25 décembre 1800 – Bataille de Pozzolo

Préparatifs de passage par l’armée française.

Les troupes françaises occupaient le 3 nivôse (24 décembre) les positions suivantes :

Quartier général, Cavriana, transporté ensuite à Monzambano.

Aile droite, concentrée autour de Goito. La division Monnier en avant de Santa-Maria, à 2,500 mètres au Sud-Ouest de Goito, son poste de droite près de la rivière [1]Monnier à Dupont, Santa-Maria, 3 nivôse. ;

la division Watrin à Cerlongo au Nord-Ouest de Goito sur la route de Guidizzolo [2]Watrin Dupont, Cerlongo, 3 nivôse.

Centre, sur les hauteurs de Volta. La brigade Lesuire, de la division Gazan, en liaison avec la division Boudet de l’aile gauche ; la brigade Clausel, en arrière d’Ariano sur la route de Borghetto [3]Rapport des opérations du centre, par le chef d’état-major Préval, 4, 2 et 3 nivôse ; Journal historique de la lieutenance du centre, par Martinel, chef du bureau topographique..

Aile gauche, à Monzambano et Castellaro; la division Boudet à Monzambano même [4]Oudinot, chef d’état—major général, à Moncey, Cavriana, 3 nivôse..

Avant-garde, à Pozzolengo et Ponti [5]Ordre du jour du 2 nivôse..

Réserve : La division Gardanne à Bezzeti, en avant de Cavriana, la division polonaise Dabrowski devant Peschiera [6]Rapport journalier des positions occupées par la réserve, 2 et3 nivôse..

Cavalerie, Guidizzolo [7]Kellermann à Dupont, Guidizzolo,             nivôse..

Réserve d’artillerie, Cavriana [8]Ordre du jour du 2 nivôse..

L’armée d’Italie occupait donc sur la rive droite du Mincio un front de 35 kilomètres entre Peschiera et Marcaria. La rivière, large d’une quarantaine de mètres, décrit à sa sortie du lac de Garde une foule de sinuosités, avec des coudes assez prononcés, se prêtant bien à un passage de vive force. Une des rives, tantôt la droite, tantôt la gauche, est presque partout plus élevée que l’autre. Les deux points de Monzambano et des Moulins de Volta, joignent à l’avantage d’avoir le commandement sur la rive gauche, celui de se trouver au sommet d’un rentrant très prononcé de la rivière. Monzambano est à 5 kilomètres au-dessous de Peschiera, et les Moulins de Volta 8 kilomètres plus bas.

Entre ces points, Valeggio présentait sur la rive gauche aux Autrichiens des avantages identiques.

Le général Marmont
Le général Marmont

A une réunion tenue chez le général en chef, le commandant de l’artillerie de l’armée, Marmont, proposa de n’adopter qu’un point de passage réel, et de simuler seulement l’autre, car le partage des forces françaises entre les deux points, distants de 8 kilomètres à vol d’oiseau, les exposait à être coupées par une offensive autrichienne débouchant de Valeggio.

Si les Moulins de Volta étaient plus éloignés de Peschiera, Monzambano était plus près de l’Adige. Que le passage fût couronné de succès, et la retraite de l’armée autrichienne sur sa seconde ligne était menacée. La fausse attaque vers les Moulins de Volta servirait à contenir la garnison de Mantoue, en même temps qu’elle laisserait Bellegarde dans l’indécision sur les véritables projets du commandement.

Pour accentuer encore cette démonstration, la lieutenance Dupont, qui observait la gauche des positions autrichiennes, partie devant Goito, partie Castellucchio et Marcaria, recevait le 2 nivôse, l’ordre de se concentrer devant Goito comme si elle devait prononcer une attaque sur cette position [9]Oudinot à Dupont, Cavriana, 2 nivôse..

Pierre Dupont de l'Étang
Pierre Dupont de l’Étang

Le 3 nivôse dans l’après-midi, le quartier général expédia à Dupont un ordre de mouvement préliminaire, aux termes duquel il devait amener immédiatement ses deux divisions à Volta, et ne laisser qu’un poste de cavalerie en observation devant Goito [10]Oudinot à Dupont, Cavriana, 3 nivôse; Monnier à Dupont, Gazzoldo, 3 nivôse.. Le mouvement commença à 6 heures du soir par la division Watrin qui vint à 10 heures s’établir à la droite de la division Loison, de la lieutenance Suchet. Dupont demeura de sa personne à Solarolo pour surveiller la marche de la division Monnier, rendue assez difficile par le mauvais état des chemins de traverse qu’il fallait suivre pour tourner Goito. Cette division n’allait d’ailleurs pouvoir se mettre en mouvement que le lendemain heures du matin, en raison du temps nécessaire au rassemblement de ses postes assez étendus, pour arriver au lieu de rendez-vous vers midi seulement [11]Valhubert Brune, Cavriana, {O ventôse (1er mars 1801)..

Ces premières instructions sont complétées dans la nuit par les suivantes que le chef d’état-major général Oudinot envoie à M heures du soir à Dupont. Il lui prescrit de se porter le lendemain matin à 5 heures sur le Mincio et de s’y former en bataille, la gauche vers Borghetto où Suchet doit contenir les partis autrichiens qui s’y trouvent. Il exécutera le passage au point du jour au saillant de la rivière, en avant de Volta, « prendra position et s’établira militairement et avec précaution sur la rive gauche où il attendra de nouveaux ordres ».

Il est prévenu en outre qu’un autre passage s’effectuera à Monzambano. Le chef d’état-major ajoute, en post-scriptum que, en cas de retraite de l’ennemi devant cette démonstration, « le général Dupont jugera dans sa sagesse, s’il doit le suivre, mais dans aucun cas, il ne pourra s’engager sans garantie de toutes craintes majeures [12]Oudinot Dupont, Cavriana, 3 nivôse, M heures soir ».

Dans la nuit également, à 2 heures du matin, le général en chef envoyait son ordre général de mouvement [13]Cette pièce n’a pas été retrouvée aux Archives historiques de la guerre. Les grandes lignes de cet ordre de mouvement ressortent du rapport de Suchet Brune [Saliooze, 7 nivôse] et … Continue reading.

Aux termes de cet ordre, l’aile droite était chargée de la démonstration sur Pozzolo ; le centre devait en faire une en face de Borghetto pour rejeter l’ennemi sur l’autre rive et l’amener à couper son pont, ce qui écarterait le danger d’une contre-attaque ultérieure entre les deux offensives françaises. Il devait ensuite se réunir à l’avant-garde, à l’aile gauche [14]Moncey avait été prévenu dans la journée du 3, que la division Boudet aurait à évacuer sa position près de Monzambano pour céder la place la lieutenance du centre, et devrait se porter en … Continue reading et la réserve à Monzambano pour y effectuer un autre passage.

Enfin la garnison de Peschiera allait être contenue par la division polonaise de Dabrowski, renforcée de la cavalerie italique (I er régiment de chasseurs italiques), de quatre escadrons (21 e chasseurs) et deux bataillons (1 re légère provisoire) [15]Oudinot Moncey, 3 nivôse; Chodzko, Histoire des légions polonaises, t. II, p. 291..

References

References
1Monnier à Dupont, Santa-Maria, 3 nivôse.
2Watrin Dupont, Cerlongo, 3 nivôse
3Rapport des opérations du centre, par le chef d’état-major Préval, 4, 2 et 3 nivôse ; Journal historique de la lieutenance du centre, par Martinel, chef du bureau topographique.
4Oudinot, chef d’état—major général, à Moncey, Cavriana, 3 nivôse.
5, 8Ordre du jour du 2 nivôse.
6Rapport journalier des positions occupées par la réserve, 2 et3 nivôse.
7Kellermann à Dupont, Guidizzolo,             nivôse.
9Oudinot à Dupont, Cavriana, 2 nivôse.
10Oudinot à Dupont, Cavriana, 3 nivôse; Monnier à Dupont, Gazzoldo, 3 nivôse.
11Valhubert Brune, Cavriana, {O ventôse (1er mars 1801).
12Oudinot Dupont, Cavriana, 3 nivôse, M heures soir
13Cette pièce n’a pas été retrouvée aux Archives historiques de la guerre. Les grandes lignes de cet ordre de mouvement ressortent du rapport de Suchet Brune [Saliooze, 7 nivôse] et d’une lettre d’Oudinot Moncey, datée du 3 nivôse.
14Moncey avait été prévenu dans la journée du 3, que la division Boudet aurait à évacuer sa position près de Monzambano pour céder la place la lieutenance du centre, et devrait se porter en arrière du village (Oudinot Moncey, 3 nivôse).
15Oudinot Moncey, 3 nivôse; Chodzko, Histoire des légions polonaises, t. II, p. 291.