisions, sera d’environ 18,000 hommes. J’ai nommé le général Grouchy pour le commander, et j’ai donné des divisions aux généraux Kellermann et Defrance. Reste à prendre deux généraux de division et huit généraux de brigade, qu’il faut choisir parmi ceux qui ne seront pas employés dans les autres corps d’armée.

 

Paris, 7 février 1813.

Au général Clarke, duc de Feltre, ministre de la guerre, à Paris

Monsieur le Duc de Feltre, écrivez au duc de Castiglione que le corps prussien est bien placé à Neu-Stettin, qu’il ne faut pas le mettre sur les derrières de l’armée française, mais en ligne, et de manière à pouvoir marcher sur la gauche de nos troupes ; qu’il serait dangereux de laisser sur nos derrières un rassemblement ainsi formé.

 

 

Paris,7 fevrier 1813

Au général Clarke, duc de Feltre, ministre de la guerre, à Paris

Il faut réitérer l’ordre au roi d’Espagne de se porter à Valladolid ; et au général Reille de secourir la Navarre, puisque les Anglais sont actuellement hors d’état de rien faire.

 

Paris, 7 février 1813.

Au général Duroc, duc de Frioul, grand-maréchal du palais à Paris.

Mon intention est d’employer un million pour être distribué entre les généraux, colonels, officiers de la Garde, qui ont fait la campagne de la Grande Armée et ont perdu leurs bagages. Le million sera dis­tribué entre les différents individus actuellement existants et qui doivent se rééquiper pour rentrer en campagne. Vous réglerez cette distribution dans un conseil que vous présiderez, et qui sera com­posé des généraux Walther, Curial, Lefebvre-Desnouettes, Ornano, Michel, Colbert, et du général d’artillerie. Seront compris dans ladite distribution les 1er et 2e de lanciers, les chasseurs et grenadiers à cheval, les dragons, l’artillerie et tous les grenadiers et chasseurs de la jeune et vieille Garde.

 

Paris, 7 février 1813.

 

DÉCRET.

Napoléon, etc.

Pour reconnaître la conduite distinguée qu’ont tenue le colonel Dubois et le 7e régiment de cuirassiers à la bataille de la Berezina, en chargeant seuls un carré de 7,000 Russes et leur faisant mettre bas les armes, nous avons décrété et décrétons ce qui suit :

Le colonel Dubois est nommé général de brigade.

Napoléon.

 

 

Paris, 8 février 1813.

Au général Clarke, duc de Feltre, ministre de la guerre, à Paris

Monsieur le Duc de Feltre, vous devez faire cesser sur-le-champ le recrutement des Espagnols : je ne veux point de ces régiments. Cela ne sert à rien, surtout aujourd’hui où les Russes ont organisé une manière de les appeler. Je ne pense pas qu’il reste de cadres suf­fisamment pour faire plus d’un bataillon, et, comme le dépôt du régiment Joseph-Napoléon, qui est à Maastricht, est à 1,200 hommes, cela est plus que suffisant. Il y a 12 officiers et 62 sous-officiers ; faites-en organiser trois compagnies. Pour organiser ces trois com­pagnies, il faudra 10 officiers, 3 sergents-majors, 3 caporaux-four­riers, 12 sergents et 24 caporaux ; total, 52 officiers et sous-officiers. Complétez chacune de ces compagnies à 250 hommes, et faites partir ces 750 hommes avec les 52 officiers et sous-officiers, cela fera 802 hommes, sous les ordres d’un chef de bataillon français, et di­rigez-les sur Erfurt ; là ils rencontreront les cadres, et on en formera un bataillon ; je ne pense pas qu’on en puisse former davantage. Ce bataillon sera réuni au 4e corps et se rendra à Glogau ; de sorte que le régiment Joseph-Napoléon, qui est à cinq bataillons, sera réduit à un bataillon de guerre et un bataillon de dépôt. Les officiers et sous-officiers qui n’entreraient pas dans ce premier bataillon se ren­dront à leur dépôt; et, s’il y avait avec ce qui revient de l’armée de quoi faire un second bataillon, sur le compte que vous m’en rendriez, je décréterais ce second bataillon.

Je ne veux plus recruter les Portugais : je ne veux point de ces troupes-là. Gardez les 800 hommes que vous avez au dépôt. Faites également organiser, si cela est possible, 700 hommes pour se rendre à Erfurt. On formera de tous les Portugais un seul bataillon, et, s’il y a des officiers au-dessus du cadre de ce bataillon, on les enverra au dépôt. Tous les régiments portugais seront donc réduits à un seul régiment d’un bataillon de guerre et d’un bataillon de dépôt, sauf à faire un second bataillon de guerre, s’il y a suffisamment d’offi­ciers et de sous-officiers revenant de la Grande Armée; ce que je ne crois pas.

Napoléon.

 

Paris, 8 février 1813.

Au général Clarke, duc de Feltre, ministre de la guerre, à Paris

Monsieur le Duc de Feltre, j’avais à la Grande Armée, au 30 jan­vier, 7,500 chevaux; en février et en mars, les différents marchés doivent en fournir 3,000; ce qui fera environ 11,000 chevaux que j’aurai au 1er avril. J’y ai à peu près 12,000 hommes de cavalerie à pied; mais, comme il peut y avoir des maladies, et qu’il est bon d’avoir de l’avance, je désire que vous me présentiez un projet pour diriger, du 15 au 30 février, 600 cuirassiers, bien habillés et bien armés, pris dans les quinze dépôts de cuirassiers, 400 dragons, pris dans les dépôts des huit régiments qui ont un escadron en Hanovre et des quatre qui faisaient partie de la division Lahoussaye, et l ,000 hommes de cavalerie légère, pris dans les dépôts des régiments de chevau-légers, chasseurs et hussards, qui font partie de la Grande Armée; en tout, 2,000 hommes à pied, qu’il faudra diriger sur Ha­novre, où ils arriveront dans le courant de mars et monteront tous les chevaux que l’on aura fournis.

Proposez-moi également un projet pour faire partir au 30 mars, bien armés et bien équipés, mais aussi à pied, 1,600 cuirassiers, 800 dragons et 1,800 hommes de cavalerie légère. D’ici ce temps-là, on aura des renseignements plus positifs.

Les hommes nécessaires pour monter les chevaux fournis en mai, juin et juillet, seront pris sur la conscription de 1814, et on aura le temps de les régler.

Ainsi donc il faut que chaque régiment de cuirassiers ait en France 250 hommes pour y être montés, puisque je leur ai donné 250 che­vaux , et chaque régiment de chevau-légers, hussards on chasseurs, soit de la Grande Armée, soit de l’armée d’Espagne, 250 hommes, puisque je leur ai donné 250 chevaux.

Tout cela fait quatre-vingt-trois régiments, qui donnent quatre-vingt-huit escadrons ou 22,000 chevaux, qui se composent effective­ment des 15,000 chevaux demandés aux communes, des 4,700 pour lesquels il a été passé des marchés en France, et des 3,000 existant aux dépôts.

Je viens, de plus, vous faire connaitre que j’ai besoin de 2,100 cuirassiers; ce qui, divisé par 15, fait 140 hommes par régiment. On ne peut pas évaluer le fond du dépôt à moins de 110 hommes; il faudra 250 hommes au dépôt de plus que les 250 qui y seront mon­tés; il faut donc, à chaque dépôt des régiments de cuirassiers, 500 hommes à fournir sur la conscription des quatre années.

Sur la conscription de 1811, on leur donnera 200 hommes par régiment; ce qui, multiplié par 15, fait 3,000 hommes : cela ne portera encore les régiments qu’à un effectif de 800 hommes. Vous leur avez donné, sur la conscription des quatre années, 180 hommes par régiment et 80 des cohortes; cela fait 260 hommes; il n’y aurait donc plus rien à leur fournir si les dépôts avaient été de 250 hommes, mais ils étaient beaucoup au-dessous, il faut donc, sur les 10,000 hommes que j’ai destinés à être divisés entre la cavalerie, le train et les équipages, prendre ce qui est nécessaire pour compléter chaque dépôt de cuirassiers à 500 hommes effectifs.

Les dragons des régiments de l’armée d’Espagne n’ont besoin que de 250 hommes pour les 250 chevaux que je leur ai accordés, et de 150 hommes au dépôt; il suffira donc de compléter les dépôts de ces régiments à 400 hommes sur la conscription des quatre années.

Vous avez, en général, plus ou moins à donner aux régiments de dragons. Les huit régiments qui ont un escadron en Hanovre et les quatre régiments qui faisaient partie de La division Lahoussaye doivent fournir 1,200 hommes pour l’Allemagne; cela fait 100 hommes par régiment. Ils devront donc avoir 250 hommes pour être montés en France, 100 à envoyer à pied en Allemagne, et 150 hommes au dépôt; cela fait 500 hommes. Ainsi les dépôts des douze régiments ci-dessus doivent être complétés à 500 hommes chacun sur la conscription des quatre années, de même que les cuirassiers.

Tous les dépôts de cavalerie légère qui sont en Espagne doivent fournir 250 hommes pour ceux qui n’ont qu’on escadron en France, et 500 pour ceux qui en ont deux ; il suffira de leur donner 100 on 150 hommes pour le dépôt, et il faudra les compléter sur la conscrip­tion des quatre années à 350 ou 400 hommes. Mais les trente-deux régiments de la Grande Armée doivent, outre un escadron de 250 hommes montés en France, envoyer 100 hommes à la Grande Ar­mée: cela fait 350 hommes, et, en y comprenant le dépôt, il faut les compléter à 450 ou 500 hommes.

Ainsi, en résumé, il faut, après avoir employé ce que vous avez tiré des cohortes et ce qui a été affecté à la cavalerie sur la conscrip­tion des quatre années, prendre, sur les 10,000 hommes que j’ai ôtés à l’infanterie pour la cavalerie, le train et les équipages, de quoi compléter les quinze régiments de cuirassiers et carabiniers, les douze de dragons et les trente-deux de cavalerie légère de la Grande Armée à 500 hommes au dépôt, tout compris, et les vingt-sept régi­ments qui restent à l’armée d’Espagne à 350 ou 400 hommes.

Présentez-moi aussi un projet pour répartir 15,000 hommes, sur la conscription de 1814, entre les quatre-vingt-huit régiments de cavalerie.

Le ministre de l’administration de la guerre vous aura fait connaître ce qu’il demande pour les équipages militaires dont j’ai ordonné l’or­ganisation; le train d’artillerie demande, je crois, 2,000 hommes; ainsi vous êtes actuellement en mesure de faire la répartition des 10,000 hommes.

 

Paris, 8 février 1813.

Au général Lacuée, comte de Cessac, ministre directeur de l’administration de la guerre, à Paris

Monsieur le Comte de Cessac, j’ai reçu votre lettre du 6 février. Les neuf bataillons du train doivent être organisés tous à la fois. Pour organiser un bataillon du train, il faut des caissons, des chevaux, des harnais et des hommes; les caissons et les harnais existent en France, et les hommes y sont promptement réunis. Je ne pense donc pas qu’il faille retarder l’organisation des bataillons qui s’organisent en France pour celle de ceux qui s’organisent en Allemagne; il faut les pousser de front. Dans l’état actuel des choses en Allemagne, tout y est incertain ; en France, tout est facile et sûr.

Je vous ai mandé que j’avais besoin, dans le cours du mois, d’une compagnie des ler, 2e et 6e bataillons, afin de former les ambulances des trois corps d’observation de l’Elbe, d’Italie et du Rhin; cela est de la plus haute importance. Immédiatement après, j’aurai besoin des 2e compagnies de ces bataillons.

Dans le compte que vous m’avez remis, vous ne me faites pas connaître à quelle époque les hommes seront habillés et les chevaux rendus. J’ai ordonné la formation d’un bataillon pour la Garde quinze jours plus tard, et j’ai déjà une compagnie disponible.

 

Paris, 8 février 1813.

Au général Lacuée, comte de Cessac, ministre directeur de l’administration de la guerre, à Paris

Monsieur le Comte de Cessac, il paraît qu’il a été passé à Hanovre trois marchés pour la fourniture des chevaux, un avec le sieur Cetto, un avec le sieur Wittmann et un avec le sieur Brandes. Il paraît que le marché du sieur Cetto a produit 116 chevaux de cuirassiers et 110 chevaux de cavalerie légère, et qu’il n’y a plus rien à en attendre ; que le marché du sieur Wittmann a produit 227 chevaux de cuiras­siers, 267 de dragons, 523 de cavalerie légère et 77 de trait; et celui du sieur Brandes , 421 chevaux de cuirassiers, 85 de dragons, 4,495 de cavalerie légère et 900 de trait. Ainsi il a été reçu, au dépôt général de Hanovre, 764 chevaux de cuirassiers, 352 de dragons, 5,128 de cavalerie légère; en tout, 6,244 chevaux de selle et 977 chevaux de trait. Il reste à recevoir sur le marché Wittmann  1,733 chevaux de cuirassiers, 233 de dragons et 423 de trait, et sur le marché du sieur Brandes 99 chevaux de cavalerie légère. On ne peut plus compter sur le marché Cetto. Il resterait donc à recevoir 1,733 chevaux de cuirassiers, 233 de dragons et 99 de cavalerie légère; en tout, 2,065 chevaux de selle et 423 chevaux de trait. Le dépôt de Hanovre aurait donc fourni en tout 8,309 chevaux de selle et 1,400 chevaux de trait. Il paraît que la compagnie Witt­mann offre une nouvelle fourniture de 1,200 chevaux, et que le pays offre encore beaucoup de ressources. Il est indispensable de conclure des marchés pour la fourniture d’autant de chevaux que l’on pourra, vu que le dépôt de Varsovie, qui devait fournir 6,000 chevaux, en donnera beaucoup moins. – Il résulte de l’état de situation du dépôt général de Hanovre au 31 janvier, qu’il y avait 1,191 hommes et 2,183 chevaux; mais tous ces chevaux sans selles et sans brides, et les hommes sans effets d’habillement, de sorte qu’il n’y avait rien de disponible. Il résulte encore des lettres et états qu’on pourrait se procurer à Hanovre des selles et des objets d’habillement et d’équipement pour 15 ou 1800 chevaux et 15 ou 1800 hommes par mois. Je désire donc que vous donniez l’ordre par une estafette expresse, qui passera par Wesel et ira en toute diligence, au général Duverger de passer des marchés pour la fourniture de selles, brides, manteaux et autres objets nécessaires à l’équipement de la cavalerie, afin que la cava­lerie légère qui est au dépôt soit le plus promptement possible dispo­nible; il prendra les ordres du général Lauriston. Vous manderez au général Duverger de prendre tous les effets d’habillement et d’équi­pement qui se trouvent à Hanovre, pour équiper les hommes et les chevaux qui sont au dépôt, que ces effets appartiennent à des régi­ments ou non, sauf à en tenir des états exacts pour que l’on puisse en tenir compte aux différents régiments. Enfin vous écrirez au général Sébastiani, dont le corps doit être arrivé à Brunswick, d’en­voyer des hommes à Hanovre pour y prendre des chevaux. Vous exigerez qu’on vous rende compte de l’emploi des 6,000 .chevaux que le dépôt de Hanovre a fournis. Je vous envoie les états dont vous prendrez connaissance, et que vous renverrez ensuite au ministre de la guerre.

 

Paris, 8 février 1813.

Au général comte de Lauriston, commandant le corps d’observation de l’Elbe, à Munster.

Monsieur le Comte Lauriston, je reçois votre lettre de Munster du 5 février. Je ne puis que vous répéter que mon intention est que vous ayez le 15 février votre quartier général à Magdeburg, et que vous y organisiez sérieusement votre armée. Vous ne devez pas faire attention aux troubles du grand-duché de Berg; le corps d’observa­tion du Rhin y pourvoira. J’ai ordonné que, dès le 15 février, une partie de votre artillerie se mît en mouvement en droite ligne sur Magdeburg.

Vous parlez des mauvais officiers des cohortes : je viens d’or­donner que les majors se rendissent auprès des colonels, ce qui vous fera deux bons officiers supérieurs par régiment. Le colonel com­mandera les deux premiers bataillons, et le major les deux autres. J’ai ordonné la réunion à Magdeburg d’un grand nombre de généraux, officiers supérieurs et officiers de tous grades. Une partie sera à votre disposition, et vous pourrez vous en servir pour remplacer les offi­ciers dont vous ne serez pas content ; moyennant ces changements, votre armée sera belle.

Je suppose que vous ferez faire à Magdeburg des cartouches pour qu’on fasse faire tous les jours à vos troupes l’exercice à feu et qu’on les fasse tirer à la cible. Occupez-vous de l’instruction de vos troupes. Recommandez surtout les manœuvres du ploiement et du déploie­ment; faites ployer les bataillons en colonne d’attaque, la première division faisant feu, etc. La manœuvre la plus importante est que, chaque bataillon puisse promptement former le carré sans hésiter.

J’ai attaché à votre corps d’armée tout le corps de cavalerie que commande le général Sébastiani; voyez-le; il faut qu’il envoie des officiers pour réunir tous ses détachements, et enfin qu’il forme son corps.

Vous trouverez ci-joint copie des lettres que je vous ai écrites ces jours derniers; je ne crois pas qu’elles soient parties par estafette, et, comme je vous expédie celle-ci par un officier d’ordonnance, elles vous arriveront plus promptement.

 

 

 

Paris, 8 février 1813.

 

Au maréchal Kellermann, duc de Valmy, commandant supérieur des 5e, 25e et 26e divisions militaires, à Mayence.

Mon Cousin, je reçois votre lettre du 5 février. J’approuve fort les dispositions faites pour comprimer les rebelles du grand-duché de Berg. Mon intention est qu’il ne soit apporté aucun retard à la for­mation des quatre divisions du corps d’observation de l’Elbe. II faut donc qu’avant le 15 février tout ce qui appartient à ce corps se mette en marche sur Magdeburg, et qu’il ne reste rien dans le duché. J’ai ordonné qu’un major, désigné par le ministre de la guerre, se rendît à Francfort pour commander chaque régiment provisoire.

 

Paris, 8 février 1813.

Au général comte Bertrand, commandant le corps d’observation d’Italie, à Trieste.

Monsieur le Général Bertrand, je reçois votre lettre du 31 janvier. Le ministre de la guerre d’Italie doit avoir reçu tous les ordres néces­saires pour réunir une division composée de treize bataillons d’infan­terie, deux batteries d’artillerie à pied, une compagnie de sapeurs, une compagnie de 100 marins, une compagnie de 100 ouvriers de marine, et enfin un régiment de cavalerie de 1,000 chevaux.

Le ministre de la guerre de France a donné tous les ordres pour la formation des trois divisions françaises, et les cohortes sont en marche pour Vérone, où le général Vignolle les formera en régi­ments. Le 19e régiment de chasseurs s’organise, et il se forme un nouveau régiment de hussards à Florence et un à Turin. Mon inten­tion est qu’au 1er mars les quatre divisions soient réunies à Bassano, Vicence, Vérone, et la 4e division (italienne) à Brescia. Le 9e bataillon d’équipages militaires a toutes ses voitures à Plaisance ; il n’y a donc besoin que des chevaux. Le 7e bis du train d’artillerie doit être en formation à Vérone.

Écrivez au général Vignolle et au commandant d’artillerie, car je désirerais que du 1er au 15 mars le corps d’observation d’Italie se mît en marche. Il n’y a encore que le général de division Pacthod, mais il y sera attaché deux autres généraux de division de la Grande Armée. Je suppose que le ministre de la guerre vous a déjà envoyé des états et que tout est déjà en mouvement. Un régiment de 1,000 che­vaux est parti de Naples, ainsi que trois bataillons d’infanterie légère, ce qui portera à seize bataillons votre division italienne, si je me décide à réunir ces bataillons à ceux du royaume d’Italie. Vous ne me dites pas si vous avez reçu la formation de votre corps d’obser­vation. Je suppose que le 23e de ligne, le bataillon du 8e d’infan­terie légère et le 13e de ligne sont déjà en marche.

 

  1. S. Tirez des provinces illyriennes une compagnie de boulangers et de constructeurs de fours.

 

Paris, 8 février 1813.

Au général Caulaincourt, duc de Vicence, grand écuyer, à Paris

Mon intention est qu’avec la division de la Garde qui partira du 15 au 20 février vous fassiez partir une portion de ma Maison avec mes aides de camp et officiers d’ordonnance. Tout cela se rendra à Spandau, où sera réorganisée ma Maison. Concertez-vous pour cela avec le grand maréchal.

 

Paris, 8 février 1813.

A Eugène Napoléon, vice-roi d’Italie, commandant en chef la Grande Armée, à Posen.

Mon Fils, je reçois vos deux lettres du 1e février. Par l’une, je vois que vous avez dissous les bataillons du Texel et de l’Escaut. J’approuve tout ce que vous avez fait. Ayez seulement soin que les compagnies des 5e bataillons que vous avez incorporées dans les 1er bataillons aient un numéro, et faites connaître cette mesure au général Doucet, à Erfurt, pour qu’il sache le nombre de compagnies qu’a chaque 1er bataillon, et, dès lors, ce qu’il a à compléter. Écrivez au ministre de la guerre pour qu’il puisse remplacer aux 5e batail­lons les cadres que vous avez placés dans les 1er.

Je crois que, depuis, j’ai fait quelques dispositions qui s’éloignent un peu de celles que vous avez prises, mais tout cela est égal. Les bataillons de Toulon, de Brest, de Rochefort se dirigent sur l’armée; vous aurez vu par ma dernière lettre la destination que je leur ai donnée. Je vois par votre lettre que le ler corps a organisé trois bataillons qui sont actuellement forts de 2,400 hommes : cela fait donc dix-huit compagnies, ce qui suppose une ou deux compagnies par régiment.

Vous aurez placé à Stettin au moins quatre compagnies d’artil­lerie, ce qui fera 500 hommes. J’approuve que vous y dirigiez 1,200 Westphaliens, ce qui portera la garnison de cette place à 4,200 hommes. Si jamais Stettin courait le danger d’être investi, le régiment saxon Maximilien, qui est dans la Poméranie et dont la force est de 1,600 hommes, pourrait y être renfermé; cela ferait alors 5,800 hommes dans Stettin, ce que je crois suffisant pour la garnison de cette place, en y ajoutant 3 à 400 chevaux. Mais, dans les premiers jours de mars, la garnison de Stettin recevra seize fois 700 hommes, c’est-à-dire 11,200 hommes. Elle sera donc alors de 14,400 hommes du 1e corps; ce qui, joint aux 500 hommes d’ar­tillerie et aux 500 hommes de cavalerie, portera à 15,400 hommes les troupes qui seront réunies à Stettin; avec les 1,600 hommes qui sont dans la Poméranie, cela fera 17,000 hommes, force qui sera déjà suffisante pour tenir garnison à Stettin, et avoir une bonne divi­sion pour tenir la campagne et fortifier l’armée. Je crois que, dans le courant de mars, le 1er corps recevra, outre cela, 500 hommes par régiment ou 8,000 hommes, ce qui portera ce corps à 25,000 hommes.

Je pense que la présence du prince d’Eckmühl sera nécessaire pour bien organiser ces trente-deux bataillons. Si vous n’y voyez pas d’inconvénient, donnez-lui ordre d’établir son quartier général à Stettin, de s’y occuper de l’organisation de son corps et de la mise en état de la place, de surveiller le corps prussien qui se rassemble à Neu-Stettin, et de prendre le commandement de la Poméranie sué­doise; enfin vous le chargerez de toutes les dispositions à prendre relativement à ce point important.

Ces 25,000 hommes, qui certainement existeront à la fin de mars, devaient former quatre divisions; mais on pourrait n’en former que trois; ce qui exigera l’organisation d’une artillerie assez nombreuse et méritera tous les soins du prince d’Eckmühl, d’autant plus que cela ira toujours en augmentant dans le courant d’avril et de mai; et, comme la Suède menace du côté de la Poméranie, ce corps sera bien placé là pour répondre à toute attaque qui serait tentée.

J’ai réuni le 2e et le 3e corps en un seul sous le titre de 2e corps. Vous avez placé le 2e corps à Küstrin. Je vois qu’il est de 2,400 hom­mes, ce qui avec les 600 hommes du génie, de l’artillerie et de la cavalerie, fait 3,000 hommes, force suffisante pour Küstrin. Le 3e corps est à 1,500 hommes : cela porte donc à 4,500 hommes tout le 2e corps. Mais ce 2e corps va recevoir 10,000 hommes; il peut en rentrer 5,000, ce qui fait 15,000; ce corps sera donc porté à 20,000 hommes. Il pourra fournir une garnison de 2,500 hommes à Küstrin et avoir encore 17,000 hommes disponibles pour les garnisons de Spandau et de Berlin. L’organisation des deux divisions de ce corps, la formation de son artillerie et tout ce qui y est relatif demandent les soins d’un maréchal. Je vous ai laissé maître de nommer celui que vous voudrez.

Je vois que le 4e corps a 2,000 hommes; mais vous allez en rece­voir 5,000, ce qui portera le 4e corps à 7,000 hommes; ce qui, joint aux 1,100 Badois, réunira assez de monde pour former la gar­nison de Glogau et la division active.

Ayez soin de recommander au général Doucet de vous envoyer tous les jours un état de situation du dépôt d’Erfurt. Il peut envoyer une estafette extraordinaire à Magdeburg pour y joindre l’estafette qui vient de Paris à votre quartier général.

Je pense donc que le prince d’Eckmühl doit s’occuper de la for­mation de son corps d’armée, et avoir son quartier général à Stettin ; qu’un maréchal doit s’occuper de la formation du 2e corps et avoir son quartier général à Küstrin ; qu’un général de division suffit pour le 4e corps ; que si Stettin devait être investi avant que les bataillons d’Erfurt aient rejoint, ce qui me paraît impossible, on rappellerait le régiment saxon qui est à Stralsund, pour renforcer la garnison.

Du moment que les bataillons d’Erfurt seront arrivés à Spandau, il ne faudra plus laisser à Küstrin que deux régiments ou quatre bataillons, lesquels feront environ 2.500 hommes présents; et, selon les circonstances, vous réunirez le reste du 2e corps pour la garnison de Spandau, la police de Berlin, ou en avant de Küstrin pour appuyer l’avant-garde.

Quant à la garnison de Glogau, si elle était investie avant que les bataillons d’Augsburg y arrivassent, il faudrait demander un supplé­ment de 2,000 hommes de garnison à la Saxe.

 

Paris. 8 février 1813.

A Eugène Napoléon, vice-roi d’Italie, commandant en chef la Grande Armée, à Posen.

Mon Fils, s’il arrivait que le prince Schwarzenberg évacuât Var­sovie et se dirigeât sur Kalisz, il serait nécessaire de renforcer le corps du général Reynier de tout ce que la Saxe pourrait offrir en infanterie, cavalerie et artillerie, de manière à pouvoir porter son corps de 15,000 hommes à 25,000 hommes; ce qui, joint au 5e corps, qui, je suppose, serait de 15,000 hommes, et au corps du prince Schwarzenberg, ferait 60 à 70,000 hommes. À côté de cette armée, vous auriez 40,000 hommes de l’avant-garde, et enfin les Prussiens et les Bavarois. Vous devez mettre les Prussiens sous les ordres du maréchal Saint-Cyr, qui les réunira aux Bavarois. Tout cela ensemble pourra vous faire une armée de 100,000 hommes.