VINGT-DEUXIÈME BULLETIN.

Vienne, le 24 juin 1809.

La place de Raab a capitulé. Cette ville est une excellente position au centre de la Hongrie. Son enceinte est bastionnée, ses fossés sont pleins d’eau, et une inondation en couvre une partie. Elle est située au confluent de trois rivières ; elle est comme le réduit du grand camp retranché où l’ennemi espérait réunir et exercer toute l’insurrection hongroise, et où il avait fait d’immenses travaux. Sa garnison, forte de 1800 hommes, était insuffisante. L’ennemi comptait y laisser 5000 hommes ; mais par la bataille de Raab, son armée a été séparée d’avec la place. Cette ville a souffert huit jours d’un bombardement qui a détruit les plus beaux édifices. Tout ce qu’on pouvait dire sur l’inutilité de sa défense était sans effet ; elle s’était bercée de la chimère d’être secourue. Le comte de Metternich, après être resté trois jours aux avant-postes, est retourné à Vienne. Le secrétaire d’ambassade Dodun et les personnes des légations alliées qui ne s’étaient pas encore retirées avant la prise de Vienne, ont été évacués sur les confins de la Hongrie, lorsqu’on a appris à Bude la perte de la bataille de Raab. Deux bataillons de landwehrs, deux escadrons de hulans et un bataillon de troupes de ligne, formant ensemble 2500 hommes, sont entrés à Bareuth. Ils ont, comme à l’ordinaire, répandu des proclamations et cherché à exciter des soulèvemens. Au même moment, le général Am-Ende est entré à Dresde avec trois bataillons de ligne, trois bataillons de landwehrs, un ramassis d’hommes levés par le duc de Brunswick, et quelques escadrons de cavalerie tirés de différents corps, tout cela formant 7 à 8000 hommes. Le roi de Westphalie a réuni le 10e corps et s’est mis en marche. Le duc de Walmy a mis en mouvement, de Hanau, l’avant-garde de l’armée de réserve qu’il commande.