Correspondance du maréchal Davout – Septembre 1809
Les deux autres camps n’ont de malades que dans les proportions ordinaires. qu’aux infirmeries régimentaires. Je me suis assuré que les maladies qui régnaient dans cette division ne pouvaient être attribuées qu’à la mauvaise position du camp établi près de la Taya, rivière très-marécageuse. Les deux autres camps n’ont de malades que dans les proportions ordinaires. J’ai assigné des cantonnements à la division Morand, entre Pohrlitz, Auspitz et Nikolsburg, et toutes les mesures sont prises pour que l’instruction ne souffre pas de la levée du camp. J’ai adressé à Son Altesse le major général le mouvement de l’hôpital militaire de Nikolsburg et des infirmeries régimentaires de cette division depuis quinze jours, ce qui démontre la nécessité de la mesure
Brünn,20septembre1809
Sire, j’ai informé Votre Majesté pendant son séjour à Gœding que le colonel du régiment de Kaiser-hussards s’était présenté à nos avant-postes pour dire qu’il avait reçu une lettre du prince Ferdinand qui lui mandait que les Français ne devaient pas occuper Gœding, cette ville étant neutre. Le général Montbrun avait chargé un officier de se rendre auprès de ce colonel, pour répondre verbalement à son message qu’on ne savait ce qu’il voulait dire, et que s’il avait quelques réclamations à faire, il devait les adresser par écrit, pour être transmises à qui de droit. Cet officier n’a pas pu parvenir jusqu’au colonel de Kaiser, les premiers postes qu’il a rencontrés lui ayant refusé le passage. On lui a remis la dépêche ci-jointe, à laquelle le général Montbrun a fait la réponse dont j’adresse copie à Votre Majesté. Il est clair que depuis quelques jours les Autrichiens font de mauvaises difficultés qu’ils appuient de mauvais prétextes. J’ai chargé le général Montbrun de demander aux baillis de Lundenbourg et d’Eisgrub copie de toutes les pièces qui leur ont été adressées relativement à la prétendue ligne de neutralité autour de Gœding. Il m’a été montré copie d’une lettre du général Mathieu Dumas, par laquelle il annonce au prince de Lichstenstein l’envoi de la convention qui établit cette ligne. Cette communication officielle parait être le fondement sur lequel les Autrichiens élèvent les réclamations qu’ils font aujourd’hui, relativement à l’occupation de Gœding par nos troupes. [1]Entre le 15 et le 20 septembre, l’Empereur venait de visiter la Moravie, et avait passé en revue plusieurs corps, notamment le 3e,dont le commandant en chef avait son quartier général à … Continue reading
Brünn,20 septembre 1809.
A L’EMPEREUR ET ROI.
Sire, j’ai rendu compte ce matin à Votre Majesté du refus fait par les Autrichiens de laisser passer un officier d’artillerie expédié à Cracovie par le général La Riboisière, ainsi qu’un aide de camp du major général. A l’instant arrive M. Lubienski, officier des chevau-légers de votre garde, qui se rendait dans le duché de Varsovie, avec un congé de trois mois et un passe-port. Il a été jusqu’à Biala, sur la frontière de la Galicie. Là, on l’a forcé de rétrograder en le faisant accompagner. J’envoie à Votre Majesté par cet officier le rapport qu’il m’a fait de ce qu’il a vu ou entendu. Je joins à cette lettre les déclarations de quelques déserteurs ; je les ai interrogés moi-même, et j’ai lieu de croire qu’ils ont dit la vérité.
Brünn, 23 septembre 1809
A L’EMPEREUR ET ROI.
Sire, j’ai reçu la lettre que Votre Majesté m’a fait l’honneur de m’écrire le 19 septembre. Jusqu’ici, je n’ai point de rapports qui m’annoncent des mouvements importants en Bohême. Je vais y envoyer, et je ne négligerai rien pour avoir des renseignements exacts. J’adresse à Votre Majesté le rapport de nos avant-postes; il parait que la revue qu’elle a passée du 3e corps a excité les inquiétudes des Autrichiens, et que c’est à ces inquiétudes qu’il faut attribuer le redoublement de surveillance et la réunion de quelques forces sur leur ligne. M. de Flahaut est passé à Brünn et a continué sa route pour tenter le passage à travers le territoire autrichien. Il m’a dit qu’à son précédent voyage, il avait vu à la poste, avant d’arriver à Olmutz, enlever trois postillons autrichiens, qu’il présume destinés pour la poste de leur armée. Il doit avoir rendu compte de ce fait à Son Altesse le major général. Je joins ici le résumé d’une conversation qu’a eue avec un officier français, qu’il a beaucoup connu à Varsovie, M. de Witt, officier au service de Russie, qui vient de quitter Vienne. J’adresse aussi à Votre Majesté un rapport que je reçois à l’instant des postes de la ligne.
Brünn, 24 septembre 1809
A L’EMPEREUR ET ROI.
Sire, j’ai l’honneur d’adresser à Votre Majesté copie d’une lettre que j’ai reçue hier du prince de Rosenberg, qui me demande l’évacuation de Gœding, en vertu d’un prétendu arrangement conclu entre le gouverneur de la Moravie et moi. Le gouverneur de la Moravie, auquel je communique sur-le-champ la lettre du prince de Rosenberg, m’a transmis une déclaration qui constate que ce prétendu arrangement n’a jamais existé. J’envoie à Votre Majesté copie de cette déclaration et de ma lettre. Je fais au prince de Rosenberg la réponse dont copie est ci-jointe. Elle sera portée par un officier, qui accompagnera à Olmutz celui qui m’a été expédié par le prince. Voici la troisième demande faite par les Autrichiens, relativement à l’évacuation de Gœding. La première a été faite verbalement, pendant le séjour de Votre Majesté à Gœding; la seconde a été adressée par écrit au général Montbrun; j’ai fait connaitre l’une et l’autre à Votre Majesté. Il y a dans tout ceci beaucoup de mauvaise foi. J’adresse à Votre Majesté le résumé de ce qu’a dit l’officier du prince de Rosenberg, et les rapports des avant-postes et des déclarations de déserteurs.
Brünn,26 septembre1809.
A L’EMPEREUR ET ROI.
Sire, j’ai adressé à Votre Majesté copie de la lettre que j’écrivais au prince de Rosenberg. L’officier d’état-major que j’avais chargé de la porter n’a pu parvenir jusqu’à Olmutz et a été renvoyé sans avoir pu remettre sa dépêche au prince de Rosenberg. A peine était-il de retour à Brünn, que j’ai reçu par nos avant-postes la lettre dont copie est ci-jointe, du prince de Rosenberg, qui m’explique le malentendu qui a occasionné le renvoi de cet officier. J’ai renvoyé, en conséquence, au prince ma première dépêche, avec la lettre dont copie est ci-jointe. J’ai l’honneur d’adresser à Votre Majesté la réponse du prince de Rosenberg, ainsi que le rapport de l’officier qui a porté ma lettre. Suivant un rapport d’un officier de troupes légères que je joins ici, il aurait paru une proclamation de l’empereur d’Autriche, annonçant la reprise des hostilités ; mais ce rapport ne m’ayant été confirmé d’aucun côté, j’ai lieu de le croire inexact. Suivant le rapport des avant-postes, le régiment de Baillet serait arrivé à Policka. On dit que trois régiments d’infanterie et un de cavalerie se sont dirigés des environs de Leutomischl sur Iglau, mais les sources de ce rapport sont peu sûres. Au reste, tout me parait très-tranquille, et les petits mouvements qui ont eu lieu chez les Autrichiens me paraissent occasionnés par la revue que Votre Majesté a passée du 3e corps. La division Morand, depuis qu’elle est cantonnée à Brünn et dans les montagnes des environs, gagne tous les jours.
Brünn, 27septembre 1809.
A L’EMPEREUR ET ROI.
Sire, j’ai l’honneur d’adresser à Votre Majesté un rapport d’un officier saxon venant de Dresde, par la Bohême, et se rendant à Presbourg. J’adresse aussi à Votre Majesté un rapport du colonel du 7e de hussards qui est à Wischau. Nos avant-postes du côté de Gœding annoncent que le bruit court que le corps du général de Bellegarde se rassemble du côté de Tirnau, et que des troupes se rassemblaient en arrière de Gaya. Tous ces bruits ne sont pas appuyés par des déclarations positives de personnes qui aient vu. Je les crois des contes de bourgmestres. Votre Majesté verra dans le rapport du colonel du 7e de hussards qu’on y cite le général Lusignan; ce général, qui a donné par écrit la promesse de ne point servir, est dans ce moment en état de vaquer à ses affaires. En cas d’hostilités, faudrait-il le laisser dans le pays ? Je joins ici quelques rapports de déserteurs.
Brünn,28 septembre1809
A L’EMPEREUR ET ROI
Sire, j’ai l’honneur d’adresser à Votre Majesté un rapport des avant-postes du côté de Gœding. A Prelitz et entre Gr. Mezeritsch et Gr. Bitesch, on a vu des chasseurs à pied qui n’y sont que depuis quelques jours. Ces mouvements sont trop peu considérables pour que j’y attache une grande importance ; aussi je crois le rapport très exagéré.