Avril 1809 – Le prince et le général – Eugène et Macdonald en Italie
Le prince Eugène contre attaque
Pendant qu’il réorganise son armée, le Prince Eugène décide d’attaquer le 2 mai. Il tentera de s’emparer de l’armée affaiblie de l’archiduc Jean par une attaque en pince, entre ses 8.000 hommes de garnison à Venise et son armée principale centrée à Caldiero. Pour autant que ce plan fut intéressant et courageux, il est toutefois interrompu par le retrait précipité, le 1er mai, de l’armée autrichienne. Voyant ce mouvement rétrograde, Macdonald est désormais confiant que des Français doivent être victorieux en Allemagne. Eugène sert les mains de Macdonald dans les siennes. La poursuite peut commencer.
Macdonald avait raison : l’archiduc Jean a en effet reçu un courrier de son frère Charles, en date du 29 avril, l’informant de la déroute de l’armée principale en Bavière. Laissé sans soutien face à un ennemi menaçant, et à la menace des Français sur son aile droite, par le Tyrol, Jean décide de se retirer en direction de la frontière autrichienne. Il espère ainsi qu’il pourra reprendre l’offensive au moment favorable. Chasteler devra rester dans le Tyrol, Jellachich couvrira le flanc nord de l’armée, Giulay gardera la Carniole et Stoichewich continuera d’attaquer Marmont, en Dalmatie. Le mouvement commence dans la nuit du 1 au 2 mai 1809, en trois colonnes. C’est ce que vient d’observer Macdonald.
Le 29 avril, Macdonald avait recommandé une forte reconnaissance, pour évaluer les positions de l’archiduc, ce que le vice-roi avait accepté. Cette reconnaissance va se transformer en poursuite. Les corps de Macdonald et Grenier marche sur Soave et Villanova, pendant que la division de réserve Serras et les grenadiers italiens de la Garde royale repoussent les autrichiens de Monte Bastia, le plateau situé à l’est de Caldiero. La stratégie de l’archiduc et simple : pendant que son arrière-garde ralentira le vice-roi, ses forces principales repasseront la Brenta, la Piave et la Livenza, brûlant les ponts au passage. Puis son armée se scindera en deux colonnes : l’une marchera sur la Carniole, pou rejoindre la Croatie, et y lever des dizaines de milliers de miliciens; l’autre marchera vers le nord, en direction de Vienne, rassemblant les formations de Landwehr de Hongrie, pour offrir une deuxième armée à Charles. Toutefois, si les Français s’emparent de Monte Bastia, ils peuvent le tourner par la droite et couper sa ligne de retraite. En conséquence, le 30 avril, l’archiduc lance onze bataillons sur les hauteurs et réussi à stopper la poursuite des Français.
L’archiduc a fait sauter le ponts sur l’Alpone, ce qui lui donne une journée supplémentaire d’avance, avant que les Français ne puissent franchir la rivière. Le gros de l’armée autrichienne se replie su Citadella, où l’archiduc attend a jonction avec son avant-garde venant de Venise. L’arrière-garde est confiée au FML Frimont, et comprend deux régiments de hussards, deux bataillons de Grenzer Ogulin, et trois bataillons du régiment d’infanterie de ligne archiduc Charles, le tout complété de deux compagnies et demi d’artillerie.
Le prince Eugène envoie la division Durutte au sud de Padoue pour y recueillir les garnisons qui s’y trouvent et faire la jonction avec les troupes se trouvant à Venise, avant de se diriger au nord, pour attaquer les Autrichiens par leur flanc sud. Les Français passent l’Alpone le 2 mai, à minuit, et, à peine le jour levé, l’avant-garde de Debruc est déjà sévèrement engagée ave la brigade Frimont, à Montebello. Inférieur en nombre, pour ce qui est de la cavalerie et de l’artillerie, Debruc ne parvient pas à se rompre les Autrichiens. Blessé, il est remplacé par le colonel Renaud, du 30e dragons. Mais Frimont réussi à passer derrière la Brenta, après avoir brûlé les ponts.
Les pontonniers français travaillent fébrilement à leur remise en état. Au sud, Durutte rassemble un grand nombre de troupes et commence à marcher en direction du nord. Pendant ce temps, le vice-roi donne l’ordre au général Rusca de reprendre possession de Trente, pour empêcher Chasteler, dans le sud du Tyrol, de se joindre à l’archiduc Jean. Après qu’elles aient traversé Trévise, l’archiduc Jean dirige ses troupes sur Conegliano, où son intention est de se concentrer derrière la Piave, avant de continuer sa retraite sur le Tagliamento. Le prince Eugène fait de grands efforts pour les suive pas à pas avec l’armée d’Italie. C’est au moment où il la regroupe sur la Piave, pour une attaque générale le 6 mai, qu’il reçoit la lettre, datée du 30 avril, de Napoléon citée plus haut et l’enjoignant de se faire remplacer par Murat. Eugène, sur le point de tirer bénéfice de son avantage sur son adversaire, prend le parti d’ignorer cette lettre.