Correspondance de Napoléon – Décembre 1813

Paris, 15 décembre 1813.

Au général Clarke, duc de Feltre, ministre de la guerre, à Paris

Monsieur le Duc de Feltre, je vois, par l’état de situation du 15 décembre, que rien n’est moins satisfaisant que notre situation en I fusils. Vous aurez reçu mon décret de ce jour, par lequel j’ordonne que les 3,360 conscrits du département du Nord et les 1,866 du département du Pas-de-Calais, qui, sur la levée des 300,000 hommes, devaient être envoyés à Metz pour la Garde, se rendraient à Lille, où j’ai ordonné l’établissement d’un atelier d’habillement. Il me fau­dra donc 5,000 fusils à Lille dans les premiers jours de janvier.

Quant aux 1,600 hommes du département de la Seine-Inférieure et aux 1,600 hommes du département de la Somme, qui devaient être pour Paris, j’ai ordonné qu’ils fussent réunis à Amiens, où il sera formé un atelier d’habillement. C’est donc 3,000 fusils qu’il me faudra à Amiens dans les premiers jours de janvier.

Ainsi, sur les 15,000 conscrits de la levée des 300,000 hommes, l5,000, qui étaient destinés pour Metz, étant réunis à Lille, il ne faudra plus que 10,000 fusils à Metz; et sur les 15,000 conscrits destinés à Paris, 3,000 se réunissant à Amiens, il ne faudra plus que 12,000 fusils à Paris. Je ne parle pas de ce que ces départe­ments doivent fournir sur la levée des 120,000 hommes.

Il n’y a pas de doute que la Garde prendra les fusils étrangers qui sont à Vincennes ; mais c’est peu de chose, puisque ces fusils seront employés en huit jours, et ensuite je ne vois pas les moyens que vous aurez. Les fusils que vous voulez faire venir de Brest et Rochelle sont bien loin ; ils ne seront pas arrivés dans le courant de janvier.

Ainsi, il me paraît bien prouvé, si vous n’avez pas d’autres me sures à prendre, que je manquerai de fusils et que toutes les troupes qui se rassemblent sur la frontière du Nord pourront se trouver sans utilité, par défaut de fusils.

Il n’y a pas de doute que toute la conscription des 300,000 hommes sera levée et en partie habillée d’ici au 15 janvier. Il nous faut des fusils avant cette époque, afin qu’elle puisse déjà être utile, l’ennemi nous presse, et c’est surtout pour la frontière du Nord, il paraît que nous sommes attaqués, que ce service est de la plus haute importance.

 

Paris, 16 décembre 1813.

Au général Clarke, duc de Feltre, ministre de la guerre, à Paris

Nommez une commission d’enquête pour informer sur l’évacuation de Willemstad; envoyez toutes les pièces relatives à cette affaire. Il paraît que cette place n’était pas attaquée.

Le Sas-de-Gand est une place qui n’a pas été terminée, non plus que Hulst; je ne conçois pas comment le général Decaen s’occupe de ces postes et abandonne une place comme Willemstad qui est la clef d’Anvers. Je suis extrêmement mécontent de la précipitation qu’il met dans toutes ses mesures. Comment a-t-on pu laisser à Breda 400 fusils et 700 malades ou blessés ? Toutes les mesures que prend le général Decaen sont funestes. Ce général me paraît n’avoir ni le caractère ni les talents nécessaires pour commander; il donne des ordres à tort et à travers sans connaître la situation ni l’impor­tance des places. Il faut le rappeler; le duc Charles de Plaisance le remplacera. À son arrivée à Paris, s’il ne donne pas pour sa justification des explications qui soient raisonnables, vous le suspendrez de ses fonctions.

Une place comme Willemstad pourrait, à l’aide de ses inonda­tions, trouver une garnison déjà suffisante dans les 500 hommes des équipages de la flottille. C’est la plus grande perte que nous ayons pu faire, puisque désormais ce point assurera la position de l’ennemi.

Recommandez au général Gilly-Vieux de prendre tout ce qu’il trouvera à Middelburg et dans l’île de Walcheren pour armer ses troupes et ses gardes nationales et les mettre en état.

Il paraît que le général Ambert a évacué Breda sans raison et qu’il n’a vu que quelques cavaliers ennemis. Si c’est vrai, et qu’il ait laissé dans cette place 400 fusils et 700 malades, ce doit être aussi l’objet d’une enquête : demandez un rapport détaillé là-dessus.

 

Paris, 16 décembre 1813.

Au vice-amiral comte Decrès, ministre de la marine, à Paris

Monsieur le Duc Decrès, l’amiral Missiessy a fait brûler ma flot­tille de Willemstad. Comment cet amiral, qui connaît les localités, n’a-t-il pas représenté la folie qu’il y avait à évacuer Willemstad ? Je viens de rappeler le général Decaen, et j’ai ordonné une enquête sur l’évacuation de cette ville. Je suis très-mécontent de la conduite des officiers de marine qui n’ont pas été à Gorcum. Faites faire une en­quête là-dessus. Si les chaloupes canonnières s’étaient rendues à Gorcum, rien de tout cela ne serait arrivé. Il paraît que l’amiral Missiessy s’abandonne totalement aux généraux de terre, et que, s’ils lui disaient de brûler la flottille, il le ferait sans ordre. Il y a dans tout cela bien peu de dignité et d’énergie. L’amiral aurait dû dissuader le général Decaen d’évacuer Willemstad, et lui dire qu’avec les seuls 400 bommes qu’offraient les équipages, et la ressource des inondations, on pouvait la défendre; que la place était bien armée ket bien approvisionnée, et que c’était la clef de toute notre frontière de ce côté.

 

Paris, 16 décembre 1813.

Au général Lebrun, duc de Plaisance, gouverneur d’Anvers

Monsieur le Duc Charles de Plaisance, le général Lefebvre-Desnoëttes part en poste, cette nuit, pour aller se mettre à la tête de sa division. Deux autres divisions de la Garde se réunissent sur Bruxelles. Le duc de Trévise, avec la vieille Garde, se rend à Namur.

Je n’ai pas approuvé qu’on eût évacué le bagne; je donne des ordres pour qu’il retourne sur-le-champ. Ne désorganisez pas la marine d’Anvers. N’exigez d’elle que ce qui est indispensable. Je donne des ordres pour qu’elle n’adhère qu’à ce qui serait trop pressant pour qu’elle ne pût pas demander des ordres et attendre la réponse. Occupez-vous surtout de Berg-op-Zoom. Anvers n’a rien à craindre. Les forçats seront replacés comme ils étaient. J’ai cependant ordonna qu’on enverrait dans un autre port les forçats hollandais et belges. Si vous avez renvoyé les prisonniers étrangers, vous avez bien fait; mais, si ce sont des officiers de marine prisonniers de guerre, vous avez très-mal fait s’ils sont utiles à l’arsenal.

Si vous parvenez à réoccuper Breda, il faut que, dans les vingt-quatre heures, cinquante pièces de canon y soient envoyées, et deux jours après cinquante autres ; alors il sera inutile d’évacuer l’hôpital Saint-Bernard; il suffira de l’environner de palissades pour le mettre à l’abri des Cosaques, et de placer devant quelques chaloupes canon­nières. Aussitôt que vous aurez repris Breda, réunissez-y, sous les ordres d’un bon général, tout ce qui vous arrive du 1er corps bis. Vous devez déjà avoir actuellement, compris le bataillon du 13e léger, plus de 3,000 hommes, ce qui vous suffira pour la gar­nison de Breda. L’ennemi n’est pas en mesure de faire un siège en règle.

J’apprends que Molitor a garni Bois-le-Duc. Si vous avez assuré Berg-op-Zoom, et vous n’aurez pas manqué de recommander au commandant, et sous les peines capitales, d’y tenir jusqu’à l’extré­mité, tout le mal qu’aura fait le général Decaen, mais il est grand, sera borné à la prise de Willemstad.

Ordonnez que les douanes reprennent leurs lignes. Montrez du sang-froid, de l’énergie. Ne faites de votre chef que ce que les cir­constances exigent; pour tout le reste consultez votre conseil, et envoyez-moi les propositions par estafette.

 

Paris, 17 décembre 1813.

Au comte de Montalivet, ministre de l’intérieur, à Paris.

J’ai rendu un décret sur l’organisation de la garde nationale. Je n’en ai pas organisé dans les villes où déjà vous l’avez mise en activité. Vous me ferez un rapport là-dessus, et vous me ferez connaître où en est l’organisation que vous avez adoptée précédemment, afin de voir s’il est temps d’établir celle que j’ai arrêtée.

 

Paris, 17 décembre 1813.

Au comte de Montalivet, ministre de l’intérieur, à Paris.

Vous trouverez ci-joint un état de 21,200 ouvriers que le préfet de police présente comme n’ayant pas de travail; mon intention est de leur en donner. J’ai peine à croire qu’il y ait à Paris 350 passementiers, 700 chapeliers, 1,200 serruriers, 500 charpentiers, 2,000 me­nuisiers, 2,000 carrossiers, 300 bottiers, faisant en tout de 6 à 7,000 ouvriers sans ouvrage, lorsqu’on se plaint de ne point en trouver pour les travaux de la guerre, de l’administration de la guerre, de la Garde. Toutefois mon intention est de doubler, tripler les travaux, plutôt que de laisser ces ouvriers sans ouvrage. J’ai ordonné au mi­nistre directeur de l’administration de la guerre de faire confectionner 200 voitures des nouveaux modèles et plusieurs centaines de cabrio­lets d’ambulances, et à l’ordonnateur de la Garde de faire confection­ner 800 voitures semblables pour la Garde : voilà donc plus de 1,000 voitures que je ne puis avoir encore, faute d’ouvriers. Je ne trouverai point de difficulté à faire confectionner 200 voitures, s’il est vrai que ces ouvriers manquent d’ouvrage. La Garde a cinq ou six ateliers d’habillement, mais deux de premier ordre. Je voudrais qu’ils me fournissent jusqu’à 2,000 habits par jour; ils ne le peuvent faute d’ouvriers. L’administration de la guerre a ordre de confectionner 2,000 habillements complets; elle ne peut, faute d’ouvriers, aller aussi vite que je voudrais. Enfin, le ministre de la guerre emploie beaucoup d’ouvriers à faire les roues des trains d’artillerie et des caissons; j’en augmenterai la quantité, si cela est nécessaire, pour employer les ouvriers. Je désire que vous me fassiez connaître exactement quel est le nombre d’ouvriers sans ouvrage, et ce qu’il faudrait faire pour leur en donner, en augmentant les commandes dont je viens de vous parler. Les fileuses de coton peuvent être em­ployées à la confection de l’habillement, des chemises, capotes, guê­tres, etc. J’ai ordonné au duc de Cadore d’examiner ce que l’on pourrait faire pour occuper les orfèvres, horlogers, bijoutiers, tapis­siers, etc., en augmentant les travaux de la Couronne.

Après m’avoir proposé d’accroître les commandes dans ces diffé­rents genres, pour augmenter l’activité des ouvriers, il sera néces­saire d’ouvrir des travaux de terrasse, soit en démolissant les maisons voisines de la halle, soit pour les déblais et remblais à faire dans les différentes parties de Paris.

Faites venir les chefs des bureaux de la guerre, de l’administration de la guerre, l’ordonnateur de la Garde, les différents chefs d’ateliers, conférez avec eux, sachez ce qu’ils emploient d’ouvriers, ce qu’ils peuvent en employer, afin que, dans quarante-huit heures, je puisse voir ce que je dois ajouter aux commandes déjà faites pour que tout le monde soit occupé.

 

Paris, 17 décembre 1813.

Au vice-amiral comte Decrès, ministre de la marine, à Paris

Monsieur le Duc Decrès, nous avons besoin d’hommes vigoureux. Le vice-amiral Allemand a montré beaucoup d’énergie et de vigueur; c’est le seul général de marine qui ait encore fait quelque chose. Mon intention serait qu’il établît son quartier général à Flessingue, et qu’on lui organisât une belle flottille, avec laquelle il défendrait l’Escaut, la Zélande, l’île de Cadzand, et seconderait les opérations de l’armée lorsqu’elle marcherait en Hollande. Faites-moi un rapport là-dessus.

 

Paris, 17 décembre 1813.

À Mme la comtesse Walther.

J’ai lu avec intérêt votre lettre du 14. Je partage bien vivement votre douleur. J’ai perdu dans votre mari un de mes généraux les plus braves et dont je faisais le plus de cas (Le général Walther, colonel des grenadiers de la Garde, se rendait à Metz pour y rétablir sa santé épuisée par des blessures et de longues fatigues, lors­qu’il fut surpris en route par la mort dans un village du département de la Saare, Cussel, le 23 novembre 1813). Je charge mon grand maréchal de vous voir et d’arranger tout ce qui est relatif à vos inté­rêts et à ceux de vos filles. Vous et elles, vous pouvez toujours compter sur ma protection; je vous en donnerai des preuves dans toutes les circonstances.

 

Paris, 18 décembre 1813

Au général Caulaincourt, duc de Vicence, ministre des relations extérieures, à Paris

Monsieur le Duc de Vicence, je vous envoie la correspondance qui a eu lieu entre le prince de Schwarzenberg et le maréchal Saint-Cyr. Je suppose que vous avez les pièces de la capitulation; si vous ne les avez pas, demandez-les au prince de Neuchâtel. Réunissez ces pièces, afin de préparer le travail qui doit être fait là-dessus. Je désire que vous demandiez aussi au prince de Neuchâtel toute sa correspondance relative à l’échange des prisonniers; enfin, demandez-lui également celle qui a eu lieu pour la reddition des places. Vous devez avoir les pièces qui existent sur ces trois points, les tenir bien en règle, et les lire avec attention, vu que je serai dans le cas de vous dicter un tra­vail à cet égard.

Napoléon.

  1. S. Je vous envoie une lettre du prince de Schwarzenberg rela­tive à la reddition des places.

 

Paris, 18 décembre 1813.

ORDRE.

Le-général Corbineau se rendra de suite aux bureaux de la guerre chez le chef de division du mouvement, Gérard. Il lui remettra les états ci-joints. Je donne une nouvelle organisation au 1e corps et au 2e à Strasbourg; je forme une division de réserve à Genève. Les ordres seront expédiés par des estafettes extraordinaires, et dès ce jour. L’organisation des 1er et 2e corps de réserve se trouve dans ma lettre.

  1. Gérard me remettra, ce soir à huit heures, les états du 2 dé­cembre et le projet que lui a remis M. Gourgaud, la formation du 4e, du 5e, du 6e et du 11e corps d’armée, tels qu’ils sont; les régi­ments qui les composent, les bataillons qu’ils ont aux dépôts. Je les désignerai. Le travail que M. Gérard m’a présenté n’est pas approuvé. Il faut regarder les bataillons du 1er et du 14e corps comme perdus : la capitulation a été violée et les corps vont en Bohème.
  2. Gérard me présentera un état qui me fera connaître la situa­tion des régiments qui composent les 4e, 5e, 6e et 11e corps. Une colonne désignera les bataillons qu’ils ont à l’armée et ceux qu’ils ont aux dépôts.

Il résultera de ce travail combien il y a de bataillons dans les divi­sions et combien aux dépôts qui doivent rejoindre; enfin s’il reste des régiments qui ne soient pas nommés dans un des corps.

Ce travail m’est nécessaire pour organiser définitivement les corps d’armée.

 

Palais des Tuileries, 19 décembre 1813.

DISCOURS DE L’EMPEREUR, A L’OUVERTURE DU CORPS LÉGISLATIF.

Sénateurs, Conseillers d’État, Députés des départements au Corps législatif, d’éclatantes victoires ont illustre les armes françaises dans cette campagne; des défections sans exemple ont rendu ces victoires inutiles. Tout a tourné contre nous. La France même serait en dan­ger, sans l’énergie et l’union des Français.

Dans ces grandes circonstances, ma première pensée a été de vous appeler près de moi. Mon cœur a besoin de la présence et de l’affection de mes sujets.

Je n’ai jamais été séduit par la prospérité. L’adversité me trouve­rait au-dessus de ses atteintes.

J’ai plusieurs fois donné la paix aux nations, lorsqu’elles avaient tout perdu. D’une part de mes conquêtes, j’ai élevé des trônes pour des rois qui m’ont abandonné.

J’avais conçu et exécuté de grands desseins pour la prospérité et le bonheur du monde. Monarque et père, je sens ce que la paix ajoute à la sécurité des trônes et à celle des familles. Des négocia­tions ont été entamées avec les puissances coalisées. J’ai adhéré aux bases préliminaires qu’elles ont présentées. J’avais donc l’espoir qu’avant l’ouverture de cette session le congrès de Mannheim serait réuni: mais de nouveaux retards, qui ne sont pas attribués à la France, ont différé ce moment, que presse le vœu du monde.

J’ai ordonné qu’on vous communiquât toutes les pièces originales qui se trouvent au portefeuille de mon département des affaires étran­gères. Vous en prendrez connaissance par l’intermédiaire d’une com­mission. Les orateurs de mon Conseil vous feront connaître ma volonté sur cet objet.

Rien ne s’oppose de ma part au rétablissement de la paix. Je con­nais et je partage tous les sentiments des Français ; je dis, des Fran­çais, parce qu’il n’en est aucun qui désirât la paix au prix de l’honneur.

C’est à regret que je demande à ce peuple généreux de nouveaux sacrifices : mais ils sont commandés par ses plus nobles et ses plus chers intérêts. J’ai dû renforcer mes armées par de nombreuses levées; les nations ne traitent avec sécurité qu’on déployant toutes leurs forces.  Un accroissement dans les recettes devient indispen­sable. Ce que mon ministre des finances vous proposera est conforme au système de finances que j’ai établi. Nous ferons face à tout sans emprunt qui consomme l’avenir, et sans papier-monnaie, qui est le plus grand ennemi de l’ordre social.

Je suis satisfait des sentiments que m’ont montrés dans cette cir­constance mes peuples d’Italie.

Le Danemark et Naples sont seuls restes fidèles à mon alliance. La république des Etats-Unis d’Amérique continue avec succès sa guerre contre l’Angleterre.

J’ai reconnu la neutralité des dix-neuf cantons suisses.

Sénateurs, Conseillers d’État, Députés des départements au Corps législatif, vous êtes les organes naturels de ce trône ; c’est à vous de donner l’exemple d’une énergie qui recommande notre génération aux générations futures. Qu’elles ne disent pas de nous : « Ils ont sacrifié les premiers intérêts du pays ! Ils ont reconnu les lois que l’Angleterre a cherché en vain, pendant quatre siècles, à imposer à la France ! »

Mes peuples ne peuvent pas craindre que la politique de leur Empereur trahisse jamais la gloire nationale. De mon côté, j’ai la confiance que les Français seront constamment dignes d’eux et de moi.

 

Paris, 20 décembre 1813.

Au vice-amiral comte Decrès, ministre de la marine, à Paris

J’approuve que cent cinquante bâtiments soient mis sous les ordres du vice-amiral Allemand et que cet amiral porte son quartier géné­ral à Flessingue, pour défendre tout l’Escaut, empêcher l’ennemi de passer d’une rive à l’autre, défendre l’île de Cadzand, la Zélande, et aider à la reprise de tout ce que nous avons perdu.

 

Paris, 20 décembre 1813.

Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major général de la Grande Armée, à Paris.

Mon Cousin, répondez au duc de Raguse qu’il ne faut faire aucune suspension d’armes que ce ne soit convenu pour toute la ligne, depuis la Suisse.

 

Paris, 20 décembre 1813.

Au maréchal Mortier, duc de Trévise, commandant la garde impériale à Trêves

Vous devez avoir reçu l’ordre de vous porter sur Namur ; exécutez cet ordre le plus tôt qu’il vous sera possible. Votre présence dans la Belgique devient nécessaire. Bruxelles est environné de Cosaques russes, de Cosaques hollandais, et je crois aussi de quelques Cosaques du pays; il est nécessaire que la division à cheval soit promptement en mesure de se mettre à leurs trousses. Le général Lefebvre-Desnoëttes marche d’Anvers sur Breda avec le général Roguet. La division Barrois, que vous annoncez devoir arriver le 22 à Bruxelles, y sera successivement renforcée. Faites-moi connaître le jour où toutes vos troupes seront arrivées à Namur; faites-les marcher sans séjour. Pressez surtout l’arrivée de votre cavalerie. Envoyez-moi l’état de situation de votre infanterie, de votre cavalerie et de votre artillerie.

 

Paris, 21 décembre 1813.

ORDRES.

Le général Maison est nommé commandant du 1er corps d’armée à Anvers; le major général lui donnera l’ordre de partir demain pour se rendre dans cette place ; le général Roguet et le général Lefebvre-Desnoëttes seront sous ses ordres.

Le major général donnera l’ordre au général Grouchy de partir de suite pour se rendre à Strasbourg, où il prendra le commandement en chef de la cavalerie de l’armée.

Il sera donné des ordres pour que les dépôts des régiments composant le 5e corps de cavalerie envoient à Strasbourg tout ce qu’ils ont d’hommes montés et en état d’entrer en campagne, afin qu’ils rejoignent leurs escadrons de guerre.

Le major général donnera l’ordre au duc de Bellune de rappeler le 1e bataillon du 37e régiment, qu’il a envoyé à Lauterbourg, et de tenir les divisions du 2e corps d’armée réunies, de manière qu’elles soient prêtes à partir au premier ordre sans dégarnir aucun poste. Sa Majesté approuve que le duc de Bellune prenne tout ce qu’il y a de conscrits dans les dépôts de réfractaires à Strasbourg pour compléter ses bataillons.

Le major général donnera l’ordre au général Ruty de fournir sans délai au 5e corps de cavalerie deux batteries d’artillerie à cheval. II ordonnera au duc de Bellune d’organiser le 2e corps d’armée en trois divisions de la manière suivante :

le division : 24e léger, trois bataillons; 19e de ligne, trois ; 37e, trois; 56e trois; 61e, un; 111e, un; total, quatorze bataillons ; Le général Dufour commandera cette division.

2e division : 26e léger, trois bataillons; 18e de ligne, trois; 46e, trois; 93e, trois; 57e, deux; total, quatorze bataillons; Le général Dubreton commandera cette division.

3e division : 7e léger, deux bataillons;  11e, trois; 2e de ligne, trois ; 4e, trois ; 72e, trois ; total, quatorze bataillons ; Le général Duhesme pourra commander cette division.

Chaque division aura deux batteries d’artillerie à pied; total, six batteries, quarante-huit pièces. Ce corps d’armée aura en outre deux batteries d’artillerie de réserve, seize pièces, et deux batteries d’artillerie à cheval, douze pièces.

Le 5e corps de cavalerie aura deux batteries d’artillerie à cheval, douze pièces.

Total, pour le 2e corps d’armée et le 5e corps de cavalerie, douze batteries ou quatre-vingt-huit bouches à feu.

Le major général ordonnera au général Ruty d’organiser ces batteries.

Il sera nommé un général pour commander l’artillerie du 2e corps. Il sera aussi désigné, de concert entre le major général et les [ministres de la guerre et de l’administration de la guerre, les généraux de brigade, adjudants-commandants, officiers d’état-major, l’ordonnateur, les commissaires des guerres, inspecteurs et sous-inspecteurs aux revues, employés ou agents des administrations qui sont nécessaires pour compléter l’organisation du 2e corps.

Un bataillon des équipages militaires sera attaché à ce corps d’armée. Il y sera pareillement attaché trois compagnies de sapeurs, un officier général ou supérieur pour commander le génie, et les officiers du génie nécessaires.

Le major général fera connaître au duc de Bellune qu’il est indis­pensable qu’au 1e janvier il forme son corps à trois divisions, quand môme chaque division ne serait qu’à 3,000 hommes; qu’il est néces­saire de former les cadres de ces divisions, tant en généraux, en officiers d’état-major, etc., que pour l’artillerie, le génie et les adminis­trations, attendu que les bataillons vont arriver tous à la fois.

Il ordonnera au duc de Bellune de placer ces divisions en échelons, depuis Strasbourg jusqu’à Huningue.

Le 1e corps d’armée, commandé par le général Maison, sera com­posé de trois divisions, savoir :

1e division : 12e léger, un bataillon; 15e, un; 27e, un; 8e de ligne, deux; 12e, trois; 17e, trois; 34e, deux; 36e, deux; 44e, un; 48e, un; 108e, un; total, dix-huit bataillons.

Cette division pourra être commandée par le général Molitor.

2e division.: 13e léger, trois bataillons; 24e de ligne, deux; 25e, trois; 27e, deux; 28e, deux; 45e, un; 51e, deux; 58e, deux; total dix-sept bataillons.

Cette division sera commandée par le général Ambert.

3e division : 21e de ligne, deux bataillons; 30e, un; 33e, trois; 55e, deux; 64e, un; 75e, un; 76e, un; 85e, deux; 88e, deux; 94e, un; 100e, un; total, dix-sept bataillons.

Cette division pourra être commandée par le général Carra Saint-Cyr.

L’artillerie de ce corps d’armée, qui se forme à Douai, sera com­posée, comme celle du 2e corps, de six batteries de division, deux batteries de réserve et deux batteries d’artillerie à cheval; total, dix batteries ou soixante et seize bouches à feu. Un général sera désigné pour commander l’artillerie de ce corps. Un officier général ou supé­rieur sera nommé pour y commander le génie, et il y sera attaché trois compagnies de sapeurs. Son administration sera organisée comme, celle du 2e corps.

Le 4e corps d’armée, commandé par le général Morand, restera composé de quatre divisions, ainsi qu’il suit :

12e division, général Damas : 5e léger, trois bataillons; 8e, deux; 13e de ligne, quatre; 23e, trois; 96e, deux; 137e trois; total, dix-sept bataillons.

3e division, général Guilleminot : 54e de ligne, deux bataillons ; 82e, deux; 95°, deux; 104e, quatre; 156e, deux; total, douze bataillons.

32e division, général Durutte : 10e léger, deux bataillons; 17e, deux; 36e, deux; 66e de ligne, deux; 103e un; 131e deux; 132e, deux; total, treize bataillons.

51e division, général Semelle : 21e léger, deux bataillons; 25e, deux; 29e, deux; 26e de ligne, deux; 32e, deux; 39e, deux; 47e, deux; 63e, deux; 86e, deux; 122e, trois; total, vingt et un bataillons.

En conséquence, les deux bataillons du 10e léger et les deux bataillons du 17e léger feront désormais partie de la 32e division, au lieu de la 51e.

Le 5e corps d’armée, commandé par le général Sébastiani, sera formé en deux divisions ainsi qu’il suit :

1e division, général Albert : 135e de ligne, deux bataillons; 139e, deux; 140e, deux; 141e, deux; 149e, deux; total, dix bataillons.

2e division, général : 150e de ligne, deux bataillons; 152e, deux; 153e, deux; 154e, deux; 155e, deux; total, dix bataillons.

Le 6e corps d’armée, commandé par le maréchal duc de Raguse, sera formé en quatre divisions, savoir :

1e division, général Ricard : 2e léger, deux bataillons; 4e, deux; 22e de ligne, quatre; 40e, deux; 43e, deux; 50e, trois; total, quinze bataillons.

2e division, général : 6e léger, deux bataillons ; 9e, deux ; 59e de ligne, deux; 65e, deux; 69e, deux, 136e, deux; 138e, deux; 42e, deux; total, seize bataillons.

3e division, général Lagrange : 16e léger, deux bataillons; 28e, eux; 144e de ligne, deux; 145e, un; 1er, un; 14e, un; 15e, trois; 6e, un; 62e, deux; 70e, deux; total, dix-sept bataillons.

4e division, général : 23e léger, deux bataillons; 37e,, quatre; 121e de ligne, trois; 1er de marine, quatre; 2e, quatre; 3e, quatre; 4e, quatre; total, vingt-cinq bataillons.

Le 11e corps d’armée, commandé par le maréchal due de Tarente, restera formé en deux divisions, savoir :

1e division, général Charpentier : 19e léger, six bataillons; 5e de ligne, un; 11e, un; 107e, quatre; total, douze bataillons.

2e division, général Brayer : 123e de ligne, trois bataillons; 124e, trois; 127e, trois; les trois 1er bataillons des trois premiers régiments suisses; total, douze bataillons.

La brigade dite de réserve, qui se réunit à Genève, sera composée ainsi qu’il suit, savoir : 8e léger, deux bataillons; 18e, un; 32e, un; 15e de ligne, un ; 11e, un; 23e, un; 60e, deux; 79e, deux; 81e, deux; 16e, un; 145e, un; total, quinze bataillons.

 

Paris, 21 décembre 1813.

Au général Clarke, duc de Feltre, ministre de la guerre, à Paris

Il résulte du travail que tous m’avez remis le 19 décembre, sur la formation de la Grande Armée, qu’il manquerait 11,100 hommes pour compléter tout ce que j’ai demandé, savoir : 800 hommes au 8e de ligne, 600 au 34e, 600 au 24e, 300 au 28e, 400 au 51e, 300 au 61e, 300 au 111e 400 au 57e, 900 au 132e, 900 au 122e, 400 au 140e, 400 au 141e, 1,000 au 70e, 1,200 au 1er, 400 au 2e, 1 500 au 18e, 300 au 23e, 300 au 79e, 300 au 81e, etc.; total, 11,100 hommes.

Il faudra se procurer ces 11,100 hommes sur l’appel des 300,000 hommes à faire dans les départements du Mont-Tonnerre et de la Sarre et dans les départements de l’Ouest où cet appel n’a pas encore eu lieu. Faites-moi connaître les levées que l’on pourrait faire dans ces départements sur les 300,000 hommes. Il faudra employer les premiers hommes qu’on lèvera à combler ce déficit.

 

Paris, 21 décembre 1813.

Au général Clarke, duc de Feltre, ministre de la guerre, à Paris

Monsieur le Duc de Feltre, donnez ordre au général de brigade Dejean, mon aide de camp, de partir dans la journée pour se rendre à Huningue, où il prendra le commandement supérieur de la place et sera chargé de sa défense. Chargez-le de correspondre tous les jours ‘ avec le duc de Bellune et avec vous directement. Faites-lui connaître que je compte sur son zèle pour envoyer des agents en Suisse, éclairer les mouvements de l’ennemi et mettre la place que je lui confie dans un bon état défense.

Renouvelez vos ordres pour la remise en état de Belfort, la prompte organisation de la garde nationale à Besançon, l’armement et visionnement de ces places.

 

Paris, 23 décembre 1813.

Au prince Cambacérès, archichancelier de l’empire, à Paris

Mon Cousin, nous vous adressons la présente lettre close pour vous faire connaître que notre intention est que la commission nommée hier par le Corps législatif, en exécution de notre décret, et composée de MM. le duc de Massa, président du Corps législatif, Raynouard, Laine, Gallois, Flaugergues et Biran, se réunisse demain 24, à midi, sous votre présidence, et, par suite, aux jours et heures que vous jugerez convenables. Le comte Regnaud, ministre d’État, et le comte d’Hauterive, conseiller d’État attaché à l’office des relations extérieures, donneront connaissance à ladite commission des pièces relatives à la négociation, ainsi que de la déclaration des puissances coalisées. Le comte d’Hauterive sera porteur desdites pièces et déclaration.

 

Paris, 23 décembre 1813.

Au général Clarke, duc de Feltre, ministre de la guerre, à Paris

Monsieur le Duc de Feltre, il me paraît que la frontière de la Suisse a sa gauche à Huningue, son centre à Besançon et sa droite à Genève. La chaîne du Jura règne tout le long de cette frontière et n’a que quatre débouchés : l’un sur Huningue et Belfort, le second par le Mont-Terrible et Blamont sur Besançon, le troisième par Jougne, et le quatrième, qui passe aux Rousses et s’approche de Genève.

Faites-moi faire par le comité des fortifications un mémoire sur la défense de cette frontière, accompagné d’un huilé, et faites-moi connaître les fortifications de campagne qu’il conviendrait d’élever à cet effet.

II paraît que Belfort doit être le point d’appui de la gauche, Besançon celui du centre et Genève celui de la droite. Il faudra que des détachements de ces trois garnisons soient employés à couvrir les cols. Huningue, Landskroon, le château de Joux et Genève sont en première ligne; Belfort, Blamont, Salins et le fort de l’Écluse en seconde ligne, et Besançon et Pierre-Châtel en troisième ligne.   Faites-moi connaître dans quel état sont ces places, si elles ont une garnison, un commandant, la situation de leur armement et approvisionnement.

Si la guerre avait lieu sur cette frontière, Auxonne serait un point important. II y a un arsenal et des établissements qu’il importe de conserver. Auxonne a été une place forte; il doit être facile de la remettre en état, si on n’a rien démoli. Faites-moi un rapport sur sa situation, ses approvisionnements, sur sa mise en état et sur ce qu’il conviendrait de faire pour conserver ce point sur la Saône.

Il est indispensable d’envoyer sur-le-champ un général de division, le général Musnier, accompagné d’un officier du génie et d’un officier d’artillerie pris dans les directions, pour parcourir cette frontière et en inspecter les places. Il visitera les forts, organisera les gardes nationales qui  devront  en former les garnisons, les  fera approvisionner et placera des postes détachés sur les cols de la frontière. Ce général sera autorisé à écrire de Belfort aux autorités, préfets, ordon­nateurs, maires, etc., pour la formation et la remise de ces approvisionnements.

Le général Musnier aura aussi le commandement du corps de réserve, composé de quinze bataillons, qui se forme à Genève. Il écrira aux divers dépôts pour accélérer l’organisation de ces bataillons.

Après son inspection, ce général pourra se tenir à Besançon, comme point central de cette frontière. Envoyez directement des ordres aux préfets et aux ordonnateurs pour ce qui concerne la for­mation de l’approvisionnement de ces places. Il est nécessaire que le génie et l’artillerie ne manquent pas d’argent pour leur mise en état et leur armement.

Faites-moi connaître si les dispositions que j’ai faites pour l’organisation des corps de gardes nationales qui devront être employés la défense de Belfort, du château de Joui et de Blamont, ont été exécutées.

Vous joindrez à votre rapport sur la frontière de la Suisse un croquis de la frontière des Vosges, et me ferez connaître quels en sont les passages praticables.

 

Paris, 23 décembre 1813.

Au vice-amiral comte Decrès, ministre de la marine, à Paris

Monsieur le Duc Decrès, je ne comprends pas trop ces deux étals que vous me présentez. Il me semble qu’il vous serait facile de m’épargner ces détails. Vous savez mieux que moi qu’il est néces­saire d’avoir une flottille à Anvers et à Bath, et une à Flessingue; on ne peut donc pas mettre tout à Flessingue. Il faut distribuer les flottilles entre Flessingue et Anvers. On dirait que vous ne connaissez pas les localités.

 

Paris, 23 décembre 1813.

Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major général de la Grande Armée, à Paris.

Mon Cousin, remettez-moi un projet ayant pour but de réunir à Strasbourg les trois divisions du 6e corps et les trois divisions du 2e corps, de laisser à Mayence les quatre divisions du 4e corps, et de réunir du côté de la Meuse les trois divisions du 11e corps, ainsi que les deux divisions du 5e. Remettez-moi la formation de ces divisions, telle que je l’ai arrêtée dans une lettre du 21 de ce mois au ministre de la guerre, et en me faisant connaître la situation actuelle.

 

Paris, 23 décembre 1813.

Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major général de la Grande Armée, à Paris.

Mon Cousin, j’ai nommé quatre majors en second ‘généraux de [brigade, pour commander les quatre régiments de gardes d’honneur. Mon intention est d’en former une division, sous les ordres d’un [général de division de cavalerie (présentez-le-moi), et d’y attacher Lieux batteries à cheval; cela doit faire à peu près 3 à 4,000 chevaux, ce qui, joint aux 4,000 chevaux du 5e corps de cavalerie, [mettrait sous les ordres du général Grouchy 7 à 8,000 hommes à cheval. Faites connaître au général Grouchy qu’aussitôt qu’il aura passé la revue du 5e corps il doit aller passer la revue des gardes d’honneur et former cette division.

 

Paris, 23 décembre 1813.

Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major général de la Grande Armée, à Paris.

Mon Cousin, écrivez au duc de Bellune qu’il est de la plus haute importance d’activer, par tous les moyens possibles, la formation du 2e corps; que je désire que, pour l’époque du 1er janvier, il le norme à trois divisions,  conformément à l’état que j’ai envoyé au ministre de la guerre; qu’il donne le commandement des trois divisions aux généraux Dufour, Dubreton et Duhesme, en y attachant les généraux de brigade qu’il a disponibles; qu’il est important que le plus tôt possible chacune de ces divisions ait une batterie d’artil­lerie à  pied et une compagnie de sapeurs; qu’il doit y avoir déjà deux compagnies du 12e bataillon des équipages militaires; que je suppose que les ambulances sont formées, ainsi que toutes les admi­nistrations de ces trois divisions ; que le général Grouchy s’est rendu à Strasbourg ; qu’il est important de donner au 5e corps de cavalerie deux batteries d’artillerie à cheval, ce qui, avec les deux que dota avoir le 2e corps, ferait quatre batteries à cheval. Mandez au duc de Bellune qu’il presse la formation de son artillerie et fasse connaître quand enfin elle pourra être formée.