25 décembre 1800 – Bataille de Pozzolo
Entrée en ligne des renforts autrichiens.
Dès qu’il apprit le passage du Mincio, le général en chef autrichien se décida à diriger des renforts du côté de Pozzolo. La brigade de cavalerie Frimont, du Ier corps (chasseurs à cheval de Bussy et dragons de Lobkowitz no 40) fut envoyée en soutien de la brigade de Rohan, toujours établie sur le rideau à l’est de Pozzolo.
La brigade Brixen (régiments grand-duc de Toscane et Wilhelm Schroder) quitta, elle aussi, le camp de Gherla et se dirigea sur Pozzolo par Foroni. Le F. M. L. Keim, commandant le Ier corps, qui allait avoir trois de ses brigades engagées, se rendit également sur les lieux.

D’autres renforts arrivaient d’un autre côté. Le F. M. L. Vogelsang avait été prévenu dans la nuit précédente par le gouverneur de Mantoue, que les troupes ennemies en observation devant cette place se concentraient, au nombre de 8,000 hommes, Gazzoldo. Pensant qu’en raison de la valeur des défenses de Goito, l’ennemi n’en tenterait pas l’attaque et y ferait tout au plus des démonstrations, le F. M. L. Vogelsang se rendit de sa personne le 25 de grand matin à Goito pour vérifier l’exactitude de ses prévisions. Il laissait au camp de Marengo le G. M. Auersperg avec ordre de faire marcher sur Pozzolo les troupes du camp si l’attaque de l’ennemi se produisait en ce point.
Conformément à ces instructions, Auersperg entendant le bruit lointain de la canonnade, se mit en mouvement avec un bataillon de Fürstenberg, un bataillon de Stuart et un bataillon de Spleny [1]Relation du F. M. L. Vogelsang (R. K. A. Italien 1800, fasc. XII, no 530).. Vers heure de l’après-midi, sa colonne se trouvait entre Massimbona et Pozzolo. Pendant ce temps, le F. M. L. Keim avait rassemblé sur le rideau, au-dessus de Pozzolo les brigades Rohan et Frimont et le régiment de dragons de Karaiczay no [2]Appartenant la brigade Nimptseb, du Ier corps..
Première offensive autrichienne, reprise de Pozzolo.
Sur ces entrefaites, Bellegarde était arrivé sur le terrain du combat. Il décide d’attaquer Pozzolo avec les troupes de Keim, pendant que celles de Brixen et Knesevich retiendront l’attention de l’aile gauche française en prononçant le long de la rive gauche du Mincio une attaque contre le pont. Vingt pièces d’artillerie, mises en batterie sur le rideau, l’Est de Pozzolo, soutiennent le mouvement de l’infanterie.
Après avoir perdu près d’une heure à prendre leur formation [3]Rapport de Valhubert., les brigades Rohan et Bussy marchent à l’attaque de Pozzolo et refoulent les avant-lignes françaises. Mais, lorsqu’elles arrivent à la lisière est du village, elles se heurtent une résistance des plus sérieuses. Les 58e et 22e légère défendent pied à pied les enclos, les murs, les maisons ; leur fusillade nourrie ralentit le mouvement de l’adversaire [4]Die Schlacht am Mincio ; Oestr. Zeitschrift, 1828, t. III, p. 142..
Pour empêcher la division Watrin de venir renforcer les défenseurs du village, le général Frimont fait avancer les régiments de dragons de Lobkowitz et de Karaiczay. Ils descendent au trot la pente qui conduit au Mincio et chargent un bataillon de la placé la droite de la division Watrin. Ce bataillon est mis en désordre, traversé par la charge, et perd son drapeau [5]Rapport de Valhubert..
Les autres bataillons de la 40e et de la 28e arrêtent par la violence de leur feu l’élan de la cavalerie adverse [6]Idem; celle-ci est chargée à son tour par les deux escadrons du 11e hussards, attachés à la division Watrin, qui occupaient le vide existant entre la droite de cette division et le village. Ce détachement, conduit par le chef d’escadron Martigues, se sacrifie et parvient à arrêter la brigade Frimont [7]Rapport de Watrin..
Mais d’autres unités autrichiennes entrent alors en ligne. La brigade Auersperg débouche sur le champ de bataille du côté sud, ce qui décide le F. M. L. Keim à relever la brigade Rohan, engagée devant Pozzolo, et à l’envoyer contre la droite de la division Watrin. La brigade Brixen apparait en même temps, venant de Gherla, et attaque la gauche de cette division.
Son entrée en ligne est le signal d’une reprise de l’offensive contre Pozzolo par les brigades Bussy et Auersperg que soutiennent quelques escadrons de dragons de Karaiczay. Les Autrichiens parviennent à occuper une partie du village, et leur cavalerie s’empare de six pièces d’artillerie [8]Die Schlacht am Mincio..
Leurs efforts sur la gauche française échouent, par contre, devant la résistance de Watrin. Le général Knesevich, qui était demeuré sur le rideau avec trois escadrons de sa brigade, est même forcé d’intervenir pour protéger la retraite de Brixen; il lance à la charge les trois escadrons qu’arrête la fusillade des défenseurs abrités derrière la levée de terre [9]Rapport Knesevich..
La situation était cependant menaçante pour Dupont dont l’aile droite perdait le point d’appui de Pozzolo. Toutes ses troupes étaient engagées ; il ne lui restait aucune réserve pour la défense immédiate du pont qu’un parti de cavalerie pouvait détruire en se glissant en arrière de la ligne de combat.
C’est alors que Suchet, donnant un bel exemple de solidarité, se décida à faire intervenir ses troupes que le contre-ordre de Brune relatif au passage à Monzambano, rendait disponibles.
References[+]
↑1 | Relation du F. M. L. Vogelsang (R. K. A. Italien 1800, fasc. XII, no 530). |
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↑2 | Appartenant la brigade Nimptseb, du Ier corps. |
↑3 | Rapport de Valhubert. |
↑4 | Die Schlacht am Mincio ; Oestr. Zeitschrift, 1828, t. III, p. 142. |
↑5 | Rapport de Valhubert. |
↑6 | Idem |
↑7 | Rapport de Watrin. |
↑8 | Die Schlacht am Mincio. |
↑9 | Rapport Knesevich. |