1813 – Vingt-Quatrième Bulletin de la Grande Armée
, 2 septembre 1813
Le 21 août, l’armée russe, prussienne et autrichienne, commandée par l’empereur Alexandre et le roi de Prusse, était entrée en Saxe, et s’était portée le 22 sur Dresde, forte de cent quatre-vingt à deux cent mille hommes, ayant un matériel immense, et pleine de l’espérance non-seulement de nous chasser de la rive droite de l’Elbe, mais encore de se porter sur le Rhin, et de nourrir la guerre entre le Rhin et l’Elbe. En cinq jours de temps, elle a vu ses espérances confondues: trente mille prisonniers, dix mille blessés tombés en notre pouvoir, ce qui fait quarante mille; vingt mille tués ou blessés, et autant de malades par l’effet de la fatigue et du défaut de vivres (elle a été cinq à six jours sans pain), l’ont affaiblie de près de quatre-vingt mille hommes.
Elle ne compte pas aujourd’hui cent mille hommes sous les armes; elle a perdu plus de cent pièces canon, des parcs entiers, quinze cents charrettes de munitions d’artillerie, qu’elle a fait sauter ou qui sont tombées en notre pouvoir; plus de trois mille voitures de bagages, qu’elle a brûlées ou que nous avons prises. On avait quarante drapeaux ou étendards. Parmi les prisonniers, il y a quatre mille Russes. L’ardeur de l’armée française et le courage de l’infanterie fixent l’attention.
Le premier coup de canon tiré des batteries de la garde impériale dans la journée du 27 août, a blessé mortellement le général Moreau qui était revenu d’Amérique pour prendre du service en Russie.
