Correspondance de Napoléon – Août 1794

Antibes, du 25 thermidor au 2 fructidor an II (12 au 19 août 1794).

A JUNOT,

LIEUTENANT DE CAVALERIE, AIDE DE CAMP DU GÉNÉRAL BUONAPARTE.

Je reconnais bien ton amitié, mon cher Junot, dans la proposi­tion que tu me fais ; depuis longtemps tu connais aussi celle que je t’ai vouée, et j’espère que tu y comptes.

Les hommes peuvent être injustes envers moi, mon cher Junot, mais il suffit d’être innocent ; ma conscience est le tribunal où j’évo­que ma conduite.

Cette conscience est calme, quand je l’interroge ; ne fais donc rien, tu me compromettrais.

Adieu, mon cher Junot, salut et amitié.

Buonaparte.

(En arrestation au fort Carré à Antibes.)