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1812 – Vingt-et-Unième Bulletin de la Grande Armée

Moscou, 20 septembre 1812

Trois cents chauffeurs ont été arrêtés et fusillés. Ils étaient armés d’une fusée de six pouces, contenue entre deux morceaux de bois ; ils avaient aussi des artifices qu’ils jetaient sur les toits. Ce misérable Rostopchine avait fait confectionner ces artifices en faisant croire aux habitants qu’il voulait faire un ballon qu’il lancerait, plein de matières incendiaires, sur l’armée française. Il réunissait, sous ce prétexte, les artifices et autres objets nécessaires à l’exécution de son projet.

Dans la journée du 19 et dans celle du 20, les incendies ont cessé. Les trois quarts de la ville sont brûlés, entre autres le beau palais de Catherine, meublé à neuf. Il reste au plus le quart des maisons.

Pendant que Rostopchine enlevait les pompes de la ville, il laissait soixante mille fusils, cent cinquante pièces de canon, plus de cent mille boulets et bombes, quinze cent mille cartouches, quatre cent milliers de poudre, quatre cent milliers de salpêtre et de soufre. Ce n’est que le 19 qu’on a découvert les quatre cent milliers de salpêtre et de soufre, dans un bel établissement situé à une demi-lieue de la ville ; cela est important. Nous voilà approvisionnés pour deux campagnes.

On trouve tous les jours des caves pleines de vin et d’eau-de-vie.

Les manufactures commençaient à fleurir à Moscou ; elles sont détruites. L’incendie de cette capitale retarde la Russie de cent ans.

Le temps paraît tourner à la pluie. La plus grande partie de l’armée est casernée dans Moscou.