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Wolkersdorf, le 8 juillet 1809.
Les travaux du général comte Bertrand et du corps qu’il commande avaient, dès les premiers jours du mois, dompté entièrement le Danube. S.M. résolut sur-le-champ de réunir son armée dans l’île de Lobau, de déboucher sur l’armée autrichienne et de lui livrer une bataille générale. Ce n’était pas que la position de l’armée française ne fût très belle à Vienne ; maîtresse de toute la rive droite du Danube, ayant en son pouvoir l’Autriche et une forte partie de la Hongrie, elle se trouvait dans la plus grande abondance : si l’on éprouvait quelques difficultés pour l’approvisionnement de la population de Vienne, cela tenait à la mauvaise organisation de l’administration, à quelques embarras que chaque jour aurait fait cesser, et aux difficultés qui naissaient naturellement de circonstances telles que celles où l’on se trouvait, et dans un pays où le commerce des grains est un privilége exclusif du gouvernement. Mais comment rester ainsi séparé de l’armée ennemie par un canal de trois ou quatre cents toises, lorsque les moyens de passage avaient été préparés et assurés? C’eût été accréditer les impostures que l’ennemi a débitées et répandues avec tant de profusion dans son pays et dans les pays voisins. C’était laisser du doute sur les événements d’Esling ; c’était enfin autoriser à supposer qu’il y avait une égalité de consistance entre deux armées si différentes, dont l’une était animée et en quelque sorte renforcée par des succès et des victoires multipliées, et l’autre était découragée par les revers les plus mémorables. Tous les renseignements que l’on avait sur l’armée autrichienne portaient qu’elle était considérable, qu’elle avait été recrutée par de nombreuses réserves, par les levées de Moravie et de Hongrie, par tous les landwehrs des provinces ; qu’elle avait remonté sa cavalerie par des réquisitions dans tous les cercles, et triplé ses attelages d’artillerie en faisant d’immenses levées de charrettes et de chevaux en Moravie, en Bohême et en Hongrie. Pour ajouter de nouvelles chances en leur faveur, les généraux autrichiens avaient établi des ouvrages de campagne, dont la droite était appuyée à Gros-Aspern et la gauche à Enzersdorf. Les villages d’Aspern, d’Esling et d’Enzersdorf, et les intervalles qui les séparaient, étaient couverts de redoutes palissadées, fraisées et armées de plus de 150 pièces de canon de position, tirées des places de la Bohême et de la Moravie. Ou ne concevait pas comment il était possible qu’avec son expérience de la guerre, l’Empereur voulût attaquer des ouvrages si puissamment défendus, soutenus par une armée qu’on évaluait à 200,000 hommes, tant de troupes de ligne, que des milices et de l’insurrection, et qui étaient appuyés par une artillerie de 8 ou 900 pièces de campagne. Il paraissait plus simple de jeter de nouveaux ponts sur le Danube quelques lieues plus bas, et de rendre ainsi inutile le champ de bataille préparé par l’ennemi. Mais, dans ce dernier cas, on ne voyait pas comment écarter les inconvéniens qui avaient déjà failli être funestes à l’armée, et parvenir en deux ou trois jours à mettre ces nouveaux ponts à l’abri des machines de l’ennemi. D’un autre côté, l’Empereur était tranquille. On voyait élever ouvrages sur ouvrages dans l’île de Lobau, et établir sur le même point plusieurs ponts sur pilotis et plusieurs rangs d’estacades. Cette situation de l’armée française placée entre ces deux grandes difficultés n’avait pas échappé à l’ennemi. Il convenait que son armée, trop nombreuse et pas assez maniable, s’exposerait à une perte certaine si elle prenait l’offensive ; mais en même temps il croyait qu’il était impossible de le déposter de la position centrale ou il couvrait la Bohême, la Moravie et une partie de la Hongrie. Il est vrai que cette position ne couvrait pas Vienne, et que les Français étaient en possession de cette capitale ; mais cette possession était, jusqu’à un certain point, disputée, puisque les Autrichiens se maintenaient maîtres d’une rive du Danube, et empêchaient les arrivages des choses les plus nécessaires à la subsistance d’une si grande cité. Telles étaient les raisons d’espérance et de crainte et la matière des conversations des deux armées. Lorsque le 1er juillet, à quatre heures du matin, l’Empereur porta son quartier-général à l’île Lobau qui avait déjà été nommée, par les ingénieurs, île Napoléon ; une petite île à laquelle on avait donné le nom du duc de Montebello, et qui battait Enzersdorf, avait été armée de 10 mortiers et de vingt pièces de 18. Une autre île nommée l’île Espagne avait été armée de six pièces de position de 12 et de 4 mortiers. Entre ces deux îles, on avait établi une batterie égale en force à celle de l’île Montebello et battant également Enzersdorf. Ces 62 pièces de position avaient le même but et devaient en deux heures de temps raser la petite ville d’Enzersdorf, en chasser l’ennemi et en détruire les ouvrages. Sur la droite, l’île Alexandre était armée de quatre mortiers, de dix pièces de 12, et de douze pièces de 6 de position, qui avaient pour but de battre la plaine et de protéger le ployement et le déployement de nos ponts. Le 2, le chef d’escadron Pelet, aide-de-camp du duc de Rivoli, passa avec 500 voltigeurs dans l’île du moulin, et s’en empara. On arma cette île ; on la joignit au continent par un petit pont qui allait à la rive gauche En avant, on construisit une petite flèche que l’on appela redoute Petit. Le soir les redoutes d’Esling en parurent jalouses: ne doutant pas que ce ne fût une première batterie que l’on voulait faire agir contre elles, elles tirèrent avec la plus grande activité. C’était pécisément l’intention que l’on avait eue en s’emparant de cette île : on voulait y attirer l’attention de l’ennemi pour le détourner du véritable but de l’opération.
Passage du bras du Danube à l’îile Lobau.
Le 4, à dix heures du soir, le général Oudinot fit embarquer sur le grand bras du Danube 1500 voltigeurs commandés par le général Conroux. Le colonel Baste, avec dix chaloupes canonnières, les convoya et les débarqua au-delà du petit bras de l’île Lobau dans le Danube. Les batteries de l’ennemi furent bientôt écrasées, et il fut chassé des bois jusqu’au village de Muhlleuten. A onze heures du soir, les batteries dirigées contre Enzersdorf reçurent l’ordre de commencer leur feu. Les obus brûlèrent cette infortunée petite ville, et en moins d’une demi-heure les batteries ennemies furent éteintes. Le chef de bataillon Dessales, directeur des équipages des ponts, et l’ingénieur de marine avaient préparé, dans le bras de l’île Alexandre, un pont de 80 toises d’une seule pièce, et cinq gros bacs. Le colonel Sainte-Croix, aide-de-cainp du duc de Rivoli, se jeta dans des barques avec 2500 hommes, et débarqua sur la rive gauche. Le pont d’une seule pièce, le premier de cette espèce qui jusqu’à ce jour ait été construit, fut placé en moins de cinq minutes, et l’infanterie y passa au pas accéléré. Le capitaine Bazelle jeta un pont de bateaux en une heure et demie. Le capitaine Payerimoffe jeta un pont de radeaux en deux heures. Ainsi, à deux heures après minuit, l’armée avait quatre ponts, et avait débouché la gauche à quinze cents toises au-dessous d’Enzersdorf, protégée par les batteries et la droite sur Vittau. Le corps du duc de Rivoli forma la gauche ; celui du comte Oudinot le centre, et celui du duc d’Auerstaedt la droite. Les corps du prince de Ponte-Corvo, du vice-roi et du duc de Raguse, la garde et les cuirassiers formaient la seconde ligne et les réserves. Une profonde obscurité, un violent orage et une pluie qui tombait par torrents, rendaient cette nuit aussi affreuse qu’elle était propice à l’armée française et qu’elle devait lui être glorieuse. Le 5, aux premiers rayons du soleil, tout le monde reconnut quel avait été le projet de l’Empereur, qui se trouvait alors avec son armée en bataille sur l’extrémité de la gauche de l’ennemi, ayant tourné tous ses camps retranchés, ayant rendu tous ses ouvrages inutiles, et obligeant ainsi les Autrichiens à sortir de leurs positions et à venir lui livrer bataille dans le terrain qui lui convenait. Ce grand problème était résolu, et sans passer le Danube ailleurs, sans recevoir aucune protection des ouvrages qu’on avait construits, on forçait l’ennemi à se battre à trois quarts de lieue de ses redoutes. On présagea dès lors les plus grands et les plus heureux résultats. A huit heures du matin les batteries qui tiraient sur Enzersdorf avaient produit un tel effet, que l’ennemi s’était borné à laisser occuper cette ville par quatre bataillons. Le duc de Rivoli fitt marcher contre elle son premier aide-de-camp Sainte-Croix, qut n’éprouva pas une grande résistance, s’en empara et fit prisonnier tout ce qui s’y trouvait. Le comte Oudinot cerna le château de Sachsengang que l’ennemi avait fortifié, fit capituler les 900 hommes qui le défendaient, et prit douze pièces de canon. L’Empereur fit alors déployer toute l’armée dans l’immense plaine d”Entzersdorf.
Bataille d’Enzersdorf.
Cependant l’ennemi, confondu dans ses projets, revint peu à peu de sa surprise et tenta de ressaisir quelques avantages dans ce nouveau champ de bataille. A cet effet, il détacha plusieurs colonnes d’infanterie, un bon nombre de pièces d’artillerie, et toute sa cavalerie, tant de ligne qu’insurgés, pour essàyer de déborder la droite de l’armée française. En conséqùence il vint occuper le village de Rutzendorf. L’Empereur ordonna au général Oudinot de faire enlever ce vilIge, à la droite duquel il fit passer le duc d’Auerstaedt, pour se diriger sur le quartier-général du prince Charles, en marchant toujours de la droite à la gauche. Depuis midi jusqu’à neuf heures du soir, on manœuvra dans cette immense plaine, on occupa tous les villages, et à mesure qu’on arrivait à la hauteur des camps retranchés de l’ennemi, ils tombaient d’eux-mêmes et comme par enchantement. Le duc de Rivoli les faisait occuper sans résistance. C’est ainsi que nous nous sommes emparés des ouvrages d’Esling et de Gros-Aspern, et que le travail de quarante jours n’a été d’aucune utilité à l’ennemi. Il fit quelque résistance au village de Raschdorf, que le prince de Ponte-Corvo fit attaquer et enlever par les Saxons. L’ennemi fut partout mené battant et écrasé par la supériorité de notre feu. Cet immense champ de bataille resta couvert de ses débris.
Bataille de Wagram.
Vivement effrayé des progrès de l’armée française et des grands résultats qu’elle obtenait presque sans efforts, l’ennemi fit marcher toutes ses troupes, et à six heures du soir il occupa la position suivante : sa droite, de Stadelau à Gerasdorf ; son centre, de Gerasdorf à Wagram, et sa gauche, de Wagram à Neusiedel. L’armée française avait sa gauche à Gros-Aspern ; son centre, à Raschdorf, et sa droite à Glinzendorf. Dans cette position, la journée paraissait presque finie, et il fallait s’attendre à avoir le lendemain une grande bataille. Mais on l’évitait et on coupait la position de l’ennemi en l’empêchant de concevoir aucun système, si dans la nuit on s’emparait du village de Wagram. Alors sa ligne déjà immense prise à la hâte et par les chances du combat, laissait errer les différents corps de l’armée sans ordre et sans direction, et on en aurait eu bon marché, sans engagement sérieux. L’attaque de Wagram eut lieu, nos troupes emportèrent ce village ; mais une colonne de Saxons et une colonne de Français se prirent dans l’obscurité pour des troupes ennemies, et cette opération fut manquée. On se prépara alors à la bataille de Wagram. Il paraît que les dispositions du général français et du général autrichien furent inverses. L’Empereur passa toute la nuit à rassembler ses forces sur son centre, où il était de sa personne à une portée de canon de Wagram. A cet effet, le duc de Rivoli se porta sur la gauche d’Aderklau, en laissant sur Aspern une seule division, qui eut ordre de se replier, en cas d’événement, sur l’île de Lobau. Le duc d’Auerstaedt recevait l’ordre de dépasser le village de Grosshoffen pour s’approcher du centre. Le général autrichien, au contraire, affaiblissait son centre pour garnir et augmenter ses extrémités, auxquelles il donnait une nouvelle étendue. Le 6, à la pointe du jour, le prince de PonteCorvo occupa la gauche, ayant en seconde ligne le duc de Rivoli. Le vice-roi le liait au centre, où le corps du comte Oudinot, celui du duc de Raguse, ceux de la garde impériale et les divisions de cuirassiers formaient sept ou huit lignes. Le duc d’Auerstaedt marcha de la droite pour arriver au centre. L’ennemi au contraire mettait le corps de Bellegarde en marche sur Stadelau. Les corps de Collowrath, de Lichtenstein et de Hiller liaient cette droite à la position de Wagram où était le prince de Hohenzollern, et à l’extrémité de la gauche à Neusiedel où débouchait le corps de Rosenberg pour déborder également le duc d’Auerstaedt. Le corps de Rosenberg et celui du duc d’Auerstaedt, faisant un mouvement inverse, se rencontrèrent aux premiers rayons du soleil, et donnèrent le signal de la bataille. L’Empereur se porta aussitôt sur ce point, fit renforcer le duc d’Auerstaedt par la division de cuirassiers du duc de Padoue, et fit prendre le corps de Rosenberg en flanc par une batterie de douze pièces de la division du général comte de Nansouty. En moins de trois-quarts d’heure, le beau corps du duc d’Auerstaedt eut fait raison du corps de Rosenberg, le culbuta et le rejeta au-delà de Nieusedel après lui avoir fait beaucoup de mal. Pendant ce temps la canonnade s’engageait sur toute la ligne, et les dispositions de l’ennemi se développaient de moment en moment. Toute sa gauche se garnissait d’artillerie. On eût dit que le général autrichien ne se battait pas pour la victoire, mais qu’il n’avait en vue que le moyen d’en profiter. Cette disposition de l’ennemi paraissait si insensée que l’on craignait quelque piège, et que l’Empereur différa quelque temps avant d’ordonner les faciles dispositions qu’il avait à faire pour annuler celles de l’ennemi et les lui rendre funestes. Il ordonna au duc de Rivoli de faire une attaque sur le village qu’occupait l’ennemi, et qui pressait un peu l’extrémité du centre de l’armée. Il ordonna au duc d’Auerstaedt de tourner la position de Nieusiedel, et de pousser de là sur Wagram ; et il fit former en colonne le duc de Raguse et le général Macdonald pour enlever Wagram au moment ou déboucherait le duc d’Auerstaedt. Sur ces entrefaites on vint prévenir que l’ennemi attaquait avec fureur le village qu’avait enlevé le duc de Rivoli, que notre gauche était débordée de trois mille toises, qu’une vive canonnade se faisait déjà entendre à Gros-Aspern, et que l’intervalle de Gros-Aspern à Wagram paraissait couvert d’une immense ligne d’artillerie. Il n’y eut plus à douter. L’ennemi commettait une énorme faute : il ne s’agissait que d’en profiter. L’Empereur ordonna sur-le-champ au général Macdonald de disposer les divisions Broussier et Lamarque en colonne d’attaque. Il les fit soutenir par la division du général Nansouty, par la garde à cheval et par une batterie de soixante pièces de la garde et de quarante pièces des différent corps. Le général comte de Lauriston, à la tête de cette batterie de cent pièces d’artillerie, marcha au trot à l’ennemi, s’avança sans tirer jusqu’à la demi-portée du canon, et là commença un feu prodigieux qui éteignit celui de l’ennemi et porta la mort dans ses rangs. Le général Macdonald marcha alors au pas de charge. Le général de division Reille. avec la brigade de fusiliers et de tirailleurs de la garde, soutenait le général Macdonald. La garde avait fait un changement de front pour rendre cette attaque infaillible. Dans un clin-d’œil, le centre de l’ennemi perdit une lieue de terrain ; sa droite épouvantée sentit le danger de la position où elle s’était placée, et rétrograda en grande hâte. Le duc de Rivoli l’attaqua alors en tête. Pendant que la déroute du centre portait la consternation et forçait les mouvements de la droite de l’ennemi, sa gauche était attaquée et débordée par le duc d’Auerstaeclt, qui avait enlevé Neusiedel, et qui étant monté sur le plateau, marchait sur Wagram. La division Broussier et la division Gudin se sont couvertes de gloire. Il n’était alors que dix heures du matin, et les hommes les moins clairvoyants voyaient que la journée était décidée et que la victoire était à nous A midi, le comte Oudinot marcha sur Wagram pour aider à l’attaque du duc d’Auerstaedt. Il y réussit et enleva cette importante position. Dès dix heures, l’ennemi ne se battait plus que pour sa retraite ; dès midi, elle était prononcée et se faisait en désordre ; et beaucoup avant la nuit l’ennemi était hors do vue. Notre gauche était placée à Jetelsée et Ebersdorf, notre centre sur Obersdorf, et la cavalerie de notre droite avait des postes jusqu’à Shonkirchen. Le 7 à la pointe du jour, l’armée était en mouvement et marchait sur Korneubourg et Wolkersdorf, et avait des postes sur Nicolsbourg. L’ennemi, coupé de la Hongrie et de la Moravie, se trouvait acculé du côté de la Bohême. Tel est le récit de la bataille de Wagram : bataille décisive et à jamais célèbre, où trois à quatre cent mille hommes, douze à quinze cents pièces de canon se battaient pour de grands intérêts, sur un champ de bataille étudié, médité, fortifié par l’ennemi depuis plusieurs mois. Dix drapeaux, quarante pièces de canon, vingt mille prisonniers, dont trois ou quatre cents officiers et bon nombre de généraux, de colonels et de majors sont les trophées de cette victoire. Les champs de bataille sont couverts de morts, parmi lesquels on trouve les corps de plusieurs généraux, et entre autres d’un nommé Normann, Français traître à sa patrie qui avait prostitué ses talents contre elle. Tous les blessés de l’ennemi sont tombés en notre pouvoir. Ceux qu’il avait évacués au commencement de l’action, ont été trouvés dans les villages environnants. On peut calculer que le résultat de cette bataille sera de réduire l’armée autrichienne à moins de soixante mille hommes. Notre perte a été considérable : on l’évalue à 1500 hommes tués et à 3 ou 4000 blessés. Le duc d’Istrie, au moment où il disposait l’attaque de la cavalerie, a eu son cheval emporté d’un coup de canon ; le boulet est tombé sur sa selle, et lui a fait une légère contusion à la cuisse. Le général de division Lasalle a été tué d’une balle. C’était un officier du plus grand mérite, et l’un de nos meilleurs généraux de cavalerie légère. Le général bavarois de Wrede, et les généraux Seras, Grenier, VignolIe, Sahuc, Frere et Defrance, ont été blessés. Le colonel prince Aldobrandini a été frappé au bras par une balle. Les majors de la garde, Dausmenil et Corbineau, et le colonel Sainte-Croix, ont aussi été blessés. L’adjudant-commandant Duprat a été tué. Le colonel du 9e d’infanterie de ligne est resté sur le champ de bataille. Ce régiment s’est couvert de gloire. L’état-major fait dresser l’état de nos pertes. Une circonstance particulière de cette grande bataille, c’est que les colonnes les plus rapprochées de Vienne n’en étaient pas à 1200 toises. La nombreuse population de cette capitale, couvrait les tours, les clochers, les toits, les monticules, pour être témoin de ce grand spectacle. L’empereur d’Autriche avait quitté Wolkersdorf le 6, à cinq heures du matin, et était monté sur un belvédere, d’où il voyait le champ de bataille, et où il est resté jusqu’à midi. Il est alors parti en toute hâte. Le quartier-général français est arrivé à Wolkersdorf dans la matinée du 7.