25 décembre 1800 – Bataille de Pozzolo

Deuxième offensive autrichienne. Son échec. Reprise de Pozzolo par les Français.

De nouveaux renforts autrichiens étaient arrivés sur le rideau, les brigades Szenassy et Weissenwolf du Ile corps ; elles sont envoyées en soutien, la première de Keim, la seconde de Vogelsang. Sous la poussée de ces vingt-huit bataillons, Dupont est obligé de plier et recule jusqu’au pont. Il est acculé à la rivière et sa situation semble fort compromise, mais à ce moment les colonnes autrichiennes, qui pressent sa retraite, entrent dans la zone du feu des batteries de la rive droite.

Toute l’artillerie du centre, à laquelle était venue se joindre l’artillerie légère de la réserve de cavalerie fait pleuvoir une grêle de projectiles sur l’assaillant. Les généraux Suchet, Loison, Davout encouragent les canonniers et pointent eux-mêmes les pièces. Un bataillon de la 99e de ligne [1]Appartenant à la brigade Lesuire. que Suchet avait envoyée sur le bord du Mincio, un peu en amont des Moulins, exécute de la rive droite un feu violent sur  le flanc droit des Autrichiens.

Le reste de la division Gazan et la réserve du centre garnissent la crête et tirent aussi par-dessus la tête des troupes de l’aile droite [2]Rapport de Suchet..

Le feu d’infanterie et d’artillerie dirigé sur des troupes concentrées dans un étroit espace, y produit des ravages considérables et arrête leur élan. Dupont profite de cet instant de répit pour reformer ses troupes ; il reprend l’offensive et regagne du terrain sur sa gauche. Son artillerie qu’il parvient établir sur la levée de terre contribue au mouvement de retraite des Autrichiens. Pozzolo est repris, et, avec le village, Dupont rentre en possession des pièces perdues quelques heures auparavant.

Le F. M. L. Keim ramène ses troupes jusqu’au rideau qui commande la plaine ; il est blessé ainsi que le G. M. prince de Rohan.

Le succès de Dupont ne pouvait être décisif que s’il arrivait à chasser les Autrichiens de ce rideau qui commandait Pozzolo, son principal point d’appui. De la possession de ce rideau dépendait la conservation de Pozzolo. Dupont continue donc son mouvement en avant, pour attaquer de front le rideau ; ses troupes emportées par leur élan laissent à découvert le débouché du pont.

Suchet, qui observait les événements, des hauteurs de la rive droite, s’aperçoit de la situation aventurée des troupes engagées ; il prescrit au général Gazan de faire passer sur la rive du combat la brigade Lesuire (12e et 99e) qui constituera la réserve de Dupont. La division Loison vient occuper sur la crête du plateau la place de la division Gazan et un bataillon de la 43e est détaché aux Moulins pour remplacer celui de la 99e [3]Idem.

Pendant ces péripéties, aucun nouvel ordre du quartier général n’était arrivé sur le champ de bataille. Brune n’y avait même envoyé personne de son entourage, bien que Suchet lui eût expédié, après l’adjudant commandant Ricard, un autre officier de son état-major, le chef d’escadron Gaudin, pour lui rendre compte de la situation et provoquer des ordres. Au moment de faire passer le reste de la division Gazan sur la rive opposée, Suchet envoya un troisième officier au général en chef, le chef de section du bureau topographique Martinel.

C’est à ce moment seulement que Ricard revint de Monzambano, porteur d’un ordre écrit à 11 heures, par lequel Dupont était autorisé à maintenir sur la rive gauche une partie de ses troupes qu’il ramènerait promptement de l’autre côté en cas de danger [4]Oudinot à Dupont, Monzambano, 4 nivôse, heures (Publié dans Le Maréchal Brune, Esquisse historique. par L. B. , son ancien aide de camp (lieutenant-colonel Bourgoin), Paris, 1840).. Cet ordre dénotait une telle ignorance de la situation qu’il ne restait aux commandants de l’aile droite et du centre qu’à s’inspirer des événements, sans attendre de leur général en chef un appui en temps utile.

References

References
1Appartenant à la brigade Lesuire.
2Rapport de Suchet.
3Idem
4Oudinot à Dupont, Monzambano, 4 nivôse, heures (Publié dans Le Maréchal Brune, Esquisse historique. par L. B. , son ancien aide de camp (lieutenant-colonel Bourgoin), Paris, 1840).