25 décembre 1800 – Bataille de Pozzolo
Échec de l’offensive de Dupont. — Troisième Offensive autrichienne.
Le mouvement en avant contre la ligne de bataille autrichienne reconstituée sur le rideau est arrêté par le feu meurtrier de l’artillerie ennemie.
L’artillerie française de la rive gauche, trop éloignée, n’avait pu d’ailleurs appuyer ce mouvement. Les Autrichiens passent à leur tour à l’offensive. Les brigades Szenassy et Weissenwolf, soutenues par la brigade de cavalerie Frimont, attaquent de front. La brigade Brixen, suivie des escadrons du général Knesevich, cherche une seconde fois à déborder la gauche de Watrin, en avançant le long du Mincio. Enfin, Auersperg et Bussy marchent sur Pozzolo qui retombe pour la seconde fois aux mains des Autrichiens.
Dupont est refoulé vers le pont, sous l’effort concentrique des trois brigade Brixen, Szenassy et Weissenwolf, mais celles-ci, qui ont pour objectif le pont, ne peuvent pas plus l’atteindre que lors de leur attaque précédente, pour les mêmes raisons. En effet, dès qu’elles arrivent à courte distance de l’artillerie de la rive droite, celle-ci reprend son tir et les oblige à la retraite.
La brigade Brixen, qui s’est heurtée à la gauche de Watrin, est très éprouvée, surtout par le feu que le bataillon de la 43e dirige sur elle de la rive droite ; elle est dégagée par une charge de trois escadrons que lance le général Knesevich [1]Rapport de Knesevich..
Combats auprès de Pozzolo.
Du côté de Pozzolo, le combat présente des alternatives variées. Le bataillon de la 8e légère, aux ordres du commandant Margeril, et un bataillon de la 24e légère reprennent pied un instant dans le village.
Ils en sont bientôt chassés, à l’exception d’un détachement de 30 chasseurs de la 8e qui s’enferme dans une maison sous la conduite du capitaine Mathieu et s’y défend héroïquement [2]Rapport de Suchet.. Dans leur retraite, les troupes françaises abandonnent trois pièces de canon, faute de chevaux pour les ramener [3]Rapport de Préval..
Le général Gazan dirige alors lui-même une attaque contre cet important point d’appui. Il forme trois colonnes. Celle de droite, commandée par le général Lesuire, et composée de la 72e (chef de brigade Ficatier) et du Ier bataillon de la 99e (chef de brigade Petit), marche sur Pozzolo. Gazan se met à la tête du 11e batailIon de la 99e (commandant Rottenbourg) et prend pour direction la gauche du village. Son aide de camp, le capitaine Tripoul, le flanque sur sa gauche avec le IIe bataillon de la 96e [4]Mémoire de Martinel ; Rapport de Préval..
La colonne du général Lesuire emporte Pozzolo pour la quatrième fois et délivre le détachement de la 8e légère qui y était enfermé. Elle s’empare de deux pièces de canon autrichiennes et des trois qui avaient été abandonnées lors de la précédente évacuation du village. Les deux autres colonnes contribuent à refouler les Autrichiens hors de portée de Pozzolo ; la colonne de Tripoul fait 300 prisonniers.
Mais ce succès avait entrainé trop loin dans la plaine les troupes de Gazan, désunies dans l’ardeur de la poursuite. Il ne restait plus de réserve pour couvrir le pont, Suchet, pressentant un retour offensif des Autrichiens, donna alors l’ordre au général Loison de faire passer la brigade Colli (43e et 106e de ligne) sur la rive gauche [5]Rapport de Suchet..
References[+]